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    2. Nouvelles Mille et une Nuits
    3. Chapitre 29
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    Harry. Mais, écoutez comme le général frappe à la porte. Il l’enfoncera certainement, et alors qu’ai-je à attendre sinon la mort ?

    – Vous vous agitez sans raison, répondit Prudence. Laissez votre général cogner à son aise, il n’arrivera qu’à se donner des ampoules aux mains. Pensez-vous que je vous garderais ici, si je n’étais sûre de vous sauver ? Oh ! que non ! Je suis une amie fidèle pour ceux qui me plaisent ; et nous avons une porte par derrière, donnant sur une autre ruelle. Mais, ajouta-t-elle en l’arrêtant, car à peine avait-il entendu cette nouvelle agréable, qu’il s’était levé, – je ne vous montrerai où elle est que si vous m’embrassez. Voulez-vous, Harry ?

    – Certes, je le veux ! s’écria-t-il, avec une vivacité qui ne lui était guère habituelle. Non pas à cause de votre porte dérobée, mais parce que vous êtes bonne et jolie. »

    Et il lui appliqua deux ou trois baisers, qui furent rendus avec usure.

    Alors Prudence le mena droit à la porte de derrière et, posant sa main sur la clef :

    « Reviendrez-vous me voir ? demanda-t-elle.

    – Je viendrai sûrement, dit Harry. Ne vous dois-je pas la vie ?

    – Maintenant, ajouta-t-elle, ouvrant la porte, courez aussi vite que vous pourrez, car je vais laisser entrer le général. »

    Harry n’avait pas besoin de cet avis ; la peur l’emportait et il se mit à fuir rapidement. Encore quelques pas, se disait-il, et il échapperait à cette pénible épreuve, il retournerait auprès de lady Vandeleur la tête haute et en sécurité. Mais ces quelques pas n’étaient point encore franchis lorsqu’il entendit une voix d’homme l’appeler par son nom avec force malédictions, et, regardant par-dessus son épaule, il aperçut Charlie Pendragon, qui lui faisait des deux mains signe de revenir. Le choc que lui causa ce nouvel incident fut si soudain et si profond, Harry était déjà arrivé d’ailleurs à un tel état de surexcitation nerveuse, qu’il ne sut rien imaginer de mieux, que d’accélérer le pas et de poursuivre sa course. Il aurait dû se rappeler la scène de Kensington Gardens et en conclure que là où le général était son ennemi, Charlie Pendragon ne pouvait être qu’un ami. Mais, tels étaient la fièvre et le trouble de son esprit, qu’il ne fut frappé par aucune de ces considérations, et continua seulement à fuir d’autant plus vite le long de la ruelle.

    Évidemment Charlie, d’après le son de sa voix et les injures qu’il hurlait contre le secrétaire, était exaspéré. Lui aussi courait tant qu’il pouvait ; mais, quoi qu’il fit, les avantages physiques n’étaient pas de son côté ; ses cris et le bruit de son pied boiteux sur le macadam s’éloignèrent de plus en plus.

    Harry reprit donc espoir. La ruelle était à la fois très escarpée et très étroite, mais solitaire, bordée de chaque côté par des murs de jardins où retombaient d’épais feuillages, et aussi loin que portaient ses regards, le fugitif n’aperçut ni un être vivant ni une porte ouverte. La Providence, lasse de le persécuter, favorisait maintenant son évasion.

    Hélas ! comme il arrivait devant une porte de jardin couronnée d’une touffe de marronniers, celle-ci fut soudainement ouverte et lui montra dans une allée, la silhouette d’un garçon boucher, portant un panier sur l’épaule. À peine eut-il remarqué ce fait qu’il gagna du terrain ; mais le garçon boucher avait eu le temps de l’observer ; très surpris de voir un gentleman passer à une allure aussi extraordinaire, il sortit dans la ruelle et se mit à interpeller Harry avec des cris d’ironique encouragement.

    La vue de ce tiers inattendu inspira une nouvelle idée à Charlie Pendragon qui approchait ; tout hors d’haleine qu’il fût, il éleva de nouveau la voix.

    « Arrête, voleur ! » cria-t-il.

    Immédiatement le garçon boucher saisit le cri et le répéta en se joignant à la poursuite.

    Ce fut un cruel moment pour le secrétaire traqué. Il se sentait à bout de forces et, s’il rencontrait quelqu’un venant en sens inverse de ses persécuteurs, sa situation dans cette étroite ruelle serait en vérité désespérée.

    « Il faut que je trouve un endroit où me cacher, pensa-t-il ; et cela en une seconde, ou, tout est fini pour moi ! »

    À peine cette idée avait-elle traversé son esprit que la rue, faisant un coude, le dissimula aux yeux de ses ennemis. Il y a des circonstances dans lesquelles les hommes les moins énergiques apprennent à agir avec vigueur et décision, où les plus circonspects oublient leur prudence et prennent les résolutions téméraires. Une de ces circonstances se présenta pour Harry Hartley ; ceux qui le connaissaient eussent été bien surpris de l’audace du jeune homme. Il s’arrêta net, jeta le carton par-dessus le mur d’un jardin et, sautant en l’air avec une agilité incroyable, il saisit des deux mains la crête de ce mur, puis se laissa rouler de l’autre côté.

