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    2. Ulysses
    3. Chapitre 232
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    p. 910-911). Ellmann indique que Joyce donna quelques bribes du schéma à Benoist-Méchin pour la traduction et le confia à Larbaud pour sa présentation (James Joyce, p. 522). Sylvia Beach le distribua ensuite à des proches et ce second schéma est à présent désigné sous le nom de « schéma Gorman » (voir p. 1221-1230).

    5. Lettre à Budgen du 3 janvier 1920, dans Œuvres, Bibl. de la Pléiade, t. II, p. 893-894, traduction légèrement modifiée.

    6. Je reprends, dans un usage généralisé, l’expression de Joan Rivière. Son texte célèbre, « La féminité en tant que mascarade » (1929), est repris dans Féminité Mascarade, Études psychanalytiques réunies par M. -C. Hamon, Éd. du Seuil, 1994, p. 197-213.

    7. Voir Judith Butler, Trouble dans le genre (Gender Trouble, 1990), traduction de C. Kraus (Paris, La Découverte, 2005).

    8. Cette proximité avec le féminin fait retour dans « Circé », par exemple dans la déclaration lue par le Dr Dixon : « Le professeur Bloom est un exemple achevé du nouvel homme féminin » (Folio p. 783).

    9. Odyssée, chant VIII, v. 462-464 (traduction de Victor Bérard, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1955).

    10. Ibid.,v.468-471.

    11. Voir p. 591 et n. 50.

    Notes sur la lecture de Nabokov A. V.N. a ajouté un commentaire entre les lignes, au crayon : « C’était il y a cinquante ans. Ces publications correspondaient aujourd’hui et chez nous, aux histoires de secrétaires blondes et de jeunes cadres play-boys du Saturday Evening Post. » (NdFB)

    XIV. LES BŒUFS DU SOLEIL

    Notice Gallimard (2013)

    Au chant XII de l’Odyssée, Ulysse et ses hommes, après avoir quitté l’île de Calypso, contourné les Sirènes, échappé à la tenaille de Charybde et de Scylla, arrivent en vue de l’île d’Hélios, la Trinacrie (la Sicile moderne). Ulysse a été prévenu par Circé et par Tirésias qu’il importe de ne pas s’en prendre aux bœufs et vaches sacrés d’Hélios, exigence qu’il fait jurer à son équipage de respecter. Le malheur veut qu’il s’endorme, et que pendant son sommeil ses hommes massacrent le bétail pour s’en nourrir. La foudre de Zeus tombera sur eux lors de leur départ, n’épargnant que le seul Ulysse, qui parviendra à réparer le navire et à prendre la mer.

    La lecture que Joyce fait de cet épisode est simple en apparence : « L’idée est le crime commis contre la fécondité par la stérilisation du coït1. » Le cadre, tout naturellement, sera la grande maternité de Holles street, au centre de Dublin, et le moment, celui d’un accouchement dont l’issue reste suspendue tout au long de l’épisode. S’ensuit tout un dispositif d’équivalences, que Joyce détaille : « Bloom est le spermatozoïde, l’hôpital le ventre, l’infirmière l’œuf, Stephen l’embryon. » Mais ces correspondances, comme c’est souvent le cas dans Ulysse, sont virtuelles, passent aisément inaperçues, sans dommage pour la lecture.

    En revanche, les choses se compliquent lorsque Joyce semble prendre le lecteur à contre-pied, et que celui-ci, après le premier moment d’effarement devant le style des premiers paragraphes, prend toute la mesure de la dimension poétique que l’auteur donne à la langue qu’il manie et manipule. Voici ce qu’il en dit à son ami :

    Technique : un épisode en neuf parties, sans divisions, introduit par un prélude du genre Salluste-Tacite (l’œuf non fécondé), puis un passage écrit dans le style anglais primitif allitératif, monosyllabique et anglo-saxon […], puis à la manière de Mandeville […], puis de la Morte d’Arthur de Malory […], puis le style de la chronique élisabéthaine […], puis un passage solennel, du genre Milton, Taylor, Hooker, suivi d’un morceau en style latin syncopé dans le genre anecdotique Burton-Browne, puis un passage bunyanesque […]. Ensuite un morceau de style journal Pepys-Evelyn […] ; et ainsi de suite en passant par Defoe-Swift, Steele-Addison-Sterne et Landor-Pater-Newman jusqu’à ce que l’épisode se termine en un affreux mélange de petit nègre, nègre, anglais des faubourgs, argot irlandais et new-yorkais et fragments de vers de mirliton. Cette progression est, de plus, subtilement reliée à chaque partie par un épisode antérieur de la journée et aussi par les stades naturels du développement de l’embryon et les périodes de l’évolution de la faune en général. Le motif anglo-saxon à double son mat se retrouve de temps à autre […] pour donner l’impression des sabots des bœufs.

