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    2. L'île au trésor
    3. Chapitre 35
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    vous en rapporter à ça.

    Il y eut un long silence. J’étais debout, adossé au mur, et mon cœur battait comme un marteau de forgeron, mais à présent un rayon d’espoir luisait en moi. Silver se laissa aller contre le mur, les bras croisés, la pipe au coin des lèvres, aussi impassible que s’il eût été l’église ; pourtant son regard allait à la dérobée vers ses fougueux partisans, et il ne cessait de les observer du coin de l’œil. Quant à eux, ils se rassemblaient graduellement vers l’autre extrémité du blockhaus, et leurs confus chuchotements faisaient dans mes oreilles un bruit continu de ruisseau. L’un après l’autre ils levaient les yeux, et la rouge lueur de la torche éclairait pendant une seconde leurs visages inquiets ; mais ce n’était pas vers moi, c’était vers Silver que se dirigeaient leurs regards.

    – Vous paraissez en avoir joliment à dire, fit remarquer Silver, en lançant au loin un jet de salive. Chantez-moi ça, que je l’entende, ou sinon mettez en panne.

    – Demande pardon, capitaine, répliqua l’un des hommes, tu en prends par trop à ton aise avec certaines de nos règles. Cet équipage est mécontent ; cet équipage n’aime pas l’intimidation plus que les coups d’épissoir ; cet équipage a ses droits comme tous les équipages, je prends la liberté de le dire ; et de tes propres règles, je retiens que nous pouvons causer ensemble. Je te demande pardon, reconnaissant que tu es mon capitaine en ce moment ; mais je réclame mon droit, et je sors pour aller tenir conseil.

    Et avec un correct salut maritime, cet individu, un homme de trente-cinq ans, efflanqué, de mauvaise mine et aux yeux jaunes, se dirigea froidement vers la porte et disparut au-dehors. Tour à tour, les autres suivirent son exemple. Chacun saluait en passant et ajoutait quelques mots d’excuse. « Conformément aux règles », dit l’un. « Conseil de gaillard d’avant », dit Morgan. Et successivement tous sortirent ainsi, et je restai seul avec Silver devant la torche.

    À l’instant, le maître coq lâcha sa pipe.

    – Maintenant, attention, Jim Hawkins, me dit-il d’une voix nette, mais si bas que je l’entendais à peine, tu es à deux doigts de la mort et, ce qui est bien pire, de la torture. Ils vont me destituer. Mais, note-le, je te soutiendrai à travers tout. Je n’en avais pas l’intention, certes, jusqu’à l’heure où tu as parlé. J’étais quasi désespéré de perdre toute cette grosse galette, et d’être pendu par-dessus le marché. Mais j’ai vu que tu étais de la bonne sorte. Je me suis dit en moi-même : « Soutiens Jim Hawkins, John, et Hawkins te soutiendra. Tu es sa dernière carte et, par le tonnerre de Dieu, John, il est la tienne. Dos à dos, c’est dit. Tu sauves ton témoin à décharge, et il sauvera ta tête ! »

    Je commençais vaguement à comprendre. Je l’interrogeai :

    – Vous voulez dire que tout est perdu ?

    – Oui, sacrédié, que je le dis ! répondit-il. Le navire parti, adieu ma tête : ça se résume là. Quand j’ai regardé dans la baie, Jim Hawkins, et que je n’ai plus vu la goélette… eh bien, je suis un dur à cuire, mais j’ai renoncé. Pour ce qui est de cette bande et de leur conseil, note-le, ce sont des sots et des couards en plein. Je te sauverai la vie, si cela est en mon pouvoir, malgré eux. Mais attention, Jim : donnant donnant… tu sauves Long John de la corde.

    Je n’en revenais pas : cela me semblait d’une telle impossibilité, ce qu’il me demandait là, lui, le vieux flibustier, lui, le meneur d’un bout à l’autre… Je répliquai :

    – Ce que je pourrai faire, je le ferai.

    – Marché conclu ! s’écria Long John. Tu parles crânement, et j’ai une chance, cré tonnerre !

    Il clopina jusqu’à la torche, qui était fichée dans le tas de bois, et y ralluma sa pipe.

    – Comprends-moi bien, Jim, dit-il en revenant. J’ai une tête sur mes épaules, moi. Je suis du côté du chevalier, désormais. Je sais que tu as mis ce navire en sûreté quelque part. Comment tu as fait, je n’en sais rien, mais il est en sûreté. Je suppose que Hands et O’Brien ont tourné casaque. Je n’ai jamais eu grande confiance en aucun d’eux. Mais note mes paroles. Je ne pose pas de questions, pas plus que je ne m’en laisse poser. Je reconnais quand une partie est perdue, moi ; et je reconnais quand un gars est de parole. Ah ! toi qui es jeune… toi et moi, que de belles choses nous aurions pu faire ensemble !

    Il emplit au tonnelet de cognac une mesure d’étain.

    – En veux-tu, camarade ? me demanda-t-il.

    Et, sur mon refus :

    – Eh bien, moi, je vais boire un coup, Jim. J’ai besoin de me calfater, car nous allons avoir du grabuge. Et à propos de grabuge, Jim, pourquoi ce docteur m’a-t-il donné la carte ?

