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    2. L'île au trésor
    3. Chapitre 42
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    ! docteur, fit Silver, j’ai eu de la chance d’avoir Hawkins avec moi. Vous auriez laissé tailler en pièces le vieux John sans lui accorder une pensée.

    – Pas une, répondit le médecin avec jovialité.

    Nous étions arrivés aux yoles. S’armant de la pioche, le docteur démolit l’une d’elles, et tout le monde s’embarqua dans l’autre, pour gagner par eau la baie du Nord.

    C’était un trajet de huit à neuf milles. Silver, bien que déjà épuisé de fatigue, fut mis à un aviron, comme les autres, et nous glissâmes prestement sur une mer d’huile. Le goulet franchi, nous doublâmes la pointe sud-est de l’île, autour de laquelle nous avions, quatre jours plus tôt, remorqué l’Hispaniola.

    En doublant la montagne à deux sommets, nous aperçûmes l’orifice obscur de la grotte de Ben Gunn, et auprès un personnage debout, appuyé sur son mousquet. C’était le chevalier. On agita un mouchoir, en poussant trois hourras auxquels Silver unit sa voix aussi vigoureusement qu’un autre.

    Trois milles plus loin, à l’embouchure même de la baie du Nord, devinez ce que nous rencontrâmes !… L’Hispaniola, voguant à l’aventure. La dernière marée l’avait remise à flot, et y eût-il eu beaucoup de brise, ou un fort jusant, comme dans le mouillage sud, nous ne l’aurions jamais revue, ou du moins elle se serait échouée sans remède. En réalité, à part la grand-voile en loques, il y avait peu de dégât. On para une autre ancre, et l’on mouilla par une brasse et demie de fond. Nous repartîmes à l’aviron jusqu’à la crique du Rhum, point le plus rapproché du trésor de Ben Gunn ; puis Gray s’en retourna seul avec la yole jusqu’à l’Hispaniola, où il devait passer la nuit à veiller.

    Du rivage à l’entrée de la grotte, on accédait par une pente douce. Au haut de celle-ci le chevalier nous attendait. Aimable et affectueux avec moi, il n’eut pour ma fugue pas un mot de reproche ni d’éloge. Aux salutations polies de Silver, il s’échauffa quelque peu.

    – John Silver, lui dit-il, vous êtes une canaille et un fourbe sans nom… oui, un fourbe inouï. On m’a dissuadé de vous faire condamner. Je m’en abstiendrai donc. Mais les cadavres, monsieur, pèsent à votre cou telles des meules de moulin.

    – Mon cordial merci, monsieur, répliqua John, en s’inclinant à nouveau.

    – Je vous défends de me remercier, lança le chevalier, car c’est là un outrageux abandon de mes devoirs. Retirez-vous !

    Nous pénétrâmes dans la grotte. Spacieuse et bien aérée, elle renfermait une petite source et une mare d’eau claire, où se miraient des fougères. Sur le sol de sable, devant un grand feu, reposait le capitaine Smollett ; et dans le fond, où atteignaient à peine quelques reflets du foyer, j’entrevis d’énormes empilements de monnaies et des pyramides de lingots d’or. C’était là ce trésor de Flint que nous étions venus chercher si loin, et qui avait déjà coûté la vie à dix-sept hommes de l’Hispaniola. À quel prix l’avait-on amassé, combien de sang et de douleurs il y avait fallu, combien de beaux navires coulés à fond, combien de braves gens lancés à la mer, combien de coups de canon, combien de hontes, de mensonges et de forfaits, nul au monde n’eût pu le dire. Mais ils étaient encore trois sur cette île – Silver, le vieux Morgan et Ben Gunn – qui avaient chacun pris leur part de ces crimes, comme ils avaient eu le vain espoir de participer à la récompense.

    – Entrez, Jim, me dit le capitaine. Vous êtes un bon garçon dans votre genre, Jim, mais je ne pense pas que nous naviguerons encore ensemble, vous et moi. Vous êtes, à mon goût, trop enfant gâté… C’est vous, John Silver ? Qu’est-ce qui vous amène ici, matelot ?

    – Je rentre dans le devoir, monsieur, répondit John.

    – Ah ! dit le capitaine.

    Et il borna là ses commentaires.

    Quel souper agréable je fis ce soir-là, entouré de tous mes amis ! Comme je goûtai ce repas, composé de viande de chèvre salée par Ben Gunn, avec quelques friandises et une bouteille de vin vieux provenant de l’Hispaniola ! Jamais on ne vit, j’en suis sûr, gens plus gais ni plus heureux. Et Silver était là, assis à l’écart, presque en dehors de la lumière du foyer, mais mangeant de bon appétit, prompt à s’élancer quand on désirait quelque chose, joignant même en sourdine son rire aux nôtres… le même marin placide, poli, obséquieux qu’il avait été durant tout le voyage.

