▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
Recherche avancée
Sign in Sign up
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
    Sign in Sign up
    1. Home
    2. Nouvelles Mille et une Nuits
    3. Chapitre 21
    Prev
    Next

    fut enfermé et verrouillé dans sa chambre.

    Là, pendant toute la nuit, en proie aux plus terribles imaginations, il veilla auprès de la caisse fatale remplie de chair morte. L’allusion du porteur à sa malle pleine d’or le tenait en émoi, et la présence dans le fumoir, sous un déguisement évident, de l’homme de Box-Court, lui prouvait qu’il était, une fois de plus, le centre de ténébreuses machinations.

    Minuit était déjà sonné depuis quelque temps quand Silas, poussé par le soupçon, ouvrit la porte de sa chambre et regarda dans le corridor faiblement éclairé par un seul bec de gaz. À quelque distance, il aperçut un garçon d’hôtel, endormi sur le plancher. Il s’approcha furtivement, à pas de loup, et se pencha sur le dormeur ; celui-ci était couché de côté, son bras droit relevé lui cachant la figure. Tout à coup, il déplaça ce bras et ouvrit les yeux ; Silas se trouva de nouveau face à face avec l’espion de Box-Court.

    « Bonsoir, monsieur », dit l’homme d’un ton de bonne humeur.

    Mais Silas était trop profondément impressionné pour trouver une réponse et il regagna sa chambre silencieusement.

    Vers le matin, épuisé par la peur, il s’endormit dans son fauteuil et tomba, la tête en avant, sur la malle. En dépit d’une position aussi contrainte et d’un si hideux oreiller, son sommeil fut long et profond ; il ne fut réveillé qu’à une heure tardive par un coup violent frappé à sa porte.

    Se hâtant d’ouvrir, il vit un domestique qui attendait.

    « C’est Monsieur qui est allé hier à Box-Court ? » demanda celui-ci.

    Silas, avec un frisson, reconnut qu’il y était allé.

    « Alors, cette lettre est pour vous », ajouta le domestique, lui présentant une enveloppe cachetée.

    Silas la déchira précipitamment et y trouva ce mot : « Midi. »

    Il fut exact à l’heure dite ; la malle fut portée devant lui par plusieurs vigoureux gaillards et on l’introduisit dans une chambre, où un homme se chauffait, assis devant le feu, le dos tourné à la porte. Le bruit de tant de monde, entrant et sortant, et le grincement de la malle quand on la déposa sur le plancher, ne réussirent pas à attirer l’attention de celui-ci ; Silas attendit debout, dans une véritable agonie, qu’il daignât s’apercevoir de sa présence.

    Cinq minutes peut-être s’écoulèrent, avant que se retournât lentement le prince Florizel de Bohême.

    « Ainsi monsieur, dit-il, en interpellant Scuddamore avec la plus grande sévérité, c’est de cette manière que vous abusez de ma complaisance ! Vous vous joignez à des personnes de qualité, dans le seul but d’échapper aux conséquences de vos crimes ; je puis facilement comprendre votre embarras, lorsque je vous adressai la parole hier.

    – Je jure, s’écria Silas, que je suis innocent de tout, si ce n’est de mon infortune ! »

    Là-dessus, d’une voix entrecoupée, avec la plus parfaite ingénuité, il raconta au prince toute l’histoire de ses malheurs.

    « Je vois que j’ai été induit en erreur, dit Florizel lorsqu’il eut écouté jusqu’au bout. Vous n’êtes qu’une victime et puisque je ne suis pas forcé de punir, vous pouvez être sûr que je ferai mes efforts pour vous aider. Maintenant, continua-t-il, à l’œuvre ! Ouvrez immédiatement votre caisse et laissez-moi voir ce qu’elle contient. »

    Silas changea de couleur et gémit tout bas :

    « J’ose à peine…

    – Quoi, répliqua le prince, ne l’avez-vous pas déjà regardé ? Ceci est une espèce de sensiblerie à laquelle il faut résister, monsieur. La vue d’un malade que l’on peut secourir doit nous émouvoir plus fortement que celle d’un mort, auquel on ne peut plus faire ni bien ni mal. Commandez à vos nerfs. »

    Et, voyant que Silas hésitait de plus belle :

    « Je voudrais, cependant, ne pas être obligé de donner un autre nom à ma requête », ajouta-t-il.

    Le jeune Américain se réveilla comme d’un rêve et, avec un frisson d’horreur, se mit à ouvrir la serrure de sa malle. Le prince se tenait auprès de lui, le surveillant d’un air calme, les mains derrière le dos. Le corps était complètement raidi et il fallut à Silas un grand effort, à la fois physique et moral, pour le déloger de sa position et découvrir le visage.

    Aussitôt Florizel recula, en jetant une exclamation de douloureuse surprise.

    « Hélas ! s’écria-t-il, vous ne savez pas quel présent cruel vous m’apportez. Ceci est un jeune homme de ma propre suite, le frère de mon plus fidèle ami ; et c’est dans une affaire relevant de mon service qu’il a péri par les mains de malfaiteurs infâmes. Pauvre Geraldine, continua-t-il, comme s’il se fût parlé à lui-même, dans quels termes vous apprendrai-je le sort de votre frère ? Comment pourrai-je m’excuser à vos yeux et aux yeux de Dieu des projets présomptueux qui l’ont mené à cette mort sanglante et prématurée ? Ah Florizel ! Florizel ! quand apprendrez-vous la prudence qu’il faut dans cette vie mortelle ? quand ne serez-vous plus ébloui par le fantôme de puissance qui est à votre disposition ? La puissance ! cria-t-il ; qui donc est plus impuissant que moi ? Je regarde ce jeune homme que j’ai sacrifié, oui, sacrifié, Mr. Scuddamore, et je sens combien c’est peu de chose que d’être prince. »

    L’Américain, très ému, essaya de balbutier quelques paroles de consolation et fondit en larmes. Florizel, touché de sa bonne intention évidente, se rapprocha et lui prit la main.

