▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
Recherche avancée
Sign in Sign up
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
    Sign in Sign up
    1. Home
    2. Ulysses
    3. Chapitre 108
    Prev
    Next

    la porte du Très Honorable Juge Fitzgibbon (qui doit siéger avec M. Healy le juriste au sujet des terrains du collège) Mal. Mulligan, fine fleur de courtoisie, qui sortait tout juste de chez M. Moore l’écrivain (pour lors papiste mais devenu du depuis, à ce qu’on dit, bon Orangiste), tomba sur Alec. Bannon qui portait perruque à marteaux (qui est de mode à présent avec les capes de Kendal Green pour le soir), frais débarqué dans la ville par le coche de Mullingar où un sien cousin et le frère de Mal. Mull. sont dans l’intention de séjourner un mois encore juqu’à la Saint-Médard, et lui demande que diable il fait là, l’un rentrant chez soi et l’autre allant chez Andrew Home dans le dessein d’y vider une coupe de vin à ce qu’il dit, mais il voulait l’entretenir d’une capricieuse génisse, grande pour son âge, à pattes d’éléphant, et cependant que l’averse tombait dru, et tous deux de conserve vers le logis de Home. Là Léop. Bloom, de la gazette de Crawford, siégeait confortablement en la compagnie d’une portée de boute-en-train, des gaillards de bonne mine qui menaient grand bruit, Dixon jun., écolier de Notre Dame de Merci, Vin. Lynch, un gars d’Écosse, Will. Madden, T. Lenehan qui était de triste humeur à cause d’un pur sang en lequel il avait eu foi et Stephen D. Léop. Bloom qui se trouvait là pour certaine langueur qui lui était venue mais déjà dissipée, de ce qu’il avait eu le soir d’avant un songe singulier de sa dame Mme Moll laquelle lui était apparue portant babouches rouges et pantalons à la turque ce qui dans l’esprit des clairvoyants est signe de mutation, et dame Purefoy qui avait obtenu l’entrée là de par l’état de son ventre, et présentement sur son lit de misère, pauvre créature, son terme étant passé de deux jours, et les matrones au désespoir de ne la pouvoir délivrer, elle qui avait la nausée pour un bol d’eau de riz qui est subtil asséchant des humeurs intestines, et son souffle plus embarrassé qu’il eût été désirable, et ce devait être un gros brise-tout de garçon, à ce qu’elles disaient, à en juger par ses trépignements, mais que Dieu lui envoie prompte délivrance. C’est à venir son neuvième chérubin, à ce qu’il paraît, et le jour de l’Annonciation elle rogna les ongles de son dernier qui avait lors douze mois76, et qui est, comme trois autres tous nourris de son lait, défunt, dont fut écrit en belle bâtarde dans la bible de famille.

    Son ép., bien dix lustres et méthodiste, mais communie, et on le peut voir tous les beaux dimanches avec une couple de ses garçons hors la rade de Bullock faisant la pêche au lancer dans le chenal avec sa canne à moulinet, ou en une flette qu’il a, péchant à la traîne carrelets et merlans et en rapporte pleins paniers m’a-t-on dit. En bref il tomba prodigieuse quantité d’eau et tout en fut rafraîchi et la récolte s’en trouvera bien d’autant, jacoit que les clairvoyants prétendent qu’après vent et eau vient le feu, selon une pronostication de l’almanach Malachie77 (et je me suis laissé dire que M. Russell a écrit un oracle prophétique du même tonneau tiré de l’hindoustani pour sa Gazette du Fermier78) qui avance que jamais deux sans trois mais ceci est hasardeux et sans fond de raison et bon pour mères-grands et enfançons encore qu’ils soient quelquefois tombés juste avec leurs singularités on ne s’explique comment.

