ce texte dans la traduction de Bernard Bosanquet, The Introduction to Hegel’s Philosophy of Fine Art, Londres, Kegan Paul, Trench, Trübner & Co, 1886. Voir ci-dessus, p. 303 et n. 172.
199. Fritz Senn (James Joyce Quarterly, hiver 1976) fait observer que l’on trouve dans The Countess Cathleen de W. B. Yeats, 1892, l’expression « aussi inutile que de se rogner les ongles ».
200. C’est la pelouse qui borde l’ancienne demeure du duc de Leinster (Leinster House) et donne sur Merrion Square (côté ouest), c’est-à-dire à l’arrière de Kildare House, qui abrite la National Library et le National Museum.
201. L’entrée de la bibliothèque est un porche à colonnes en demi-cercle.
202. Voir Stephen le Héros, Pléiade, p. 417 et n. 2.
203. Ce passage reprend en partie l’épiphanie no XXV, utilisée à peu près intégralement dans Stephen le Héros (Pléiade, p. 486).
204. Logique surprenante : les séraphins, comme leur nom l’indique, sont associés à l’idée d’un amour ardent, et non à l’impassibilité (passionlessly) : la suite du texte le montre.
205. Récrit à partir d’une note du « Carnet de Trieste » à la rubrique « Esthétique ».
206. Voir n. 186.
207. Allusion directe à la spiritualité franciscaine, évoquée dans le « Portrait de l’artiste » (1904), p. 35, et Stephen le Héros, Pléiade, p. 480-481.
208. Les trois phrases qui précèdent sont reprises du « Carnet de Trieste » à la rubrique « Esthétique », avec quelques variantes stylistiques.
209. Cette image s’explique si l’on se souvient que pour certains théologiens, comme Suarez, Lucifer était de l’ordre des Séraphins (cependant moins élevé que Michel dans cet ordre) ; l’idée se trouve déjà chez Pierre de Poitiers. D’ailleurs, si l’on admet la hiérarchie du Pseudo-Denys (et l’on sait que James Joyce s’était intéressé à cet auteur), à savoir : Séraphins, Chérubins, Trônes, Dominations, Vertus, Puissances, Principautés, Archanges, Anges, l’opinion répandue parmi les théologiens que Lucifer était le plus haut, ou de l’ordre le plus élevé, des anges, implique qu’il était un Séraphin.
210. Villanelle : cette forme fut souvent pratiquée par un poète presque contemporain de James Joyce, le décadent Ernest Dowson, 1867-1900. Il s’agit, et nous en aurons confirmation plus bas p. 322 et n. 233, du poème associé dans Stephen le Héros (Pléiade, p. 511) à la notion d’épiphanie et à son histoire.
211. Écho pour le moins curieux de la p. 282 et n. 108.
212. Notation reprise de Stephen le Héros, Pléiade, p. 356.
213. Notation reprise de Stephen le Héros, Pléiade, p. 358 et 460.
214. Voir Stephen le Héros, Pléiade, p. 356, variante b.
215. The victory chant of Agincourt. Ode en quinze strophes de Michael Drayton, 1563-1631, écrite en 1605 en souvenir de la victoire de Henri V sur les Français.
216. Greensleeves, air traditionnel anglais.
217. Repris de Stephen le Héros, Pléiade, p. 357 et n. 2.
218. Les lignes qui suivent se fondent sur l’épiphanie no XXVI ; seul le dialogue a été modifié, de manière décisive.
219. Celui qui introduisit James Joyce à la pensée joachimite fut très vraisemblablement W. B. Yeats (voir Stephen le Héros, Pléiade, p. 480-481). Mais pour Gherardino, comme pour Joachim de Flore, Joyce s’est sans doute renseigné également dans J. I. Döllinger, Prophecies and the Prophetic Spirit in the Christian Era (voir Dublinois, Pléiade, p. 259). C’est Gherardino da Borgo-San-Donnino (mort en 1276) qui rassembla les écrits de Joachim de Flore sous le titre de L’Évangile éternel et lui ajouta une introduction qui, bien que d’inspiration joachimite, parut néanmoins à la majorité des fidèles trahir la vraie doctrine. La papauté intervint et le synode d’Arles, en 1260, condamna la théorie des trois époques et celle d’une seconde effusion du Saint-Esprit. En effet, dans son Introduction, Gherardino avait annoncé, pour 1260 précisément, le début de la troisième période de l’histoire du monde : le Nouveau Testament, « époque et économie du Fils », serait clos et abrogé, de même que l’Ancien Testament avait été abrogé par le Nouveau ; personne n’était conduit jusqu’à la perfection par l’Évangile du Christ. Sous l’égide des ordres mineurs, qui se développeraient pleinement, toutes les métaphores et les énigmes s’évanouiraient dans le soleil de la Nouvelle Église du Saint-Esprit. Et tout de même qu’au début de la Nouvelle Alliance brillaient trois personnages, Zacharie, Jean Baptiste et « l’homme Jésus » (voir infra, p. 356), de même dans la troisième ère, celle de l’Esprit, l’édifice aurait trois piliers, Joachim, Dominique et François.
220. Voir n. 149.
221. Voir n. 145 et Stephen le Héros, Pléiade, p. 376, n. 5.
222. By Killarney’s Lakes and Fells.
223. 28-30 Bishop Street.
