de la famille Joyce, the Joyce Country, se trouve dans la province de Connaught, à l’ouest, mais c’est à Cork, dans le Munster, qu’avaient vécu les dernières générations. Voir ci-dessus ch. 1, n. 102.
7. L’histoire de Monte-Cristo, pseudonyme d’un héros dépossédé qui, grâce à un prêtre mourant donateur d’un trésor, revient faire justice, mais renonce à ce qui n’était que vengeance, est bien propre à nourrir l’imaginaire de notre héros. De plus, les noms, les signifiants mêmes, Monte-Cristo et Mercédès (qui évoque la Vierge), ont évidemment pour lui une résonance religieuse. – Cela peut être rapproché de ce souvenir de Stanislaus Joyce (Le Gardien de mon frère, éd. cit., p. 65) : « Je crois que les premières tentatives littéraires de mon frère datent de “ Leoville ”, à Blackrock. Il commença à écrire un roman en collaboration avec un jeune protestant, Raynold, son aîné d’un an ou deux, qui était notre voisin. Je n’ai aucune idée des aventures étranges qui devaient former l’intrigue du roman, bientôt abandonné, mais je revois les deux garçons en train de discuter, et mon frère en train d’écrire, l’après-midi jusqu’à l’heure du thé, au grand bureau recouvert de cuir dans un coin de la salle à manger. »
8. Probablement le château Frascati, en face du parc de Blackrock. C’est là qu’habita Lord Edward Fitzgerald, 1763-1798, l’un des héros de la rébellion de 1798, dont la femme, Paméla, était une fille du duc d’Orléans.
9. Stradbrook réapparaîtra plus tard dans le souvenir de Stephen : voir p. 235 et n. 16.
10. Dans Les Exilés, Archie demande à être autorisé à sortir le matin avec le laitier (voir Pléiade, p. 832).
11. Rock Road. C’est la route qui va de Blackrock à Dublin, parallèle à la côte et à la voie ferrée évoquée p. 53. Elle prend le nom de Merrion Road au moment où, quittant la côte, elle se dirige vers le centre de Dublin.
12. As he brooded upon her image. Voir ci-dessous n. 34.
13. Voir p. 117.
14. Cela devait initialement figurer au début du chapitre VIII de Stephen le Héros (voir Pléiade, p. 417). Voir également les notes conjointes au « Portrait de l’artiste » (1904), Pléiade, p. 1580.
15. Voir Ulysse, éd. cit., p. 232-233 ; et Stanislaus Joyce, Le Gardien de mon frère, éd. cit., p. 70.
16. Cela devait initialement constituer la seconde section du chapitre VIII de Stephen le Héros : voir les notes conjointes au « Portrait de l’artiste » (1904).
17. Sans doute Mountjoy Square. La famille Joyce quitta Blackrock en 1893 pour venir habiter dans Fitzgibbon Street, qui donnait sur cette place d’un quartier jadis élégant (on y compte encore nombre de maisons du XVIIIe siècle) mais déjà en net déclin.
18. A skeleton map of the city. Cette expression, au demeurant parfaitement normale, évoque non seulement un squelette (et l’on remarquera les images de mort qui précèdent et qui suivent), mais aussi une fausse clé, un passe-partout, skeleton key. On se rappellera d’autre part la remarque, rapportée par Richard Ellmann, de John Stanislaus sur son fils : « Si cet individu était jeté en plein Sahara, bon Dieu, il s’assiérait pour en dresser la carte. »
19. C’est-à-dire qu’il descendit Gardiner Street, qui longe Mountjoy Square, jusqu’à la Liffey, au bord de laquelle se trouve le bâtiment des Douanes, the Custom House.
20. Une tante de Joyce, Josephine Murray, la femme de William Murray, frère de sa mère, lui servit de modèle pour ce personnage. Le couple habitait dans le quartier de Drumcondra, à moins de deux kilomètres au nord de Mountjoy Square. Joyce préférait cette tante à tous les membres de sa famille, et correspondit longtemps avec elle après son départ de Dublin.
21. On peut penser qu’il s’agit du Freeman’s Journal, où le frère de William Murray, John, surnommé « Red », était comptable : voir Ulysse, éd. cit., p. 115.
22. Mabel Hunter : actrice qui eut un grand succès à Dublin dans une pantomime, en 1892 notamment.
23. Peut-être bien « Katsy » (Katherine) Murray, fille de William et de Joséphine, pour laquelle James éprouva de l’intérêt, et Stanislaus un amour durable.
24. Reprise de l’épiphanie no V (Pléiade, p. 89).
25. Cela devait sans doute constituer la troisième section du chapitre VIII de Stephen le Héros : voir les notes conjointes au « Portrait de l’artiste » (1904). Harold’s Cross est un faubourg sud de Dublin.
26. Reprise de l’épiphanie no III (Pléiade, p. 88), considérablement remaniée et développée, dont on retrouve les échos ci-dessous p. 133 et 321. Cet épisode est évoqué dans Stephen le Héros, Pléiade, p. 379.
27. Dans l’épiphanie no III, cette phrase est à la forme négative.
28. Écho de la p. 90 ci-dessus. Cela devait initialement figurer dans le chapitre IX de Stephen le Héros (« février-juin 1893 ») : voir les notes conjointes au « Portrait de l’artiste » (1904), Pléiade, p. 1583.
