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    3. Chapitre 243
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    ? Suffit qu’il soit là, qu’/7 repose puisque, tout simplement, il a voyagé.

    a

    La lecture de Nabokov

    « La platitude étudiée du chapitre précédent est à présent ramenée au ton rigoureusement impersonnel de questions formulées de manière scientifique et assorties de réponses tout aussi glaciales. » (Kain) Les questions sont posées sur un mode catéchétique et la formulation est plus pseudo-scientifique que scientifique. Ce chapitre nous apporte une grande quantité de matériau de nature informative et récapitulative, et peut-être serait-il plus sage de l’étudier du point de vue des faits qu’il contient. C’est un chapitre très simple.

    En ce qui concerne les faits, certains développent ou résument une information déjà contenue dans le livre, mais quelques-uns apportent du nouveau. Par exemple, deux questions et réponses au sujet de Bloom et de Stephen :

    « De quoi devisait le duumvirat pendant qu’il déambulait ?

    « De musique, littérature, Irlande, Dublin, Paris, amitié, femmes, prostitution, régime alimentaire, influence du gaz d’éclairage ou des lampes à arc et à filaments sur la végétation des arbres para-héliotropiques voisins, exhibition des poubelles municipales, Église catholique romaine, célibat des prêtres, nation irlandaise, éducation jésuite, professions, études médicales, le jour écoulé, l’influence néfaste du jour qui précède le sabbat, la syncope de Stephen.

    « Bloom dégageait-il de leurs réactions semblables et dissemblables au regard de l’expérience des facteurs qui leur fussent communs ?

    « Tous deux étaient doués d’une sensibilité plus musicale que plastique ou picturale. […] Tous deux endurcis par leur première éducation et doués d’une ténacité héréditaire d’hétérodoxie frondeuse faisaient profession d’incrédulité sur maintes doctrines orthodoxes, religieuses, nationales sociales et morales. Tous deux admettaient l’influence alternativement exaltante et obturatrice du magnétisme hétérosexuel. »

    Le soudain (pour le lecteur) intérêt de Bloom pour ses devoirs de citoyen, qui s’est manifesté dans sa conversation avec Stephen dans l’Abri du Cocher, est à nouveau signalé par une question-réponse qui se réfère à des discussions qu’il a eues avec diverses personnes dès 1884 et en diverses occasions jusqu’en 1904 :

    « Quelle réflexion fit Bloom au sujet de la succession irrégulière de ces dates, 1884, 1885, 1886, 1888, 1892, 1893 et 1904, avant d’arriver à destination ?

    « Il observa que l’extension progressive du champ de la croissance et de l’expérience chez l’individu s’accompagnait d’une régression dans le domaine correspondant des échanges entre les individus. »

    Arrivant au 7, Eccles street, Bloom s’aperçoit qu’il a oublié sa clef dans la poche de son autre pantalon. Il escalade la grille, trouve accès à la cuisine en sous-sol par l’arrière-cuisine, puis :

    « Quelle succession d’images disjonctives Stephen perçut-il pendant ce temps ?

    « Appuyé contre la grille, il entrevit à travers les carreaux transparents de la cuisine un homme réglant la flamme d’un bec de gaz de 14 bougies, un homme allumant une bougie, un homme enlevant tour à tour chacune de ses chaussures, un homme quittant la cuisine muni d’une bougie de la valeur éclairante de 1 bougie.

    « L’homme reparut-il ailleurs ?

    « Après un intervalle de quatre minutes la lueur de sa bougie devint perceptible derrière l’éventail de verre semicirculaire et semitransparent situé au-dessus de la porte d’entrée. La porte d’entrée tourna graduellement sur ses gonds. Dans l’espace ouvert, sur le seuil, l’homme reparut sans son chapeau, avec sa bougie.

    « Stephen obtempéra-t-il à son signe ?

    « Oui, entrant sans faire de bruit, il aida à fermer la porte et à mettre la chaîne et suivit sans faire de bruit le long de l’antichambre le dos de l’homme, ses pieds feutrés, sa bougie allumée, dépassant sur la gauche une porte qui laissait filtrer par le bas un rai de lumière, et descendit avec précaution un escalier tournant de plus de cinq marches pour aboutir à la cuisine de la maison de Bloom. »

    Bloom prépare le chocolat pour Stephen et lui-même, et diverses notations évoquent son goût pour les petits jeux, les énigmes, les astuces, les combinaisons verbales, tels les anagrammes auxquels il a soumis son nom, l’acrostiche qu’il a envoyé à Molly en 1888 ou la chanson d’actualité qu’il a commencé à composer, mais pas terminée, pour l’un des tableaux de la pantomime de Noël du Théâtre de la Gaieté, Sinbad le Marin. On nous donne le rapport entre leurs deux âges : en 1904, Bloom a trente-huit ans, Stephen vingt-deux. Conversations et souvenirs sont évoqués dans les pages suivantes. Nous découvrons leur parenté respective, et même des faits assez pathétiques concernant leurs baptêmes.

    Tout au long du chapitre, les deux hommes ont une conscience aiguë de leurs différences raciales et religieuses, et Joyce tend à forcer un peu la note. L’hôte cite à son invité et l’invité à son hôte des fragments de poème en hébreu ancien et en vieux gaélique.

