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    2. Ulysses
    3. Chapitre 142
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    battre contre les Bœrs !

    La Maquerelle

    Et regardez-moi qui cause ! Le soldat, alors, il aurait pas le droit de se promener avec sa petite amie ? C’est une baffe à un trouillard.

    (Elles se saisissent par les cheveux, se griffent et se crachent dessus.)

    Le Retriever

    (Aboyant.) Ar ar ar.

    Bloom

    (Les repousse brutalement, d’une voix forte.) Reculez, faites de la place !

    Soldat Compton

    (Tirant son camarade par la manche.) Eh. Tire-toi, Harry. V’là les flics !

    (Deux veilleurs en pluiepèlerinés, immenses, se dressent dans le groupe.)

    Premier Veilleur

    Qu’est-ce qui ne va pas ?

    Soldat Compton

    Nous étions avec cette dame. Et il nous a insultés. Et attaqué mon copain. (Le retriever aboie.) A qui est ce sale clébard ?

    Cissy Caffrey

    (Avec espoir.) Est-ce qu’il saigne ?

    Un Homme

    (À genoux, se remet debout.) Non. Dans les pommes. Il va se réveiller.

    Bloom

    (Observe attentivement l’homme.) Je m’en occupe. Je peux aisément…

    Second Veilleur

    Qui êtes-vous ? Vous le connaissez ?

    Soldat Carr

    (Avance en titubant vers le veilleur.) Il a insulté mon amie.

    Bloom

    (Avec colère.) Vous l’avez frappé sans provocation. J’en suis témoin. Officier, notez son matricule.

    Second Veilleur

    Je n’ai pas besoin de vos conseils dans l’exercice de mes fonctions.

    Soldat Compton

    (Tirant son camarade.) Eh, tire-toi, Harry. Ou Bennett te flanquera au trou.

    Soldat Carr

    (Chancelant pendant qu’on l’emmène.) Que Dieu encule le vieux Bennett ! C’est un enculé de culblanc. Lui, j’en ai rien à foutre.

    Premier Veilleur

    (Sortant son carnet.) Comment s’appelle-t-il ?

    Bloom

    (Regardant par-dessus la foule.) Je vois un fiacre là-bas. Si vous me donnez un coup de main, sergent…

    Premier Veilleur

    Nom et adresse.

    (Corny Kelleher, crêpe autour du chapeau, couronne mortuaire à la main, apparaît au milieu des badauds.)

    Bloom

    (Rapidement.) Oh, l’homme qu’il fallait ! (Il murmure.) Le fils de Simon Dedalus. Un peu éméché. Demandez à ces policiers d’écarter ces bons à rien.

    Second Veilleur

    ‘Soir, monsieur Kelleher.

    Corny Kelleher

    (Aux veilleurs, un œil à la traîne.) C’est bon. Je le connais. Un joli gain aux courses. La Gold Cup. Jetsam. (Il rit.) À vingt contre un. Vous me suivez ?

    Premier Veilleur

    (Se tourne vers la foule.) Eh, qu’est-ce que vous faites là à regarder ? Allez, circulez.

    (La foule se disperse lentement, en grommelant, dans Vallée.)

    Corny Kelleher

    Laissez-moi faire, sergent. Tout ira bien. (Il rit en secouant la tête.) Nous avons souvent fait la même chose, eh, ou même pire. Non ? Pas vrai ?

    Premier Veilleur

    (Rit.) Je suppose.

    Corny Kelleher

    (Pousse du coude le second’veilleur.) On passe l’éponge. (Il fredonne, en secouant la tête.) Avec mon tra-lalala, avec mon tra-lalala, avec mon traderidera et tralala. Pas vrai, eh, vous me suivez ?

    Second Veilleur

    (Cordialement.) Ça, c’est sûr.

    Corny Kelleher

    (En clignant de l’œil.) Quand on est jeune, qu’est-ce que vous voulez. J’ai une voiture pas loin.

    Second Veilleur

    C’est bon, monsieur Kelleher. Bonsoir.

    Corny Kelleher

    Je m’en charge.

    Bloom

    (Serre les mains des deux veilleurs l’une après l’autre.) Je vous remercie beaucoup, messieurs, je vous remercie. (Il bredouille en confidence.) Nous ne voulons pas de scandale, vous comprenez. Le père est un citoyen connu, fort respecté. Des frasques de jeune homme, vous comprenez.

