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    2. Ulysses
    3. Chapitre 209
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    son veston. Dans les bureaux du journal, après l’enterrement, il sort son mouchoir, et le thème du parfum au citron se mêle alors à la lettre de Martha et à l’infidélité de sa femme. Plus tard encore, au début de l’après-midi, près de la Bibliothèque et du musée de Kildare street, Bloom aperçoit Blaze Boylan. Pourquoi le musée ? Eh bien, Bloom a décidé d’aller, par simple curiosité, examiner certains détails anatomiques sur des déesses en marbre.

    « Chapeau de paille au soleil ? souliers jaunes. Bas de pantalon retroussés. C’est. C’est.

    « Son cœur tocqua mollement. À droite. Musée. Déesses. Il obliqua vers la droite.

    « Est-ce ? Presque certain. Ne voudrais pas regarder. Bouffée à la tête. Pourquoi ai-je ? Trop capiteux. Oui, c’est. La démarche. Ne pas voir. Pas voir. Continuer.

    « Gagnant à longues enjambées la porte du musée il leva les yeux. Belle bâtisse. Sur les plans de Sir Thomas Deane. Ne me suit pas ?

    « Ne m’a peut-être pas vu. Soleil dans les yeux.

    « Sa respiration se faisait courte et saccadée. Vite. Froides statues ; la paix là. En sûreté dans une minute.

    « Non, ne m’avait pas vu. Deux heures passées. Juste à la grille.

    « Mon cœur !

    « Ses prunelles battantes fixèrent fermement les courbes crémeuses de la pierre. Sir Thomas Deane : c’était le style grec.

    « Chercher quelque chose que je.

    « Sa main fiévreuse plongea dans une poche, en retira le déplié Agendath Netaïm. Où ai-je ?

    « Très occupé à chercher.

    « Brusquement il remit en place Agendath.

    « L’après-midi, a-t-elle dit.

    « Je cherche ça. Oui ça. Cherchons dans toutes les poches. Mouch. Homme Libre. Où ai-je ? Ah, oui. Pantalon. Porte-monnaie. Pomme de terre. Où ai-je ?

    « Pressons. Allons tranquillement. Un moment de plus. Mon cœur.

    « Sa main cherchant le où l’ai-je mis ? trouva dans sa poche de derrière le savon lotion je dois chercher collé dans son papier tiède. Ah, le savon là ! Oui. La porte.

    « Sauvé ! »

    On retrouve le savon « collant dans sa poche » à quatre heures, et, plus tard, au cours de la formidable comédie-cauchemar de minuit dans la maison mal famée, un pain de savon au citron tout neuf monte à l’horizon, répandant lumière et parfum, la lune parfumée d’une affiche de réclame s’anime d’une vie céleste, et le savon va jusqu’à chanter, tout en prenant son essor dans son paradis publicitaire :

    Bloom et moi faisons un couple de première,

    Le ciel je fais reluire, il fait briller la terre.

    Le thème du savon atteint ici son apothéose, le savon devenant le « savon-errant » ; finalement Bloom s’en sert une fois rentré chez lui pour se laver les mains :

    « Ayant posé la bouillotte à demi remplie sur les charbons maintenant en ignition, pourquoi revient-il au jet persistant de l’eau ?

    « Pour laver ses mains souillées à l’aide d’un pain partiellement fondu de savon Barrington au citron, auquel du papier adhérait encore (acheté treize heures auparavant pour quatre pence et non encore payé), dans une eau fraîche et froide, toujours la même et jamais la même, et les sécher, figure et mains, avec une longue serviette de grosse toile à bordure rouge passée dans un rouleau de bois mobile. »

    À la fin de la seconde partie, chapitre 2, le relecteur découvrira le point de départ d’un thème qui court à travers toute la journée du livre : la Coupe d’or d’Ascot, qui doit avoir lieu cet après-midi-là, 16 juin 1904, à quinze heures, à Ascot Heath, en Angleterre, dans le Berkshire. Les résultats de la Coupe d’or arrivent à Dublin une heure plus tard, à quatre heures de l’après-midi. La course en question eut effectivement lieu, avec les mêmes partants, dans ce que l’on appelle la réalité. Lin certain nombre de Dublinois parient sur les quatre partants ; les chevaux sont Maximum Deux, un cheval français, vainqueur l’année précédente, à Epsom ; Sceptre, qui est le favori du chroniqueur hippique Lenehan ; enfin un outsider, Throwaway [Prospectus, dans la version française].

    Examinons à présent l’évolution du thème tout au long du livre. Il démarre, je l’ai dit, à la fin du second chapitre consacré à Bloom :

    « À son côté la voix et la main de Bantam Lyons.

    — Allô, Bloom, quoi de neuf ? Est-ce du jour ? Faites voir une minute.

    « Mince alors ! Encore une fois rasé sa moustache. Long et froid entre nez et bouche. Pour paraître plus jeune. Vraiment l’air piqué. Plus jeune que moi.

    « Bantam Lyons déroula le bâton avec doigts jaunes et ongles noirs. A besoin aussi d’un coup de savon. Pour enlever le plus gros. Bonjour, avez-vous employé le savon Pears ? Pellicules sur ses épaules. Son cuir chevelu réclame un corps gras.

    — Il faut que je voie pour ce cheval français qui court aujourd’hui. Où es-tu, espèce d’empapaouté ?

