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    2. Nouvelles Mille et une Nuits
    3. Chapitre 41
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    Vous avez mes ordres : n’eussé-je vu jamais avant ce soir la personne en question, ils n’en seraient pas moins catégoriques.

    – Votre Altesse interprète ma pensée avec sa finesse habituelle, reprit Vandeleur, et il ne me reste plus à ajouter que ceci : j’ai malheureusement mis la police aux trousses de Mr. Scrymgeour ; dois-je retirer ou maintenir mon accusation de vol ?

    – À votre guise ; c’est affaire entre votre conscience et les lois de ce pays. Donnez-moi mon chapeau ; et vous, Mr. Rolles, suivez-moi. Miss Vandeleur, je vous souhaite le bonsoir. Votre silence, ajouta-t-il en s’adressant à Vandeleur, équivaut, n’est-ce pas, à un consentement formel ?

    – Puisque je ne puis faire autrement, je me soumets ; mais je vous préviens franchement, mon prince, que ce ne sera pas sans une dernière lutte.

    – Prenez garde, dit Florizel, vous êtes vieux et les années sont peu favorables aux méchants ; votre vieillesse sera plus mal avisée que la jeunesse des autres. Ne me provoquez pas, ou vous me trouverez autrement rigoureux que vous ne l’imaginez. C’est la première fois que j’ai dû me mettre en travers de votre route ; veillez à ce que ce soit la dernière. »

    Sur ces mots, Florizel sortit du salon en faisant signe au clergyman de le suivre. Le dictateur les accompagna avec une lanterne et se mit à ouvrir une fois de plus les divers systèmes de fermeture si compliqués derrière lesquels il s’était cru à l’abri de toute intrusion.

    « Maintenant que votre fille ne peut plus m’entendre, dit le prince en se retournant sur le seuil, laissez-moi vous dire que j’ai compris vos menaces. Vous n’avez qu’à lever la main pour amener sur vous une ruine immédiate et irrémédiable. »

    Le dictateur ne répondit pas, mais à peine le prince lui eut-il tourné le dos qu’il lança un geste de menace plein de haine furieuse ; puis, tournant le coin de la maison, il courut de toute la vitesse de ses jambes jusqu’à la station de voitures la plus proche.

    Ici, dit mon auteur arabe, le fil des événements s’écarte une fois pour toutes de la maison aux persiennes vertes ; encore une aventure, et nous en aurons fini avec le diamant du Rajah. Ce dernier anneau de la chaîne est connu parmi les habitants de Bagdad sous le nom d’« Aventure du prince Florizel et d’un agent de police. »

    Aventure du prince Florizel et d’un agent de police

    Le prince Florizel ne quitta Mr. Rolles qu’à la porte du modeste hôtel où logeait ce dernier. Ils causèrent beaucoup et le jeune homme fut plus d’une fois ému jusqu’aux larmes par la sévérité mêlée de bienveillance que le prince mit dans ses reproches.

    « Ma vie est perdue, dit-il enfin. Venez à mon secours ; dites-moi ce que je puis faire. Je n’ai, hélas ! ni les vertus d’un prêtre ni le savoir-faire d’un fripon.

    – Maintenant que vous êtes humilié, dit Florizel, je n’ai plus à vous donner d’ordres ; le repentir se traite avec Dieu et non avec les princes, mais si vous me permettez un conseil, partez pour l’Australie comme colon, cherchez une occupation active, travaillez de vos bras, au grand air, tâchez d’oublier que vous avez été prêtre, tâchez d’oublier l’existence de cette pierre maudite.

    – Maudite, en effet. Où est-elle maintenant, et quels nouveaux malheurs prépare-t-elle à l’humanité ?

    – Elle ne fera plus de mal à personne, elle est dans ma poche. Vous voyez, ajouta le prince en souriant, que votre repentir, si jeune qu’il soit, m’inspire confiance.

    – Que Votre Altesse me permette de lui toucher la main, murmura Mr. Rolles.

    – Non, répondit Florizel, pas encore. »

    Le ton qui accompagna ces derniers mots sonna éloquemment à l’oreille du coupable ; quand, quelques minutes après, le prince s’éloigna, il le suivit longtemps des yeux en appelant les bénédictions célestes sur cet homme de bon conseil.

    Pendant plusieurs heures, le prince arpenta seul les rues les moins fréquentées. Il était fort perplexe. Que faire de ce diamant ? Fallait-il le rendre à son propriétaire, qu’il jugeait indigne de le posséder ? Fallait-il, par quelque mesure radicale et courageuse, le mettre pour toujours hors de la portée des convoitises humaines ? Qu’il fût tombé entre ses mains par un dessein providentiel, ce n’était pas douteux, et, en le regardant sous un bec de gaz, Florizel fut frappé plus que jamais de sa taille et de ses reflets extraordinaires ; c’était décidément un fléau menaçant pour le monde.

