▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
Recherche avancée
Sign in Sign up
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
    Sign in Sign up
    1. Home
    2. Nouvelles Mille et une Nuits
    3. Chapitre 18
    Prev
    Next

    déjà courus pour vous ! »

    Après lui avoir répété ses instructions qu’elle entremêlait savamment de caresses et de regards langoureux, elle lui dit adieu et disparut dans la foule.

    Toute la journée du lendemain, Silas fut gonflé du sentiment de son importance ; maintenant il en était sûr, c’était une comtesse ! Quand le soir arriva, il obéit minutieusement à ses ordres et fut, à l’heure fixée, au coin du jardin du Luxembourg. Il n’y avait personne. Il attendit près d’une demi-heure, dévisageant chaque passant et chaque flâneur ; il visita même les coins environnants du boulevard et fit tout le tour de la grille du jardin, mais aucune belle comtesse n’était là, prête à se jeter dans ses bras. Enfin, et bien à contre-cœur, il revint sur ses pas et se dirigea vers l’hôtel. Chemin faisant, il se souvint des paroles qu’il avait surprises entre Mme Zéphyrine et le jeune homme blond ; elles lui causèrent un vague malaise.

    « Il paraît, se dit-il, que tout le monde s’entend pour débiter des mensonges à notre portier. »

    Il tira la sonnette, la porte s’ouvrit devant lui, et le concierge, en vêtements de nuit, vint lui offrir une lumière.

    « Est-il parti ? demanda cet homme en même temps.

    – Qui ?… Que voulez-vous dire ? répondit Silas d’un ton sec, car il était irrité de sa mésaventure.

    – Je ne l’ai pas vu sortir, continua le concierge ; mais j’espère que vous l’avez payé. Nous ne tenons pas, dans la maison, à avoir des locataires endettés.

    – Que le diable m’emporte, dit brutalement Silas, si je comprends un traître mot à votre galimatias ! De qui parlez-vous ?

    – Je parle du petit monsieur blond venu pour sa créance, répliqua le bonhomme. C’est de lui que je parle ; de qui cela pourrait-il être puisque j’avais reçu vos ordres de ne laisser entrer aucun autre ?

    – Mais, grand Dieu ! il n’est pas venu… je suppose !

    – Je sais ce que je sais, reprit le portier en faisant claquer sa langue contre sa joue d’un air passablement goguenard.

    – Vous êtes un insolent coquin, riposta Silas, et, sentant qu’il montrait une mauvaise humeur tout à fait ridicule, affolé de terreur en même temps, sans bien savoir pourquoi, il se retourna et se mit à monter l’escalier en courant.

    – Vous n’avez donc pas besoin de lumière ? » cria le portier.

    Mais Silas ne s’arrêta que sur le palier du septième étage, devant sa propre porte. Là, il reprit haleine, assailli par les plus funestes pressentiments et redoutant presque d’entrer dans sa chambre. Lorsqu’enfin il s’y décida, il éprouva un soulagement en la trouvant sombre et, selon toute apparence, vide. Enfin il était donc de retour chez lui en sûreté !… Cette première folie serait la dernière. Les allumettes étaient sur une petite table près de son lit, et il se mit à marcher à tâtons dans cette direction. Comme il avançait, ses craintes lui revinrent de nouveau, et, son pied rencontrant un obstacle, il fut heureux de constater que ce n’était rien de plus effrayant qu’une chaise. Enfin il effleura des rideaux. D’après la situation de la fenêtre, qui était faiblement visible, il reconnut qu’il devait se trouver au pied du lit et qu’il n’avait qu’à continuer le long de ce lit pour atteindre la table en question.

    Il abaissa la main, mais ce qu’il toucha n’était pas seulement une courte-pointe, c’était une courte-pointe avec quelque chose dessous ayant la forme d’une jambe humaine. Silas retira son bras, et s’arrêta pétrifié.

    « Qu’est-ce donc ? se dit-il. Qu’est-ce que cela signifie ? »

    Il écouta anxieusement ; on n’entendait aucun bruit de respiration. De nouveau, par un grand effort de volonté, il étendit le bout de son doigt jusqu’à l’endroit qu’il avait déjà touché ; mais cette fois, il fit un bond en arrière, puis resta cloué au sol, frissonnant de terreur. Il y avait quelque chose dans le lit. Ce que c’était, il n’en savait rien, mais quelque chose était là. Plusieurs secondes s’écoulèrent sans qu’il pût remuer. Alors, guidé par un instinct, il tomba droit sur les allumettes, et, tournant le dos au lit, alluma un flambeau. Aussitôt que la flamme eut brillé, il se retourna lentement et regarda ce qu’il craignait de voir. En vérité, ses pires imaginations étaient réalisées. La couverture, soigneusement remontée sur l’oreiller, dessinait les contours d’un corps humain gisant inerte… Il rejeta de côté les draps ; le jeune homme blond, qu’il avait vu la nuit précédente au bal Bullier, lui apparut, les yeux ouverts et sans regard, la figure enflée, noircie, un léger filet de sang coulant de ses narines…

    Silas poussa un long et douloureux gémissement, laissa échapper le flambeau et tomba à genoux près du lit.

    Il fut tiré de la stupeur dans laquelle l’avait plongé cette horrible découverte, par des coups discrets frappés à sa porte. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler sa situation, et, lorsqu’il se précipita pour empêcher qui que ce fût d’entrer, il était déjà trop tard. Le docteur Noël, coiffé d’un haut bonnet de nuit, portant une lampe qui éclairait sa longue silhouette blanche, regardant à droite, à gauche, avec des mouvements de tête qui faisaient songer à quelque grand oiseau, poussa doucement la porte, puis se glissa jusqu’au milieu de la chambre.

