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    2. Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
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    Harper Lee

    Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur

    Postface d’Isabelle Hausser

    2005

    ROMAN TRADUIT DE L’ANGLAIS

    PAR ISABELLE STOÏANOV

    Titre original :

    TO KILL A MOCKINGBIRD

    © HarperLee, 1960, 1988.

    © Éditions de Fallois, 2005,

    pour la traduction française.

    La traduction de Mme Stoïanov (1989)

    a été relue et actualisée pour cette édition

    par Mme Isabelle Hausser.

    ISBN : 978-2-253-11584-7

    1re publication – LGF

    Pour Mr Lee et Alice

    avec tout mon amour et toute mon affection.

    « Les avocats n’ont-ils pas commencé par être des enfants ? »

    Charles LAMB.

    PREMIÈRE PARTIE

    1

    Mon frère Jem allait sur ses treize ans quand il se fit une vilaine fracture au coude mais, aussitôt sa blessure cicatrisée et apaisées ses craintes de ne jamais pouvoir jouer au football, il ne s’en préoccupa plus guère. Son bras gauche en resta un peu plus court que le droit ; quand il se tenait debout ou qu’il marchait, le dos de sa main formait un angle droit avec son corps, le pouce parallèle à la cuisse. Cependant, il s’en moquait, du moment qu’il pouvait faire une passe et renvoyer un ballon.

    Bien des années plus tard il nous arriva de discuter des événements qui avaient conduit à cet accident. Je maintenais que les Ewell en étaient entièrement responsables, mais Jem, de quatre ans mon aîné, prétendait que tout avait commencé avant, l’été où Dill se joignit à nous et nous mit en tête l’idée de faire sortir Boo Radley.

    À quoi je répondais que s’il tenait à remonter aux origines de l’événement, tout avait vraiment commencé avec le général Andrew Jackson. Si celui-ci n’avait pas croqué les Creeks dans leurs criques, Simon Finch n’aurait jamais remonté l’Alabama et, dans ce cas, où serions-nous donc ? Beaucoup trop grands pour régler ce différend à coups de poing, nous consultions Atticus, et notre père disait que nous avions tous les deux raison.

    En bons sudistes, certains membres de notre famille déploraient de ne compter d’ancêtre officiel dans aucun des deux camps de la bataille d’Hastings. Nous devions nous rabattre sur Simon Finch, apothicaire de Cornouailles, trappeur à ses heures, dont la piété n’avait d’égale que l’avarice. Irrité par les persécutions qu’en Angleterre leurs frères plus libéraux faisaient subir à ceux qui se nommaient « méthodistes », dont lui-même se réclamait, Simon traversa l’Atlantique en direction de Philadelphie, pour continuer ensuite sur la Jamaïque puis remonter vers Mobile et, de là, jusqu’à St Stephens. Respectueux des critiques de John Wesley contre le flot de paroles suscitées par le commerce, il fit fortune en tant que médecin, finissant, néanmoins, par céder à la tentation de ne plus travailler pour la gloire de Dieu mais pour l’accumulation d’or et de coûteux équipages. Ayant aussi oublié les préceptes de son maître sur la possession de biens humains, il acheta trois esclaves et, avec leur aide, créa une propriété sur les rives de l’Alabama, à quelque soixante kilomètres en amont de St Stephens. Il ne remit les pieds qu’une fois dans cette ville, pour y trouver une femme, avec laquelle il fonda une lignée où le nombre des filles prédominait nettement. Il atteignit un âge canonique et mourut riche.

    De père en fils, les hommes de la famille habitèrent la propriété, Finch’s Landing, et vécurent de la culture du coton. De dimensions modestes comparée aux petits empires qui l’entouraient, la plantation se suffisait pourtant à elle-même en produisant tous les ingrédients nécessaires à une vie autonome, à l’exception de la glace, de la farine de blé et des coupons de tissus, apportés par des péniches remontant de Mobile.

    Simon eût considéré avec une fureur impuissante les troubles entre le Nord et le Sud qui dépouillèrent ses descendants de tous leurs biens à l’exception des terres. Néanmoins ils continuèrent à vivre de la terre jusqu’au vingtième siècle, époque où mon père, Atticus Finch, se rendit à Montgomery pour y faire son droit, et son jeune frère à Boston pour y étudier la médecine. Leur sœur, Alexandra, fut la seule Finch à rester dans la plantation : elle épousa un homme taciturne qui passait le plus clair de son temps dans un hamac au bord de la rivière, à guetter les touches de ses lignes.

