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    2. Nouvelles Mille et une Nuits
    3. Chapitre 27
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    vous savez ma devise : la famille avant tout.

    – Oui, Charlie, répliqua-t-elle en serrant sa main dans les siennes ; je connais votre devise, mieux que vous ne la connaissez vous-même. « Et Clara avant la famille ! » N’est-ce pas ? En vérité, vous êtes le meilleur des frères et je vous aime tendrement. »

    Mr. Pendragon se leva, comme s’il eût été un peu confus de ces épanchements fraternels.

    « Il vaut mieux que je ne sois pas vu ici, dit-il. Je comprends mon rôle à merveille et j’aurai l’œil sur le chat domestique.

    – N’y manquez pas, répondit-elle. C’est un être abject ; il pourrait tout perdre. »

    Délicatement, elle lui envoya un baiser du bout des doigts ; puis le bon Charlie sortit par le boudoir et un petit escalier.

    « Harry, dit lady Vandeleur, se tournant vers son page, aussitôt qu’ils furent seuls, j’ai une commission à vous donner ce matin. Mais vous irez en cab ; je ne puis admettre que mon secrétaire intime s’expose à prendre des taches de rousseur. »

    Elle dit ces derniers mots avec emphase et un regard d’orgueil à demi maternel qui fit éprouver une véritable jouissance au pauvre Harry ; il se déclara donc charmé de pouvoir lui être utile.

    « C’est encore un de nos grands secrets, reprit-elle finement, et personne n’en doit rien savoir, sauf mon secrétaire et moi. Sir Thomas ferait un esclandre des plus fâcheux ; et si vous saviez combien je suis fatiguée de toutes ces scènes ! Oh ! Harry ! Harry ! Pouvez-vous m’expliquer ce qui vous rend, vous autres hommes, si violents et si injustes ? Non, n’est-ce pas ? Vous êtes le seul de votre sexe qui n’entende rien à ces grossièretés ; vous êtes si bon, Harry, et si obligeant ! Vous, au moins, vous savez être l’ami d’une femme. Et je crois que vous rendez les autres encore plus repoussants, par comparaison.

    – C’est vous, dit Harry avec une suave galanterie, qui êtes la bonté même… Mon cœur en est tout éperdu. Vous me traitez comme…

    – Comme une mère, interrompit lady Vandeleur. Je tâche d’être une mère pour vous. Ou du moins, – elle se reprit avec un sourire, – presque une mère. J’ai peur d’être un peu jeune pour le rôle, en réalité. Disons une amie, une tendre amie. »

    Elle s’arrêta assez pour permettre à ses paroles de produire leur effet sur les fibres sentimentales de son interlocuteur, mais pas assez pour qu’il pût répondre.

    « Tout cela n’a aucun rapport avec notre projet, poursuivit-elle gaiement. En résumé, vous trouverez un grand carton du côté gauche de l’armoire à robes en chêne. Il est sous la matinée rose que j’ai mise mercredi avec mes malines ; vous le porterez immédiatement à cette adresse-ci, – et elle lui donna un papier, – mais ne le laissez à aucun prix sortir de vos mains avant qu’on ne vous ait remis un reçu signé de moi. Comprenez-vous ? Répondez, s’il vous plaît, répondez ; ceci est extrêmement important et je dois vous prier de me prêter quelque attention. »

    Harry la calma en lui répétant ses instructions à la lettre, et elle allait lui en dire davantage, lorsque le général, rouge de colère, et tenant dans la main une note de couturière, longue et compliquée, entra avec fracas dans l’appartement.

    « Voulez-vous regarder cela, madame ? cria-t-il. Voulez-vous avoir la bonté de regarder ce document ? Je sais bien que vous m’avez épousé pour mon argent et je crois n’avoir montré déjà que trop de patience ; mais, aussi sûrement que Dieu m’a créé, nous mettrons un terme à cette prodigalité honteuse.

    – Mr. Hartley, dit lady Vandeleur, je pense que vous avez compris ce que vous avez à faire. Puis-je vous prier de vous en occuper tout de suite ?

    – Arrêtez, dit le général, s’adressant à Harry ; un mot avant que vous ne vous en alliez ? »

    Et, se tournant de nouveau vers lady Vandeleur :

    « Quelle est la commission que vous venez de donner à ce précieux jeune homme ? demanda-t-il. Je n’ai pas plus de confiance en lui que je n’ai confiance en vous, permettez-moi de vous le dire. S’il avait le moindre principe d’honnêteté il dédaignerait de rester dans cette maison, et ce qu’il fait pour mériter ses gages est un mystère qui intrigue tout le monde. De quoi est-il chargé cette fois, madame ? Et pourquoi le renvoyez-vous si vite ?

    – Je supposais que vous aviez quelque chose à me dire en particulier, répondit lady Vandeleur.

    – Vous avez parlé d’une commission, reprit le général. N’essayez pas de me tromper dans l’état de colère où je suis. Vous avez certainement parlé d’une commission.