    « Il froissait les pages plissées. Le menton projeté sur son col trop haut. Feu du rasoir. Col carcan, il perdra ses cheveux. Préfère lui donner le journal et le semer.

    — Vous pouvez le garder, dit M. Bloom.

    — Ascot. Coupe d’or. Attendez, murmurait Bantam Lyons. Une demi-mi. Maximum second.

    — J’allais justement le jeter [« I was going to throw it away »], dit M. Bloom.

    « Bantam Lyons leva brusquement les yeux où pointait une faible lueur malicieuse.

    — Qu’est-ce que vous dites ? fit sa voix de tête.

    — Je disais que vous pouvez le garder, répondit M. Bloom. J’allais justement le jeter [toujours « throw it away »].

    « Bantam Lyons hésita un instant, le regard en coin ; puis rejeta les feuilles dépliées sur les bras de M. Bloom.

    — Je vais le risquer, dit-il. Voici, merci.

    « Il fila vers Conway’s Corner. Le diable à ses trousses. »

    Mis à part le beau déploiement de technique du courant de conscience dans ce passage, que nous faut-il remarquer ? Deux faits : 1) que Bloom ne s’intéresse en aucune manière à cette course (n’était peut-être pas même au courant qu’elle eût lieu), et 2) que Bantam Lyons, une vague relation occasionnelle, prend la réponse de Bloom : « J’allais justement le jeter » [en anglais : « / was just going to throw it away »] pour un tuyau concernant le cheval nommé Throwaway. Non seulement Bloom est parfaitement indifférent à la Coupe d’Or d’Ascot, mais il ne se rend pas même compte de la méprise à laquelle sa réponse a donné lieu.

    Voyons à présent l’évolution du thème. Les pronostics hippiques paraissent dans l’Homme libre à midi, et Lenehan, le chroniqueur hippique, a choisi Sceptre, tuyau qui, dans les bureaux du journal, arrive aux oreilles de Bloom. À deux heures, Bloom est devant un zinc en train de manger un morceau à côté d’un garçon complètement stupide, Nosey Flynn, qui discute les pronostics.

    « Debout et broyant à belles dents, M. Bloom observa ce soupir. Vais-je lui dire pour ce cheval que Lenehan ? Il sait déjà. Préférable qu’il oublie. Irait et perdrait davantage. Le serin et sa galette. Perle de rosée prête à tomber encore. Nez froid pour embrasser une femme. Peut-être qu’elles aimeraient ça. Aiment les barbes qui piquent. Le nez froid des chiens. La vieille Mme Riordan avec son Skye terrier au ventre à musique à l’hôtel des Armes de la Cité. Molly le câlinant sur ses genoux. Ô le gros toutououaouaoua !

    « Le vin détrempait et adoucissait la pâtée de pain moutarde un moment fromage écœurant. Vin qui se laisse boire. Le goûte mieux parce que je n’ai pas soif. À cause du bain, naturellement. Plus qu’une bouchée ou deux. Et vers six heures je pourrai. Six, six. Alors tout sera dit. Elle… »

    Arrivant plus tard au restaurant, après que Bloom en est reparti, Bantam Lyons laisse entendre à Flynn qu’il a un bon tuyau et « va y aller de ses cinq shillings », mais il ne mentionne pas le nom du cheval, il dit seulement qu’il tient le tuyau de Bloom. Lorsque le chroniqueur hippique Lenehan fait un saut chez un bookmaker pour voir la cote de Sceptre au départ, il rencontre Lyons et le dissuade de jouer Throwaway. Dans le grand chapitre au bar de l’Ormond, aux environs de quatre heures, Lenehan dit à Blaze Boylan qu’il est sûr que Sceptre va gagner dans un fauteuil, et Boylan, qui est en chemin pour aller à son rendez-vous avec Molly Bloom, admet qu’il a parié quelques sous au bénéfice d’une de ses amies (Molly). On attend désormais d’une minute à l’autre les résultats. Dans le chapitre chez Barney Kiernan, le chroniqueur hippique Lenehan entre dans le bar et annonce d’un ton lugubre que Throwaway [Prospectus] a gagné « à vingt contre un. Un ignoble outsider. […] Fragilité, ton nom est Sceptre ». Notez à présent la façon dont tout cela réagit fatalement sur Bloom qui, lui, ne s’est aucunement intéressé à la Coupe d’Or. Bloom quitte le bar de Kiernan pour aller au palais de justice, s’acquitter d’une mission charitable (concernant l’assurance-vie de son ami Pat Dignam), et Lenehan, au bar, remarque :

    « — Je sais où il est parti, que dit Lenehan, qui faisait craquer ses doigts.

    — Qui ? que je dis.

    — Bloom, qu’il dit, le palais de justice, c’est une craque. Il avait quelques ronds sur Prospectus [Throwaway !] et il est parti récolter la manne.

    — Le voilà bien le rasta qui roule des yeux blancs, que dit le citoyen, qui n’a jamais misé sur un cheval même avec une fleur.

    — C’est là qu’il est allé, que dit Lenehan. J’ai rencontré Bantam Lyons qui allait mettre sur le canasson si je ne l’avais pas empêché et il m’a dit que c’était Bloom qui lui avait donné le tuyau. Je parie tout ce

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