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    2. Ulysses
    3. Chapitre 240
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    cela même n’a pas été prouvé.

    Personnages : Bloom et Stephen, qui sont enfin réunis, tous deux seuls dans la nuit solitaire. Parmi les épisodiques personnages nocturnes qu’ils rencontrent, le plus saillant est le marin à la barbe rousse, Murphy, de retour de ses voyages à bord du trois-mâts Rosevean, qu’Elie a rencontré lorsqu’il a finalement été balayé dans la baie.

    Style : La plus grande partie du chapitre est à nouveau une parodie, une imitation d’un style journalistique désinvolte, où les clichés masculins remplacent les clichés de magazine féminin du chapitre avec Gertie MacDowell, auquel il ressemble par ailleurs.

    Action : Tout au long du chapitre, Bloom essaie gentiment de faire de son mieux pour être amical à l’égard de Stephen, mais celui-ci le considère avec une indifférence légèrement méprisante. Dans ce chapitre, et dans le suivant, Joyce illustre et souligne soigneusement les diverses différences de caractère, d’éducation, de goûts, etc., entre Bloom et Stephen. Les différences entre eux dépassent de très loin leur principal point de ressemblance, à savoir que chacun d’eux a rejeté la religion de ses pèresA. Cependant les aphorismes métaphysiques de Stephen ne sont pas sans relation, d’une manière générale, avec les citations pseudo-scientifiques de Bloom. Tous deux ont l’ouïe fine et le regard aigu, tous deux remarquent des détails tels que gestes, couleurs, sons. Au long des événements de cette journée particulière, une clef de porte joue un rôle curieusement similaire dans la vie de chacun d’eux – et si Bloom a son Boylan, Stephen a son Mulligan. Un fantôme hante le passé de chacun d’eux et chacun d’eux traîne le souvenir d’un deuil et d’une trahison. Bloom, comme Stephen, souffre de solitude ; cependant, Stephen est seul non parce qu’il s’est dressé contre les convictions de sa famille ou révolté contre les conventions, etc., certainement pas non plus du fait de sa condition sociale (comme c’est le cas de Bloom) ; il est seul parce que l’auteur a voulu faire de lui un génie naissant et que le génie, par nécessité, est seul. Tous deux trouvent dans l’histoire leur ennemi : injustice pour Bloom, prison métaphysique pour Stephen. Tous deux sont des vagabonds et des exilés, et court finalement dans les veines de chacun d’eux le sang pétillant de James Joyce, leur créateur.

    En ce qui concerne leurs dissemblances, disons, pour simplifier, que Bloom est un primaire, Stephen un intellectuel. Bloom admire la science appliquée et l’art appliqué, Stephen l’art pur et la science pure. Bloom se régale de rubriques du genre « Incroyable, mais vrai », Stephen crée de profonds aphorismes philosophiques. Bloom est l’homme de l’eau qui court, Stephen l’homme de la pierre opalescente. Il y a aussi des contrastes émotionnels : Bloom est le matérialiste gentil, complexé, humain ; Stephen l’égotiste amer, brillant, dur, ascétique, qui en rejetant son Dieu a rejeté aussi l’humanité. La silhouette de Stephen est bâtie sur des contrastes. Il est physiquement répugnant, mais intellectuellement exquis. Joyce souligne sa lâcheté physique, sa saleté, ses mauvaises dents, ses manières désordonnées ou dégoûtantes (cf. tout ce qui regarde son mouchoir, et plus tard, sur la plage, son absence de mouchoir), ses appétits et son humiliante pauvreté, avec toutes ses implications dégradantes. Mais à côté de tout cela, il y a toute la hauteur, tout l’élan de son esprit, la magie de son imagination créatrice, la fantastique richesse, la fantastique subtilité de son cadre de références, sa liberté d’esprit, son intégrité, sa sincérité, fières et invincibles, ce qui suppose du courage moral, son esprit d’indépendance, qu’il pousse jusqu’à l’entêtement. S’il y a du philistin chez Bloom, il y a de l’impitoyable fanatique chez Stephen. Aux questions de Bloom, pleines de sollicitude et de tendresse paternelle, Stephen répond par de durs aphorismes. Bloom dit, dans l’élégant style journalistique du chapitre : « Je n’ai pas la prétention de vous influencer le moins du monde, mais voulez-vous me dire pourquoi vous avez quitté la maison paternelle ?

    — Pour chercher infortune, fut la réponse de Stephen » (soit dit en passant, notez l’une des caractéristiques du style journalistique « élégant » – la diversité de synonymes pour « dit-il » : observa-t-il, répondit-il, répliqua-t-il, lança-t-il, répéta-t-il, hasarda-t-il, etc.).