    Ce fut alors que se poussa Lenehan79 au bout de la table, qui conta comment avait paru cette lettre dans la gazette du soir et il fit semblant de la chercher sur lui (car il jura ses grands dieux qu’il avait pris la chose fort à cœur) mais sur le conseil de Stephen il abandonna cette recherche, et invité de prendre place tout à côté, il le fit très allègrement. C’était une sorte de gentilhomme badin qui passait pour franc godenot ou galant vaurien et s’il s’agissait de femmes, de chevaux ou d’un bon scandale il était toujours au fait. À ne rien celer, il était de pauvre état et la plupart du temps il hantait les cafés et cabarets borgnes en compagnie de recruteurs marrons, de palefreniers et de parieurs, de tire-laine, de pousse-cul d’apprentifs, de souillardes, de dames de bordel et autres gibiers de potence, ou encore s’attablait du soir jusqu’au petit jour avec quelque sergent ou quelque huissier de hasard dont il tirait mainte grasse histoire entre deux possets. Il avait accoutumé de prendre ses repas à une rôtisserie et s’il arrivait seulement de faire bombance avec force rogatons ou platées de tripes lorsqu’il n’avait qu’un teston en sa bourse, toujours il s’en tirait grâces à sa langue, et par un mot bien salé qu’il tenait d’une guenipe, ou autre tour de bâton qui les faisait tous tant qu’ils étaient se tenir les côtes. L’autre, c’est-à-dire Costello, entendant ce propos, demanda si c’était un conte ou bien de la poésie. Ma foi non, Frank (c’était son nom), lui répondit-il, il ne s’agit que des vaches de Kerry qui de nécessité seront abattues en raison de l’épidémie. Mais qu’elles voisent à tous les diables, fit-il en clignant de l’œil, quant est de moi, avec leur barbaque de cambuse. Cette boîte contient aussi d’excellent poisson qu’on y en pécha jamais, et très obligeamment il leur offrit de goûter de quelques éperlans salés qui se trouvaient là et qu’il avait tout ce temps considérés avec convoitise, et il atteignit ainsi son but après avoir tourné autour du pot, car il avait les dents longues. Mort aux Vaches, dit alors Frank en langue française, de ce qu’il avait été en apprentissage chez un brandevinier qui fait le cabotage et a un entrepôt à Bordeaux et pour son compte il parlait un français de gentilhomme. Dès l’âge le plus tendre Frank s’était montré un mauvais sujet que son père, maire d’un borough, qui pouvait mal aisément le tenir à l’école pour lui faire apprendre le rudiment et la lecture des cartes80, avait fait inscrire à l’université pour y étudier la mécanique, mais il avait pris le mors aux dents comme un poulain non dressé et il était devenu plus familier avec la justice civile et paroissiale qu’avec ses livres. Parfois il rêvait d’être acteur, puis vivandier, ou parieur marron, et alors rien ne pouvait l’arracher au parterre et aux combats de coqs, puis c’était la mer océane qu’il lui fallait ou déambuler sur les routes avec les bohémiens, ravissant l’héritier du seigneur de l’endroit à la faveur du clair de lune ou dérobant le linge des lavandières ou étranglant quelque volaille à l’abri d’une haie. Il avait fait autant d’escapades qu’il avait de cheveux sur la tête, et, le gousset vide, revenait chaque fois à son père, le maire du borough, qui chaque fois qu’il le revoyait versait une pinte de larmes. Quoi ! dit M. Léopold, les mains croisées, et qui était anxieux de savoir où cela tendait, vont-ils les égorger toutes ? J’atteste que je les ai vues ce matin même qu’on dirigeait vers les bateaux de Liverpool, dit-il. J’ai peine à croire que ce soit si grave, dit-il. Et il avait l’expérience de semblables bêtes de race et de bouvarts, de brebis d’un an aux grasses toisons et de moutons de fine laine, pour avoir occupé quelques années auparavant l’emploi de commis aux écritures chez M. Joseph Cuffe, un riche courtier qui faisait commerce de bétail sur pied et de ventes de pâturages tout à côté de la cour de M. Gavin dans Prussia Street. Je ne partage point votre sentiment, dit-il. C’est plus probablement le hoquet de la glossite bovine. M. Stephen, quoiqu’un peu ému, lui dit avec beaucoup de grâce qu’il n’était pas question de cela et qu’il avait reçu un courrier du Grand Asticoteur de Queues de l’Empereur le remerciant pour son hospitalité81 et qui lui dépêchait le Docteur Piétin, le bousilleur de bétail bien connu de toute la Moscovie, avec un ou deux bols de médecine pour prendre le taureau par les cornes. Allons, allons, dit M. Vincent, cartes sur table. Il se trouvera de soi-même sur les cornes d’un dilemme s’il s’en prend à un taureau irlandais, du nom de Pataquès, dit-il. Irlandais de nom et irlandais de nature, dit M. Stephen, cependant qu’il faisait tourner son verre. Un taureau irlandais dans une boutique anglaise de porcelaines. Je vous entends, fit M. Dixon. C’est le même taureau qui fut dépêché dans notre île par le fermier Nicolas82, le plus honnête éleveur de toute la chrétienté, avec un anneau d’émeraude dans le nez. Vous dites vrai, fit M. Vincent de l’autre côté de la table, voilà qui s’appelle une estocade et jamais taur plus replet et plus majestueux, dit-il, n’a conchié le trèfle. Il avait cornes d’abondance, un pelage d’or, et une suave haleine sortait en fumant de ses naseaux, si bien que les femmes de notre île, laissant là boules de pâte et rouleaux à pâtisserie, lui firent escorte en suspendant à sa pro-Éminence des chapelets de marguerites. Qu’est-ce à dire ? fit M. Dixon, mais avant qu’il ne se mît en route, le fermier Nicolas qui était eunuque l’avait fait proprement châtrer par un collège de docteurs dont les membres n’étaient pas logés à meilleure enseigne que lui-même. Et maintenant prenez vos jambes à votre cou, dit-il, et faites tout ce que mon cousin germain Henry-le-Diable83 vous dira de faire, et acceptez la bénédiction d’un fermier, et ce disant il lui envoya sur les fesses de fameuses claques. Mais claques et bénédiction

    Prev
    Next

    YOU MAY ALSO LIKE

    Brouillons d’un baiser – James Joyce
    Brouillons d’un baiser
    August 17, 2020
    Molly Bloom – James Joyce
    Molly Bloom
    August 17, 2020
    Gens de Dublin – James Joyce
    Gens de Dublin
    August 17, 2020
    Portrait de l’artiste en jeune homme – James Joyce
    Portrait de l’artiste en jeune homme
    August 17, 2020
    Tags:
    Classique, Fiction, Littérature, Roman
    • Privacy Policy
    • ABOUT US
    • Contact Us
    • Copyright
    • DMCA Notice

    © 2020 Copyright par l'auteur des livres. Tous les droits sont réservés.

    Sign in

    Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Sign Up

    Register For This Site.

    Log in | Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Lost your password?

    Please enter your username or email address. You will receive a link to create a new password via email.

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!