224. Cette phrase rassemble une série de notations diverses du « Carnet de Trieste » à la rubrique « Dedalus (Stephen) ». Voir également Stephen le Héros, Pléiade, p. 451 et n. 1.
225. Cf. n. 65.
226. Au début du « Carnet de Pola », Joyce avait noté « Pouvoir spirituel et temporel/Prêtres et police en Irlande » ; l’idée avait été reprise dans Stephen le Héros, Pléiade, p. 375 et 451. Ici, à la place de « Moycullen », Joyce avait tout d’abord écrit « Athenry » ; les deux agglomérations sont dans le comté de Galway, mais la première est beaucoup plus modeste.
227. Voir Dublinois, Pléiade, p. 111.
228. Voir ci-dessus, p. 122.
229. Joyce est toujours ironique devant les jugements qui portent exclusivement sur la « forme » littéraire. Voir par exemple Stephen le Héros, Pléiade, p. 390, et Dublinois, ibid., p. 227.
230. Voir les notes préparatoires aux Exilés, Pléiade, p. 1772.
231. Repris avec quelques variantes stylistiques du « Carnet de Trieste » à la rubrique « Dedalus (Stephen) ».
232. Ce type de télépathie est évoqué dans les lettres de Joyce à Nora de 1909.
233. La tentatrice de la villanelle : dans Stephen le Héros (Pléiade, p. 511, n. 4), c’est le titre d’un poème composé paraît-il dans des conditions tout à fait différentes.
234. D’après Stanislaus Joyce (Le Gardien de mon frère, éd. cit., p. 103-104), ce poème aurait fait partie du premier recueil de son frère, Shine and Dark.
235. Molesworth Street : rue qui aboutit dans Kildare Street, perpendiculairement, entre la bibliothèque et le musée.
236. For an augury of good or evil ? Cf. le recueil de W. B. Yeats, Ideas of Good and Evil, 1896-1903, qui marqua sensiblement le jeune Joyce : voir par exemple p. 157 et ch. 2, n. 97, et p. 312 et n. 197. Voir également Pléiade, p. 1191 et n. 7.
237. Il est difficile de déterminer avec certitude quelle est cette phrase (ou cette locution : Joyce a en effet écrit phrase, qui a surtout ce sens). Elle est vraisemblablement tirée du De occulta philosophia, 1531, aux chapitres LIIII à LVI, qui traitent de la divination et des augures. L’imagination ici a tendance à se donner libre cours, découvrant par exemple la phrase aquila supervolans contulit victoriam Hieroni (p. LXV), qui évoqué à la fois l’aigle volant de la famille Dedalus (voir p. 295 et n. 144) et le conflit de Stephen avec son condisciple Héron (p. 134-141). Mais le passage ici le plus pertinent est cette phrase du chapitre LIIII : « Écoute donc attentivement ce que dit la corneille, observe tout avec diligence : le site où elle s’est posée ou vole, à droite ou à gauche, parlant, criant ou se taisant, te précédant ou te suivant attendant ou fuyant ton passage, et vers où s’éloignant. » Cette longue phrase a le rythme même des paragraphes précédents de Joyce ; elle évoque les multiples mouvements de l’oiseau, elle suit les articulations de son langage et dit la nécessité de l’écoute. De plus, corneille, cornix, contient le nom de l’auteur, Cornelius, de même que Stephen porte le nom d’un homme-oiseau ; la racine corn- contribuerait également à rendre compte, au paragraphe suivant, de la présence de Thoth, portant sur sa tête « le croissant cornu » (the horned moon). Voir également p. 336 et n. 2, 255 et n. 2, et surtout p. 497 et n. 2, où il apparaît que c’est un Docteur Cornwell qui introduisit Stephen à la lecture et à l’écriture en même temps. Voir enfin dans Ulysse (épisode d’ « Éole ») la figure cornue de Moïse, porteur de la Loi.
238. Ces « pensées informes » se trouvent dans Le Ciel et la terre, § 108, où Swedenborg commence par donner en exemple les abeilles, les chenilles et les papillons, avant de passer à « toutes les créatures qui volent dans l’air », et qui savent si bien faire leur nid, pondre, couver, reconnaître amis et ennemis. Joyce a repris plusieurs termes de Swedenborg : « Les animaux sont dans l’ordre de leur vie et n’ont pu détruire ce qui en eux vient du monde spirituel, parce qu’ils n’ont pas de faculté rationnelle. L’homme, d’un autre côté, qui pense à partir du monde spirituel, ayant perverti ce qui en lui vient de ce monde par une vie contraire à l’ordre, ce que sa faculté rationnelle a favorisé, doit forcément naître dans la simple ignorance et ensuite être reconduit par des moyens divins dans l’ordre des cieux. »
239. La source ultime de cette image est bien sûr le Phèdre, 274b. Notons cependant que le savoir de Joyce est peut-être de seconde main, puisé par exemple dans l’ouvrage de H. N. Humphreys, The Origin and Progress of the Art of Writing, a connected narrative, Londres, Ingram, Cooke & Co, 1853, où ce passage de Platon est cité et où l’on trouve p. 173 la figure d’un scribe égyptien qui coïncide avec la description de Thoth par James Joyce. Voir Ulysse, éd. cit., p. 190 : « Thoth, dieu des bibliothèques, un dieu-oiseau, à couronne lunaire. Et j’entendais la voix de ce grand prêtre égyptien. Dans