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    2. Momo
    3. Chapitre 32
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    taille, âge, poids, etc. Bien sûr, ce ne sont jamais nos propres données, sinon ce serait trop facile. Parfois, nous sommes juste des chiffres très longs, par exemple MUX/763/y. On nous mélange et on nous met dans un fichier. Ensuite, un de nous doit trouver une carte précise. Il pose des questions pour éliminer toutes les autres cartes. C’est le plus rapide qui gagne.

    — Et c’est amusant ? demanda Momo, un peu perplexe.

    — Ce n’est pas ça qui compte, fit Maria craintivement, on ne doit pas parler comme ça.

    — Mais alors, qu’est-ce qui compte ? s’enquit Momo.

    — Il faut que ça serve pour plus tard, répondit Paolo.

    Dans l’intervalle, ils étaient arrivés devant la porte d’une grande bâtisse grise, surmontée de l’inscription « Dépôt d’enfants ».

    — J’aurais tant à vous raconter, dit Momo.

    — Peut-être qu’on se reverra, suggéra Maria tristement.

    Autour d’eux se pressaient des enfants, qui entraient dans le dépôt. Ils ressemblaient tous aux trois amis de Momo.

    — Chez toi, c’était bien mieux, déclara soudain Franco. On avait toujours plein d’idées. Mais ils disent qu’on n’apprend rien comme ça.

    — Vous ne pourriez pas vous sauver ? risqua Momo.

    Ils secouèrent la tête en regardant autour d’eux pour s’assurer que personne n’avait entendu.

    — J’ai essayé une ou deux fois, au début, chuchota Franco. Mais ce n’est pas la peine. Ils vous rattrapent toujours.

    — Il ne faut pas parler comme ça, dit Maria. Après tout, on s’occupe de nous.

    Ils se turent, le regard fixe. Puis, rassemblant tout son courage, Momo demanda :

    — Vous ne pourriez pas m’emmener avec vous ? Je suis si seule, maintenant !

    Alors il se produisit quelque chose de curieux : avant qu’un des enfants ait pu répondre, ils furent aspirés dans le bâtiment comme par un gigantesque aimant, et la porte se referma sur eux avec fracas.

    Momo fut saisie de frayeur. Cependant, au bout d’un moment, elle s’approcha de la porte pour sonner ou frapper. Elle voulait demander qu’on la laisse jouer avec les autres, quel que soit le jeu en question. Mais à peine avait-elle fait un pas qu’elle s’immobilisa, épouvantée. Entre la porte et elle avait soudain surgi un des messieurs gris.

    — Inutile ! dit-il avec un mince sourire, le cigare au coin des lèvres. N’essaye même pas ! Il n’est pas dans notre intérêt que tu entres dans ce bâtiment.

    — Pourquoi ? demanda Momo, tandis qu’un froid glacial s’insinuait en elle.

    — Parce que nous avons d’autres projets en ce qui te concerne, expliqua le monsieur gris.

    Il exhala un rond de fumée qui s’enroula comme un nœud coulant autour du cou de Momo avant de se dissiper lentement.

    Des gens passèrent, mais tous étaient très pressés.

    Désignant du doigt le monsieur gris, Momo voulut appeler à l’aide mais elle ne put émettre le moindre son.

    — Pas de ça ! ordonna le monsieur gris en faisant entendre un rire cendré, dépourvu de joie. Tu nous connais donc si mal ? Tu n’as toujours pas compris à quel point nous étions puissants ? Nous t’avons pris tous tes amis. Personne ne peut plus t’aider. Nous pouvons également faire de toi ce que nous voulons. Mais nous t’épargnons, comme tu peux le constater.

    — Pourquoi ? articula péniblement Momo.

    — Parce que nous aimerions que tu nous rendes un petit service, répliqua le monsieur gris. Si tu te montres raisonnable, ce sera tout à ton avantage… et à celui de tes amis. Alors, qu’en dis-tu ?

    — D’accord, chuchota Momo.

    Le monsieur gris fit son mince sourire.

    — Retrouvons-nous aujourd’hui à minuit pour en discuter.

    Momo acquiesça en silence. Mais l’homme n’était déjà plus là. Seule subsistait dans l’air la fumée de son cigare.

    Il ne lui avait pas dit où devait avoir lieu le rendez-vous.

    Chapitre 17

    Beaucoup de peur

    et encore plus de courage

    Momo redoutait de rentrer à l’amphithéâtre. Le monsieur gris qui voulait la rencontrer à minuit s’y rendrait très certainement.

    À l’idée de se retrouver dans la ruine, seule avec lui, la fillette était terrorisée.

    Non, elle ne voulait plus le voir, ni là-bas ni où que ce soit. Momo était convaincue que toutes les propositions qu’il pourrait lui faire seraient à son détriment et à celui de ses amis.

    Mais où se cacher ?

    Le plus sûr était sans doute de se fondre dans la foule. Certes, elle avait constaté que personne n’avait fait attention à elle et au monsieur gris, mais si celui-ci voulait vraiment lui faire du mal et qu’elle appelait au secours, les gens ne manqueraient pas de réagir et la sauveraient. Elle songeait aussi qu’au milieu d’une foule compacte, il serait difficile de la repérer.

    Durant le restant de l’après-midi et toute la soirée, Momo se mêla aux passants, dans les rues et sur les places les plus animées. À la fin, comme si elle avait parcouru un grand cercle, elle se retrouva à son point de départ. Alors elle refit le cercle une deuxième, puis une troisième fois. Elle se laissait porter par le flot toujours pressé de la foule.

