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    2. Ulysses
    3. Chapitre 189
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    porté deux fois vaudrait mieux éteindre cette lampe et essayer encore une fois pour que je puisse me lever tôt j’irai chez Lambe làbas à côté de chez Findlater122 et je leur demanderai de nous envoyer des fleurs pour les mettre un peu partout dans la maison au cas où il le ramène chez nous demain je veux dire aujourd’hui non non vendredi est un jour porte malheur d’abord je veux mettre un peu d’ordre on dirait que la poussière augmente pendant que je dors et puis on se fera de la musique avec des cigarettes je peux l’accompagner d’abord il faut que je nettoie les touches du piano avec du lait qu’est-ce que je vais me mettre une rose blanche ou ces gâteaux divins de chez Lipton123 j’adore l’odeur de la belle boutique chic à 15 sous la livre ou les autres fourrés à la cerise avec du sucre rose à 20 sous les deux livres une jolie plante pour le milieu de la table je l’aurai pour moins cher chez attendez où est-ce que je les ai vues y a pas longtemps j’adore les fleurs j’adorerais avoir toute la maison nager dans les roses dieu du ciel y a rien comme la nature les montagnes sauvages et puis la mer les vagues qui se bousculent et puis la campagne si belle avec ses champs d’avoine de blé toutes sortes de choses toutes les belles bêtes qui se promènent ça te ferait chaud au cœur de voir les rivières les lacs les fleurs de toutes sortes de forme de parfum de couleur qui jaillissent de partout même dans les fossés les primevères et les violettes c’est ça la nature quant à ceux qui disent qu’il y a pas de Dieu je donnerais pas bien cher de toute leur science pourquoi ils se mettent pas à créer quelque chose souvent je lui demande les athées ils peuvent s’appeler comme ils veulent ils devraient commencer par se nettoyer leur crasse eux mêmes d’abord et puis ils braillent à tout va qu’ils ont besoin d’un prêtre qu’ils sont à l’agonie et pourquoi pourquoi parce qu’ils ont peur de l’enfer à cause de leur mauvaise conscience ah oui je les connais bien tiens qui a été le premier dans l’univers avant qu’il y ait quelqu’un qui a tout fait qui ah ils savent pas moi non plus et alors qu’est-ce que ça change ils pourraient bien encore essayer d’empêcher le soleil de se lever demain le soleil c’est pour toi qu’il brille il me disait le jour où on était allongés au milieu des rhododendrons à la pointe de Howth avec son costume de tweed gris et son chapeau de paille le jour où je l’ai poussé à me demander en mariage oui d’abord je lui ai donné le morceau de gâteau à l’anis124 que j’avais dans la bouche et c’était une année bissextile125 comme maintenant oui il y a seize ans mon dieu après ce long baiser je pouvais presque plus respirer oui il a dit que j’étais une fleur de la montagne oui c’est ça nous sommes toutes des fleurs le corps d’une femme oui voilà une chose qu’il a dite dans sa vie qui est vraie et le soleil c’est pour toi qu’il brille aujourd’hui oui c’est pour ça qu’il me plaisait parce que j’ai bien vu qu’il comprenait qu’il ressentait ce que c’était qu’une femme et je savais que je pourrais toujours en faire ce que je voudrais alors je lui ai donné tout le plaisir que j’ai pu jusqu’à ce que je l’amène à me demander de dire oui et au début je voulais pas répondre je faisais que regarder la mer le ciel je pensais à tant de choses qu’il ignorait à Mulvey à M. Stanhope à Hester à père au vieux capitaine Graves et aux marins qui jouaient au poker menteur et au pouilleux déshabillé comme ils appelaient ça sur la jetée et à la sentinelle devant la maison du gouverneur avec le truc autour de son casque blanc pauvre vieux tout rôti et aux petites Espagnoles qui riaient avec leurs châles et leurs grands peignes et aux ventes aux enchères le matin les Grecs les juifs les Arabes et dieu sait qui d’autre encore des gens de tous les coins de l’Europe et Duke street et le marché aux volailles toutes gloussantes devant chez Larby Sharon et les pauvres ânes qui trébuchaient à moitié endormis les vagues gens qui dormaient dans leurs manteaux à l’ombre sur les marches les grandes roues des chars de taureaux et le vieux château vieux de milliers d’années oui et ces Maures si beaux tout en blanc avec des turbans comme des rois qui vous invitaient à vous asseoir dans leurs toutes petites boutiques Ronda et leurs vieilles fenêtres des posadas126 2 yeux brillants cachés dans un treillis pour que son amant embrasse les barreaux et les cabarets entrouverts la nuit et les castagnettes et le soir où on a raté le bateau à Algésiras le veilleur qui faisait sa ronde serein127 avec sa lampe et Ô ce torrent effrayant tout au fond Ô et la mer la mer cramoisie quelquefois comme du feu et les couchers de soleil en gloire et les figuiers dans les jardins d’Alameda oui et toutes les drôles de petites ruelles les maisons roses bleues jaunes et les roseraies les jasmins les géraniums les cactus et Gibraltar quand j’étais jeune une Fleur de la montagne oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme le faisaient les Andalouses ou devrais-je en mettre une rouge oui et comment il m’a embrassée sous le mur des Maures et j’ai pensé bon autant lui qu’un autre et puis j’ai demandé avec mes yeux qu’il me demande encore oui et puis il m’a demandé si je voulais oui de dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je l’ai entouré de mes bras oui et je l’ai attiré tout contre moi comme ça il pouvait sentir tout mes seins mon odeur oui et son cœur battait comme un fou et oui j’ai dit oui je veux Oui.

