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    2. The Hunger Games 3 - La Révolte
    3. Chapitre 2
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    filet de pêche et plus de huit cents personnes terrorisées à nourrir. Grâce à l’aide des plus valides, il a réussi à se débrouiller pendant trois jours. Après quoi les hovercrafts sont arrivés sans crier gare pour les évacuer dans le district Treize où les attendaient des compartiments blancs et propres, des vêtements en abondance et trois repas par jour. Les compartiments étaient construits sous terre, les vêtements tous identiques et la nourriture quasiment sans saveur mais pour les réfugiés du Douze, ces considérations n’avaient pas d’importance. Ils étaient sains et saufs. Ils étaient pris en charge. Ils étaient vivants et chaleureusement accueillis.

    Cet enthousiasme est passé pour de la bonté d’âme. Mais un certain Dalton, un réfugié du district Dix venu à pied quelques années plus tôt, m’en a confié la vraie raison.

    — Ils ont besoin de vous. De moi. De nous tous. Une épidémie de vérole en a tué pas mal autrefois, et beaucoup sont devenus stériles. Des reproducteurs sains, voilà ce qu’on est pour eux.

    Au Dix, il travaillait dans l’un des ranchs d’élevage de bœufs, à maintenir la diversité génétique du troupeau par l’implantation d’embryons congelés. Il a sans doute raison à propos du Treize, parce qu’on n’y voit pas beaucoup d’enfants. Et alors ? Nous ne sommes pas enfermés dans des enclos, on nous dispense une formation, nos enfants reçoivent une instruction. Ceux qui ont plus de quatorze ans intègrent les rangs de l’armée et se voient appelés « soldats ». Chaque réfugié bénéficie automatiquement de la citoyenneté par décision des autorités du Treize.

    Je les déteste malgré tout. Cela dit, je déteste presque tout le monde maintenant. Moi encore plus que quiconque.

    Le sol durcit sous mes semelles, et à travers la couche de cendres, je décèle les pavés de la place principale. Seul un cercle de décombres rappelle encore l’existence des anciennes boutiques. Un monceau de gravats noircis a remplacé l’hôtel de justice. Je m’approche de l’endroit où se tenait la boulangerie des parents de Peeta. Il n’en reste pas grand-chose en dehors du four à moitié fondu. Les parents de Peeta, ses deux frères aînés – aucun d’eux n’a pu gagner le Treize.

    Moins d’une dizaine de ceux qui passaient pour riches dans le district Douze ont réussi à échapper aux flammes. Même s’il revenait, Peeta ne retrouverait personne. À part moi…

    En reculant devant la boulangerie, je bute dans quelque chose, perds l’équilibre et me retrouve assise au milieu d’une masse de métal tordu. Je me demande brièvement de quoi il s’agissait, puis je me souviens des aménagements récents apportés par Thread. Les cellules, le poteau de flagellation, et là, ce qu’il reste de la potence. Tout ça ne me réussit pas. Cela réveille toutes sortes d’images qui m’assaillent déjà jour et nuit. Peeta en train de se faire torturer – noyé, brûlé, lacéré, électrocuté, mutilé, battu – tandis que le Capitole cherche à lui arracher des renseignements d’une rébellion dont il ignore tout. Je ferme les yeux très fort et tente de l’atteindre à travers les centaines et les centaines de kilomètres qui nous séparent, de lui envoyer mes pensées, de lui faire savoir qu’il n’est pas seul. Il l’est, pourtant. Et je ne peux rien pour lui.

    Je m’enfuis en courant. Je quitte l’esplanade et me dirige vers le seul endroit épargné par les flammes. Je passe devant les ruines de l’ancienne maison du maire, où vivait mon amie Madge. Je suis sans nouvelles d’elle ou de ses parents. Les a-t-on évacués vers le Capitole en raison du statut de son père, ou les a-t-on laissés mourir dans l’incendie ? Des cendres tourbillonnent autour de moi, et je relève le col de ma chemise devant ma bouche. Le fait de me demander non pas ce que je respire, mais qui, me donne des haut-le-cœur.

    L’herbe a brûlé et une neige grisâtre est venue la recouvrir mais les douze maisonnettes du Village des vainqueurs sont indemnes. Je m’engouffre dans celle où j’ai vécu pendant un an, claque la porte derrière moi et m’adosse au battant. L’intérieur a l’air intact. Propre. Il y règne un calme irréel. Pourquoi suis-je revenue dans le Douze ? En quoi cette visite va-t-elle m’aider à répondre à la question qui me tenaille ?

    — Que vais-je faire ? (Je m’adresse aux murs.)

    Franchement, je n’en ai aucune idée.