    Ayant marché toute la journée, elle se sentait les pieds endoloris. Il se faisait tard et elle marchait toujours, dans un demi-sommeil, plus loin, encore plus loin…

    « Juste un instant de repos, se dit-elle enfin, un tout petit instant. Après, je pourrai de nouveau faire plus attention… »

    Au bord du trottoir stationnait une voiture de livraison à trois roues, remplie de sacs et de caisses. Momo y grimpa et s’appuya contre un sac moelleux. Elle remonta ses pieds las sous sa jupe. Ah, ça faisait tellement de bien ! Poussant un soupir de soulagement, elle se pelotonna contre le sac et s’endormit d’épuisement, sans même s’en rendre compte.

    Des rêves confus la tourmentèrent. Elle vit le vieux Beppo, qui utilisait son balai comme un balancier et marchait d’un pas vacillant sur une corde tendue au-dessus d’un gouffre sombre. « Où est l’autre extrémité ? l’entendait-elle crier sans relâche. Je ne trouve pas l’autre extrémité ! » La corde, en effet, semblait s’étirer à l’infini. De chaque côté, elle se perdait dans l’obscurité.

    Momo aurait bien voulu aider Beppo, mais elle n’arrivait pas à attirer son attention. Il était trop loin, trop haut.

    Ensuite, elle vit Gigi qui sortait de sa bouche une interminable bande de papier. Il avait beau tirer et tirer, la bande de papier ne voulait pas s’arrêter ni se déchirer. Gigi était déjà sur une montagne de papier. Momo avait l’impression qu’il la regardait d’un air implorant, qu’il n’arriverait plus à respirer si elle ne venait pas à son secours.

    Elle voulut courir vers lui quand ses pieds se prirent dans le papier. Et plus elle essayait de se libérer, plus elle s’emmêlait.

    Enfin, elle vit les enfants. Ils étaient plats comme des cartes à jouer – et chacune était poinçonnée de petits trous. On les mélangeait, après quoi elles devaient se remettre en ordre et on leur faisait d’autres trous. Les enfants-cartes pleuraient sans bruit. Mais déjà on les mélangeait de nouveau, et ils tombaient les uns sur les autres, et ça craquait, ça crépitait.

    « Stop ! voulut crier Momo. Arrêtez ! » Mais les craquements et les crépitements couvraient sa voix trop faible. Le vacarme augmentait à tel point qu’elle finit par se réveiller.

    Tout d’abord, elle fut incapable de savoir où elle se trouvait car il faisait noir.

    Puis elle se rappela qu’elle était montée dans la voiture de livraison. Celle-ci était repartie et c’était le moteur qui produisait ce tapage.

    Momo essuya ses joues encore humides de larmes. Où pouvait-elle bien être ?

    Le véhicule devait rouler depuis un bon moment déjà, car il était arrivé dans un quartier qui paraissait mort à cette heure tardive. Les rues aux grands immeubles sombres étaient désertes.

    La voiture ne roulait pas très vite et, sans réfléchir, Momo sauta. Elle voulait regagner les rues animées où elle se croyait à l’abri du monsieur gris. Mais, en se rappelant son rêve, elle s’arrêta.

    Le bruit du moteur s’affaiblit peu à peu, puis le silence revint.

    Momo ne voulait plus fuir. Elle l’avait fait dans l’espoir de se sauver. Pendant tout ce temps, elle n’avait pensé qu’à elle, à sa solitude, à sa peur, alors que ses amis avaient besoin d’aide. Or elle était la seule à pouvoir encore les secourir. Même s’il n’existait qu’une infime possibilité d’amener les messieurs gris à les libérer, elle devait essayer. À cette idée, elle sentit en elle un curieux changement. Sa peur et son désarroi avaient été si profonds qu’ils se transformèrent soudain en leur contraire. Momo les avait surmontés ! Elle se sentait maintenant pleine de courage et de confiance, comme si aucune puissance au monde ne pouvait lui faire de mal. Ou plutôt, elle ne se souciait plus de ce qui pouvait lui arriver.

    Elle voulait rencontrer le monsieur gris, elle le voulait à tout prix.

    « Il faut que je retourne immédiatement à l’amphithéâtre, se dit-elle. Peut-être que ce n’est pas trop tard, peut-être qu’il m’attend. »

    Mais ce n’était pas si simple. Où était-elle ? Elle n’avait aucune idée de la direction à prendre. Elle se mit alors à courir au hasard.

    Elle courut, courut dans l’obscurité où régnait un silence de mort. Comme elle était pieds nus, elle n’entendait même pas le son de ses pas. Chaque fois qu’elle tournait dans une rue, elle espérait découvrir une indication, un signe qu’elle pourrait identifier. Mais rien. Et elle ne pouvait se renseigner auprès de personne, car la seule créature vivante qu’elle rencontra était un chien maigre et sale, qui fouillait un tas d’ordures et s’enfuit craintivement à son approche.

    Momo arriva enfin sur une gigantesque place déserte. Ce n’était pas une de ces belles places avec des arbres ou une fontaine, mais juste une vaste surface vide. Tout autour, les contours sombres des maisons se détachaient sur le ciel nocturne. Momo commença à

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    Tags:
    Classique, Fantaisie, Fiction, Jeunesse, Les enfants
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