    Mon visage exprima un étonnement si sincère qu’il jugea inutile de me questionner davantage. Il reprit :

    – Enfin, n’importe, il me l’a donnée. Et il y a sans doute quelque chose là-dessous… sûrement quelque chose là-dessous, Jim… du mauvais ou du bon.

    Et il avala encore une goulée de cognac, en secouant sa grosse tête blonde, de l’air de quelqu’un qui n’augure rien de bon.

    XXIX

    Encore la tache noire

    Le conseil des flibustiers durait depuis un moment, lorsque l’un d’eux rentra dans la maison, et avec une répétition du même salut, qui avait à mes yeux un sens ironique, demanda à emprunter la torche pour une minute. Silver acquiesça d’un mot, et l’envoyé se retira, nous laissant tous deux dans l’obscurité.

    – Voilà le coup de temps qui approche, Jim, me dit Silver, qui avait pris alors un ton tout à fait amical et familier.

    J’allai regarder à la meurtrière la plus voisine. Les braises du grand feu s’étaient presque consumées, et leur lueur faible et obscure me fit comprendre pourquoi les conspirateurs désiraient une torche. Au bas du monticule, à peu près à mi-chemin de la palissade, ils formaient un groupe. L’un tenait la lumière ; un autre était agenouillé au milieu d’eux, et je vis à son poing la lame d’un couteau ouvert refléter les lueurs diverses de la lune et de la torche. Les autres se penchaient pour suivre ses opérations. Tout ce que je pus distinguer, ce fut qu’il tenait en main, outre le couteau, un livre ; et j’en étais encore à m’étonner de voir en leur possession cet objet inattendu, lorsque l’homme agenouillé se releva, et toute la bande se remit en marche vers la maison.

    – Ils viennent, dis-je.

    Et je m’en retournai à ma place primitive, car il me semblait au-dessous de ma dignité d’être surpris à les épier.

    – Eh ! qu’ils viennent, mon garçon, qu’ils viennent, dit Silver, jovialement. J’ai encore plus d’un tour dans mon sac.

    La porte s’ouvrit, et les cinq hommes, s’arrêtant tout à l’entrée en un tas, poussèrent en avant un des leurs. En toute autre circonstance, il eût été comique de le voir marcher avec lenteur, déplaçant un pied après l’autre avec hésitation, et tenant devant lui sa main fermée.

    – Avance, mon gars, lui dit Silver. Je ne te mangerai pas. Donne-moi ça, marin d’eau douce. Je connais les règles, voyons : je n’irai pas faire du mal à un émissaire.

    Sur cet encouragement, le flibustier accéléra, et après avoir passé quelque chose à Silver, de la main à la main, il s’en retourna vers ses compagnons plus prestement encore.

    Le coq regarda ce qu’on lui avait remis.

    – La tache noire ! fit-il. Je m’en doutais. Où avez-vous donc pris ce papier ? Aïe ! aïe ! voyez donc : ce n’est pas de chance ! Vous avez été couper ça dans une bible. Quel imbécile a mutilé une bible ?

    – Là ! là ! dit Morgan, vous voyez ! Qu’est-ce que je vous disais ? Il n’en sortira rien de bon, c’est certain.

    – Eh bien, c’est maintenant chose réglée pour tous, continua Silver. Vous serez tous pendus, je crois. Quel est le ramolli d’andouille qui possédait une bible ?

    – C’est Dick, répondit une voix.

    – Dick, vraiment ? Alors, Dick peut se recommander à Dieu. Il a eu sa tranche de bon temps, Dick, vous pouvez en être sûrs.

    Mais alors le grand maigre aux yeux jaunes l’interrompit :

    – Amarre ça, John Silver. Assez causé. Cet équipage t’a décerné la tache noire en conseil plénier, comme il se doit ; retourne donc le papier, comme il se doit aussi, et vois ce qui est écrit. Alors tu pourras causer.

    – Merci, George, répliqua le coq. Tu es toujours actif en affaires, et tu sais les règles par cœur, George, comme j’ai le plaisir de le constater. Eh bien, qu’est-ce que c’est ? voyons donc ? Ah ! Déposé… c’est bien ça, hein ? Très joliment écrit, pour sûr : on jurerait de l’imprimé. Est-ce de ta main, cette écriture, George ? Eh ! eh ! tu es devenu un homme tout à fait en vue dans cet équipage. Tu serais bientôt capitaine que ça ne m’étonnerait pas… Ayez donc l’obligeance de me repasser la torche, voulez-vous ? Ma pipe est mal allumée.

    – Allons, voyons, repartit George, ne te moque pas plus longtemps de cet équipage. Tu aimes blaguer, on le sait ; mais tu n’es plus rien maintenant, et tu pourrais peut-être descendre de ce tonneau pour prendre part au vote.

    – Je croyais t’avoir entendu dire que tu connaissais les règles, répliqua Silver avec ironie. En tout cas, si tu ne les connais pas, moi je les connais ; et j’attendrai ici… et je suis toujours votre

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