    « J’ai cru entendre un cri, commença le docteur, et, craignant que vous ne fussiez souffrant, je n’ai pas hésité à me permettre cette indiscrétion… »

    Silas, la figure bouleversée, se tenait entre le docteur et le lit, mais ne trouvait pas la force de répondre.

    « Vous êtes dans l’obscurité, poursuivit le docteur, et vous n’avez même pas commencé à vous déshabiller. Vous ne me persuaderez pas aisément contre toute apparence que vous n’ayez besoin en ce moment ni d’un ami ni d’un médecin. Voyons lequel des deux doit se mettre à votre service ? Laissez-moi vous tâter le pouls ; il est souvent l’indice certain de l’état du cœur. »

    Le docteur s’avança vers Silas qui continuait à reculer devant lui et essaya de le saisir par le poignet ; mais la tension des nerfs du jeune Américain était devenue insupportable. Il s’échappa, d’un mouvement fébrile, se jeta sur le parquet, éclata en sanglots.

    Aussitôt que le docteur Noël aperçut le cadavre sur le lit, sa figure s’assombrit. Courant vers la porte qu’il avait laissée entrouverte, il la ferma vivement à double tour.

    « Debout ! cria-t-il à Silas d’un ton de commandement. Ce n’est pas l’heure de pleurer. Qu’avez-vous fait ? Comment ce corps est-il dans votre chambre ? Parlez franchement à un homme qui saura vous aider. Croyez-vous que ce morceau de chair morte sur votre oreiller puisse diminuer en quoi que ce soit la sympathie que vous m’avez inspirée ? Non, l’odieux qu’une loi injuste et aveugle attache à certaines actions ne retombe pas sur leur auteur aux yeux de quiconque aime celui-là ; si je voyais un ami revenir vers moi à travers des flots de sang, mon affection pour lui n’en serait nullement altérée. Relevez-vous, répéta-t-il ; le bien et le mal sont des chimères ; il n’y a rien dans la vie, si ce n’est la fatalité, et, quoi qu’il arrive, quelqu’un est auprès de vous qui vous soutiendra jusqu’à la fin. »

    Ainsi encouragé, Silas rassembla ses forces, et, d’une voix entrecoupée, réussit enfin, grâce aux questions du docteur, à expliquer les faits tant bien que mal. Cependant il omit le colloque entre le prince et Geraldine, ayant à peine saisi le sens de cet entretien et ne pensant guère qu’il pût avoir quelque rapport avec son propre malheur.

    « Hélas ! s’écria le docteur Noël, ou je me trompe fort ou vous êtes tombé entre les mains les plus dangereuses de toute l’Europe. Pauvre, pauvre garçon ! Quel abîme a été creusé devant votre crédulité ! Vers quel mortel péril vos pas imprudents ont-ils été conduits ! Cet homme, cet Anglais que vous avez vu deux fois, et que je soupçonne d’être l’âme de cette ténébreuse affaire, pouvez-vous me le décrire ? Était-il jeune ou vieux, grand ou petit ? »

    Mais Silas, qui, malgré toute sa curiosité, était incapable de la moindre remarque judicieuse, ne put fournir aucun renseignement en dehors de généralités insignifiantes, d’après lesquelles il était impossible de reconnaître quelqu’un.

    « Je voudrais que ceci fût dans le programme d’éducation de toutes les écoles, s’écria le docteur avec rage. À quoi servent et la vue et la parole, si un homme n’est capable ni d’observer ni de se souvenir des traits de son ennemi ? Moi, qui connais tous les antres de l’Europe, j’aurais pu fixer son identité et acquérir de nouvelles armes pour votre défense. Cultivez cet art dans l’avenir, mon pauvre enfant, vous en retirerez d’énormes avantages.

    – L’avenir ! répéta Silas ; quel avenir m’est réservé, sauf les galères ?

    – La jeunesse est toujours lâche, répliqua le docteur, et à chacun ses propres difficultés paraissent plus grosses qu’elles ne le sont en effet. Je suis vieux, moi, et cependant je ne désespère jamais.

    – Puis-je raconter une semblable histoire à la police ? demanda Silas…

    – Assurément non, répondit le docteur. D’après ce que je vois de la machination dans laquelle vous êtes pris, votre cas, de ce côté-là, serait désespéré ; pour des juges vulgaires vous êtes le coupable. Et souvenez-vous que nous ne connaissons qu’une partie du complot ; les mêmes artisans infâmes ont dû combiner maintes autres circonstances, qui, mises au jour par une enquête de police, rejetteraient le crime encore plus sûrement sur votre innocence.

    – Alors, je suis perdu en vérité !

    – Je n’ai pas dit cela, répliqua le docteur Noël, car je suis un homme prudent.

    –

    Prev
    Next

    YOU MAY ALSO LIKE

    Les Gais Lurons – Robert Louis Stevenson
    Les Gais Lurons
    August 17, 2020
    Fables – Robert Louis Stevenson
    Fables
    August 17, 2020
    L’ile au tresor – Robert Louis Stevenson
    L’île au trésor
    August 17, 2020
    Voyage avec un ane dans les Cevennes – Robert Louis Stevenson
    Voyage avec un âne dans les Cévennes
    August 17, 2020
    Tags:
    Classique, Fantaisie, Fiction
    • Privacy Policy
    • ABOUT US
    • Contact Us
    • Copyright
    • DMCA Notice

    © 2020 Copyright par l'auteur des livres. Tous les droits sont réservés.

    Sign in

    Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Sign Up

    Register For This Site.

    Log in | Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Lost your password?

    Please enter your username or email address. You will receive a link to create a new password via email.

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!