la Création. Sur le sujet de la vermine, voir Stephen le Héros, Pléiade, p. 496 et n. 3, et Ulysse, éd. cit., p. 78 : « Peau qui fabrique des poux ou autre vermine. » À propos du nom Cornelius, voir ci-dessus p. 324 et n. 237.
266. Voir Stephen le Héros, Pléiade, p. 425, n. 1.
267. Adelphi Hotel, 20-22 South Anne Street, rue qui va de Grafton Street à Dawson Street. Voir n. 271.
268. On that point Ireland is united. Allusion aux conflits internes du parti nationaliste depuis l’affaire Parnell, mais également aux Sociétés de United Irishmen, organisations fondées en 1791 par Theobald Wolfe Tone et Napper Tandy et influencées par les idées révolutionnaires françaises. L’appellation eut une valeur symbolique pour les générations qui suivirent. Le titre The United Irishman fut porté par deux journaux nationalistes : celui de John Mitchell, fondé en 1848 pour prêcher l’insurrection (qui devait avorter), et celui de John Griffith (mars 1899). L’ironie de Joyce porte à la fois sur la possibilité de l’union entre les Irlandais, et sur celle du recours à une action efficace, sans cesse promise par les journaux. Voir Ulysse, éd. cit., p. 580 : « L’Irlande unie (un nom propre, soit dit en passant, bien impropre)… », et les conférences et articles italiens sur l’Irlande.
269. Voir n. 244.
270. Au second acte de Siegfried, le héros ne peut comprendre le langage de l’oiseau qu’après avoir tué le dragon Fafner et porté à ses lèvres son doigt taché du sang de la bête ; l’allusion prend place ici dans la série des oiseaux porte-signes.
271. Voir n. 267, Stephen le Héros, Pléiade, p. 508.
272. Maple signifie « érable » ou « sycomore ».
273. Their skintight accents.
274. On peut comparer la conversation qui suit avec celle de Stephen le Héros, Pléiade, p. 443 et suiv.
275. Voir Stephen le Héros, Pléiade, p. 437 et n. 1, et ci-dessous p. 356.
276. My dear man. Expression relevée dans le « Carnet de Trieste » à la rubrique « Byrne (John Francis) ».
277. Évangile selon saint Matthieu, XXV, 41. Voir ch. 3, n. 33.
278. Voir Dublinois, Pléiade, p. 109, n. 2.
279. Repris de Stephen le Héros, Pléiade, p. 447.
280. Dans Stephen le Héros (Pléiade, p. 440, n. 1), cette question es posée par la mère de Stephen.
281. On sait que James Joyce a dit, à propos de Musique de chambre, qu’il n’avait jamais éprouvé d’amour, sinon l’amour de Dieu. Voir ci-dessus ch. 4, n. 6.
282. Voir ch. 3, n. 53.
283. Ce fut également le cas dans la famille de Joyce. Voir « chronologie ».
284. Ce résumé de la carrière de Mr Dedalus correspond de près à la biographie de Mr Joyce par son fils Stanislaus (Le Gardien de mon frère, éd. cit., p. 42 et suiv.). Voir ci-dessus p. 156 et ch. 2, n. 96 ; dans Stephen le Héros, Pléiade, p. 394 et n. 1, nous avons le point de vue de Mrs Dedalus.
285. Repris de Stephen le Héros, Pléiade, p. 430, n. 4.
286. Voir p. 54 la première formulation de ce problème. Il apparaît que Stephen se trompe. Il semble qu’il mêle deux témoignages. L’un est de la sœur de Pascal, Mme Périer, dans sa Vie de M. Pascal : « Je n’oserais dire qu’il ne pouvait même souffrir les caresses que je recevais de mes enfants ; il prétendait que cela ne pouvait que leur nuire, qu’on leur pouvait témoigner de la tendresse en mille autres manières. » Le second témoignage est celui de sa nièce, Mlle Marguerite Périer, dans son Mémoire sur la vie de M. Pascal : « Lorsque mon oncle eut un an, il lui arriva une chose fort extraordinaire […]. Dans ce temps-là il arriva que le petit Pascal tomba dans une langueur semblable à ce qu’on appelle à Paris tomber en chartre ; mais cette langueur était accompagnée de deux circonstances qui ne sont pas ordinaires, l’une qu’il ne pouvait souffrir de voir de l’eau sans tomber dans des transports d’emportement très grands ; et l’autre bien plus étonnante, c’est qu’il ne pouvait souffrir de voir son père et sa mère s’approcher l’un de l’autre : il souffrait les caresses de l’un et de l’autre en particulier avec plaisir, mais aussitôt qu’ils s’approchaient ensemble, il criait, se débattait avec une violence excessive ; tout cela dura plus d’un an durant lequel le mal s’augmentait ; il tomba dans une telle extrémité qu’on le croyait prêt à mourir » (Pascal, Œuvres complètes, Pléiade, p. 24 et 35). James Joyce, semble-t-il, a la avec son inconscient cette histoire passablement œdipienne, et l’a dûment récrite.
