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    2. L'île au trésor
    3. Chapitre 37
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    affaissée contre un jambage de la porte, se redresser en sursaut – par une voix vibrante et cordiale qui venait de la lisière du bois.

    – Ho ! du blockhaus, oh ! criait-on. Voici le docteur.

    C’était lui-même qui nous hélait. Ma joie de l’entendre n’était pas sans mélange. Au souvenir de mon escapade, à la pensée du danger où elle m’avait jeté, je rougissais de confusion et n’osais affronter la vue du nouvel arrivant.

    Il avait dû se lever dans le noir, car il faisait à peine jour. Courant à une meurtrière, je l’aperçus debout, comme cette autre fois Silver, et baigné jusqu’à mi-jambe dans un brouillard stagnant.

    – Vous, docteur ! Bien le bonjour, monsieur ! s’écria Silver, déjà réveillé complètement et rayonnant d’affabilité. Ça peut s’appeler être actif et matinal ; mais c’est l’oiseau matinal, comme on dit, qui attrape les bons morceaux. George, secoue tes guibolles, mon gars, et aide le docteur Livesey à franchir le plat-bord du bâtiment. Tout va bien, vos patients aussi… tous gais et en bonne voie.

    Il bavardait ainsi, debout au haut du monticule, la béquille sous l’aisselle et une main sur la paroi de la maison de rondins : tout à fait l’ancien John, pour le ton, l’allure et la mine.

    – Et puis, nous avons une vraie surprise pour vous, monsieur, continua-t-il ; nous avons ici un petit visiteur… hé ! hé !… un nouveau pensionnaire, monsieur, et l’air bien portant et dispos à souhait ; il a dormi comme un subrécargue, vrai, tout à côté de John… nous sommes restés bord à bord toute la nuit.

    Le docteur Livesey était alors en deçà de la palissade, et assez près du coq. Il demanda d’une voix altérée :

    – Ce n’est pas Jim ?

    – Si fait, répliqua Silver ; c’est Jim, et plus lui-même que jamais.

    Le docteur s’arrêta court, mais sans mot dire, et il resta plusieurs secondes comme paralysé.

    – Bien, bien, dit-il enfin, le devoir d’abord et le plaisir ensuite, comme vous diriez vous-même, Silver. Occupons-nous de nos patients.

    Un instant plus tard, il pénétrait dans le blockhaus et, m’adressant un signe de tête contraint, il se mit à l’œuvre auprès des malades. Il ne montrait aucune appréhension, bien qu’il dût savoir que sa vie, au milieu de ces traîtres démons, ne tenait qu’à un fil ; et il interpellait ses patients comme s’il eût fait une simple visite professionnelle dans un paisible intérieur d’Angleterre. Son attitude, je suppose, réagissait sur les hommes : ils se comportaient avec lui comme s’il ne s’était rien passé… comme s’il était toujours le médecin du navire, et eux des marins de l’avant fidèles à leur devoir.

    – Vous allez mieux, mon ami, dit-il à l’individu à la tête bandée. Si jamais quelqu’un l’a échappé belle, c’est bien vous : il faut que vous ayez le crâne dur comme du fer. Et vous, George, comment ça marche-t-il ? Évidemment, vous êtes d’une jolie couleur, mais votre foie, mon brave, est mal arrangé. Avez-vous pris cette médecine ? A-t-il pris sa médecine, les hommes ?

    – Si, si, monsieur, il l’a prise, affirma Morgan.

    – Parce que, voyez-vous, depuis que je suis docteur de mutins, ou pour mieux dire médecin de prison, continua le docteur Livesey de son ton le plus doux, je me fais un point d’honneur de ne pas perdre un seul homme pour le roi George (que Dieu bénisse !) et pour la potence.

    Les bandits s’entreregardèrent, mais encaissèrent ce coup droit en silence. L’un d’eux prononça :

    – Dick ne se sent pas bien, monsieur.

    – Est-ce vrai ? répliqua le docteur. Allons, venez ici, Dick, et faites voir votre langue… Certes, je serais étonné s’il se portait bien : il a une langue à faire peur aux Français. Un nouveau cas de fièvre.

    – Là, tiens ! fit Morgan. Voilà ce que c’est d’abîmer les bibles.

    – Voilà ce que c’est, comme vous dites, d’être des ânes fieffés, répliqua le docteur, et de n’avoir pas assez de jugeotte pour distinguer le bon air du poison, et la terre ferme d’un vil et pestilentiel bourbier. Il me paraît fort probable (mais, bien entendu, ce n’est là qu’une opinion) que ce sera le diable pour extirper cette malaria de vos organismes. Aussi, aller camper dans une fondrière ! Silver, cela m’étonne de vous. Tout compte fait, vous n’êtes pas des plus sots, mais vous me semblez n’avoir pas la plus rudimentaire notion des règles de l’hygiène.

    Après les avoir médicamentés à la ronde – et ils suivaient ses prescriptions avec une docilité bien amusante, plus digne d’écoliers que de pirates – il conclut :

    – Eh bien, voilà qui est fait pour aujourd’hui… Et maintenant, j’aimerais, s’il vous plaît, avoir un entretien avec ce garçon.

