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    2. Ulysses
    3. Chapitre 133
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    de tordre.) Un autre !

    Bloom

    (Hurle.) Oh, mais c’est l’enfer ! Chaque nerf de mon corps me fait horriblement souffrir !

    Bello

    (Crie.) Bien, nom d’un petit général à croupières ! La meilleure nouvelle de ces six dernières semaines. Eh, ne me fais pas attendre, bon Dieu ! (Il la gifle.)

    Bloom

    (Pleurniche.) Voilà que vous me frappez, je le dirai…

    Bello

    Tenez-le, les filles, que je m’assoie sur lui.

    Zoe

    Oui. Lui marcher dessus ! Je vais le faire.

    Florry

    Je vais le faire. Laisses-en pour les autres.

    Kitty

    Non, moi. Prêtez-le moi.

    (La cuisinière du bordel, Mme Keogh, ridée, barbegrise, en tablier graisseux, brodequins et chaussettes d’homme gris et vert, couverte de farine, un rouleau à pâtisserie plein de pâte crue dans sa main et contre son bras rouge et nu, apparaît à la porte.)

    Mme Keogh

    (Féroce.) Je peux aider ?

    (Elles saisissent et immobilisent Bloom.)

    Bello

    (S’accroupit en grognant sur le visage tourné vers le haut de Bloom, tirant des bouffées de son cigare, caressant une jambe dodue.) Je vois que Keating Clay a été élu vice-président de l’asile de Richmond et à propos les actions privilégiées de Guinness sont à seize trois quarts. Mais quel idiot je suis de ne pas avoir acheté ce lot dont Craig et Gardner m’avaient parlé. Toujours cette malchance infernale, malédiction. Et ce BonDieu d’outsider Jetsam à vingt contre un. (Avec colère il écrase son cigare sur l’oreille de Bloom.) Où est ce BonDieu de foutu cendrier ?

    Bloom

    (Aiguillonné, fessétouffé.) Oh ! Oh ! Monstres ! Impitoyable !

    Bello

    Redemandes-en toutes les dix minutes. Supplie. Prie donc comme tu n’as encore jamais prié. (Il pousse un poing figué et cigare puant.) Tiens, embrasse ça. Tous les deux. Embrasse. (Il lance une jambe, se met à califourchon et, serrant ses genoux de cavalier, ordonne d’une voix méchante.) Hue ! A cheval sur Grandpapa. Je le monterai pour le prix de l’Éclipse. (Il se penche sur le côté et comprime brutalement les testicules de sa monture en criant.) Ho ! On y va ! Je te soignerai de la belle manière. (Il chevauche à dada, sautant sur la, sur la selle.) La dame va au pas au pas et le cocher va au trot au trot et le monsieur va au galop au galop au galop au galop.

    Florry

    (Tire Bello par la manche.) Laissez-moi le monter maintenant. Vous l’avez eu assez longtemps. J’ai demandé avant vous.

    Zoe

    (Tirant Florry par la manche.) Moi. Moi. Vous n’en avez pas encore fini avec lui, pipeuse ?

    Bloom

    (Suffoquant.) Peux plus.

    Bello

    Eh bien, moi pas. Attendez. (Il retient son souffle.) Malédiction. Là. Cette bonde est prête à péter. (Il se débouche par derrière : puis, contractant les traits de son visage, pète bruyamment.) Attrape ça ! (Il se rebouche.) Oui, par la malDieu, seize trois quarts.

    Bloom

    (Il commence à être trempé de sueur.) Pas homme. (Il renifle.) Femme.

    Bello

    (Se lève.) Fini de souffler le chaud et le froid. Ce que tu désirais tant est sur le point d’advenir. Désormais tu es émasculé et tu m’appartiens en plein, une chose sous le joug. Et maintenant ta robe de punition. Tu iras ôter tes vêtements masculins, tu m’entends, Ruby Cohen ? et tu revêtiras la soie moirée bruissant voluptueusement par la tête et les épaules. Et plus vite que ça !