    La première habileté de Joyce est de prendre la question, en quelque sorte, par son tranchant : la fécondité en tant que possible, problématique, en tant qu’elle peut ne pas se réaliser : autant dire, au moment même de la naissance. Samuel Beckett, perspicace, a observé que pour son ami « la naissance ne va pas de soi » (« Mr Joyce does not take birth forgranted2 »). Son statut d’aîné de substitution (il avait été précédé d’un frère mort-né) a peut-être à voir ici ; et il ne fait pas de doute que la question du baptême, et de la nomination symbolique qui l’accompagne, était pour lui d’importance – ce fut le cas pour ses propres enfants. Ici, l’arrière-plan est anthropologique. La communauté, sa continuité, sa survie grâce à la fécondité reposent sur un interdit absolu : la mort pour le transgresseur garantissant la vie. Joyce tire de ce fait la conclusion que la culture, la société reposent sur cette base symbolique du sacrifice (il est significatif que la place du sacrifice dans la liturgie catholique l’ait durablement fasciné).

    Ce qu’il va sacrifier, c’est la fonction du langage qui regarde la communication, et c’est bien pourquoi les analogies auxquelles elle invite apparaissent vite négligeables. Il va privilégier la dimension poétique, la fonction de création à l’œuvre dans toute langue : ce qui caractérise le mieux l’épisode, c’est ce déplacement de l’accent, non seulement vers la langue, mais vers l’acte qui l’anime, sa naissance dans la poésie.

    Ce qui est en cause, c’est la langue en tant qu’elle vit et meurt, et, très précisément, meurt pour mieux survivre. Un ami de Stephen Dedalus, dans Portrait de l’artiste en jeune homme, lui avait fait remarquer « la profondeur » de la formule finale d’un traité de zoologie : « La reproduction est le commencement de la mort3 » En son point de départ, la vie de la langue nous est présentée comme fondée sur une forme de la répétition, qui pourrait être mortelle : le principe poétique du rythme. Mais elle se développe et s’étoffe au fil de l’évolution culturelle et des générations poétiques qui la ponctuent.

    Ce mouvement se mue en une effervescence, vitale certes, qui cependant semble menacer sa survie par une dégénérescence en un Babel annonciateur du défi que Finnegans Wake va avoir pour objet de relever. Car le sacrifice poétique consiste en dernier ressort à aborder la langue par sa face la plus escarpée, à savoir la lettre, qui en elle-même ne signifie rien, mais demeure porteuse de tout le sens possible du monde.

    J.A.

    a

    Lecture de VLB (2006)

    L’Odyssée d’Homère. Ulysse et ses compagnons débarquent au Pays des Vaches du Soleil, car elles lui appartiennent de droit les bovines bêtes dont il regarde, la nuit venue, les grasses croupes et les pis gonflés de lait sacré, ce qui le repose de ses longues journées passées à maintenir la lumière sur le monde. Ulysse prévient ses compagnons qu’on ne doit pas toucher aux Vaches du Soleil, et pourquoi le ferait-on d’ailleurs puisque le noir vaisseau encalminé est plein de vivres et de vin ? Laissant ses compagnons à eux-mêmes, Ulysse monte haut dans l’île pour prier. L’ascension des rochers le fatigue tant qu’à peine arrivé au sommet, les bras de Morphée l’enserrent et le mettent, échec et mat, en profond sommeil. Tandis qu’il dort, ses camarades s’empiffrent et boivent tellement que le vaisseau noir n’est bientôt plus qu’un délesté coquillage. À croire qu’on est sur l’île à la Faim inapaisable tant crient famine les estomacs et les intestins. Les cales du vaisseau noir devenues sèches, Euryloque convainc ses camarades marins de se sustenter des Vaches du Soleil malgré qu’Ulysse les ait prévenus de n’en rien faire, les bêtes étant sacrées : On égorge, on écorche, on détache les cuisses ; sur l’une et l’autre face, on les couvre dégraissé ; on empile dessus d’autres morceaux saignants ; comme on n’a plus de vin pour les libations, c’est de l’eau qu’on répand sur les viandes qu’on brûle, et l’on met à griller la masse des viscères, les cuisses consumées, on goûte des grillades et, découpé menu, le reste de la bête est rôti sur les broches.

    Quand Ulysse se réveille et rejoint les siens, la face lui tombe. Les ciels s’obscurcissent déjà, preuve que le dieu Soleil est si courroucé qu’on ne pourra pas l’acheter avec des sacrifices. Nul remède à découvrir : Les vaches n’étaient plus et voici que les dieux nous envoyaient d’autres signes : les dépouilles marchaient, les chairs cuites et crues meuglaient autour des broches ; on aurait dit la voix des bêtes elles-mêmes. Devant de telles manifestations, il serait normal qu’Ulysse et ses compagnons déguerpissent tandis que la mer est encore navigable, mais ça serait mal connaître ces damnés Grecs : une fois que le banquet est commencé, pas question d’y mettre fin tant que ne sera pas broyé le dernier os. Comme toujours, l’attitude d’Ulysse n’a rien de glorieux. Pendant six jours, il laisse son monde se repaître des Vaches du Soleil. A-t-il seulement tenté de leur faire entendre raison ? Il ne semble pas puisqu’Homère n’en dit mot, lui qui ne manque pas par ailleurs de nous livrer, sur le long et sur le large, tout discours d’Ulysse, même quand il n’a rien à dire et, ampoulé de langue et de cordes vocales, le dit mal.

    Le septième jour, il ne reste plus rien à manger, toutes les Vaches du Soleil ayant

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