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    2. Nouvelles Mille et une Nuits
    3. Chapitre 34
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    que celui qui se glorifiait du nom de Chasseur de diamants ? D’un tel homme, il avait tout à craindre ; aussi fit-il des vœux ardents pour l’arrivée du jour.

    En même temps, il ne négligea aucune précaution, cacha son diamant dans la poche la plus intime de tout un système compliqué de pardessus, et dévotement se mit sous la garde de la Providence.

    Le train poursuivait vers le nord sa course habituelle, égale et rapide ; la moitié du trajet fut parcourue avant que le sommeil ne commençât à l’emporter sur l’inquiétude dans l’esprit de Mr. Rolles. Pendant quelque temps il résista à son influence ; mais, de plus en plus, la fatigue s’imposait ; un peu avant York il fut contraint de s’étendre sur un des lits de repos et de laisser ses yeux se fermer ; presque aussitôt le jeune clergyman perdit conscience de la réalité. Sa dernière pensée fut pour son terrible voisin.

    Lorsqu’il s’éveilla, il eût fait encore nuit noire sans la flamme vacillante de la lampe voilée, et le grondement, la trépidation continus prouvaient que le train ne ralentissait pas sa marche. Saisi d’une sorte de panique, Simon se dressa brusquement, car il venait d’être tourmenté par les rêves les plus pénibles. Quelques secondes se passèrent avant qu’il ne redevînt maître de lui, et même quand il eut repris l’attitude horizontale, le sommeil continua de le fuir. Il restait étendu, tout éveillé, le cerveau dans un état de violente agitation, les yeux fixés sur la porte du cabinet de toilette. Enfonçant son feutre ecclésiastique sur son front, pour se protéger contre la lumière, il eut recours aux expédients habituels, tels que compter jusqu’à mille, sans penser à rien, par lesquels les malades d’expérience ont l’habitude d’appeler le sommeil. Dans le cas de Mr. Rolles tous les moyens furent sans efficacité ; il était harassé par une douzaine d’inquiétudes différentes. Ce vieillard, à l’autre bout de la voiture, le hantait sous les formes les plus sinistres ; et, quelque position qu’il prit, le diamant dans sa poche lui causait une sensible souffrance physique. Il brûlait, il était trop gros, il lui meurtrissait les côtes, et il y avait d’infinitésimales fractions de secondes, pendant lesquelles il avait presque envie de le jeter par la fenêtre.

    Pendant qu’il gisait ainsi, un singulier accident arriva.

    La porte à coulisses remua un peu, puis davantage ; elle fut finalement entrouverte. La lampe du cabinet de toilette n’était pas voilée et à sa lumière, par l’ouverture éclairée, Simon Rolles put voir la tête attentive de Mr. John Vandeleur. Il sentit que le regard de ce dernier s’arrêtait avec insistance sur sa propre figure ; l’instinct de la conservation le poussa aussitôt à retenir son souffle et à réprimer le moindre mouvement ; les yeux baissés, il surveilla en dessous l’indiscret. Un moment après la tête disparut et la porte du cabinet de toilette fut refermée.

    Le dictateur n’était pas venu pour attaquer, mais pour observer ; son action n’était pas celle d’un homme qui en menace un autre, mais celle d’un homme menacé lui-même. Si Mr. Rolles avait peur de lui, il semblait que, lui, de son côté, ne fût pas très tranquille sur le compte de Mr. Rolles. Il était venu, probablement, pour se convaincre que son unique compagnon de route dormait ; rassuré sur ce point, il s’était aussitôt retiré.

    Le clergyman sauta sur ses pieds ; l’extrême terreur avait fait place à une réaction de témérité. Il réfléchit que le bruit du train filant à toute vapeur étouffait tout autre bruit, et il résolut, coûte que coûte, de rendre la visite qu’il venait de recevoir. Se dépouillant de son manteau, qui eût pu entraver la liberté de ses mouvements, il entra dans le cabinet de toilette et s’arrêta pour écouter. Comme il l’avait pressenti, on ne pouvait rien entendre, sauf ce fracas du train en marche ; posant sa main sur la porte du côté le plus éloigné, il se mit, avec précaution, à l’ouvrir d’environ six pouces. Alors il s’arrêta et ne put retenir une exclamation de surprise.

    John Vandeleur portait un bonnet de voyage en fourrure, avec des pans pour protéger les oreilles ; et ceci, joint au bruit de l’express, expliquait son ignorance de ce qui se passait. Il est certain, du moins, qu’il ne leva pas la tête, et poursuivit son étrange occupation. Entre ses jambes était une boîte à chapeau ouverte. D’une main il tenait la manche de son pardessus de loutre, de l’autre, un énorme couteau, avec lequel il venait de couper la doublure de cette manche. Mr. Rolles avait lu que quelques personnes portaient leur argent dans une ceinture, et comme il ne connaissait que les ceintures en usage au jeu de cricket, il n’avait jamais bien compris comment cela pouvait se faire. Mais là, devant ses yeux, se produisait une chose beaucoup plus originale ; car John Vandeleur portait des diamants dans la doublure de sa manche ; et même, pendant que le jeune clergyman continuait d’épier, il put voir les pierres tomber en étincelant, l’une après l’autre, au fond de la boîte à chapeau.