    Trieste-Zurich-Paris

    POSTFACE

    Écrire après Joyce…

    Un temps pour retraduire…

    Cette nouvelle traduction de l’Ulysses1 de James Joyce est proposée par les Éditions Gallimard à l’initiative de Stephen James et Solange Joyce et de M. Antoine Gallimard. Elle succède à la seule traduction française existant à ce jour, celle d’Auguste Morel, « assisté par M. Stuart Gilbert, entièrement revue par M. Valéry Larbaud avec la collaboration de l’Auteur », publiée en 1929 par La Maison des Amis des Livres d’Adrienne Monnier, édition reprise en 1995 pour le second volume des Œuvres de James Joyce dans la Bibliothèque de la Pléiade.

    S’il est d’usage de retraduire régulièrement les grandes œuvres, aucune traduction n’ayant la vie profuse et nombreuse d’un texte original, certains contestent la nécessité de donner une autre version d’un roman dont la mémoire s’est transmise par une première traduction, qui plus est une bonne traduction. Parmi les privilèges accordés au texte de 1929, on cite la part qu’aurait eue l’auteur dans l’affaire. Or s’il est avéré que James Joyce s’est mis à la disposition d’Auguste Morel et de Stuart Gilbert, sa contribution a pour l’essentiel consisté à répondre aux questions qui lui étaient posées (ces manuscrits sont disponibles) ; encore fallait-il que les traducteurs eussent eu conscience d’une difficulté… On évoque en outre la part décisive prise par Valéry Larbaud dans cette révision. Un examen des documents à notre disposition nous montre qu’elle ne doit pas être surestimée. Il paraît légitime de rappeler que, selon ce qu’indiquent la page de titre et d’autres sources, cette traduction est avant tout celle d’Auguste Morel.

    Les raisons qui plaident en faveur d’une nouvelle traduction sont nombreuses. D’une part elle compense les défauts inhérents à une traduction proche historiquement de l’original, proximité qui empêche d’en saisir toute la complexité. Elle propose une version plus proche à la fois du texte de James Joyce et de nous. Près d’un siècle d’études sur l’œuvre, son texte et son histoire, fait apparaître un cortège d’échos, de résonances et de références dont une restitution plus riche a été ainsi permise pour cette nouvelle traduction. Mais ce serait peu se soucier de ce qui fait le vif de l’œuvre de James Joyce que de la concevoir comme un centon d’allusions, de références, de citations plus ou moins bien dissimulées au regard d’un lecteur béotien pour la plus grande jouissance d’on ne sait quel lecteur idéal. Une raison à nos yeux meilleure tient au caractère nécessairement daté du travail d’Auguste Morel. Si ce dernier constitue bien un témoignage de l’état de la langue, et de la prose, française, en un moment de l’histoire littéraire de notre pays, et s’il témoigne, à coup sûr, de la culture et de la sensibilité, également remarquables, d’Auguste Morel et de Valéry Larbaud, il autorise aisément une seconde proposition2.

    Oui, si la traduction de 1929 fait date, ce n’est pas pour autant lui faire injure que de reconnaître que, comme toute traduction, elle porte la marque non seulement de la langue, mais encore de l’esthétique et de l’idéologie littéraires de son temps. Les nombreux questionnements du genre romanesque par la « nouvelle critique » et les expérimentations plus ou moins abouties du nouveau roman, tirant d’ailleurs leçon de l’entreprise de Joyce dans l’Ulysse, nous permettent en retour, aujourd’hui, une appréhension plus aiguë des innovations qu’il lui est revenu de mettre en œuvre dans la narration et dans l’écriture.

    … ou comment s’y prendre ?

    Familiers de la « caméra-stylo », nous percevons d’emblée combien, non seulement dans les passages descriptifs mais encore dans le balayage

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    Tags:
    Classique, Fiction, Littérature, Roman
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