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    2. Momo
    3. Chapitre 1
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    Michael Ende

    Momo

    Traduit de l’allemand

    par Corinna Gepner

    bayard jeunesse

    Michael Ende (1929-1995) est l’un des auteurs allemands de littérature de jeunesse les plus célèbres. Il s’essaie d’abord aux métiers d’acteur, de critique littéraire et cinématographique, puis se consacre à l’écriture. Jim Bouton et Lucas le chauffeur de locomotive (1961) fut un énorme succès en Allemagne, suivi en 1979, par celui de L’histoire sans fin.

    Du même auteur chez Bayard Éditions :

    Jim Bouton et Lucas le chauffeur de locomotive

    Jim Bouton et les terribles 13

    La satanormalejficassassinfernale potion

    du Pr Laboulette

    Illustration de couverture : Thomas Baas

    Ouvrage publié originellement par Thienemann Verlag GmbH

    sous le titre Momo

    © Ende, Momo © 1973 by Thienemann Verlag (Thienemann Verlag GmbH), Stuttgart/Wien, Autriche

    © 2009, Bayard Éditions

    pour la traduction française

    18, rue Barbés, 92128 Montrouge cedex

    ISBN : 978-2-7470-2469-3

    Dépôt légal : mai 2009

    Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse Reproduction, même partielle, interdite.

    Dans l’obscurité brille ta lumière.

    D’où vient-elle, je ne sais.

    Si proche et pourtant si lointaine.

    Je ne sais quel est ton nom.

    Mais qui que tu sois :

    Brille, brille, petite étoile !

    (D’après une vieille chanson irlandaise pour enfants)

    Première partie

    Momo et ses amis

    Chapitre 1

    Une grande ville

    et une petite fille

    Aux temps anciens, très anciens, où les hommes parlaient encore dans d’autres langues, il y avait dans les pays chauds de magnifiques grandes villes. On y trouvait des palais de rois et d’empereurs, des avenues, des rues et des ruelles, des temples splendides avec des statues de dieux en or et en marbre, des marchés animés où l’on vendait des produits du monde entier, et de vastes et belles places où les gens venaient bavarder, prononcer des discours ou en écouter. Et surtout, on y trouvait des théâtres.

    Ces théâtres ressemblaient à nos cirques d’aujourd’hui, à ceci près qu’ils étaient entièrement constitués de blocs de pierres assemblés. Les rangées de sièges pour les spectateurs étaient disposées en gradins comme dans un énorme entonnoir. Vues d’en haut, certaines de ces constructions étaient circulaires, d’autres plutôt ovales, d’autres encore formaient un large demi-cercle. On les appelait des amphithéâtres.

    Ils pouvaient avoir la taille d’un stade de football, ou n’accueillir que quelques centaines de spectateurs. Ils étaient tantôt somptueux, décorés de colonnes et de statuettes, tantôt sobres et dépouillés. Ces amphithéâtres n’avaient pas de toit, tout se déroulait en plein air. Dans les plus beaux, on tendait des tapis brochés d’or au-dessus des gradins pour protéger le public de l’ardeur du soleil ou des averses soudaines. Dans les plus modestes, on utilisait des nattes de jonc et de paille. En un mot : on avait le théâtre qu’on pouvait s’offrir. Mais tous les gens en voulaient un, car ils adoraient les spectacles. Ils suivaient attentivement les événements émouvants ou comiques représentés sur la scène. Cette vie qu’on jouait devant eux leur semblait, d’une façon mystérieuse, plus réelle que la vie de tous les jours. Et ils aimaient voir et entendre cette autre réalité.

    Depuis, les siècles ont passé. Les villes de jadis se sont délabrées, les temples et les palais se sont effondrés. Le vent et la pluie, le froid et la chaleur ont poli et creusé les pierres. Même les beaux théâtres ne sont plus que ruines. Dans les murs fendus, les cigales font désormais entendre leur chant monotone, comme si la terre respirait dans son sommeil.

    Pourtant, certaines de ces villes anciennes sont restées de grandes villes. Bien sûr, la vie y est différente à présent. Les gens roulent en voiture, ils ont le téléphone, ils ont l’électricité. Mais ici et là, entre les bâtisses neuves, se dressent encore quelques colonnes, une porte, un bout de mur ou un vieil amphithéâtre.

    C’est dans une de ces villes que se déroule l’histoire de Momo.

    Au sud de cette ville, là où commencent les champs, où maisons et baraques se dégradent, un petit amphithéâtre en ruine se cache dans un bois de pins. Même dans le passé, ce n’était pas un des plus beaux, il accueillait les gens pas très riches. À l’époque où débute l’histoire de Momo, cette ruine était presque tombée dans l’oubli. Elle n’était connue que de quelques vieux professeurs d’archéologie, qui n’éprouvaient guère d’intérêt pour ce site car il n’offrait plus rien à étudier. Ce n’était pas non plus une attraction comme en proposait la grande ville. Quelques touristes s’y égaraient de temps en temps. Ils s’égaillaient dans les gradins herbeux, faisaient du bruit, prenaient une photo souvenir et repartaient aussitôt. Alors le calme revenait dans le cirque de pierre.

    En réalité, les seuls à connaître cette curieuse construction étaient les gens qui vivaient à proximité. Ils y faisaient paître leurs chèvres, les enfants jouaient au ballon dans l’espace circulaire et, le soir, les amoureux venaient parfois s’y retrouver.

    Or, un jour, le bruit se répandit que quelqu’un habitait depuis peu dans la ruine. Un enfant, sans doute une fillette. On n’en était pas très sûr parce qu’elle était habillée d’une façon bizarre. Elle s’appelait Momo, ou quelque chose comme ça.