    – Si vous tenez à rendre nos gens témoins de nos humiliantes querelles, répliqua lady Vandeleur, peut-être ferai-je bien de prier Mr. Hartley de s’asseoir. Non ? continua-t-elle ; alors, vous pouvez sortir, Mr. Hartley ; je compte que vous vous souviendrez de ce que vous avez entendu ; cela pourra vous être utile. »

    Aussitôt Harry s’échappa du salon ; tout en montant l’escalier, il entendit gronder la voix du général ; à chaque pause nouvelle, le timbre clair de lady Vandeleur renvoyait des reparties glaciales.

    Comme il admirait cette femme ! Avec quelle habileté elle savait éluder une question dangereuse ! avec quelle tranquille audace, elle répétait ses instructions sous le canon même de l’ennemi ! En revanche, comme il détestait le mari !

    Il n’y avait rien d’extraordinaire dans les événements de la matinée. Harry s’acquittait à chaque instant pour lady Vandeleur de missions secrètes, qui avaient principalement rapport à sa toilette. La maison, il le savait trop, était minée par une plaie incurable. La prodigalité, l’extravagance sans bornes de la jeune femme et les charges inconnues qui pesaient sur elle avaient depuis longtemps absorbé sa fortune personnelle et menaçaient, de jour en jour, d’engloutir celle de son mari. Une ou deux fois, chaque année, le scandale et la ruine semblaient imminents ; et Harry courait chez tous les fournisseurs, débitant de petits mensonges et payant de maigres acomptes sur un fort total, jusqu’à ce qu’un nouvel arrangement se fût produit, jusqu’à ce que Mylady et son fidèle secrétaire pussent respirer de nouveau. Harry, pour un double motif, était corps et âme de ce côté de la guerre ; non seulement il adorait lady Vandeleur et haïssait le général, mais il sympathisait naturellement avec le goût effréné de sa protectrice pour la parure ; la seule folie qu’il se permît, quant à lui, était son tailleur.

    Il trouva le carton là où on le lui avait dit, s’habilla, comme toujours, avec soin, et quitta la maison. Le soleil était ardent, la distance qu’il avait à parcourir considérable et il se rappela avec consternation que la soudaine irruption du général avait empêché lady Vandeleur de lui remettre l’argent nécessaire pour prendre un cab. Par cette journée brûlante, il y avait des chances pour que son beau teint rose fût compromis ; d’ailleurs, traverser une si grande partie de Londres avec un carton sous le bras, c’était une humiliation presque insupportable pour un jeune homme de son caractère. Il s’arrêta et tint conseil avec lui-même. Les Vandeleur demeuraient sur Eaton Place ; le but de sa course était près de Notting-Hill ; à la rigueur, il pouvait, à cette heure matinale, traverser le parc, en évitant les allées fréquentées.

    Impatient de se débarrasser de son fardeau, il marcha un peu plus vite qu’à l’ordinaire, et il était déjà à une certaine profondeur dans les jardins de Kensington, quand, sur un point solitaire au milieu des arbres, il se trouva face à face avec le général.

    « Je vous demande pardon, dit Harry se rangeant de côté, car Sir Thomas Vandeleur était juste dans son chemin.

    – Où allez-vous, monsieur ? demanda l’homme terrible.

    – Je fais une petite promenade », répondit le secrétaire.

    Le général frappa le carton de sa canne.

    « Avec cette chose sous le bras ? s’écria-t-il. Vous mentez, monsieur, vous savez que vous mentez.

    – En vérité, sir Thomas, répliqua Harry, je n’ai pas l’habitude d’être questionné sur un ton pareil.

    – Vous ne comprenez pas votre situation, dit le général. Vous êtes mon serviteur et un serviteur sur lequel j’ai conçu les plus graves soupçons. Sais-je si votre boîte n’est pas remplie de cuillères d’argent ?

    – Elle contient un chapeau qui appartient à un de mes amis, dit Harry.

    – Très bien, reprit le général. Alors je désire voir le chapeau de votre ami. J’ai, ajouta-t-il d’un air féroce, une curiosité singulière sur le chapitre des chapeaux. Et je crois que vous me connaissez pour entêté.

    – Excusez-moi, sir Thomas, balbutia Harry, je suis désolé ; mais vraiment il s’agit d’une affaire particulière. »

    Le général le saisit rudement par l’épaule, d’une main, tandis que, de l’autre, il levait sa canne de la façon la plus menaçante. Harry se vit perdu ; mais, au même instant, le ciel lui envoya un défenseur inattendu, en la personne de Charlie Pendragon, qui surgit de derrière les arbres.

    « Allons, allons, général, baissez le poing, dit-il, ceci, vraiment, n’est ni courtois ni digne d’un homme.

    – Ah ! ah ! cria le général faisant volte-face sur son nouvel adversaire, Mr. Pendragon ! Et supposez-vous, Mr. Pendragon, que parce que j’ai eu le malheur d’épouser votre sœur, je souffrirai d’être agacé et contrecarré par un libertin perdu de dettes et déshonoré tel que vous ? Mon alliance avec lady Vandeleur, monsieur, m’a enlevé toute espèce de goût pour les autres membres de sa famille.

    – Et vous imaginez-vous, général Vandeleur, répliqua Charlie, sur le même ton, que parce que ma sœur a eu le malheur de vous épouser, elle ait,

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