    Lorsque mon père fut reçu au barreau, il installa son cabinet à Maycomb, chef-lieu du comté du même nom, à environ trente kilomètres à l’est de Finch’s Landing. Il occupait un bureau tellement petit, à l’intérieur du tribunal, qu’il put à peine y loger un porte-chapeaux, un échiquier et un code de l’Alabama flambant neuf. Ses deux premiers clients furent les deux derniers condamnés à la pendaison de la prison du comté. Atticus leur avait conseillé de faire appel à l’indulgence du jury en plaidant coupables de meurtre au second degré et de sauver ainsi leurs têtes, mais c’étaient des Haverford, autant dire des crétins aux yeux de tout habitant du comté. À cause d’un malentendu provoqué par la détention illégale d’une jument, ils avaient commis l’imprudence de tuer le meilleur maréchal-ferrant de la ville devant trois témoins, et ils crurent pouvoir se défendre en affirmant que « ce salaud ne l’avait pas volé ». Ils persistèrent à plaider non coupables d’un meurtre au premier degré, aussi Atticus ne put-il faire grand-chose pour eux, si ce n’est d’assister à leur exécution, événement qui fut sans doute à l’origine de la profonde aversion de mon père envers le droit pénal.

    Durant ses cinq premières années à Maycomb, il ne fit guère de dépenses ; ensuite, pendant plusieurs années, il consacra ses revenus aux études de son frère. John Hale Finch avait dix ans de moins que lui et opta pour la médecine en un temps où le coton ne rapportait plus assez pour valoir la peine d’être cultivé ; mais, après avoir placé oncle Jack sur les rails, Atticus tira des revenus raisonnables de la pratique du droit. Il se plaisait à Maycomb, chef-lieu du comté qui l’avait vu naître et grandir ; il en connaissait les habitants qui le connaissaient eux aussi et devait à Simon Finch de se retrouver lié, par le sang ou par mariage, avec à peu près toutes les familles de la ville.

    Quand je vins au monde, Maycomb était déjà une vieille ville sur le déclin. Par temps de pluie, ses rues prenaient l’aspect de bourbiers rouges ; l’herbe poussait sur les trottoirs, le palais de justice penchait vers la place. Curieusement, il faisait plus chaud à l’époque : les chiens supportaient mal les journées d’été ; les mules efflanquées, attelées à leurs carrioles, chassaient les mouches à grands coups de queue à l’ombre étouffante des chênes verts sur la place. Les cols durs des hommes se ramollissaient dès neuf heures du matin. Les dames étaient trempées de sueur dès midi, après leur sieste de trois heures et, à la nuit tombante, ressemblaient à des gâteaux pour le thé, glacés de poudre et de transpiration.

    Les gens se déplaçaient lentement alors. Ils traversaient la place d’un pas pesant, traînaient dans les magasins et devant les vitrines, prenaient leur temps pour tout. La journée semblait durer plus de vingt-quatre heures. On ne se pressait pas, car on n’avait nulle part où aller, rien à acheter et pas d’argent à dépenser, rien à voir au-delà des limites du comté de Maycomb. Pourtant, c’était une période de vague optimisme pour certains : le comté venait d’apprendre qu’il n’avait à avoir peur que de la peur elle-même.

    Nous habitions la rue principale, Atticus, Jem et moi, ainsi que Calpurnia, notre cuisinière. Jem et moi, nous étions très satisfaits de notre père : il jouait avec nous, nous faisait la lecture et nous traitait avec un détachement courtois.

    Calpurnia, c’était une autre histoire : toute en angles et en os, elle était myope et louchait, elle avait les mains larges comme des battoirs et deux fois plus dures. Elle passait son temps à me chasser de la cuisine, à me demander pourquoi j’étais incapable de me conduire aussi bien que Jem, alors qu’elle savait pertinemment qu’il était plus grand que moi, à m’appeler pour rentrer à la maison quand je n’y étais pas disposée. Nos algarades épiques s’achevaient toujours de la même manière : elle gagnait, essentiellement parce qu’Atticus prenait toujours sa défense. Elle travaillait chez nous depuis la naissance de Jem et, aussi loin que je pouvais remonter dans mes souvenirs, j’avais senti peser sur moi sa présence tyrannique.

    J’avais deux ans à la mort de notre mère, aussi ne me manquait-elle pas. C’était une Graham, de Montgomery ; Atticus l’avait rencontrée lorsqu’il avait été élu pour la première fois à la Chambre des représentants de l’État. Proche de la cinquantaine, il était son aîné de quinze ans. Jem fut le fruit de leur première année de mariage. Je naquis quatre ans plus tard, notre mère mourut d’une crise cardiaque deux ans après ma naissance. Il paraît que c’était fréquent dans sa famille. Elle ne me manqua pas, mais à Jem si, je crois. Il se souvenait bien d’elle et parfois, en plein jeu, il poussait un soupir et s’en allait jouer tout seul derrière le garage. Dans ces moments-là, je préférais ne pas l’ennuyer.

    Quand j’avais presque six ans et lui

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    Tags:
    Littérature Américaine, Policier
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