douce », Hamlet, V, I, v. 245). De même que les douceurs vont à la douce, les rognons vont au malade des reins.
46. Quelle douce réponse : d’après « Echo », une des Irish Melodies de Thomas Moor, « How sweet the answer Echo makes » (« Quelle douce réponse fait l’écho »).
47. Still harping on his daughter : écho à ! Hamlet, « Still harping on my daughter » (II, II), comportant une nouvelle allusion musicale (la harpe).
48. Simon Dedalus chante le grand air de Lionel (voir la note 41).
49. Chezplusquoi tympanons : dans « Calypso », Bloom avait hésité sur ce mot ; l’hésitation est ici transférée à l’instance narrative.
50. Les ligota bien serré : comme Ulysse à son mât.
51. My head it simply : en évoquant les ténors et toutes les femmes qui perdent la tête pour eux, Bloom pense inévitablement à Boylan et aux paroles des « Filles du bord de mer », la chanson qu’il interprète, « Your head it simply swirls », qui était traduit dans « Calypso » par « Elles vous font tourner la tête ».
52. Your head it simply swurls : Bloom, qui avait converti la phrase à la première personne (My head), revient ici à la deuxième personne. Il évoque la prononciation vulgaire de Boylan (swurls au lieu de swirls), qui l’empêchera toujours de « chanter dans le beau monde ». Dans « Calypso », cette prononciation défectueuse était rendue par « tument ».
53. Cork : Simon Dedalus, comme le père de Joyce, est originaire de cette ville.
54. Jenny Lind : soprano célèbre au XIXe siècle, surnommée le Rossignol Suédois. On donna son nom à une soupe censée fortifier la voix.
55. For creamy dreamy : « Pour [une sonorité] crémeuse et rêveuse ».
56. La question posée par la correspondante de Bloom ressurgit avec les lilas du jardin de Mat Dillon dont l’odeur reste associée au souvenir de la rencontre de Molly.
57. Ce paragraphe reprend des bribes du discours grotesque de Dan Dawson.
58. Bluff Boylan, Blazes Boylan : généralement traduit par Flam Boylan.
59. Nous ne nous parlons jamais…, « We never speak as we pass by » : titre d’une chanson de F. Egerton. – N’y touchez pas il est brisé, Rift in the lute : encore une allusion musicale, à travers le poème de Tennyson « The Rift within the Lute » (1859). Ce poème décrit la méfiance comme une fêlure dans un luth qui finit par rendre l’instrument muet.
60. Barraclough’s voice production : l’émission vocale selon Barraclough, professeur de chant enseignant à Dublin à l’époque.
61. Au In paradisum du Père Corbyatt au cimetière s’ajoute le Corpus entendu par Bloom plus tôt dans la matinée, au cours d’un autre service religieux (dans l’épisode V, « Les Lotophages »).
62. Au moment même où il prend conscience de l’influence de la signature sur la réception du message, Bloom s’apprête à écrire une lettre clandestine sous le pseudonyme d’Henry Flower.
63. Bloom lit distraitement la nécrologie du jour. La liste est interrompue par la réminiscence des cloches de l’église Saint Georges, associées à la mort de Dignam.
64. Bloom, toujours prudent, déguise son écriture. Joyce avait utilisé le même stratagème, quelques mois avant d’écrire ce passage, dans sa correspondance clandestine avec une jeune femme qui portait le même prénom, Martha Fleishmann.
65. Sauce pour le jars : expression proverbiale (What is sauce for the goose is sauce for the gander) signifiant littéralement : « Une sauce qui est bonne pour l’oie est aussi bonne pour le jars », c’est-à-dire « Ce que la femme peut se permettre, le mari peut se le permettre aussi ».
66. Voir l’air du Catalogue de Don Giovanni : « Voi sapete quel que fa ».
67. Blot over the other : éponger par-dessus l’autre. Bloom prend soin de superposer les lignes d’écriture pour créer sur le buvard un palimpseste indéchiffrable.
68. En pensant à la nouvelle primée publiée par Pêle-Mêle, Bloom se remémore le texte de celle qu’il a lue le matin, signée Philip Beaufoy. Ce nom est associé pour lui à celui de Mme Purefoy, en train de souffrir à la maternité. Mme Purefoy lui rappelle Mme Breen qui lui a appris la nouvelle de cet accouchement laborieux et la carte postale énigmatique envoyée à M. Breen.
69. Bloom fait allusion à une citation célèbre, qui n’est pas de Shakespeare, mais de William Congreve dans The Mourning Bride (1695) : « Music hath chamis to soothe a savage breast, / To soften rocks, or bend a knotted oak » (« La musique a des sortilèges capables d’apaiser un cœur sauvage, / D’attendrir les rochers ou de faire plier un chêne noueux »).