    Rivé au sol, il suivit des yeux cette extraordinaire besogne. Les diamants étaient pour la plupart petits et difficiles à distinguer. Soudain le dictateur parut rencontrer un obstacle ; le dos courbé sur sa tâche, il employa les deux mains, mais ce ne fut qu’après un effort considérable, qu’il tira de la doublure une grande couronne de diamants ; pendant quelques secondes il la tint en l’air, pour la mieux examiner, avant de la placer avec le reste, dans la boîte à chapeau. Cette couronne fut un trait de lumière pour Mr. Rolles ; il la reconnut immédiatement, comme ayant fait partie du trésor volé à Harry Hartley par le vagabond. Il n’y avait pas moyen de se tromper ; elle était exactement telle que l’agent de police l’avait décrite ; il y avait les étoiles de rubis avec une grosse émeraude au centre ; il y avait les croissants entrelacés, il y avait les pendants taillés en poire, chacun formé d’une seule pierre, qui donnaient une valeur singulière à la couronne de lady Vandeleur.

    Mr. Rolles fut immensément soulagé ; le dictateur était impliqué dans l’affaire autant que lui-même ; aucun des deux ne pourrait rien dire contre l’autre. Dans le premier moment de satisfaction, il laissa échapper un soupir ; et, comme sa poitrine avait souffert de l’arrêt de sa respiration, comme sa gorge était sèche, le soupir fut involontairement suivi d’une petite toux.

    Mr. Vandeleur leva la tête ; une sombre et implacable colère contracta ses sourcils ; ses yeux s’ouvrirent démesurément et sa mâchoire inférieure s’abaissa avec une expression d’étonnement qui approchait de la fureur. D’un geste instinctif, il avait couvert la boîte avec son manteau. Pendant une demi-minute, les deux hommes se regardèrent en silence. Ce moment ne fut pas long, mais il suffit à Mr. Rolles ; ce novice était, nous l’avons dit, de ceux qui prennent rapidement une décision dans les occasions graves ; il résolut d’agir d’une manière singulièrement audacieuse, et, tout en comprenant qu’il jouait sa vie sur un hasard, il parla le premier :

    « Excusez-moi », dit-il.

    Le dictateur frissonna légèrement, et, lorsqu’il répondit, sa voix était rauque.

    « Que cherchez-vous ici, monsieur ?

    – Les diamants ont pour moi un intérêt tout particulier, répondit Mr. Rolles d’un air aussi calme que s’il eût été en pleine possession de lui-même. Deux connaisseurs doivent entrer en rapport. J’ai là une bagatelle qui m’appartient et qui pourra peut-être me servir d’introduction. »

    Ce disant il tira tout naturellement l’écrin de sa poche, fit étinceler, l’espace d’une seconde, le diamant du Rajah, puis le remit aussitôt en sûreté.

    « Il était jadis à votre frère », ajouta-t-il.

    John Vandeleur continuait à le considérer d’un air ahuri, mais il ne parla ni ne bougea.

    « J’ai été charmé de constater, reprit le jeune homme, que nous avions des pierres de la même collection. »

    L’autre se taisait, anéanti par la surprise.

    « Pardon, dit-il enfin, je commence à m’apercevoir que je deviens vieux ! Je ne suis positivement pas préparé à de certains petits incidents comme celui-ci. Mais éclairez-moi sur un point ; mes yeux me trompent-ils, ou êtes-vous tout de bon un ecclésiastique ?

    – Je suis dans les ordres, répondit Mr. Rolles.

    – Bien ! s’écria l’autre ; tant que je vivrai, je ne veux plus entendre jamais prononcer un seul mot contre ceux de votre habit.

    – Vous me comblez, dit Mr. Rolles.

    – Oui, pardonnez-moi, répéta Vandeleur, pardonnez-moi, jeune homme. Vous n’êtes pas un lâche, il me reste cependant à savoir si vous n’êtes pas le dernier des fous. Peut-être, continua-t-il en se renversant sur son siège, peut-être consentirez-vous à me donner quelques détails. Je dois supposer que vous aviez un but, pour agir vec une impudence aussi stupéfiante, et j’avoue que je suis curieux de le connaître.

    – C’est très simple, répondit le clergyman ; cela vient de ma grande inexpérience de la vie.

    – J’aimerais à en être persuadé », riposta Vandeleur.

    Alors Simon lui raconta toute l’histoire, depuis l’heure où il avait trouvé le diamant du Rajah dans le jardin d’un pépiniériste, jusqu’au moment où il avait quitté Londres par le train express. Il y ajouta un rapide aperçu de ses sentiments et de ses pensées durant le voyage et conclut par ces mots :

    « Quand je reconnus la couronne, je sus que nous étions dans une situation identique vis-à-vis de la société, et cela m’inspira une idée que, j’espère, vous ne trouverez pas mal fondée. Je me dis que vous pourriez devenir en quelque sorte mon associé dans les difficultés et dans les profits de mon entreprise.

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