    Les gens n’arrêtent pas de me parler, de me parler, de me parler encore. Plutarch Heavensbee. Son assistante, Fulvia Cardew. Toutes sortes de personnalités du district. Des hauts gradés de l’armée. Mais pas Alma Coin, la présidente du Treize, qui se tient en retrait. Elle a la cinquantaine, avec des cheveux gris qui lui tombent en cascade sur les épaules. Je suis fascinée par ses cheveux : ils sont si lisses, sans le moindre défaut, sans une mèche de travers, sans même une pointe fourchue. Ses yeux aussi sont gris, mais pas à la manière de ceux des mineurs de la Veine : très pâles, comme si on en avait aspiré toute la couleur. Leur teinte évoque la neige fondue qu’on aimerait voir partir dans le caniveau.

    Ce qu’on attend de moi, c’est que j’endosse le rôle qu’on a conçu à mon intention. Celui du symbole de la révolution : le geai moqueur. Ce que j’ai pu accomplir dans le passé, défier le Capitole pendant les Jeux, offrir un point de ralliement, ne suffit pas. Je dois maintenant prendre les choses en main, devenir le visage, la voix, l’incarnation de la révolution. La personne sur laquelle les districts – pour la plupart eu guerre ouverte contre le Capitole – peuvent compter pour leur ouvrir la voie vers la victoire. On ne me demande pas de le faire seule. J’aurai une équipe entière à ma disposition pour me maquiller, m’habiller, rédiger mes discours, organiser mes apparitions – comme si cela n’était, pas horriblement familier – et tout ce que j’aurai à faire, ce sera de jouer le jeu. Parfois j’écoute, et parfois je me contente de fixer la chevelure impeccable de Coin en essayant de voir s’il s’agit ou non d’une perruque. Je finis toujours par quitter la pièce, parce que je commence à avoir la migraine, qu’il est l’heure de passer à table ou que si je ne remonte pas à la surface, je sens que je vais me mettre à hurler. Je ne me donne pas la peine de dire quoi que ce soit, je me contente de me lever et de sortir.

    — Je vous avais dit que nous aurions dû récupérer le garçon en priorité.

    Elle parlait de Peeta. Je suis bien de son avis. Il aurait fait un porte-parole idéal.

    Et qui a-t-on arraché à l’arène à sa place ? Moi qui refuse de coopérer. Beetee, le vieil inventeur du Trois, que je vois rarement parce qu’on l’a envoyé concevoir des armes à la minute où il a repris connaissance. C’est bien simple, on l’a emmené sur son lit d’hôpital dans je ne sais quel endroit top secret et maintenant on ne l’aperçoit plus que de temps en temps, à l’occasion des repas. Il est très intelligent et entièrement acquis à la cause. Mais ce n’est pas le genre à enflammer les foules. Et puis, il y a Finnick Odair, le sex-symbol du district de la pêche, qui a sauvé Peeta dans l’arène alors que j’en étais bien incapable. On voulait le transformer en chef rebelle lui aussi, mais pour ça, il faudrait déjà qu’il puisse rester éveillé plus de cinq minutes. Même quand il est conscient, il faut lui répéter les choses trois fois avant qu’elles parviennent à son cerveau. Les médecins prétendent que c’est la conséquence du choc électrique qu’il a subi dans l’arène, mais je sais que c’est plus compliqué que ça. Finnick ne réussit pas à s’intéresser à ce qui se déroule dans le Treize parce qu’il essaie éperdument de deviner ce que devient Annie, la pauvre folle de son district, la seule personne au monde dont il soit amoureux.

    En dépit de sérieuses réserves, je lui ai pardonné son rôle dans le complot qui m’a valu d’échouer ici. Lui au moins à une vague idée de ce que j’endure. Et puis, cela demande trop d’énergie de rester fâchée contre quelqu’un qui passe tout son temps à pleurer.

    Je franchis le seuil à pas de loup, je rechigne à faire du bruit. Je ramasse quelques souvenirs : une photo de mes parents le jour de leur mariage, un ruban bleu de Prim, le livre familial des plantes médicinales et comestibles. Il m’échappe des mains et s’ouvre sur une page ornée de fleurs jaunes ; je le referme aussitôt. C’est Peeta qui a peint ces fleurs.

    « Que vais-je faire ? »

    Ai-je la moindre raison de vouloir faire quoi que ce soit ? Ma mère, ma sœur et la famille de Gale sont enfin en sécurité. Quant au reste des habitants du Douze, ils sont soit morts, ce qui est irrémédiable, soit à l’abri dans le Treize. Ce qui ne laisse que les rebelles des autres districts. Bien sûr, je hais le Capitole mais je ne suis pas

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    Tags:
    Jeunesse
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