▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
Recherche avancée
Sign in Sign up
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
    Sign in Sign up
    1. Home
    2. Molly Bloom
    3. Chapitre 8
    Prev
    Next

    si personne me voyait

    c’est comme si elle te suppliait de la sucer

    il a l’air si propre tout blanc comme ça avec sa petite face d’ange

    je le ferais aussi en un clin d’œil même si j’en avalais un peu c’est rien

    c’est quoi comme du gruau de la rosée y a pas de danger en plus lui il serait tout propre

    en tout cas plus propre que les vieux cochons qui je te gage pensent même pas à se la laver plus d’une fois par année la plupart d’entre eux en tout cas

    c’est comme ça que les femmes se retrouvent avec des moustaches aussi

    ouais ce serait bien si je pouvais me taper un beau jeune poète à mon âge

    je vais me mettre à lire et à étudier tout ce que je peux trouver

    je pourrais même en apprendre des bouts par cœur si je savais qui il aimait

    je veux surtout pas qu’il me trouve stupide

    s’il pense que toutes les femmes sont pareilles

    moi en retour je peux lui enseigner tout le reste

    et lui faire ressentir tout ce qu’il a jamais senti jusqu’à ce qu’il s’évanouisse sous moi

    ensuite il va écrire à propos de moi de son amante et maîtresse

    et au grand jour

    nos deux photos vont se retrouver dans les journaux quand il sera connu

    ô mais qu’est-ce que je vais faire avec l’autre par exemple

    Non

    c’est pas dans sa nature à Boylan de m’offrir ça

    non lui a aucune classe aucun raffinement

    pas une miette de délicatesse

    imagine me donner la claque sur les fesses qu’il m’a donnée

    parce que je me suis pas servie de son nom Hugh

    un inculte qui sait pas distinguer la poésie d’un chou-fleur

    c’est avec ça qu’on se ramasse quand on les remet pas à leur place

    on se retrouve avec lui sur la chaise qui enlève ses souliers qui baisse son pantalon

    pas gêné pour deux sous devant moi sans me demander ma permission

    avec lui debout dans tous les sens du terme

    bon au fond je lui donne raison

    vaut mieux en rire c’est sûr

    sauf que c’est comme se retrouver au lit avec je sais pas avec un lion

    sauf qu’un vrai lion aurait plus de dignité

    c’est bien eux les hommes sont tous pareils

    eux ils peuvent choisir tout ce qui leur plaît

    une femme mariée une veuve délurée

    une fille

    comme celles dans les maisons qu’il y avait à l’arrière de la rue Irish

    sauf que nous on nous garde enchaînées

    ouain ben moi on m’enchaînera pas non pas question

    une fois partie laisse-moi te dire que je me retiendrai pas

    c’est pas leur jalousie de maris niaiseux qui va m’empêcher de

    au lieu de se quereller voulez-vous bien m’expliquer pourquoi on pourrait pas rester des amies

    l’homme lui y pense pas deux fois en tout cas au mari ou à son épouse

    s’il a envie de la femme et qu’il réussit à se la taper

    si c’est pour toujours se retenir pourquoi nous a-t-on créées avec tous ces désirs

    j’aimerais qu’on me l’explique

    c’est pas de ma faute à moi si je suis encore jeune

    c’est un miracle que je sois pas déjà une vieille ratatinée avant mon temps

    à force de vivre avec lui tout sec tout froid qui m’embrasse jamais

    sauf en dormant au milieu de la nuit quand il se met à me caresser le mauvais bout

    la plupart du temps sans même savoir c’est à qui le bout

    un homme qui passe tout son temps à embrasser les fesses d’une femme

    mérite que je l’assomme avec mon chapeau

    señorita je vous embrasse les pieds ça au moins je le comprends mais

    une femme veut être caressée vingt fois par jour au moins pour rester jeune

    et peu importe par qui

    tant qu’elle est en amour ou désirée par un homme

    et si celui qu’elle veut est pas là par

    ô calvaire je viens de me voir

    est-ce que j’irais jusqu’à me promener sur les quais une nuit

    là où personne me reconnaîtrait

    pour me dénicher un marin qui vient de descendre à terre et qui en aurait tellement envie

    et qui s’en sacrerait comme de l’an quarante à qui j’appartiendrais

    qui voudrait qu’on le fasse debout contre une porte quelque part n’importe où

    argh mais tasse-toi pour l’amour du ciel envoye débarrasse toi puis ta vieille carcasse

    écoute-moi ça

    The winds that waft my sighs to thee

    regarde-le qui dort en ronflant

    l’Illustrissime Fourbe Don Poldo de la Flora

    occupe-toi d’eux et ils te traitent comme de la marde

    je sais ce que la plupart en pensent mais je m’en fous

    le monde irait beaucoup mieux s’il était gouverné par les femmes

    tu verras jamais une femme en tuer une autre ou en train d’en massacrer plusieurs

    et quand est-ce que t’en vois une qui fait comme eux

    qui titubent soûls en marchant

    ou qui parient jusqu’à leur dernière cenne qui perdent tout sur des chevaux

    oui et pourquoi parce qu’une femme sait toujours s’arrêter à temps

    ils seraient même pas au monde sans nous

    ils ont aucune idée ce que c’est être une femme être une mère

    comment tu veux qu’ils le sachent

    où seraient-ils s’ils n’avaient pas une mère pour s’occuper d’eux

    une mère comme moi j’en ai pas eu

    ce qui explique pourquoi il court la galipote toute la nuit au lieu de lire et étudier

    je trouve ça triste quand ceux avec un fils comme lui l’apprécient pas

    moi qui en ai pas est-ce que Popold a pas pu m’en faire un

    peut-être que j’aurais pas dû l’enterrer dans l’habit en laine que j’ai tricoté en pleurant

