l’île à part entière, et donc en droit de disposer des terres. Le bull irlandais devenait John Bull.
88. Allusion à l’omniprésence du monogramme royal sur les bâtiments et monuments publics.
89. Entre vent et marée, between wind and water : le point vulnérable, ici entendu de façon salace.
90. Présentation plaisante de l’émigration irlandaise en Amérique à partir du XVIIe siècle.
91. Début d’un pastiche des essais de J. Addison et R. Steele dans le Tatler et le Spectator au début du XVIIIe siècle.
92. Lambay : île toute proche de Dublin.
93. Notre parti tout-puissant, our ascendancy party : à partir du XVIIIe siècle et jusqu’à l’indépendance, ascendancy a désigné l’aristocratie et la haute bourgeoisie anglicanes d’origine anglaise, loyaliste.
94. Son quoniam bonus, her natural : mot obsolète désignant les parties génitales, ou une nudité complète.
95. En latin : « Telle, et si considérable, ô citoyens, est la dépravation de ce siècle, que nos mères de famille préfèrent de loin les titillations lascives de demi-hommes de la Gaule, aux lourds testicules et aux hautes érections des centurions romains. »
96. M. Austin Meldon : chirurgien réputé et notable dublinois de l’époque.
97. ‘Tis a pity she’s a trollop : variation lexicale sur le titre de la pièce de John Ford, ‘Tis Pity She’s a Whore (Dommage qu’elle soit une putain, 1633), qui permet à Joyce d’introduire le nom du romancier Anthony Trollope (1815-1882).
98. Début d’un pastiche de Laurence Sterne, auteur de Tristram Shandy (1760-1767) et du Sentimental Journey through France and Italy (1768), où se glissent souvent des expressions françaises, comme on le voit ici.
99. Kitty : depuis la fin du XIXe siècle, ce prénom, en argot, peut désigner le sexe de la femme.
100. Ce procédé de suspens est typique de Sterne.
101. Début d’un pastiche du romancier et poète irlandais Oliver Goldsmith, auteur du Vicar of Wakefield (1766), qui ne reculait pas devant les tirades édifiantes.
102. Cliché biblique (Épitre aux Hébreux, XII, 1).
103. Début d’un pastiche du philosophe conservateur irlandais Edmund Burke (1729-1797), particulièrement hostile à la Révolution française. On trouve également des échos de l’essayiste Samuel Johnson et des lettres du comte de Chesterfield (même époque).
104. Chaste : le mot peut également désigner un style « sobre ».
105. Début d’un pastiche du dramaturge irlandais R.B. Sheridan (1751-1816).
106. Matrone d’Éphèse : personnage de veuve éplorée qui se console très vite (voir le Satyricon de Pétrone). C’est dans une maison d’Éphèse, découverte en 1891, que la Vierge Marie aurait passé la fin de sa vie.
107. L’homme de la situation : the man in the gap : dans la tradition celtique, le champion placé au point le plus vulnérable des défenses ; de même aujourd’hui dans le football gaélique. Gap, « vide, trou », permet de faire entendre une grivoiserie.
108. Pastiche de la prose du Dr Samuel Johnson (1709-1784).
109. Pastiche du style de Junius, pseudonyme d’un satiriste du XVIIIe siècle.
110. Il s’agit de Bloom, dont les coreligionnaires, expulsés des îles Britanniques en 1290, admis à nouveau au XVIIe siècle, obtinrent peu à peu, au fil des XVIIIe et XIXe siècles, tous les droits civiques.
111. Une servante : Mary Driscoll.
112. Son baume de Judée, his balm of Gilead : voir Livre de Jérémie, VIII, 22.
113. Allusion aux rapports entretenus par Bloom et Mme Riordan, selon Molly : voir « Pénélope ».
114. Début d’un pastiche de l’historien anglais E. Gibbon (1737-1794), auteur de la célèbre History of the Décliné and Fall of the Roman Empire.
115. Suivante : Abigail. Ce nom propre biblique, devenu nom commun, doit sa fortune dans la langue anglaise au personnage de la servante dans la pièce de Beaumont et Fletcher The Scomful Lady (1616).
116. Un furieux débat, A strife of tongues : voir le Livre des Psaumes, XXXI, 26 (20 dans la Bible du Roi Jacques).
117. Comme on l’a vu dans « Les Rochers Errants », il s’agit d’un Pseudo-Aristote.
118. Grissel Steevens : ce personnage dublinois (1653-1746) fut l’objet de cette rumeur, probablement parce quelle faisait ses visites de charité voilée.
119. Mémoire plasmique : doctrine théosophique.
120. Allusion à l’école écossaise de psychologie des XVIII-XIXe siècles (T. Reid, D. Stewart, W. Hamilton).
121. Voir Ovide, Métamorphoses, VIII, et Aristote, De la génération des animaux, IV, III-IV.
122. Pastiche de roman gothique à la manière du Château d’Otrante (1764) d’Horace Walpole, avec des effets de style empruntés à la littérature irlandaise moderne.
123. La phrase de Joyce est une anthologie du parler populaire irlandais, marqué par le gaélique. Elle est mise dans la bouche de Haines, anglais collectionneur de folklore irlandais.
124. La langue erse : cette langue est celle de l’Écosse plutôt que de l’Irlande gaélique : erreur de Haines plutôt que de Joyce ?