    « La connaissance que possédait chacun d’une de ces deux langues, l’une morte, l’autre ressuscitée, était-elle théorique ou pratique ?

    « Théorique, confinée qu’elle était à certaines règles grammaticales des éléments du langage et de la syntaxe et excluant pratiquement le vocabulaire. »

    La question suivante est : « Quels points de contact existaient entre ces deux langues et les peuples qui les parlaient ? »

    La réponse révèle l’existence d’un lien naturel entre Juif et Irlandais en ce que l’un et l’autre appartiennent à une race opprimée. Après un discours pseudo-érudit sur les genres des deux littératures, Joyce achève la réponse par « la proscription de leur costume national par les lois pénales et les décrets sur l’habillement juif ; la restauration du royaume de David au pays de Chanaan et la possibilité d’une autonomie politique de l’Irlande ou dévolution ». Autrement dit, il y a identité de démarche entre le juif qui réclame une patrie et l’irlandais qui réclame l’indépendance.

    Mais ensuite la religion, ce grand fauteur de discorde, intervient. En réponse à deux lignes d’antienne que Bloom cite en hébreu, Stephen, avec son habituelle cruauté détachée, récite une petite ballade médiévale dans laquelle il est question de la fille du juif habillée en vert qui entraîne le jeune saint Hugues à sa crucifixion, puis il entreprend de l’étudier sous un angle métaphysique assez absurde. Bloom se sent offensé et triste, mais en même temps il continue à cultiver sa curieuse vision de Stephen (« Il voyait dans la forme familière d’un jeune homme vif la prédestination d’un futur ») apprenant à Molly à prononcer correctement l’italien et épousant, peut-être, la fille de Bloom, la blonde Milly. Bloom propose à Stephen de passer la nuit dans la salle de séjour :

    « Quelle proposition fit Bloom, diambule, père de Milly, somnambule, à Stephen, noctambule ?

    « De consacrer au sommeil les heures qui devaient s’écouler entre jeudi (convention) et vendredi (réalité) sur un couchage improvisé, dans la pièce immédiatement au-dessus de la cuisine, immédiatement attenante à la chambre de l’hôte et de l’hôtesse.

    « Quels avantages divers eussent ou eussent pu résulter de la prolongation de cette improvisation ?

    « Pour l’invité : la sécurité d’un toit et une retraite pour y étudier. Pour l’hôte : le rajeunissement de l’intelligence, la satisfaction par procuration. Pour l’hôtesse : la désintégration de l’obsession, l’acquisition d’une prononciation correcte de l’italien.

    « Pourquoi toutes ces contingences temporaires entre l’invité et l’hôtesse n’eussent-elles pas nécessairement empêché et n’eussent-elles pas été empêchées par l’éventualité permanente d’une union réconciliatrice entre un condisciple et la fille d’un juif ?

    « Parce qu’il fallait passer par la mère pour arriver à la fille, par la fille pour arriver à la mère. »

    On nous laisse ici deviner à mots couverts l’obscure pensée de Bloom, selon laquelle Stephen serait un meilleur amant pour Molly que Boylan. La « désintégration de l’obsession » est probablement le fait que Molly se détache de Boylan, et la réponse suivante, bien qu’on puisse l’entendre de façon innocente, peut également dissimuler un sens caché.

    L’offre est déclinée, mais apparemment Stephen accepte de faire travailler son italien à la femme de Bloom, quoique proposition et acceptation soient formulées d’une façon curieusement évasive. Et bientôt Stephen se prépare à partir :

    « Pour quel être la porte de sortie fut-elle une porte d’entrée ?

    « Pour une chatte. »

    « Quel spectacle leur apparut quand ils, l’hôte le premier, ensuite l’invité, surgirent en silence et pareillement sombres de l’obscurité par un passage de derrière dans la pénombre du jardin ?

    « L’arbreciel d’étoiles lourd d’humides fruits bleunuit. »

    L’espace d’un instant, les deux hommes voient le ciel de la même manière.

    Après que les deux hommes se sont séparés, nous ne saurons jamais où ni comment Stephen le vagabond a passé le reste de la nuit. Il est presque deux heures du matin à présent, mais il n’ira pas chez son père, pas plus qu’il ne retournera à la tour, dont il a abandonné la clef à Mulligan. Bloom est à demi tenté de rester dehors à attendre la « diffusion du jour », mais tous comptes faits il rentre chez lui, et nous avons une description du contenu de la salle de séjour, puis, plus tard, un merveilleux catalogue de ses livres, qui reflète clairement sa culture anarchique et sa curiosité d’esprit. Il établit son budget, article par article, de rentrées et de dépenses pour le 16 juin 1904, qui se solde par un avoir de deux livres, dix-neuf pence, trois shillings. Chaque rentrée d’argent a été rapportée au fur et à mesure dans le courant de ses déambulations au long de la journée. Après la fameuse description du contenu de deux tiroirs qu’il examine, nous avons une récapitulation des fatigues de la journée :

    « Quelles causes successives de fatigue accumulées, appréhendées avant de se lever, Bloom, avant de se lever, récapitula-t-il silencieusement ?

    « La préparation du déjeuner (sacrifice du rognon) ; congestion intestinale et défécation préméditée (Saint des Saints) ; le bain (rite de Jean) ; l’enterrement (rite de Samuel) ; l’annonce d’Alexandre Cleys

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