    Bloom

    (Avec un mouvement de recul.) De la soie, a dit maîtresse ! Ô frou-frou ! froissé ! Dois-je la boutoucher de mes ongles ?

    Bello

    (Montrant ses prostituées.) Telles elles sont maintenant telle tu seras, perruquée, roussie, parfumérisée, poudrerisée, avec des aisselles rasées de près. Mesurée au inètreruban à même la peau. Tu seras lacée avec force cruelle dans un corsétau de doux coutil gorge-de-pigeon avec buse de baleine jusqu’au pelvis paré en diamant, du vraiment jamais vu, tandis que tes formes, plus dodues qu’en liberté, seront contraintes dans le laciétroit des robes, jolis jupons légers et franges et le tout marqué, naturellement, des armes de la maison, création de belles lingeries pour Alice et beau parfum pour Alice. Alice se sentira jarretellée. Marthe et Marie auront un peu froid au début avec des cuisses gainées aussi délicatement mais le vaporeux ruché de dentelle autour de tes genoux dénudés te rappellera…

    Bloom

    (Charmante soubrette aux joues peinturlurées, cheveux moutarde, grand nez et grandes mains masculines, bouche paillarde.) J’ai essayé ses vêtements deux fois seulement, par plaisanterie, à Holles street. Quand nous étions sans un j’ai fait la lessive pour économiser l’argent de la blanchisserie. J’ai retourné mes propres chemises. De l’économie pure et simple.

    Bello

    (Ironise.) Petits boulots pour faire plaisir à maman, hein ? et montrer avec coquetterie en domino devant le miroir après avoir bientiré les rideaux tes cuisses sans jupe et tétines de bouc dans diverses poses abandonnées, hein ? Oh ! oh ! Ne me fais pas rire ! Ce corsageopéra noir d’occasion et ces dessous salaces sans jambes tout décousus aux coutures après son dernier viol que Mme Miriam Dandrade du Shelbourne hôtel t’a vendus, hein ?

    Bloom

    Miriam. Noir. Demimondaine.

    Bello

    (S’esclaffe.) Dieu Tout-puissant c’est trop tordant, ça ! Tu faisais une jolie Miriam quand tu t’es coupé les poils de l’entrée de service et que tu étais couchée en pâmoison sur le lit portant la chose jouant à Mme Dandrade sur le point d’être violée par le lieutenant Smythe-Smythe, M. Philip Augustus Blockwell M.P., signor Laci Daremo119, le robuste ténor, Bert auxyeuxbleus, le liftier, Henri Fleury célèbre depuis la course Gordon Bennett120, Sheridan, le Crésus quarteron, l’équipe universitaire de huit avirons de ce vieux Trinity, Ponto, son splendide terre-neuve et Bobs, duchesse douairière de Manorhamilton. (S’esclaffe de nouveau.) Bon Dieu, ça ferait même rire un chat siamois.

    Bloom

    (Ses mains et ses traits s’activant.) C’est Gerald qui m’a converti au véritable culte du corset lorsque je jouais un rôle féminin au collège, dans la pièce Vice Versa. C’est ce cher Gerald. Il avait cette lubie, fasciné qu’il était par les corsets de sa sœur. A présent le très cher Gerald se maquille au crayon gras et se dore les paupières. Le culte du beau.

    Bello

    (Avec une jubilation méchante.) Le beau ! Tu nous les lâches un peu ! Quand tu as pris place sur la lunette avec des précautions toutes féminines, soulevant tes volants mousseux, sur le trône lissusé.

    Bloom

    La Science. Afin de comparer les diverses joies que chacun de nous éprouve. (Avec sérieux.) Et vraiment c’est mieux la posture… Parce que souvent il m’est arrivé de mouiller…

    Bello

    (Durement.) Pas d’insubordination ! Il y a de la sciure dans le coin pour toi. Je crois bien t’avoir donné des instructions strictes, non ? Faites-le debout, monsieur ! Je t’apprendrai à te comporter comme un gicleman ! Ah, si je trouve une seule tache dans tes couches. Aha ! Par l’âne des Dorans tu sauras le martinet que je suis. Les péchés de ton passé s’élèvent contre toi. Nombreux. Par centaines.