29. Ces cahiers de couleur très patriotique se répandirent pendant les années 1890, au moment où les Irlandais se préparaient à célébrer l’anniversaire de la Rébellion de 1798.
30. Ad Majorem Dei Gloriam. Voir p. 106.
31. On peut penser que ces initiales sont celles d’Emma Clery, personnage qui figure en bonne place dans Stephen le Héros. Il est remarquable que le premier recueil de Lord Byron, Hours of Idleness, contienne, dans ses tout premiers poèmes, Sur la mort d’une jeune dame [On the Death of a Young Lady], cité dans Dublinois (Pléiade, p. 178) ; puis deux titres elliptiques, A E- et A D- ; enfin À Emma, poème d’adieu à des amours enfantines. Hours of Idleness [Heures d’oisiveté] fait écho aux reproches du P. Dolan à Stephen, « Lazy idle little schemer ! », (p. 98) Sur Byron, voir n. 59, Stephen le Héros, Pléiade, p. 341 et n. 2. La bibliothèque de Joyce à Trieste contenait un exemplaire des Poems de Lord Byron (London, Routledge, n.d.), estampillé « J. J. ».
32. Stanislaus Joyce, Le Gardien de mon frère, éd. cit., p. 65-66, apporte ces précisions : c’est à Blackrock que son frère « écrivit un morceau sur la mort de Parnell qui est mentionné, apparemment avec la permission de mon frère, sous le titre “ Et tu, Healy ”, titre dont je ne me souviens pas […]. Les vers que j’ai cités se sont gravés dans ma mémoire, car “ la chère vieille demeure ombragée ” et “ l’aire perchée ” étaient des plaisanteries traditionnelles entre nous, encore même pendant notre séjour à Trieste. En outre, dans […] Stephen le Héros, le poème est attribué à l’époque que j’ai indiquée, et mon frère, décrivant un déménagement et un départ précipité de Blackrock, fait allusion au reste des épreuves, dont le jeune Stephen Dedalus avait été si fier, éparses sur le plancher, déchirées et salies par les gros souliers des déménageurs. » Le père de Joyce fit imprimer ce poème (1891) et en fit distribuer des exemplaires autour de lui.
33. Second moiety notices : à peu de chose près, des feuilles de « second tiers provisionnel » ; moiety est un vieux terme légal, qui signifie « moitié » ou « seconde partie ». Il s’agit sans doute des feuilles que M. Dedalus envoyait aux contribuables en sa qualité de receveur des impôts locaux (voir ch. 5, n. 284).
34. By dint of brooding on the incident. Voir n. 12.
35. Laus Deo Semper. Bien entendu, James Joyce observait cette règle dans ses essais : voir Pléiade, p. 894, n. 2.
36. Le contexte le montre, il s’agit du P. Conmee, naguère recteur de Clongowes Wood College ; le « vrai » P. Conmee ne devait devenir provincial que sensiblement « plus tard ». Le collège de Belvedere et la maison des jésuites de Gardiner Street sont très proches de Mountjoy Square et de Fitzgibbon Street, où sont censés habiter les Dedalus. James Joyce entra à Belvedere le 6 avril 1893, en grammaire 3, après avoir passé quelques mois chez les Christian Brothers de North Richmond Street (voir Dublinois, Pléiade, p. 127), épisode qu’il préféra oublier, pour des raisons que le dialogue suivant éclaire.
37. Cette idée était déjà énoncée dans Dublinois (Pléiade, p. 254) et dans Stephen le Héros (Pléiade, p. 527). Cet épisode devait initialement figurer en conclusion du chapitre VIII de Stephen le Héros.
38. Les phrases qui suivent reflètent assez fidèlement les rapports qui existaient entre M. Joyce et son fils Stanislaus.
39. One word borrowed another, littéralement « un mot en emprunta un autre », expression heureuse dans la bouche du parasite qu’est M. Dedalus.
40. M. Dedalus, qui a perdu son emploi, est à l’affût d’autres sinécures, sans pour autant souhaiter parler de ces problèmes devant ses enfants. En 1892, le poste de percepteur des impôts locaux occupé par M. Joyce fut supprimé, le plaçant dans une situation analogue.
41. Voir n. 14.
42. La représentation à laquelle James Joyce participa eut lieu les 10-11 janvier 1898.
43. Cette scène se passe dans la cour intérieure de Belvedere.
44. Stanislaus Joyce, Le Gardien de mon frère, éd. cit., p. 106 : « La dernière année [à Belvedere, mon frère] prit part aux représentations du collège, jouant le rôle du directeur dans la farce d’Anstey Vice Versa. Il fut tout à fait maître de lui-même et de son jeu sur scène, montra un talent d’acteur étonnant et ajouta un intérêt inattendu à son rôle en improvisant (au grand affolement du metteur en scène) une excellente imitation du supérieur du collège [le P. William Henry, voir n. 48], lequel était assis au premier rang des spectateurs et semblait s’en amuser autant que ses élèves. » Cette pièce était tirée du roman de F. Anstey, pseudonyme de Thomas Anstey Guthrie, Vice Versa, or a Lesson to