    Et il fit dans ma direction un signe de tête négligent.

    George Merry était à la porte, où il crachait le mauvais goût de quelque médecine. À peine le docteur eut-il émis sa requête, qu’il se retourna tout rouge et lança un « non ! » accompagné d’un juron.

    Silver frappa le tonnelet du plat de sa main.

    – Silence ! rugit-il. (Et il promena autour de lui un vrai regard de lion.) Docteur, continua-t-il de son ton habituel, connaissant votre faible pour ce garçon, j’y ai pensé. Nous vous sommes tous humblement reconnaissants de votre bonté ; et, comme vous voyez, nous avons confiance en vous et avalons vos produits comme si c’était du grog. Et je crois que j’ai trouvé un moyen satisfaisant pour tous. Hawkins, veux-tu me donner ta parole de jeune gentilhomme – car tu l’es, en dépit de ton humble naissance – ta parole de ne pas filer ton nœud ?

    Je fis aussitôt la promesse exigée.

    – Alors, docteur, reprit Silver, vous allez sortir du retranchement, et une fois dehors, je vous amène le jeune homme tout contre les pieux, mais en dedans, et m’est avis que vous pourrez causer par les interstices. Je vous souhaite le bonjour, monsieur, et tous nos respects à M. le chevalier et au capitaine Smollett.

    Les récriminations unanimes que contenaient seuls les regards menaçants de Silver éclatèrent aussitôt que le docteur eut quitté la maison. Silver fut carrément accusé de jouer double jeu, d’essayer de conclure sa paix séparée, de sacrifier les intérêts de ses complices et victimes ; on l’accusa, en un mot, exactement de ce qu’il faisait. Sa trahison, dans le cas actuel, me parut si évidente que je me demandai comment il allait détourner leur colère. Mais cet homme valait à lui seul deux fois tous les autres réunis, et sa victoire de la nuit précédente lui avait rendu à leurs yeux un nouveau prestige. Il les traita de sots et de butors jusqu’à plus soif, leur dit qu’il était indispensable de me laisser causer avec le docteur, leur brandit la carte sous le nez, leur demanda s’ils allaient rompre le traité le jour même de partir à la chasse au trésor.

    – Non, cré tonnerre ! lança-t-il, c’est nous qui déchirerons le traité quand le moment sera venu. Jusque-là, je veux flouer ce docteur, quand je devrais lui graisser les bottes avec du cognac.

    Il ordonna ensuite d’allumer le feu, et se mit en marche appuyé sur sa béquille et une main sur mon épaule. Il laissait les mutins en désarroi et réduits au silence par sa volubilité, plutôt que convaincus.

    – Doucement, petit, doucement, fit-il. Ils nous sauteraient dessus en un clin d’œil, s’ils nous voyaient nous hâter.

    Très posément donc nous nous dirigeâmes sur le sable vers l’endroit de la palanque où le docteur nous attendait de l’autre côté. Dès que nous fûmes à bonne distance pour nous entretenir, Silver s’arrêta.

    – Vous prendrez note de ceci également, docteur. De plus, le jeune homme vous dira comment je lui ai sauvé la vie, et comment j’ai été déposé pour cela. Docteur, quand un homme gouverne aussi près du vent que moi… quand il joue à pile ou face, pour ainsi dire, le dernier souffle de son corps… vous ne croirez pas trop faire, peut-être, de lui dire une parole amicale. Vous voudrez bien vous souvenir que ce n’est plus seulement ma vie, mais celle de ce garçon qui est en jeu à présent ; et vous allez me parler gentiment, docteur, et me donner un peu d’espoir pour continuer, par pitié.

    Une fois là dehors et le dos tourné à ses amis et au blockhaus, Silver était un homme tout nouveau ; ses joues semblaient creuses et sa voix tremblait ; il parlait avec un sérieux absolu.

    – Voyons, John, vous n’avez pas peur ? lui demanda le docteur Livesey.

    – Docteur, je ne suis pas lâche ; non certes… Pas même pour ça (et il claque des doigts). D’ailleurs, si je l’étais, je n’en parlerais pas. Mais je dois reconnaître que je frissonne à l’idée de la potence. Vous êtes un homme sage… un vrai ; je n’ai jamais vu plus sage ! Et vous n’oublierez pas ce que j’ai fait de bien, pas plus que vous n’oublierez le mal. Et je me retire, comme vous voyez, et je vous laisse en tête à tête avec Jim. Et vous témoignerez de cela aussi en ma faveur, car c’est aller loin, certes.

    À ces mots, il se recula de quelques pas, de façon à ne plus nous entendre, et s’asseyant sur une souche, se mit à siffler. Il se retournait de temps à autre sur son siège, de façon à nous surveiller, le docteur et moi, alternativement avec ses ingouvernables forbans, qui faisaient la navette sur le sable, entre le feu qu’ils s’occupaient à rallumer, et la maison d’où ils rapportaient du lard et du biscuit pour le déjeuner.

    – Ainsi, Jim, me dit tristement le docteur, vous voilà ici. Le vin que

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