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    2. Nouvelles Mille et une Nuits
    3. Chapitre 26
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    rien dans la vie d’aussi désenchantant que d’atteindre un but ?

    – La justice de Dieu est satisfaite, interrompit le docteur ; voilà ce que j’ai compris. La leçon, prince, a été cruelle pour moi ; et j’attends mon propre tour, dans une mortelle appréhension.

    – Que disais-je donc ? s’écria Florizel. J’ai puni, et voici auprès de nous, l’homme qui peut m’aider à réparer. Ah ! docteur, vous et moi nous avons devant nous des jours nombreux de dur et honorable labeur ! Peut-être avant que nous n’en ayons fini, aurez-vous plus que racheté vos anciennes fautes.

    – Et maintenant, dit le docteur, permettez-moi d’aller enterrer mon plus vieil ami. »

    Ceci, ajoute le conteur arabe, est la conclusion du récit. Le prince, il est inutile de le dire, n’oublia aucun de ceux qui l’avaient servi jusqu’à ce jour, son autorité et son influence les poussent dans leur carrière publique, tandis que sa bienveillante amitié remplit de charme leur vie privée. Rassembler, continue mon auteur, tous les événements dans lesquels le prince a joué le rôle de la Providence, serait remplir de livres tout le globe habité… Mais les histoires qui relatent les aventures du diamant du Rajah, sont trop intéressantes, néanmoins, pour être passées sous silence.

    Suivant prudemment et pas à pas cet Oriental érudit, nous commencerons donc la série à laquelle il fait allusion par l’Histoire du carton à chapeau.

    Le diamant du Rajah

    Histoire d’un carton à chapeau

    Jusqu’à l’âge de seize ans, d’abord dans un collège particulier, puis dans une de ces grandes écoles pour lesquelles l’Angleterre est justement renommée, Harry Hartley avait reçu l’instruction habituelle d’un gentleman. À cette époque, il manifesta un dégoût tout particulier pour l’étude et, le seul parent qui lui restât étant à la fois faible et ignorant, il fut autorisé à perdre son temps, désormais, c’est-à-dire qu’il ne cultiva plus que ces petits talents dits d’agrément qui contribuent à l’élégance.

    Deux années plus tard, demeuré seul au monde, il tomba presque dans la misère. Ni la nature ni l’éducation n’avaient préparé Harry au moindre effort. Il pouvait chanter des romances et s’accompagner lui-même discrètement au piano ; bien que timide, c’était un gracieux cavalier ; il avait un goût prononcé pour les échecs, et la nature l’avait doué de l’extérieur le plus agréable, encore qu’un peu efféminé. Son visage blond et rose, avec des yeux de tourterelle et un sourire tendre, exprimait un séduisant mélange de douceur et la mélancolie ; mais, pour tout dire, il n’était homme ni à conduire des armées ni à diriger les conseils d’un État.

    Une chance heureuse et quelques puissantes influences lui firent atteindre la position de secrétaire particulier du major général, sir Thomas Vandeleur. Sir Thomas était un homme de soixante ans, à la voix forte, au caractère violent et impérieux. Pour quelque raison, en récompense de certain service, sur la nature duquel on fit souvent de perfides insinuations qui provoquèrent autant de démentis, le rajah de Kashgar avait autrefois offert à cet officier un diamant, évalué le sixième du monde entier, sous le rapport de la valeur et de la beauté. Ce don magnifique transforma un homme pauvre en homme riche et fit d’un soldat obscur l’un des lions de la société de Londres. Le diamant du Rajah fut un talisman grâce auquel son possesseur pénétra dans les cercles les plus exclusifs. Il arriva même qu’une jeune fille, belle et bien née, voulut avoir le droit d’appeler sien le diamant merveilleux, fût-ce au prix d’un mariage avec le butor insupportable qui avait nom Vandeleur. On citait à ce propos le proverbe : « Qui se ressemble s’assemble. » Un joyau, en effet, avait attiré l’autre ; non seulement lady Vandeleur était par elle-même un diamant de la plus belle eau, mais encore elle se montrait sertie, pour ainsi dire, dans la plus somptueuse monture ; maintes autorités respectables l’avaient proclamée l’une des trois ou quatre femmes de toute l’Angleterre qui s’habillaient le mieux.

    Le service de Harry comme secrétaire n’était pas des plus pénibles ; mais nous avons dit qu’il avait une extrême répugnance pour tout travail régulier : il lui était désagréable de se mettre de l’encre aux doigts ; comment s’étonner, en revanche, que les charmes de lady Vandeleur et l’éclat de ses toilettes le fissent souvent passer de la bibliothèque au boudoir ?

    Les manières de Harry vis-à-vis des femmes étaient les plus charmantes du monde ; cet Adonis savait causer agréablement de chiffons, et n’était jamais plus heureux que lorsqu’il discutait la nuance d’un ruban ou portait un message à la modiste. Bref, la correspondance de Sir Thomas tomba dans un piteux abandon et Mylady eut une nouvelle dame d’atours.