    Puis, amorçant un discours décousu, Bloom, qui est conscient des limites de sa propre culture, et qui essaie d’être aussi gentil que possible avec Stephen, avance qu’une patrie est l’endroit où l’on peut vivre bien à condition de travailler. Je ne suis pas de la partie, répond Stephen. Travailler au sens le plus large du terme, s’empresse d’expliquer Bloom, il y a un travail littéraire…, les poètes ont autant le droit de vivre de leur plume que le paysan de ses muscles ; tous deux appartiennent à l’Irlande. Vous supposez, rétorque Stephen avec une sorte de demi-rire, que je peux avoir quelque importance parce que j’appartiens à l’Irlande, mais je soupçonne que l’Irlande a de l’importance parce qu’elle m’appartient. Bloom est déconcerté et croit qu’il s’est mal fait comprendre. Et Stephen dit assez brutalement : « Nous ne pouvons pas changer le pays. Changeons de sujet. »

    Mais le principal sujet du chapitre, c’est Molly, que nous rencontrerons bientôt dans le dernier chapitre du livre. D’un geste analogue à celui du vieux loup-de-mer sortant de sa poche une carte postale du Pérou ou exhibant les tatouages de sa poitrine, Bloom, d’un geste très voisin, montre à Stephen sa photographie.

    « Évitant avec précaution dans sa poche un livre, les Douceurs du, qui lui rappela par la même occasion cet autre livre qui aurait dû être rendu à la Librairie de Capel street, il en tira son carnet, et après un rapide inventaire des choses qu’il contenait, finalement il…

    — À ce propos, ne trouvez-vous pas, dit-il, après avoir choisi d’un air absorbé une photo pâlie qu’il posa sur la table, que ceci est un type espagnol ?

    « Stephen, ainsi mis en demeure, considéra la photo d’une dame grand format qui montrait aussi ouvertement que possible les appâts abondants de sa chair périssable, dans toute la splendeur de sa maturité et d’une robe du soir outrageusement décolletée tout exprès pour permettre l’inventaire complet des richesses de son corsage avec quelque chose de plus qu’un aperçu des seins, ses lèvres charnues entrouvertes, les perles de quelques dents, debout, avec une gravité voulue, tout près d’un piano sur le pupitre duquel s’étalait Dans le vieux Madrid, une ballade charmante en son genre et qui était alors dans toute sa vogue. Ses yeux (ceux de la dame), grands et sombres, regardaient Stephen près de sourire à quelque chose digne d’être admiré, photographie d’art de tout premier ordre, qui était due à Lafayette de Westmoreland street, portraitiste hors concours de Dublin.

    — Mme Bloom, ma femme, Madame Marion Tweedy, la prima donna, annonça Bloom. Ça a été pris il y a quelques années. En 96 ou à peu près. Très ressemblant à ce moment-là. »

    Bloom découvre que le dernier repas de Stephen remonte au mercredi soir. Une nuit, Bloom avait ramené chez lui un chien (de race inconnue) qui boitait d’une patte ; cette nuit, c’est Stephen qu’il décide de ramener à Eccles street. Bien que Stephen soit du genre réservé – pas démonstratif du tout –, Bloom l’invite à venir prendre une tasse de chocolat chez lui. « Ma femme, déclara-t-il se jetant in medias res, aurait le plus grand des plaisirs à faire votre connaissance car elle a une passion pour tout ce qui est musique. » Ils vont ensemble à pieds jusque chez Bloom, et cela nous mène au chapitre suivant.

    a

    Notes sur la lecture de Nabokov

    A. V.N. rapproche ce passage d’un passage du chapitre suivant, à la fin de l’examen, par Bloom, du contenu du second tiroir, renfermant une enveloppe « À mon cher fils Léopold », et évoquant le souvenir des derniers mots de son père. Joyce pose la question : « Pourquoi Bloom éprouvait-il un sentiment de remords ? » et répond : « Parce qu’avec l’intolérance de la jeunesse il avait traité sans respect certaines croyances et certaines pratiques. » Dans la marge, V.N. a noté : « Cf. Stephen. » Le passage continue :

    « Telles que ?

    « L’interdiction d’user de viande et de lait au même repas, le symposion hebdomadaire de ses excompatriotes et excoreligionnaires abstraits sans coordination, concrets et mercantiles avec une ardeur quasi mystique ; la circoncision des enfants mâles ; le caractère surnaturel des livres judaïques ; l’inneffabilité du tetragrammaton ; la sainteté du Sabbat.

    « Comment lui apparaissaient aujourd’hui ces croyances et ces pratiques ?

    « Pas plus rationnelles qu’elles ne lui apparaissaient alors, pas moins rationnelles que d’autres croyances et pratiques lui apparaissaient aujourd’hui. » (NdFB)

    XVII. ITHAQUE

    Notice Gallimard (2013)

    Aux chants XVI et XVII de l’Odyssée, Télémaque et Ulysse sont de retour à Ithaque, le second encore presque incognito (il s’est fait reconnaître de son fils et de sa femme seulement). La demeure familiale est occupée par les prétendants à la main de Pénélope, qui dilapident le patrimoine, et complotent l’assassinat de Télémaque. Le père et le fils vont mettre au point les stratagèmes leur permettant de reprendre possession de leur bien. On est tenté de schématiser en réduisant la substance de l’intrigue à deux ou trois thèmes simples : un double retour, assorti de retrouvailles, mais également de règlements de comptes, et l’omniprésence des ruses et des stratagèmes.

    Cependant, la forme que Joyce choisit de donner à son écriture est totalement déroutante. La typographie est parlante, tout comme l’était, à sa manière, celle de l’épisode VII, « Éole », et le lecteur constate vite qu’il a affaire à une sorte de catéchisme. De ce fait, il est tenté de rapprocher cette présentation d’autres traits qui, dans le roman aussi

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    Tags:
    Classique, Fiction, Littérature, Roman
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