125. Télescopage du cauchemar de Haines et des théories de Stephen sur Shakespeare.
126. The lonely house by the graveyard : allusion au roman de l’irlandais Sheridan Le Fanu, The House by the Churchyard.
127. Début d’un pastiche de l’essayiste Charles Lamb (1775-1834).
128. Porteur de modestes rentes : voir dans « Ithaque », p. 1108.
129. Cette expression favorite de Tom Keman, qui se dissémine dans l’œuvre, est un de ses ressorts.
130. Baisemains : le manuscrit est formel, Joyce avait écrit baisemoins, ce qui consonnait avec le thème de l’épisode, « le péché contre la fertilité ».
131. Lunettes de come : détail distinctif de M. Bloom père, associé dans « Ithaque » à la lecture des Écritures.
132. Joyce cite presque littéralement Le Marchand de Venise, II, II, 75-76.
133. La nuit nuptiale : the bridenight, où l’on entend « Bridie ».
134. Les deux paragraphes qui débutent ici sont inspirés de The English Mail Coach (1849) de Thomas De Quincey.
135. Un silence qui est l’infini de l’espace : allusion à Pascal, « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie ».
136. Joyce récrit ici une épiphanie recueillie dans son Giacomo Joyce.
137. L’orfraie : screechowl, traduction consacrée de « Lilith », le monstre de la nuit.
138. Parallaxe : voir dans « Les Lestrygons », p. 273.
139. Psaumes de David, XXII, 13-14.
140. Tout ce passage fait écho à l’évocation d’Hermès dans L’Odyssée, chant V, v. 43-46.
141. Début d’un pastiche de W.S. Landor dans ses Imaginary Conversations (1824-1829), où apparaissent divers auteurs anciens ; voir également le chant XI de l’Odyssée où Ulysse rend visite à l’Hadès et à ses habitants.
142. Une poignée de poésies fugitives : en 1904, Joyce en était à ce stade de sa carrière littéraire.
143. AU was lost now : écho de l’air Tutto e sciolto de La Somnambule de Bellini. C’est le titre d’une des pièces de Poèmes d’api.
144. Voir Horace, Odes, II, v, v. 15.
145. Glycère : une personne de ce nom fut la maîtresse de Ménandre, une autre celle du peintre Pausias.
146. A slight disorder in lier dress : expression, passée en cliché, tirée d’un poème de Robert Herrick, « Delight in Disorder » (1648).
147. Lenehan confond deux personnages de la même famille Bass, l’un propriétaire du cheval Sceptre, l’autre de la brasserie.
148. Théosophos : probablement A.E., ou l’un des théosophes mentionnés dans « Chaiybde et Scylla ».
149. Début d’un pastiche de l’historien T.B. Macaulay (1800-1859).
150. Galloway : île des Hébrides.
151. Ceci confirme que le personnage de Mulligan fut inspiré par Oliver St John Gogarty, d’autant qu’une équivalence entre Roland et Olivier est appelée par l’expression proverbiale A Roland for an Oliver, « Un prêté pour un rendu ».
152. James Lafayette, dans Westmoreland Street, n’était pas dessinateur, mais photographe : on nous suggère sournoisement qu’il retouchait ses tirages.
153. Début d’un pastiche de T.H. Huxley (1825-1895), naturaliste, défenseur de l’évolutionnisme. – Transcendantalisme : mouvement de pensée illustré par le penseur américain RW. Emerson (1803-1882).
154. Personnages authentiques : obstétriciens, embryologistes, physiologistes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
155. Must […] give us pause : reprise du célèbre monologue d’Hamlet, III, I, v. 68.
156. The survival of the fittest : formule de Herbert Spencer dans ses Principles of Biology (III, XII).
157. Pluterperfect imperturbability : expression reprise de la lettre de M. Deasy dans « Nestor ».
158. Début d’un pastiche du style de Charles Dickens.
159. Échos de la Première Épitre à Timothée, VI, 12, et de la Seconde Épitre à Timothée, IV, 7.
160. Doady. surnom que, dans David Copperfield, la première femme de David, Dora, donne à son mari.
161. The whirligig of years : écho de La Nuit des Rois de Shakespeare, V,I, v. 385.
162. The old shake ofher pretty head : écho de David Copperfield, chap. LUI.
163. La famille Purefoy, au nom évocateur, est loyaliste, et donne à ses enfants des prénoms de membres de la famille régnante ou du chef des armées.
164. Écho de l’Évangile selon saint Matthieu, XXV, 14-30.
165. Début d’un pastiche du style du cardinal Newman (1801-1890) auquel Joyce porta une durable admiration.
166. Début d’un pastiche de Walter Pater (1839-1894).
167. Prédilection : flair, en français dans le texte.
168. Roundtown : c’est là que Bloom a rencontré Molly.
169. Floey, Adine, Toinette (Floey, Atty, Tiny) –. filles de Mat Dillon.
170. Ce détail, après coup, dans « Ithaque », permettra de penser que le petit garçon était Stephen Dedalus.
171. Ailes Vergangliche ist nur ein Gleichnis, « Tout ce qui est transitoire n’est que semblant » : Goethe, Faust II, v. 12096.
172. Début d’un pastiche de l’esthéticien John Ruskin (1819-1900).
173. Le Mot, the Word, c’est-à-dire aussi bien le Verbe, au sens biblique.
174. Le style du passage qui débute ici est celui de l’essayiste Thomas Carlyle (1795-1881).
175. Ton gomor de blé mûr, thy homer of ripe wheat : homer ici ne désigne ni le poète ni un pigeon voyageur, mais, dans la Bible, une mesure de blé valant environ onze boisseaux.
176. Voir le Livre des Juges, VI, 36-38.
177. Cette phrase contient des échos de poèmes de Shakespeare et de Robert Herrick.
178. Souvenir de l’élégie XIX, « Going to Bed », de John Donne (1572-1631).
179. «