    « Calmez-vous, dit-il. Nous avons tous deux beaucoup à apprendre, et tous deux nous deviendrons, je gage, meilleurs par suite de notre entrevue d’aujourd’hui. »

    Silas remercia silencieusement d’un regard affectueux.

    « Écrivez-moi l’adresse du docteur Noël sur ce morceau de papier, continua le prince. Et laissez-moi vous recommander d’éviter la société de cet homme dangereux, lorsque vous serez de retour à Paris. Dans cette affaire, cependant, il a, je crois, agi d’après une inspiration généreuse ; s’il eût été complice de la mort du jeune Geraldine, il n’aurait jamais expédié son cadavre à l’assassin lui-même.

    – À l’assassin lui-même ! répéta Silas stupéfait.

    – C’est ainsi, reprit le prince. Cette lettre, que la volonté de Dieu a si étrangement fait tomber entre mes mains, était adressée à un homme qui n’est autre que le criminel en personne, l’infâme président du Suicide Club. Ne cherchez pas à pénétrer plus profondément dans ces périlleux labyrinthes, contentez-vous d’avoir miraculeusement échappé et quittez cette maison sans perdre une minute. J’ai des affaires pressantes, je dois m’occuper tout de suite de cette pauvre dépouille, qui, il y a si peu de temps encore, était le corps bien vivant d’un beau et noble jeune homme. »

    Silas prit congé du prince Florizel avec gratitude et déférence ; mais, poussé par sa curiosité ordinaire, il s’attarda dans Box-Court, jusqu’à ce qu’il l’eût vu s’éloigner en équipage, se rendant chez le colonel Henderson, de la police. Républicain comme il l’était, ce fut avec un sentiment presque de dévotion que le jeune Américain ôta son chapeau pendant que la voiture disparaissait. Et, le soir même, il prit le train pour retourner à Paris.

    Voilà (fait observer mon auteur arabe) la fin de l’Histoire d’un médecin et d’une malle. Passant sous silence quelques réflexions sur la toute puissante intervention de la Providence, très convenables dans l’original, mais peu appropriées à notre goût d’Occident, j’ajouterai que Mr. Scuddamore a déjà commencé à monter les degrés de la renommée politique, et que, d’après les dernières nouvelles, il était shérif de sa ville natale.

    L’aventure des cabs

    Le lieutenant Brackenbury Rich s’était singulièrement distingué aux Indes, dans une guerre de montagnes ; il avait, de sa propre main, fait un chef prisonnier. Sa bravoure était universellement reconnue ; aussi, quand, affaibli par un affreux coup de sabre et par la fièvre des jungles, il revint en Angleterre, la société se montra-t-elle disposée à le fêter comme une célébrité au moins de second ordre. Mais la marque distinctive du caractère de Brackenbury Rich était une sincère modestie ; si les aventures lui étaient chères, il se souciait fort peu des compliments ; il alla donc attendre tantôt sur le continent, dans des villes d’eaux, tantôt à Alger, que le bruit de ses exploits se fût éteint. L’oubli vient toujours vite en pareil cas et, dès le commencement de la saison, un homme sage put rentrer à Londres incognito. Comme il n’avait que des parents éloignés, demeurant tous en province, ce fut presque à la façon d’un étranger qu’il s’installa dans la capitale du pays pour lequel il avait versé son sang.

    Le lendemain de son arrivée, il dîna seul au cercle militaire, donna des poignées de main à quelques vieux camarades et reçut leurs chaleureuses félicitations, mais tous avaient des engagements d’un genre ou d’un autre, et il fut bientôt laissé complètement à lui-même. Brackenbury était en tenue du soir, ayant formé le projet d’aller au théâtre : il ne savait cependant de quel côté diriger ses pas. La grande ville lui était peu familière ; il avait passé d’un collège de province à l’école militaire et, de là, était parti directement pour l’Orient. Du reste, les hasards d’un nouveau genre ne l’effrayaient pas ; il se promettait nombre de jouissances variées dans l’exploration de ce monde inconnu.

    Il se dirigea donc, en balançant sa canne, vers la partie ouest de Londres. La soirée était tiède, déjà sombre, et, de temps en temps, la pluie menaçait. Cette multitude de figures, se succédant à la lumière du gaz, excitait l’imagination du lieutenant, il lui semblait qu’il pourrait marcher éternellement dans cette atmosphère troublante et environné par le mystère de quatre millions d’existences. Regardant les maisons, il se demanda ce qui se déroulait derrière ces fenêtres vivement éclairées ; il examinait chaque passant et les voyait tous tendre

    Prev
    Next

    YOU MAY ALSO LIKE

    Le mort vivant – Robert Louis Stevenson
    Le mort vivant
    August 17, 2020
    enleve !, L’ – Robert Louis Stevenson
    L’enlèvé ! (Les Aventures de David Balfour 1)
    August 17, 2020
    Une apologie des oisifs – Robert Louis Stevenson
    Une apologie des oisifs
    August 17, 2020
    La Fleche noire – Robert Louis Stevenson
    La Flèche noire
    August 17, 2020
    Tags:
    Classique, Fantaisie, Fiction
    • Privacy Policy
    • ABOUT US
    • Contact Us
    • Copyright
    • DMCA Notice

    © 2020 Copyright par l'auteur des livres. Tous les droits sont réservés.

    Sign in

    Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Sign Up

    Register For This Site.

    Log in | Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Lost your password?

    Please enter your username or email address. You will receive a link to create a new password via email.

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!