    XXXIV

    Et dernier…

    Le matin venu, on se mit au travail de bonne heure. Il s’agissait de faire parcourir à tout cet or, d’abord près d’un mille par terre jusqu’au rivage, et ensuite trois milles par mer jusqu’à l’Hispaniola ; c’était là une tâche considérable pour un si petit nombre de travailleurs. Les trois bandits qui erraient encore sur l’île ne nous troublaient guère : une simple sentinelle postée sur la hauteur suffisait à nous prémunir contre une attaque soudaine, et nous pensions d’ailleurs qu’ils n’avaient plus aucune envie de se battre.

    On se mit activement à la besogne. Gray et Ben Gunn faisaient la navette avec le canot, et les autres profitaient de leur absence pour entasser les richesses sur la plage. Deux lingots, noués aux deux bouts d’une corde, constituaient une bonne charge pour un adulte, et encore, il lui fallait marcher lentement. Quant à moi, étant de peu d’utilité pour le transport, on m’occupa toute la journée dans la grotte à emballer dans des sacs à pain les espèces monnayées.

    Elles formaient une collection singulière, analogue à la réserve de Billy Bones pour la diversité des pièces, mais tellement plus abondante et variée que je crois n’avoir jamais eu plus de plaisir qu’à les assortir.

    Pièces anglaises, françaises, espagnoles, portugaises, georges et louis, doublons, doubles guinées, moïdores et sequins, aux effigies de tous les rois d’Europe depuis un siècle, bizarres pièces orientales marquées de signes qu’on eût pris pour des pelotons de ficelle ou des fragments de toiles d’araignée, pièces rondes et pièces carrées, pièces avec un trou au milieu, comme des grains de collier, – presque toutes les variétés de monnaie du monde figuraient, je crois, dans cette collection ; et quant à leur nombre, elles égalaient sûrement les feuilles d’automne, car j’en avais mal aux reins de me baisser, et mal aux doigts de les trier.

    Ce travail dura plusieurs jours : chaque soir une fortune se trouvait entassée à bord, mais une autre attendait son tour pour le lendemain ; et de tout ce temps-là les trois mutins ne donnèrent pas signe de vie.

    À la fin – ce devait être le troisième soir – je flânais avec le docteur sur la montagne à l’endroit où elle domine les basses terres de l’île, lorsque du fond des épaisses ténèbres le vent nous apporta un son qui tenait du chant et du hurlement. Un seul lambeau en parvint à nos oreilles, et le silence primitif se rétablit.

    – Le ciel leur pardonne ! dit le docteur ; ce sont les mutins.

    – Et tous ivres, monsieur, prononça derrière nous la voix de Silver.

    Silver, je dois le dire, jouissait d’une entière liberté, et quoiqu’on le rabrouât chaque jour, semblait se considérer de nouveau tout à fait comme un subalterne favorisé de privilèges et d’égards. Je m’étonnais de le voir supporter si bien ces mépris et s’efforcer avec son inlassable politesse de rentrer en grâce auprès de tous. Mais personne ne le traitait guère mieux qu’un chien ; sauf peut-être Ben Gunn, qui gardait toujours une peur affreuse de son ancien quartier-maître, ou encore moi-même, qui avais envers lui de réels motifs de gratitude, bien que sur ce point j’eusse des raisons de penser de lui plus de mal que n’importe qui, après l’avoir vu sur le plateau méditer une nouvelle traîtrise. En conséquence, ce fut d’un ton fort bourru, que le docteur lui répliqua :

    – Ivres ou dans le délire…

    – Vous avez raison, monsieur, reprit Silver, et peu nous importe lequel des deux, à vous comme à moi.

    Avec un ricanement le docteur repartit :

    – Vous ne prétendez sans doute pas au titre d’homme humain, maître Silver ? Aussi mes sentiments vous surprendront peut-être. Mais si j’étais certain qu’ils délirent – et je suis moralement sûr que l’un d’eux, au moins, est malade de la fièvre – je quitterais ce camp et risquerais ma peau afin de leur porter les secours de mes lumières.

    – Sauf votre respect, monsieur, vous auriez bien tort, déclara Silver. Vous y laisseriez votre précieuse vie, soyez-en sûr. Je suis de votre côté, à présent, nous sommes de mèche, et je ne désire pas voir notre parti diminué, surtout de votre personne, après ce que je vous dois. Non, ces hommes-là sont incapables de tenir leur parole, même à supposer qu’ils le veuillent ; et, de plus, ils ne croiraient pas que vous sauriez, vous, tenir la vôtre.

    – Évidemment, fit le docteur, vous êtes, vous, celui qui tient sa parole, nous savons ça.

    Ce furent à peu près les dernières nouvelles que nous eûmes des trois pirates. Une seule fois seulement nous entendîmes un coup de feu très lointain : ils chassaient probablement. On tint conseil, et – à la jubilation de Ben Gunn, je regrette de le dire, et avec la pleine approbation de Gray – on décida de les abandonner sur l’île. Nous leur laissâmes de la poudre et des balles en bonne quantité, le plus gros de la chèvre salée, quelques médicaments et autres objets de nécessité, des outils, des vêtements, une voile de rechange, deux ou trois brasses de corde, et, sur les instances du docteur, une jolie provision de tabac.

    Il ne nous restait plus après cela qu’à quitter l’île. Déjà

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