    Les Péchés du Passé

    (Dans une confusion de voix.) Il a contracté une sorte de mariage clandestin avec au moins une femme à l’ombre de l’église Noire. Il a mentalement téléphoné des messages inqualifiables à Mlle Dunn quelque part dans D’Olier street tandis qu’il se montrait de manière indécente à l’instrument dans la cabine. Par la parole et par les gestes il a franchement encouragé une catin nocturne à déposer des matières fécales et autres dans un appentis peu hygiénique collé à un bâtiment vide. Dans cinq édicules publics il a laissé des messages au crayon offrant sa partenaire nuptiale à tous les hommes bienmembrés. Et n’a-t-il pas longé la manufacture de vitriol aux odeurs dégoûtantes un soir après l’autre devant les couples amoureux pour voir si et quoi et combien il pourrait voir ? Ne s’est-il pas couché, le gros pourceau, pour exulter devant un fragment nauséabond de papier hygiénique bienusé que lui avait donné une horrible fille de joie, intéressée par le pain d’épice et un mandat-poste ?

    Bello

    (Avec un puissant sifflement.) Dis donc ! Quel a été l’acte obscène le plus révoltant de toute ta carrière criminelle ? Allez, cochon qui s’en dédit. Crache-moi ça ! Pour une fois dis la véritable vérité.

    (Des visages inhumains muets se pressent en avant, guignant, disparaissant, grognant, Booloohoom, Popold Kock, un penny les Lacets de chaussures, la sorcière de chez Cassidy, jouvenceau aveugle, Larry Rhinocéros121, la jeune fille, la femme, la putain, l’autre la allée la.)

    Bloom

    Ne me la demandez pas : Notre confession commune122. Pleasants street123. Je n’ai pensé que la moitié de… Je jure par mon serment sacré…

    Bello

    (Péremptoire.) Réponds. Répugnante saleté ! Je tiens à savoir. Dis-moi quelque chose pour m’amuser, des cochonneries ou une sacrément bonne histoire de revenants ou un vers de poésie, vite, vite, vite ! Où ? Comment ? A quelle heure ? Avec combien de personnes ? Je te donne tout juste trois secondes. Un ! Deux ! Tr…

    Bloom

    (Docile, glougoute.) J’ai rererenezpaté en rererepugnante…

    Bello

    (Impérieux.) Oh, tire-toi, sale putois ! Tiens ta langue ! Parle quand on t’adresse la parole.

    Bloom

    (S’incline.) Maître ! Maîtresse ! Dompteurd’hommes !

    (Il lève les bras. Ses bracelets portebonheur tombent.)

    Bello

    (Satirique.) Le jour tu feras tremper et frotteras nos sous-vêtements malodorants également quand nous, les dames, sommes indisposées, et fauberderas nos latrines avec jupes retroussées et torchon attaché à la queue. Comme ce sera bien, non ? (Il lui passe au doigt une bague en rubis.) Et voilà maintenant ! Par cet anneau je te possède. Dis, merci, maîtresse.

    Bloom

    Merci, maîtresse.

    Bello

    Tu feras les lits, prépareras mon bain, videras les podchambres dans les diverses chambres, y compris celui de la vieille Mme Keogh la cuisinière, plutôt sableux. C’est ça, et attention, rince-les très bien tous les sept, ou bien avale-moi ça comme du champagne. Bois-moi toute bouillante. Hop ! Tu feras le pied de grue, sinon je te sermonnerai sur tes méfaits, mademoiselle Ruby, et te fesserai le popotin sans faute, miss, avec la brosse à cheveux. Tu reconnaîtras à quel point tes manières

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    Tags:
    Classique, Fiction, Littérature, Roman
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