    Premier Veilleur

    Oh, je comprends très bien, monsieur.

    Second Veilleur

    Ça ira très bien, monsieur.

    Premier Veilleur

    C’était seulement qu’en cas de blessures corporelles il m’aurait fallu faire un rapport au commissariat.

    Bloom

    (Acquiesce rapidement.) Naturellement. Très juste. Votre devoir impérieux.

    Premier Veilleur

    Tel est notre devoir.

    Corny Kelleher

    Bonsoir les amis.

    Les Veilleurs

    (Saluent ensemble.)’Soir, messieurs. (Ils s’éloignent à pas lourds et lents.)

    Bloom

    (Souffle.) Votre arrivée sur la scène est providentielle. Vous avez une voiture ?…

    Corny Kelleher

    (Rit, indique avec un pouce par-dessus son épaule la voiture qui attend devant l’échafaudage.) Deux représentants qui payaient le champagne chez Jammet. Comme des princes, croyez-moi. L’un d’eux avait perdu deux livres aux courses. Il noyait son chagrin et ils étaient partants pour une visite à ces charmantes demoiselles. Alors je les ai chargés dans la voiture de Behan et hop au quartiernuit.

    Bloom

    Je rentrais chez moi par Gardiner street quand je suis tombé…

    Corny Kelleher

    (Rit.) Evidemment ils voulaient que je les accompagne dans leur recherche de petits lots. Non, pour sûr, je leur dis. Pas pour de vieux compères comme vous et moi. (Il rit de nouveau, le regard paillard, l’œil terne.) Grâce à Dieu nous avons ça chez nous, eh, vous me suivez ? Hah ! hah ! hah !

    (Tente de rire.) Hi, hi, hi ! Oui. En fait j’étais allé rendre visite à un vieil ami qui habite par ici, Virag, vous ne le connaissez pas (pauvre bonhomme, il est alité depuis quelques semaines) et nous avons bu un verre ensemble et je rentrais chez moi…

    (Le cheval hennit.)

    Le Cheval

    Hohohohohoho ! Hohohohohomoi !

    Corny Kelleher

    Et voilà que Behan, notre cocher là-bas, me dit après que nous ayons abandonné nos deux représentants chez Mme Cohen et je lui ai dit de s’arrêter et je suis descendu voir. (Il rit.) Spécialité, convoyeur de bières sobre. Est-ce que je le ramène chez lui ? Où crèche-t-il ? À Cabra quelque part, Non ?

    Bloom

    Non, à Sandycove, je crois, d’après ce qu’il m’a fait comprendre.

    (Stephen, sur le dos, respire aux étoiles. Corny Kelleher, regard de biais, fait glisser un œil vers le cheval. Bloom, blême, se blâme et se penche.)

    Corny Kelleher

    (Se gratte la nuque.) Sandycove ! (Il se penche et appelle Stephen.) Eh ! (Il appelle encore une fois.) Eh ! En tout cas, il est couvert de copeaux. Vérifiez qu’on ne lui ait rien volé.

    Bloom

    Non, non, non. J’ai son argent et voilà son chapeau et sa canne.

    Corny Kelleher

    Ah, il s’en remettra. Rien de cassé. Bon, faut que j’y aille. (Il rit.) J’ai un rendez-vous ce matin. Enterrer les morts. Bon retour chez vous !

    Le Cheval

    (Hennit.) Houhouhouhouhouhou !

    Bloom

    Bonsoir. Je vais attendre un peu et l’emmènerai dans quelques…

    (Corny Kelleher retourne à la voiture et y monte. Le harnais du cheval cliquette.)

    Corny Kelleher

    (Depuis la voiture, debout.)’Soir.

    Bloom

    ‘Soir.