    peut-être que j’aurais dû le donner à un enfant pauvre au lieu

    mais je savais bien que j’en aurais jamais un autre

    notre premier décès

    tout a changé ensuite entre nous

    ô mais je vais pas me mettre à broyer du noir en pensant encore à tout ça

    je me demande pourquoi le jeune Dedalus est pas resté ici pour la nuit

    au lieu de se promener en ville et de rencontrer Dieu sait qui

    des putes des voleurs

    c’est vrai que c’est une belle heure quand tout est silencieux

    j’aimais tellement sentir l’air de la nuit en revenant à la maison après les bals

    les hommes eux ont des amis avec qui ils peuvent discuter

    nous les femmes on a personne

    sauf peut-être une autre femme prête à te poignarder dans le dos à la première occasion

    argh que j’haïs ça chez les femmes

    ils font bien de nous traiter comme ils font

    c’est vrai qu’on est toutes des chiennes

    j’imagine que c’est tous nos ennuis qui nous rendent aussi teigneuses

    une chance que je suis pas comme ça

    il aurait pu dormir sur le sofa dans l’autre chambre

    mais il a dû être intimidé les garçons le sont souvent

    si jeune à peine vingt ans

    en sachant que je serais juste là dans la chambre à côté

    il m’aurait entendue tantôt sur le pot de chambre

    bof quel mal

    et s’il vivait avec nous pourquoi pas il y a la chambre vide en haut

    le lit de Milly dans celle du fond

    il pourrait écrire et étudier en se servant de la table qui est là

    et moi je pourrais enfin discuter avec une personne intelligente et bien éduquée

    il me faudrait une belle paire de pantoufles rouges

    comme celles que les Turcs vendaient ceux avec les fez

    ou peut-être des jaunes

    avec une jolie robe de chambre semi-transparente

    ou une veste couleur pêche

    comme celle que j’avais vue chez Walpoles

    je vais lui donner une dernière chance

    je vais me lever tôt demain matin

    Mon Dieu que j’ai le goût d’une belle grosse poire juteuse qui fond dans la bouche

    comme les fois où l’envie me prenait je vais lui monter ses œufs

    son thé dans sa tasse à moustache que Milly lui a donnée en cadeau

    j’imagine qu’il va vouloir un peu de ma belle crème aussi

    ensuite je sais ce que je ferai je vais m’activer

    je serai gaie mais pas trop

    je lâcherai seulement de temps en temps un petit

    mi fa pieta Masetto

    ensuite je vais m’habiller pour sortir

    presto non son piu forte

    je vais enfiler ma plus belle robe ma culotte je vais le laisser se rincer l’œil avec ça

    en prenant mon temps jusqu’à ce que sa petite bitte se redresse

    et je vais m’organiser pour qu’il comprenne que si c’est ça qu’il voulait

    eh bien que sa femme elle elle se fait ô mais fourrer ô que oui

    et mauditement bien fourrer aussi

    j’ai presque envie de lui raconter tous les détails

    en l’obligeant à se crosser devant moi

    c’est tout ce qu’il mérite

    c’est de sa faute si je suis une pécheresse

    comme l’autre idiot au paradis a crié à l’actrice

    ô puis on en fait tout un plat pour rien au fond

    si c’est tout le mal qu’on aura fait dans cette vallée de larmes

    Dieu sait que c’est pas grand-chose

    tout le monde le fait même s’ils le cachent

    j’imagine que la femme a été créée pour ça

    sinon le Bon Dieu nous aurait pas faites comme Il nous a faites

    si attrayantes aux yeux des hommes

    ce qui fait que s’il a envie de m’embrasser les fesses

    oui je vais baisser ma culotte et lui sortir mon cul pour le mettre dans sa face

    et s’il a envie de s’étirer sa langue jusqu’au fin fond de mon trou

    ou même de l’autre le brun tant qu’à y être qu’il le fasse

    parce qu’ensuite je vais lui dire que je veux de l’argent une livre ou peut-être même trente pences

    je vais lui dire que c’est pour m’acheter de la lingerie

    j’aurais pu m’écrire un gros chèque souvent le signer avec son nom

    ça lui est arrivé d’oublier son chéquier sur son bureau

    oui je vais le laisser venir sur mon derrière

    à condition qu’il salisse pas mes beaux dessous

    je vais me serrer les fesses dur lâcher quelques mots cochons

    plotte cul trou marde n’importe quoi la première folie qui me passe par la tête

    ensuite je vais lui parler à propos de oui

    ô oui attends mon petit gars t’as rien vu encore mon tour s’en vient

    je vais faire comme si tout était beau

    comme si ça me faisait autant plaisir qu’à lui

    ensuite je vais m’essuyer je vais faire comme si de rien n’était

    puis je vais m’en aller en le laissant là à fixer le plafond

    en se demandant mais

    Prev
    Next

    YOU MAY ALSO LIKE

    Portrait de l’artiste en jeune homme – James Joyce
    Portrait de l’artiste en jeune homme
    August 17, 2020
    Gens de Dublin – James Joyce
    Gens de Dublin
    August 17, 2020
    Brouillons d’un baiser – James Joyce
    Brouillons d’un baiser
    August 17, 2020
    Ulysses – James Joyce
    Ulysses
    August 17, 2020
    Tags:
    Classique, Fiction, Littérature, Roman
    • Privacy Policy
    • ABOUT US
    • Contact Us
    • Copyright
    • DMCA Notice

    © 2020 Copyright par l'auteur des livres. Tous les droits sont réservés.

    Sign in

    Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Sign Up

    Register For This Site.

    Log in | Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Lost your password?

    Please enter your username or email address. You will receive a link to create a new password via email.

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!