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    2. L'île au trésor
    3. Chapitre 38
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    vous avez tiré il faut le boire, mon garçon. Dieu sait que je n’ai pas le cœur de vous faire de reproches, mais que cela vous plaise ou non, je vous ferai remarquer ceci : quand le capitaine Smollett était bien portant, vous n’avez pas osé partir ; et vous avez attendu qu’il soit malade et dans l’impossibilité de vous empêcher… Parbleu ! c’est absolument lâche.

    J’avoue que je me mis à pleurer.

    – Docteur, dis-je, épargnez-moi. Je me suis assez fait de reproches ; ma vie est désormais condamnée, et je serais mort déjà si Silver n’avait pris mon parti. Croyez-moi, docteur, je saurai mourir… et je reconnais que je le mérite… mais je crains la torture. S’ils en viennent à me torturer…

    – Jim, interrompit-il, d’un ton tout différent, Jim, je ne veux pas de ça. Sautez la palissade et filons.

    – Docteur, j’ai donné ma parole.

    – Je sais, je sais… Mais tant pis ! Je prends tout sur mon dos sans hésiter, honte et blâme, mon garçon ; mais que vous restiez ici, non. Sautez ! Un bond, et vous êtes dehors, et nous filerons comme des zèbres.

    – Non, repris-je. Vous savez très bien que vous ne le feriez pas vous-même ; ni vous, ni M. le chevalier, ni le capitaine, et je ne le ferai pas non plus. Silver a confiance en moi ; j’ai donné ma parole, et je reste. Mais, docteur, vous ne m’avez pas laissé achever. S’ils en viennent à me torturer, je pourrai laisser échapper un mot et révéler où se trouve le navire ; car j’ai pris le navire, tant par hasard que par audace, et il se trouve dans la baie du Nord, sur le rivage sud, presque au niveau de la haute mer. À mi-marée, il doit être à sec.

    – Le navire ! s’écria le docteur.

    Je lui exposai brièvement mes aventures, et il m’écouta en silence.

    – Il y a comme un sort dans tout cela, me déclara-t-il quand j’eus fini. À chaque pas, c’est vous qui nous sauvez la vie. Croyez-vous donc par hasard que nous allons vous laisser périr ? Ce serait là une piètre récompense, mon garçon ! Vous avez découvert le complot ; vous avez trouvé Ben Gunn… le meilleur coup que vous fîtes jamais, ou que vous ferez, dussiez-vous vivre cent ans… Oh ! par Jupiter, à propos de Ben Gunn ! Vrai, ceci est le comble du malheur… Silver ! appela-t-il ; Silver ! venez, que je vous donne un avis…

    Et, quand le coq se fut approché, il continua :

    – Pour ce trésor, ne vous hâtez pas trop.

    – Ma foi, monsieur, je ferais volontiers traîner les choses, mais je ne puis, sauf votre respect, sauver ma vie et celle du garçon qu’en cherchant le trésor, je vous le garantis.

    – Eh bien, Silver, puisqu’il en est ainsi, j’irai plus loin : veillez au grain, lorsque vous le trouverez.

    – Monsieur, entre nous soit dit, vous en dites trop ou pas assez. Quel est votre but, en abandonnant le blockhaus, et pourquoi vous me donnez cette carte, je n’en sais rien, moi, hein ? Et pourtant, j’ai fait à votre volonté, les yeux fermés et sans entendre un mot d’espoir. Mais ceci, non, c’est trop. Si vous ne voulez pas m’expliquer nettement ce que cela signifie, avouez-le, et je lâche la barre.

    – Non, fit pensivement le docteur. Je n’ai pas le droit d’en dire plus ; ce n’est pas mon secret, Silver, voyez-vous, sinon je vous donne ma parole que je vous l’expliquerais. Mais avec vous j’irai aussi loin que je le puis, et même un peu au-delà, car ma perruque va en entendre du capitaine, si je ne me trompe. Et premièrement, je veux vous donner un peu d’espoir : Silver, si vous et moi nous sortons vivants de ce piège à loups, je ferai de mon mieux pour vous sauver, faux témoignage à part !

    Silver rayonnait. Il s’écria :

    – Vous ne pourriez mieux parler, j’en suis sûr, monsieur, fussiez-vous ma mère.

    – Voilà donc ma première concession, reprit le docteur. Ma seconde est un avis. Gardez bien le petit auprès de vous, et quand vous aurez besoin de secours, hélez. Je m’en vais de ce pas vous le chercher, et cela même vous montre que je ne parle pas en l’air… Au revoir, Jim.

    Et le docteur Livesey me serra les mains à travers la palissade, adressa un signe de tête à Silver, et d’un pas rapide s’enfonça dans le bois.