    (Le cocher secoue les rênes et soulève un fouet encourageant. La voiture et le cheval font lentement marche arrière, maladroitement, et tournent. Corny Kelleher sur le siège latéral hoche la tête d’avant en arrière pour indiquer que les problèmes de Bloom le mettent en joie. Le cocher se joint à la gaieté silencieuse pantomimique par un hochement depuis son siège. Bloom réplique en secouant la tête en signe de gaieté silencieuse. Du pouce et de la paume Corny Kelleher le rassure en indiquant que les deux flics ne troubleront pas le sommeil car que faire d’autre. Bloom acquiesce lentement pour montrer sa gratitude car c’est exactement ce dont Stephen a besoin. La voiture cliquette tralala et tourne au coin de l’allée tralala. Corny Kelleher rassurelala de nouveau avec la main. Bloom avec sa main assurelala Corny Kelleher qu’il est rassurélalalère. Le bruit des sabots tintants et du harnais cliquetant diminue avec leur tralalala avec leur traderidera. Bloom, tenant à la main le chapeau de Stephen festonné de copeaux et sa frênecanne, reste là, indécis. Puis il se penche sur lui et lui secoue l’épaule.)

    Bloom

    Eh ! Ho ! (Il n’y a pas de réponse ; il se penche à nouveau.) Monsieur Dedalus ! (Il n’y a pas de réponse.) Le nom quand on l’appelle. Somnambule. (Il se penche à nouveau et, hésitant, approche sa bouche du visage du corps étendu.) Stephen ! (Il n’y a pas de réponse. Il appelle une fois encore.) Stephen !

    Stephen

    (Fronce les sourcils.) Qui ? Panthère noire. Vampire. (Il soupire et s’étire, puis murmure d’une voix épaisse en prolongeant les voyelles.)

    Qui… ira… Fergus maintenant.

    Et percera… l’ombre tissée du bois204 ?…

    (Il se tourne sur le côté gauche, soupirant, se courbant sur lui-même.)

    Bloom

    Poésie. Bonne éducation. Dommage. (Il se penche une fois de plus et défait les boutons du gilet de Stephen.) Pour respirer. (Il enlève les copeaux de bois des vêtements de Stephen avec mains et doigts légers.) Une livre sept. Pas blessé en tout cas. (Il écoute.) Quoi !

    Stephen

    (Murmure.)

    … ombres… sylvestres…

    sein blanc… mer indécise…

    (Il étire ses bras, soupire une fois de plus et se met en chien de fusil. Bloom, tenant le chapeau et la frênecanne se tient tout droit. Un chien aboie au loin. Bloom serre et desserre sa main sur la frênecanne. Il baisse les yeux sur le visage et le corps de Stephen.)

    Bloom

    (Communie avec la nuit.) Visage me rappelle celui de sa pauvre mère. Dans l’ombre sylvestre. Le profond sein blanc. Ferguson, je crois que j’ai entendu. Une fille. Quelque jeune fille. Ce qui pourrait lui arriver de mieux… (Il murmure.)… jure de toujours reconnaître, de toujours garder, de ne jamais révéler, aucune part ou parts, aucun art ou arts205… (Il murmure.)… dans les sables rêches de la mer… à une encablure de la rive… où la marée reflue… et afflue…

    (Silencieux, pensif, alerte, il assure la garde, les doigts sur les lèvres dans l’attitude du maître secret206. Devant le mur sombre apparaît lentement une silhouette, un garçon féerique de onze ans207, enfantéchangé, kidnappé, en complet d’Eton, avec des chaussures de verre et un petit heaume en bronze, tenant un livre à la main. Il lit de droite à gauche208, de manière inaudible, souriant, baisant la page.)

    Bloom

    (Frappé d’émerveillement, appelle de manière inaudible.) Rudy !

    Rudy

    (Croise sans le voir le regard de Bloom et continue à lire, à baiser, à sourire. Il a un visage délicat et mauve209. Sur son complet il a des boutons de diamant et de rubis. Dans sa main gauche libre il tient une mince canne d’ivoire avec un nœud de ruban violet. Un petit agneau blanc dépasse de la poche de son gilet.)

    III

    LE NOSTOS

    a

    A

    vant toute autre chose M. Bloom essuya le plus gros des copeaux et tendit à Stephen chapeau et frênecanne et d’une manière générale le remit d’aplomb selon la bonne orthodoxie samaritaine1, ce dont il avait gravement besoin. Son (celui de Stephen) esprit ne méritait pas tout à fait la qualification d’égaré mais était quelque peu perturbé et lorsqu’il exprima le désir d’absorber un breuvage quelconque M. Bloom, observant l’heure qu’il était et l’absence de fontaine d’eau de la Vartry2 disponible pour leurs ablutions, pour ne rien dire du dessein

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