287. Saint Louis de Gonzague était l’un des saints patrons de James Joyce.
288. Il s’agit du « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi ? » [Woman, what have I to do with thee ?, littéralement. « Qu’ai-je à faire avec toi ? »], rapporté par saint Jean (II, 3-4). Des commentateurs ont estimé que ce « femme », en araméen, n’est pas discourtois. Il reste que l’apostrophe, vive, peut être interprétée comme une accusation déguisée de ce que l’Église devait plus tard qualifier de simonie. Voici ce que dit Suarez à ce sujet : « On objecte à la Bienheureuse Vierge qu’elle aurait demandé un miracle à son fils par ambition humaine et qu’il l’en aurait réprimandée (Jean, II, 4, 22) comme Chrysostome (Homélies, 4) et Théophylacte ainsi qu’Euthyme semblent l’exposer et Athanase (Sermons contre les Aryens, 4) l’admettre dans la mesure où il dit que le Christ a gourmandé sa mère, et Irénée aussi quand il écrit (Contre les hérésies, liv. III, chap. XVIII) que Notre Seigneur a dit “ Qu’y a-t-il entre toi et moi, femme ? ” pour contenir sa hâte intempestive.
On répond qu’on trouve dans cette demande de la Vierge non pas la marque de l’ambition, mais celle d’une foi et d’une charité exemplaires, comme le prouve le résultat ; en effet, le Christ a exaucé la prière de sa mère parce qu’il n’y a aucune raison de croire qu’elle fut proférée par vaine gloire. En partant de ce principe, Cyrille (Commentaire sur saint Jean, II, 22) dit que la Vierge a bien montré par cette demande qu’elle a cru tout possible à son fils quoiqu’il n’eût pas encore produit de miracle ; et (chap. 24) : “ Cette mère, dit-il, n’a pas ignoré que le Seigneur lui conférait une grande autorité, une grande dignité, elle qui, son fils persuadé comme de juste, prépare les serviteurs à recevoir les ordres. ” Et Eusèbe (Sermon donné le deuxième dimanche après l’Épiphanie) dit que la Vierge, remplie de l’Esprit Saint, a prévu ce grand miracle que son fils allait faire. Et Bernard (Sermon sur le Cantique des Cantiques, 44) apprécie la prudence des paroles de Marie : “ Parce quelle ne prie pas, ne commande pas, mais indique seulement que le vin manque, parce que, à l’égard des êtres bienfaisants et portés à la libéralité, il ne faut pas demander une grâce avec violence mais seulement en proposer l’occasion. ” Il est donc constant que ces paroles du Christ […] ne contiennent aucun reproche Comme le dit, en effet, Justin martyr (Questions proposées aux païens avec leurs réponses, 136) : “ on ne blâme pas sa mère en parole quand on l’honore en fait ” ; et Cyrille (op. cit., II, 23) : “ Tout l’honneur qu’on doit à ses parents, il l’a aisément montré en passant immédiatement à l’acte par égard pour sa mère ” » (Suarez, Opera omnia, Parisiis, apud Ludovicum Vivès, Bibliopolam editorem, 1860, t. XIX, p. 64 : Quæstio XXVII, art. VI, disputatio, IV, sectio IV). On comprend que Stephen ait pesé ses mots, tant les implications de Suarez le touchent : cette Vierge Mère, « remplie de l’Esprit Saint », a prévu le miracle et en « propose l’occasion » ; cet exemple de méthode jésuite et de discours jésuite fait revivre pour lui des fantasmes de complicité perverse entre la Femme et le Père, et les détournements du symbolique, toujours imaginables.
289. Cf. Stephen le Héros, Pléiade, p. 447, n. 2.
290. Are you trying to make a convert of me or a pervert of yourself ? Pervert, en anglais, signifie à la fois « pervers » et « apostat ».
291. Stanislaus Joyce, Le Gardien de mon frère, éd. cit., p. 26 : « La préférence de mon frère pour les chats – et sa peur des chiens – date du jour où il fut cruellement mordu par un terrier irlandais que nous avions excité en lui lançant des pierres dans la mer, près de l’établissement de bains […]. Ses blessures furent soignées par le docteur Vance, un ami de mon père qui tenait une pharmacie sur la corniche. ».
292. Voir le « Carnet de Pola », Pléiade, p. 1594, et Stanislaus Joyce, op. cit., p. 39-40.
293. C’est-à-dire les lois qui, à partir de la fin du XVIIe siècle, visèrent à écraser et éliminer les catholiques irlandais.
294. Joyce dit à peu près textuellement la même chose dans sa conférence de 1907 : « L’Irlande, île des saints et des sages », Pléiade, p. 1021.
295. Pembroke : banlieue sud-est de Dublin, correspondant à peu près, aujourd’hui, aux quartiers de Ballsbridge et de Donnybrook.
296. Évangile selon saint Matthieu, XXVI, 69 : « Et toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. »
297. Doherty : personnage inspiré, comme Goggins (voir n. 155), de Oliver St John Gogarty et qui, comme lui, disparut à peu près complètement de la version finale du roman, pour mieux réapparaître dans Ulysse sous le nom de « Buck Mulligan ».
298. Sally Gap et Larras, ou Laragh, deux villages du comté