    « Que Dieu me vienne en aide ! pensa-t-il. Si je persiste à le regarder, je vais le convoiter moi-même. »

    Enfin, ne sachant quel parti prendre, il se dirigea vers l’élégant petit hôtel que sa royale famille possédait depuis des siècles sur le quai. Les armes de Bohême sont gravées au-dessus de la porte et sur les hautes cheminées ; à travers une grille, les passants peuvent apercevoir des pelouses veloutées et garnies de fleurs ; une cigogne, seule de son espèce dans Paris, perche sur le pignon et attire tout le jour un cercle de badauds ; des laquais à l’air grave vont et viennent dans la cour ; de temps à autre la grande grille s’ouvre et une voiture roule sous la voûte. À divers titres, cet hôtel était la résidence favorite du prince Florizel ; il n’y arrivait jamais sans éprouver le sentiment du chez-soi qui est une jouissance si rare dans la vie des grands. Le soir dont il est question, ce fut avec un plaisir particulier qu’il revit ses fenêtres doucement éclairées. Comme il approchait de la petite porte par laquelle il entrait toujours lorsqu’il était seul, un homme sortit de l’ombre et lui barra le passage avec un profond salut.

    « Est-ce au prince Florizel de Bohême que j’ai l’honneur de parler ?

    – Tel est mon titre, monsieur. Que me voulez-vous ?

    – Je suis un agent, chargé par Mr. le Préfet de police de remettre cette lettre à Votre Altesse. »

    Le prince prit le pli qu’on lui tendait et le parcourut rapidement à la lueur du réverbère ; c’était, dans les termes les plus polis et les plus respectueux, une invitation à suivre immédiatement à la préfecture le porteur de la lettre.

    « En d’autres termes, dit Florizel, je suis arrêté ?

    – Oh ! rien ne doit être plus éloigné, j’en suis sûr, des intentions réelles de Mr. le Préfet. Ce n’est pas un mandat d’amener, mais une simple formalité dont on s’excusera certainement auprès de Votre Altesse.

    – Et si je refusais de vous suivre ?

    – Je ne puis dissimuler à Votre Altesse que tous pouvoirs m’ont été donnés, répondit l’agent en s’inclinant.

    – Sur mon âme, votre audace me confond. Vous n’êtes qu’un agent et je vous pardonne, mais vos chefs auront à se repentir de leur conduite. Quel est le motif de cet acte impolitique ? Remarquez que ma détermination n’est pas prise et peut dépendre de la sincérité de votre réponse ; rappelez-vous aussi que cette affaire n’est pas sans gravité.

    – Eh bien, dit l’agent fort embarrassé, le général Vandeleur et son frère ont osé accuser le prince Florizel d’un vol, s’il faut dire le mot. Le fameux diamant, prétendent-ils, serait entre ses mains. Une simple dénégation de la part de Votre Altesse suffira naturellement à convaincre Mr. le Préfet ; je vais même plus loin : que Votre Altesse fasse à un subalterne l’honneur de lui déclarer qu’elle n’est pour rien dans cette affaire, et je demanderai la permission de me retirer sur-le-champ. »

    Le prince n’avait jusqu’alors considéré cet incident que comme une bagatelle, fâcheuse uniquement au point de vue de ses conséquences internationales. Au nom de Vandeleur, la réalité lui apparut dans toute son horreur : non seulement il était arrêté, mais il était coupable ! Il ne s’agissait pas d’une aventure plus ou moins désagréable, mais d’un péril imminent pour son honneur. Que faire ? Que dire ? Le diamant du Rajah était en vérité une pierre maudite et il semblait à Florizel qu’il dût être la dernière victime de son sinistre pouvoir.

    Une chose était certaine : il ne pouvait donner à l’agent l’assurance qu’on lui demandait et il fallait gagner du temps. Son hésitation ne dura pas une seconde.

    « Soit, dit-il, puisqu’il en est ainsi, allons ensemble à la Préfecture. »

    L’agent s’inclina de nouveau et suivit le prince à distance respectueuse.

    « Approchez, dit Florizel, je suis disposé à causer ; d’ailleurs, si je ne me trompe, ce n’est pas la première fois que nous nous rencontrons.

    – Votre Altesse m’honore en se souvenant de ma figure ; il y a huit ans que je ne l’avais rencontrée.

    – Se rappeler les physionomies, c’est une partie de ma profession comme c’est aussi une partie de la vôtre. De fait, un prince et un agent de police sont des compagnons d’armes ; nous luttons tous deux contre le crime ; seulement vous occupez le poste le plus dangereux tandis que j’occupe le plus lucratif, néanmoins les deux rôles peuvent être honorablement remplis. Je vais peut-être vous étonner, mais sachez que j’aimerais mieux être un agent de police capable qu’un prince faible et lâche. »

    L’officier parut infiniment flatté.

    « Votre Altesse, balbutia-t-il, rend le bien pour le mal et il répond à un acte terriblement présomptueux par la plus aimable condescendance.

    – Qu’en savez-vous ? Je cherche peut-être à vous corrompre.

    – Dieu me garde de la tentation !

    – J’applaudis à votre réponse ; elle est d’un homme sage et honnête. Le monde est grand ; il est rempli de choses faites pour nous séduire, et il n’y a pas de limites aux récompenses qui peuvent s’offrir. Quiconque refuserait un million en argent, vendrait peut-être son honneur pour un

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