    L’apparence de Momo était effectivement assez étrange et avait de quoi faire peur à ceux qui ne juraient que par l’ordre et la propreté. Elle était petite et plutôt maigre, si bien qu’avec la meilleure volonté du monde, on n’aurait su dire si elle avait huit ou douze ans. Ses boucles rebelles, noires de jais, paraissaient n’avoir jamais connu le peigne ni les ciseaux. Elle avait d’immenses yeux magnifiques, noirs de jais eux aussi, et des pieds de la même teinte car elle allait presque toujours pieds nus. En hiver cependant, il lui arrivait de porter des chaussures, mais c’étaient deux chaussures différentes, qui n’allaient pas ensemble et qui en plus étaient beaucoup trop grandes. Car Momo ne possédait que des choses qu’elle avait dénichées ou qu’on lui avait données. Sa robe, faite de bouts de tissus colorés, lui descendait jusqu’aux chevilles. Par-dessus, elle portait une vieille veste d’homme, bien trop large, aux manches retroussées. Momo ne voulait pas les couper, parce qu’elle se disait, à juste titre, qu’elle grandirait encore. Qui sait si elle retrouverait jamais une veste aussi belle et aussi pratique, avec autant de poches !

    Sous la scène du théâtre, il y avait quelques cavités à demi effondrées où l’on pénétrait par un trou du mur extérieur. C’est là que Momo s’était installée.

    Un jour, à midi, des hommes et des femmes du voisinage vinrent la trouver pour l’interroger.

    Debout devant eux, Momo les regardait avec crainte. Elle avait peur qu’on lui demande de partir. Mais elle comprit vite que ces gens étaient gentils. Ils étaient pauvres, eux aussi, et ils connaissaient la vie.

    — Bon, dit un des hommes, alors tu te plais ici ?

    — Oui, répondit Momo.

    — Et tu veux rester ?

    — Oui, j’aimerais bien.

    — Mais il n’y a pas quelqu’un qui t’attend quelque part ?

    — Non.

    — Tu ne dois pas rentrer chez toi ?

    — C’est ici, chez moi, dit Momo précipitamment.

    — D’où viens-tu, petite ?

    De la main, Momo fit un geste vague, qui indiquait une direction au loin.

    — Qui sont tes parents ? insista l’homme.

    L’enfant eut l’air embarrassé et haussa les épaules. Les gens se regardèrent et soupirèrent.

    — Tu n’as aucune raison d’avoir peur, poursuivit l’homme. Nous n’avons pas l’intention de te chasser. Nous voulons juste t’aider.

    Momo hocha la tête en silence, mais elle ne semblait pas tout à fait convaincue.

    — Tu dis que tu t’appelles Momo, c’est ça ?

    — Oui.

    — C’est un joli nom, je ne l’avais encore jamais entendu. Qui te l’a donné ?

    — Moi, dit Momo.

    — Tu t’es toi-même donné ce nom ?

    — Oui.

    — Quand es-tu née ?

    Momo réfléchit.

    — D’aussi loin que je me souvienne, j’étais déjà là.

    — Tu n’as donc ni tante, ni oncle, ni grand-mère, ni famille chez qui aller ?

    Momo se contenta de regarder l’homme et se tut. Puis elle marmonna :

    — C’est ici, chez moi.

    — D’accord, fit l’homme, mais tu n’es qu’une enfant. Quel âge as-tu ?

    — Cent ans, répondit Momo d’un ton hésitant.

    Les gens se mirent à rire, croyant qu’elle plaisantait.

    — Sérieusement, quel âge as-tu ?

    — Cent deux ans, dit Momo avec encore moins d’assurance.

    Il leur fallut un moment pour comprendre que l’enfant ne connaissait que quelques chiffres, qu’elle avait entendus ici et là. Elle ne les associait à rien de précis parce que personne ne lui avait appris à compter.

    — Écoute, reprit l’homme après avoir parlé avec les autres, nous pourrions prévenir la police de ta présence ? Tu irais dans un foyer. Là, on te nourrirait, tu aurais un lit, tu apprendrais à calculer, à lire, à écrire, et beaucoup d’autres choses encore. Qu’est-ce que tu en dis, hein ?

    Momo le regarda, tout effrayée.

    — Non, chuchota-t-elle, je ne veux pas y aller. J’y ai déjà été. Il y avait d’autres enfants. Les fenêtres avaient des barreaux. Chaque jour, on nous battait – c’était injuste. Alors une nuit, j’ai sauté par-dessus le mur et je me suis enfuie. Je ne veux plus y retourner.

    — Je comprends, compatit un vieil homme en hochant la tête.

    Les autres comprenaient aussi et hochèrent la tête.

    — D’accord, dit une femme, mais tu es encore petite. Il faut bien que quelqu’un s’occupe de toi.

    — Moi, fit Momo, soulagée.

    — Tu en es capable ? demanda la femme.

    Momo garda le silence un instant, puis murmura :

    — Je n’ai pas besoin de grand-chose.

    De nouveau, les gens se consultèrent du regard, soupirèrent et hochèrent la tête.

    — Tu sais, Momo, reprit l’homme qui avait parlé en premier, tu pourrais peut-être t’installer chez l’un de nous. C’est vrai, nous avons peu de place et une tripotée d’enfants à nourrir, mais un de plus ou de moins, quelle différence ? Qu’est-ce que tu en penses ?

    — Merci, répondit Momo et, pour la première fois, elle sourit. Merci beaucoup ! Mais vous ne pourriez pas tout simplement me laisser habiter ici ?

    À force de

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    Classique, Fantaisie, Fiction, Jeunesse, Les enfants
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