    Un jour, le général, qui était l’un des moins patients parmi les commandants militaires retour de l’Inde, se leva soudain dans un violent accès de colère, et, par un de ces gestes péremptoires très rarement employés entre gentlemen, signifia une bonne fois à son secrétaire trop négligent que désormais il se passerait de ses services. La porte étant malheureusement ouverte, Mr. Hartley roula, la tête en avant, au bas de l’escalier.

    Il se releva un peu contusionné, au désespoir, en outre. Sa situation dans la maison du général lui convenait absolument ; il vivait, sur un pied plus ou moins douteux, dans une très brillante société, faisant peu de chose, mangeant fort bien, et avant tout il éprouvait auprès de lady Vandeleur un sentiment de satisfaction intime, d’ailleurs assez tiède, mais que dans son cœur, il qualifiait d’un note plus énergique. À peine avait-il été outragé de la sorte par le pied militaire de Sir Thomas qu’il se précipita dans le boudoir de sa belle protectrice et raconta ses chagrins.

    « Vous savez, mon cher Harry, – dit lady Vandeleur, – car elle l’appelait par son petit nom, comme un enfant, ou comme un domestique, – vous savez très bien que jamais, grâce à un hasard quelconque, vous ne faites ce que le général vous commande. Moi, je ne le fais pas davantage, direz-vous, mais cela est différent ; une femme peut obtenir le pardon de toute une année de désobéissance, par un seul acte d’adroite soumission ; et d’ailleurs, personne n’est marié à son secrétaire particulier. Je serai fâchée de vous perdre, mais, puisque vous ne pouvez demeurer plus longtemps dans une maison où vous avez reçu cette mortelle insulte, il faut bien nous dire adieu. Soyez sûr que le général me payera son inqualifiable conduite. »

    Harry perdit contenance ; les larmes lui montèrent aux yeux et il regarda lady Vandeleur d’un air de tendre reproche.

    « My lady, dit-il, qu’est-ce qu’une insulte ? J’estimerais peu l’homme qui ne saurait oublier ces peccadilles quand elles entrent en balance avec des affections. Mais rompre un lien si cher, m’éloigner de vous… »

    Il fut incapable de continuer ; son émotion l’étrangla et il se mit à pleurer.

    Lady Vandeleur le regarda curieusement.

    « Ce pauvre fou, pensa-t-elle, s’imagine être amoureux de moi. Pourquoi ne passerait-il pas à mon service, au lieu d’être à celui du général ? Il a un bon caractère, il est complaisant, il s’entend à la toilette ; de plus cette prétendue passion le préservera de certaines sottises. Il est positivement trop gentil pour qu’on ne se l’attache pas. »

    Le soir, elle en parla au général, déjà un peu honteux de sa vivacité, et Harry passa dans le département féminin, où sa vie devint une sorte de paradis. Il était toujours vêtu avec une recherche excessive, portait des fleurs rares à sa boutonnière et savait recevoir les visiteurs avec tact ; son amabilité était imperturbable. Il s’enorgueillissait de cet esclavage auprès d’une jolie femme, acceptait les ordres de lady Vandeleur comme autant de faveurs, bref il était ravi de se montrer aux autres hommes (qui se moquaient de lui et le méprisaient) dans ses fonctions ambiguës de monsieur de compagnie. Il faisait même grand cas de sa propre conduite au point de vue moral. Les passions, les désordres et leurs résultats funestes eussent effrayé sa conscience délicate, au lieu que les émotions douces et innocentes des journées passées chez une noble dame à s’occuper uniquement de futilités, ne troublaient en rien son repos dans cette manière d’île enchantée, où il avait jeté l’ancre au milieu des orages.

    Un beau matin il vint dans le salon et se mit à ranger quelques cahiers de musique sur le piano. Lady Vandeleur, à l’autre bout de la pièce, causait avec son frère, Charlie Pendragon, vieux garçon très usé par les excès et très boiteux d’une jambe. Le secrétaire particulier, à l’entrée duquel ils ne firent aucune attention, ne put s’empêcher d’entendre une partie de cette conversation singulièrement animée.

    « Aujourd’hui ou jamais, disait lady Vandeleur ! Une fois pour toutes, ce sera fait aujourd’hui.

    – Aujourd’hui, s’il le faut, répondit son frère en soupirant. Mais c’est un faux pas désastreux, une erreur déplorable, ma chère Clara ; nous nous en repentirons longtemps, croyez-moi. »

    Lady Vandeleur le regarda fixement d’un air étrange.

    « Vous oubliez, dit-elle, que cet homme doit mourir à la fin.

    – Ma parole, Clara, dit Pendragon, je crois que vous êtes la coquine la plus dénuée de cœur de toute l’Angleterre !

    – Vous autres hommes, répliqua-t-elle, vous êtes trop grossièrement faits, pour pouvoir apprécier les nuances d’une intention. Vous êtes vous-mêmes rapaces, violents, impudiques et indifférents à toute espèce de sentiments élevés ; n’importe, le moindre calcul vous choque de la part d’une femme. Je ne puis supporter de pareilles sornettes. Vous mépriseriez, chez le plus bête de vos semblables, les scrupules imbéciles que vous vous attendez à trouver en nous.

    – Vous avez raison probablement, répondit son frère. Vous fûtes toujours bien plus habile que moi, et d’ailleurs,

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