70. Dans l’ensemble d’Ulysse, ce passage est un de ceux dont il est le plus difficile de déterminer le statut : que vient faire cette reprise du monologue intérieur de Stephen, dans « Charybde et Scylla », au beau milieu des pensées de Bloom ? Dans les paragraphes qui suivent, on peut remarquer de plus discrètes coïncidences entre les deux monologues, avec les mots « cheveux comme des algues » et « îles corpuscules ».
71. House of mouming : « maison en deuil » (voir Ecclésiaste, vil, 2). Il s’agit de la maison Dignam à laquelle Bloom va rendre visite, après son rendez-vous avec Martin Cunningham chez Barney Kieman.
72. Musique de chambre : c’est le titre du premier recueil de poèmes de Joyce.
73. Qui sdegno : nom italien de l’air de Zarastro, « In diesen heil’gen Hallen », à l’acte II de La Flûte enchantée de Mozart, morceau de bravoure propre à mettre en valeur une voix de basse profonde.
74. Premiers mots du « Ptit Tondu » (« The Croppy Boy ») ; tout le passage qui suit reprend des paroles de cette chanson qui évoque les rebelles irlandais (les « Croppies »).
75. Failed to the tune of ten thousand pounds : littéralement « as fait faillite sur l’air de dix mille livres ». Joyce a introduit un grand nombre d’allusions musicales que le français ne peut pas rendre.
76. Fondation Iveagh : asile de charité à Dublin.
77. Lay of the last minstrel : titre d’un poème de Walter Scott.
78. Les formules sacrées en latin sont une fois de plus déformées. Ici le « Nomine Dei » de la chanson est remplacé par « Nomine Domini ». Voir aussi « corpusnomine » au paragraphe suivant.
79. Michael Gunn : dirigeant du Gaiety Theatre de Dublin à la fin du siècle.
80. En anglais, la forme archaïque du verbe indique qu’il s’agit d’une reprise, burlesque, de la citation apocryphe de Congreve (voir la note 69 ci-dessus).
81. God made the country man the tune, « C’est Dieu qui a fait le pays et l’homme qui a fait l’air » : jeu de mots sur la formule de William Cowper dans The Task (1785), « God made the country and man made the town » : (« C’est Dieu qui a fait la campagne et l’homme qui a fait la ville »).
82. Bloom actualise à sa manière le « Qui craint de parler de quatre-vingt-dix-huit » du poème de Charles Ingram, « The Memory of the Dead ».
83. By the sad sea waves : titre d’une chanson tirée de l’opéra The Bride of Venice (1843) de Julius Benedict.
84. Rires à l’audience… : la scène qui traverse fugitivement l’esprit de Bloom (un procès intenté par « Martha » pour abandon après promesse de mariage) prendra consistance dans l’épisode XV, « Circé ».
85. Du bronze sur la face, brass in your face : du culot sur le visage. Mais le mot brass désigne aussi la famille instrumentale des cuivres.
86. Dans une conversation avec George Borach, Joyce livre la clé de ce passage : les serveuses de bar sont comme les sirènes, femme attirante au dessus de la surface de l’eau et poisson en dessous. Au-dessus du bar, on aperçoit leur coiffure élaborée, leur visage avenant et leur buste pimpant, gainé de satin, mais leur moitié inférieure, hors de la vue des clients, est entourée de saleté et de déchets. Le point de vue transversal de Bloom (« la voit bien d’ici ») révèle cette dualité et le sauve de la fascination amoureuse. Joyce rapproche ce désenchantement de la démystification de la musique qu’accomplit cet épisode.
87. En partant, Bloom passe en revue les accessoires qui l’accompagnent tout au long de la journée : le savon acheté chez le pharmacien (ce qui lui rappelle qu’il doit retourner chercher la lotion) et son chapeau de luxe, avec la carte qui y est dissimulée.
88. Lablache : célèbre basse de la première moitié du dix-neuvième siècle.
89. Le bureau de poste était en effet situé dans le même bâtiment que les bureaux de Ruben J. Dodd. – C’est dix fois tr, One and eight pence too : Bloom repense à la remarque de Simon Dedalus concernant le misérable pourboire donné par Reuben J. Dodd au batelier qui avait sauvé son fils de la noyade : « C’était un shilling huit de trop ». – Arrêter avec ça, Get shut of it : s’en débarrasser. Il s’agit de la lettre à Martha.
90. Le geste suggestif de la main de Miss Douce rappelle à Bloom sa première expérience érotique avec Molly sur le Ben Howth. – Qui gouverne le monde : d’après le poème de W.R. Wallace (1819-1881), « The Hand that Rocks the Cradle is the Hand that Rules the World » (« La main qui balance le berceau est la main qui gouverne le monde »).
91. Voir Proverbes, XXX, 19.
92. Le registre mezzo, lower register : le registre du bas, introduisant l’émission finale de Bloom, issue du registre inférieur.
93. Bloom revient sur Le Ptit tondu.
94. Machin,