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    2. Ulysses
    3. Chapitre 155
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    après l’avoir mis sur un piédestal, ce qu’elle, cependant, avait été la première à percevoir. Comme ça chauffait pas mal à l’époque dans la mêlée générale Bloom fut légèrement blessé par un vilain coup du coude d’un type au milieu de la foule qui bien sûr s’était amassée atterrissant quelque part au creux de l’estomac, fort heureusement sans gravité. Son chapeau (celui de Parnell) tomba malencontreusement par terre93 et, fait rigoureusement historique, Bloom fut l’homme qui le ramassa dans la cohue après avoir été témoin des faits se promettant de lui rendre (et lui rendre c’est ce qu’il fit avec la plus grande célérité) lui qui, pantelant et décoiffé et dont les pensées étaient à des années lumière de son chapeau à ce moment-là n’en restant pas moins un gentleman né impliqué dans les affaires du pays, lui, de fait, s’étant davantage lancé dans cette histoire pour en récolter les lauriers que pour autre chose, chassez le naturel, instillé en lui depuis ses premiers balbutiements dans le giron de sa mère sous la forme du savoir-vivre ressortit immédiatement car il se retourna vers le donateur et le remercia avec un aplomb superbe, disant : Thank you, sir quoique avec une intonation bien différente de celle de cet ornement de la profession juridique dont Bloom avait restauré le couvrechef plus tôt dans la journée, l’histoire se répétant avec des différences, après l’enterrement d’un ami commun quand ils l’avaient laissé dans son splendide isolement après s’être acquitté du sinistre devoir de déposer sa dépouille dans la tombe.

    D’un autre côté ce qui le mettait encore plus en rage au fond de lui c’était les lourdes plaisanteries du cocher & co, qui prenaient tout sous l’angle de la plaisanterie, riant sans retenue, prétendant tout comprendre, le pourquoi et le comment du pourquoi, et en réalité ne sachant même pas ce qu’ils en pensaient, cela n’étant l’affaire que des deux parties concernées sauf s’il s’avérait que le mari légitime se constituait partie sur la base d’une lettre anonyme de la taupe inévitablement infiltrée, qui comme par hasard passait par là au moment crucial dans une position amoureuse dans les bras l’un de l’autre attirant leur attention sur leur conduite illicite et amenant une prise de bec conjugale et la belle égarée implorant le pardon de son seigneur et maître à genoux et promettant de couper les liens et de ne plus accepter ses visites si seulement le mari outragé voulait bien fermer les yeux sur cette histoire et considérer que le passé était le passé, les yeux baignés de larmes, quoique peut-être bien dans sa belle petite tête elle n’en pensât pas moins en même temps, étant donné que peut-être bien il y en avait plusieurs autres. Lui personnellement, étant enclin au scepticisme, croyait, et ne mâchait pas ses mots pour le dire d’ailleurs, que l’homme ou les hommes au pluriel étaient toujours sur une liste d’attente à tourner autour d’une dame, même à supposer qu’elle soit la meilleure épouse du monde et que ça marche plutôt bien entre eux admettons, lorsque, négligeant ses devoirs, elle décidait d’être lasse de la vie maritale, et c’était parti pour le petit frisson de la débauche bon chic bon genre pour l’accabler de leurs attentions avec plein d’arrière-pensées indécentes, le bilan des courses étant que son affection à elle était reportée sur un autre, la cause de beaucoup de liaisons entre des femmes mariées encore attirantes se dirigeant vers une belle quarantaine et des hommes plus jeunes, indubitablement comme de nombreux exemples d’attachement féminin le démontrent jusqu’à la garde.

    Il était mille et mille fois désolant qu’un jeune homme gratifié d’une telle réserve d’intelligence, comme c’était manifestement le cas de son voisin, gaspille son temps précieux avec des femmes faciles, qui risquaient de lui en coller une pour le reste de ses jours. Pour ce qui relevait de l’état de grâce du célibat il prendrait un jour femme lorsque sa Princesse viendrait en scène mais en attendant la société des dames était une conditio sine qua non quoiqu’il eût vraiment les plus grands doutes, non qu’il veuille le moins du monde tirer les vers du nez à Stephen à propos de Mlle Ferguson (qui c’était très possible était cette bonne étoile qui l’avait guidé vers Irishtown de si bon matin), quant à savoir si cela l’amuserait beaucoup de jouer les jeux de la romance amoureuse, en la compagnie de pimbêches sans le sou bi-ou tri-hebdomadairement, avec les préliminaires imposés du petit galop d’échauffement des compliments-dispensés et des promenades qui vous changent en tourtereaux, fleurs et chocolats fins. Et dire que lui sans toit et sans foyer, roulé par une logeuse pire que la pire belle-mère, c’était vraiment trop triste à son âge. Les choses étranges soudainement qu’il lançait attiraient le plus âgé qui était de quelques années son aîné ou comme un père. Mais c’est quelque chose de substantiel qu’il lui fallait certainement avaler, ne serait-ce qu’un lait de poule confectionné avec les nutriments maternels garantis sans additifs ou, à défaut, un coco bien de chez nous.