    XXXI

    La chasse au trésor : l’indicateur de Flint

    – Jim, me dit Silver quand nous fûmes seuls, si je t’ai sauvé la vie, tu viens de me rendre la pareille, et je ne l’oublierai pas. J’ai vu le docteur te faire signe de filer, je l’ai vu du coin de l’œil ; et je t’ai vu dire non, aussi net que si je l’entendais. Jim, un bon point pour toi. C’est mon premier rayon d’espoir depuis l’attaque manquée, et c’est à toi que je le dois. Et maintenant, Jim, cette chasse au trésor, nous allons nous y mettre, avec des « instructions cachetées » pour ainsi dire, et je n’aime pas ça. Il nous faudra, toi et moi, bien tenir ensemble, quasi dos à dos, afin de sauver nos têtes en dépit des hasards du sort.

    À cet instant, un homme nous appela auprès du feu, car le déjeuner était prêt, et nous allâmes nous asseoir sur le sable devant un repas composé de biscuit et de lard frit. Ils avaient allumé un feu à rôtir un bœuf, et ce feu était devenu si ardent qu’on ne pouvait plus l’approcher que du côté du vent, et non sans précaution. Dans le même esprit de gaspillage, ils avaient cuit, je pense, trois fois plus de nourriture que nous ne pouvions en absorber : l’un d’eux, avec un rire stupide, jetait les restes dans le brasier, qui sous cet aliment insolite flamboyait et ronflait de plus belle. Je n’ai jamais vu êtres plus insoucieux du lendemain : la seule expression « au jour le jour » peut qualifier leur manière de vivre ; et tant par la nourriture gâchée que par leurs sentinelles endormies, et bien qu’ils fussent assez hardis pour une brève escarmouche, je pouvais constater leur entière inaptitude à la moindre apparence de campagne prolongée.

    Même Silver, qui dévorait avec Capitaine Flint perché sur son épaule, n’eut pas un mot de reproche pour leur insouciance. Et cela m’étonnait d’autant plus qu’il venait de se montrer plus habile que jamais.

    – Ah ! oui, les gars, disait-il, vous avez de la veine que Cochon-Rôti soit là pour réfléchir à votre place avec cette caboche que voilà. J’ai obtenu ce que je voulais, moi. Évidemment, ils ont le navire. Où il est, je ne le sais pas encore ; mais une fois que nous aurons pigé le trésor, il faudra nous grouiller pour le retrouver. Et alors, les gars, puisque nous avons les canots, nous aurons l’avantage.

    Il discourait ainsi, la bouche pleine de lard brûlant, et par ce moyen il leur rendait espoir et confiance, et à la fois, je le soupçonne fort, il restaurait en lui ces mêmes sentiments.

    – Quant à l’otage, continua-t-il, c’est là son dernier entretien avec ceux qu’il aime tant. J’ai obtenu ma part de nouvelles, ce dont je lui rends grâces, mais c’est fini et terminé. Je le tiendrai en laisse pour aller à la chasse au trésor, car nous le garderons comme s’il était en or, pour le cas d’accident, notez, et en attendant mieux. Une fois que nous aurons à la fois navire et trésor et que nous serons repartis en mer comme de gais compagnons, oh ! alors, nous causerons avec M. Hawkins, nous, et lui réglerons son compte, bien sûr, pour toutes ses gentillesses.

    Rien d’étonnant si les hommes étaient à présent de bonne humeur. Pour ma part, j’étais horriblement abattu. Si le plan qu’il venait d’esquisser devenait réalisable, Silver, déjà doublement traître, n’hésiterait pas à l’adopter. Il avait encore un pied dans chaque camp, et il n’y avait pas de doute qu’il ne préférât le parti des pirates, avec la richesse et la liberté, au nôtre, où il n’avait rien à attendre de plus que de simplement échapper à la corde.

    Et même si la force des choses l’obligeait à tenir sa parole envers le docteur Livesey, même alors, dis-je, quel danger nous attendait ! Quel moment ce serait lorsque les soupçons de ses partisans se changeraient en certitude, et que lui et moi nous aurions à défendre nos vies – lui un estropié et moi un enfant – contre cinq matelots robustes et alertes.

    Qu’on ajoute à cette double crainte le mystère qui enveloppait encore la conduite de mes amis : leur abandon inexpliqué de la palanque ; l’inexplicable remise de la carte avec, plus incompréhensible encore, le dernier avertissement du docteur Livesey à Silver : « Veillez au grain quand vous le trouverez », et l’on concevra aisément que je déjeunai sans goût et que je me mis en marche avec un serrement de cœur derrière mes geôliers partis à la conquête du trésor.

    Nous devions offrir un curieux spectacle : tous en sales habits de marins, et tous, sauf moi, armés jusqu’aux dents. Silver portait deux fusils en bandoulière, un devant et un derrière, outre un grand coutelas à la ceinture, et un pistolet dans chaque poche de son habit à pans carrés. Pour compléter ce singulier équipage, Capitaine Flint se tenait perché sur son épaule, et caquetait des bribes incohérentes de propos maritimes. Une laisse à la ceinture, je suivais docilement le coq, qui tenait l’autre bout, tantôt de sa main libre, tantôt entre ses dents puissantes.

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