    Il revint à lui un moment après et se trouva assis dans une bordure de petits rosiers. Ses mains et ses pieds déchirés saignaient, car le mur était protégé contre de pareilles escalades par une ample provision de bouteilles cassées ; il éprouvait une courbature générale et un vertige pénible dans la tête. En face de lui, à l’autre extrémité du jardin, admirablement tenu et rempli de fleurs aux parfums délicieux, il aperçut le derrière d’une maison. Elle était très grande et certainement habitable ; mais, par un contraste singulier avec l’enclos environnant, elle était délabrée, mal entretenue et d’apparence sordide. Quant au mur du jardin, de tous côtés il lui parut intact.

    Harry constata machinalement ces détails, mais son esprit restait incapable de coordonner les faits ou de tirer une conclusion rationnelle de ce qu’il voyait. Et, lorsqu’il entendit des pas approcher sur le gravier, aucune pensée de défense ni de fuite ne lui vint à l’esprit.

    Le nouvel arrivant était un grand et gros individu, fort sale, en costume de jardinage, qui tenait un arrosoir dans la main gauche. Quelqu’un de moins troublé eût éprouvé une certaine alarme à la vue des proportions colossales et de la mauvaise physionomie de cet homme. Mais Harry était encore trop profondément ému par sa chute pour pouvoir même être terrifié ; quoiqu’il se sentît incapable de détourner ses regards du jardinier, il resta absolument passif et le laissa s’approcher de lui, le prendre par les épaules et le remettre brutalement debout, sans le moindre signe de résistance.

    Tous deux se regardèrent dans le blanc des yeux, Harry fasciné, l’homme avec une expression dure et méprisante.

    « Qui êtes-vous ? demanda enfin ce dernier. Qui êtes-vous pour venir ainsi, par-dessus mon mur, briser mes Gloire de Dijon ? Quel est votre nom ? ajouta-t-il en le secouant. Et que pouvez-vous avoir à faire ici ? »

    Harry ne réussit pas à prononcer un seul mot d’explication.

    Mais au même instant, Pendragon et le garçon boucher passaient dans la ruelle, et leurs pas, leurs cris rauques résonnèrent bruyamment de l’autre côté du mur : – Au voleur ! au voleur !

    Le jardinier savait ce qu’il voulait savoir, et, avec un sourire menaçant, il dévisagea Harry.

    « Un voleur ! dit-il ; ma parole, vous devez tirer bon profit de votre métier, car vous êtes habillé comme un prince depuis la tête jusqu’aux pieds. N’êtes-vous pas honteux de vous exposer aux galères dans une telle toilette, alors que d’honnêtes gens, j’ose le dire, s’estimeraient heureux d’acheter de seconde main une si élégante défroque ? Parlez, chien que vous êtes ; vous comprenez l’anglais, je suppose, et je compte avoir un bout de conversation avec vous, avant de vous mener au poste.

    – Mon Dieu, dit Harry, voilà une épouvantable méprise ! Si vous voulez venir avec moi chez Sir Thomas Vandeleur, Eaton Place, je puis vous certifier que tout sera éclairci. Les gens les plus honnêtes, je le vois maintenant, peuvent être entraînés dans des situations suspectes.

    – Mon garçon, répliqua le jardinier, je n’irai pas plus loin que le poste de police de la rue voisine. Le commissaire sera, sans doute, charmé de faire une promenade avec vous jusqu’à Eaton Place et de prendre une tasse de thé avec vos nobles relations. Sir Thomas Vandeleur, en vérité ! Peut-être pensez-vous que je ne suis pas capable de reconnaître un vrai gentleman, lorsque j’en vois un, d’un saute-ruisseau comme vous ? Malgré vos affiquets, je puis lire en vous comme en un livre. Voici une chemise qui a peut-être coûté aussi cher que mon chapeau du dimanche ; et cette jaquette, je le parierais, ne vient pas de la foire aux haillons ; quant à vos bottes… »

    L’homme dont les yeux s’étaient abaissés vers le sol, s’arrêta net dans son insultante énumération et resta un moment immobile, regardant avec stupeur quelque chose à ses pieds. Lorsqu’il parla, sa voix était singulièrement changée.

    « Qu’est-ce ? bégaya-t-il, qu’est-ce que tout ceci ? »

    Harry, suivant la direction de son regard, aperçut une chose qui le rendit muet de terreur et d’étonnement. Dans sa chute, il était retombé verticalement sur le carton et l’avait crevé d’un bout à l’autre. Un flot de diamants s’en était échappé, et maintenant les pierres gisaient pêle-mêle les unes enfoncées dans la terre, les autres disséminées sur le sol, en profusion royale et resplendissante. Il y avait là une splendide couronne héraldique qu’il avait souvent admirée sur les cheveux de lady Vandeleur ; il y avait des bagues et des broches, des boucles d’oreilles et des bracelets, même des brillants non montés, répandus çà et là parmi les buissons, comme des gouttes de rosée le matin. Une fortune princière couvrait le sol, entre les deux hommes, une fortune sous la forme la plus séduisante, la

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    Tags:
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