    — À quelle heure avez-vous dîné ? demanda-t-il à la silhouette mince et fatiguée quoique sans rides.

    — Hier, je ne sais plus trop quand, dit Stephen.

    — Hier ! s’exclama Bloom avant de se rappeler qu’on était déjà demain, vendredi. Ah, vous voulez dire qu’il est minuit passé !

    — Avant-hier, dit Stephen, faisant de plus en plus fort.

    Littéralement confondu par ce renseignement Bloom réfléchit. Quoique pas absolument d’accord en tout, une certaine analogie existait en quelque sorte, comme si leurs deux esprits voyageaient par, façon de parler, le même train de pensées. À son âge quand il avait bricolé en politique en gros quelque vingt ans plus tôt lorsqu’il avait été un quasi-aspirant aux honneurs parlementaires aux beaux jours de Buckshot Foster94 dont il se rappelait rétrospectivement (source de grande satisfaction en soi) il avait louché en direction des mêmes idées ultra. Par exemple, quand la question des métayers expulsés, alors à ses tout débuts, commença à prendre de l’ampleur dans les esprits95 quoique, ça va sans dire, ne contribuant pas d’un penny ni n’accordant une foi aveugle à ses propositions, dont certaines ne tenaient pas vraiment la route, il avait été à l’origine en principe, à tout le moins, en complète sympathie avec le droit à la terre qui exprimait les aspirations de l’opinion moderne, parti pris, dont, voyant ses erreurs, il guérit ensuite partiellement, et fut même taquiné pour aller encore plus loin que Michael Davitt96 dans les positions très frappantes qu’il prônait pour le retour à la terre, ce qui lui donnait une raison d’être très fortement remonté contre les insinuations faites à son encontre de façon si insolente par notre ami à la rencontre des clans chez Barney Kiernan de sorte que lui, quoique souvent profondément incompris et le moins querelleur des mortels, répétons-le, s’était départi de son comportement habituel pour lui en donner (métaphoriquement) une bonne dans la poire quoique pour autant que la politique stricto sensu ait quelque chose à y voir, il n’eût que trop conscience du cortège de victimes résultant invariablement de la propagande et des démonstrations d’animosité mutuelle et la peine et les souffrances qu’elle entraînait, conclusion écrite par avance pour la fine fleur de lajeunesse, par-dessus tout, élimination des plus aptes, en un mot.

    Cependant, après avoir pesé le pour et le contre, comme on approchait d’une heure, il était grand temps de se retirer pour la nuit. Le nœud du problème était qu’il y avait quelques risques à le ramener à la maison étant donné que certaines éventualités pourraient peut-être en découler (une certaine personne ayant un caractère bien à elle parfois) et faire un fameux gâchis parmentier comme le soir où peu inspiré il ramena un chien (race indéterminée) qui traînait la patte, non que les deux situations soient les mêmes ni l’inverse, quoiqu’il se fût fait mal à la main lui aussi, à Ontario Terrace, comme il se le rappelait fort bien, ayant été présent, pour ainsi dire. D’un autre côté c’était indiscutablement bien trop tard pour l’option Sandymount ou Sandycove et donc il était assez perplexe pour décider laquelle des deux branches de l’alternative97… Tout semblait indiquer qu’il lui appartenait de tirer le meilleur parti de la situation, tout bien pesé. Sa première impression avait été qu’il était un peu distant ou en tout cas pas très démonstratif mais ça avait fini par lui plaire en un sens. D’abord il était possible qu’il ne comme on dit se rue pas sur la proposition, une fois contacté, et ce qui le tracassait le plus était qu’il n’avait pas la moindre idée de comment l’avancer ou la formuler exactement, à supposer qu’il accueille ladite proposition, étant donné que ça lui ferait très plaisir qu’il lui permette pour le dépanner de lui glisser une pièce ou un vêtement, si ça lui allait. En tous les cas il finit par conclure, écartant pour lors la première idée mesquine, une tasse de chocolat Epps et un paddock pour la nuit plus une couverture ou deux et un pardessus plié en deux pour oreiller. Au moins il serait entre de bonnes mains et chaud comme une caille. Il ne voyait pas à cela très grand danger toujours à condition que ça ne vire pas au vinaigre. Il fallait agir parce que ce joyeux luron, le veuf en goguette en question, qui semblait avoir les fesses collées au siège, ne semblait pas pressé de se mettre en route pour regagner ses pénates dans le quartier cher à son cœur de Queenstown et il était hautement probable que le bordel d’une grippe-sous avec ses pensionnaires beautés à la réforme

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