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    2. L'île au trésor
    3. Chapitre 21
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    le capitaine. Vous connaissez les mathurins à terre. Ce n’est pas d’eux que je me préoccupe, c’est du boulet. Un vrai jeu de salon ! Une jeune personne ne nous manquerait pas. Avertissez-nous, chevalier, quand vous verrez mettre le feu, et nous nagerons à culer.

    Entre-temps, nous avions fait route à une allure passable pour un canot tellement surchargé, et dans notre marche nous n’avions embarqué que peu d’eau. Nous étions maintenant presque arrivés : encore trente ou quarante coups d’avirons et nous accosterions la plage ; car déjà le reflux avait découvert une étroite bande de sable au pied du bouquet d’arbres. La yole n’était plus à craindre : la petite pointe l’avait déjà cachée à nos yeux. Le jusant, qui nous avait si fâcheusement retardés, faisait maintenant compensation et retardait nos adversaires. L’unique source de danger était le canon.

    – Si j’osais, dit le capitaine, je stopperais pour abattre encore un homme.

    Mais il était clair que nos gens ne voulaient plus laisser différer leur coup par rien. Ils n’avaient même pas jeté les yeux sur leur camarade tombé, qui pourtant n’était pas mort et s’efforçait de se traîner plus loin.

    – Attention ! cria le chevalier.

    – Nage à culer ! commanda le capitaine, prompt comme un écho.

    Redruth et lui déramèrent avec une grande secousse qui envoya notre arrière en plein sous l’eau. Le coup tonna au même instant. Ce fut le premier entendu par Jim, le coup de feu du chevalier n’étant pas arrivé jusqu’à ses oreilles. Où passa le boulet, aucun de nous ne le sut exactement, mais j’imagine que ce fut au-dessus de nos têtes, et son vent contribua sans doute à la catastrophe.

    Quoi qu’il en fût, le canot sombra par l’arrière, tout doucement, dans trois pieds d’eau, nous laissant, le capitaine et moi, debout et face à face. Les trois autres prirent un bain complet, et réapparurent tout ruisselants et barbotants.

    Jusqu’ici, le mal n’était pas grand. Il n’y avait personne de mort, et nous pouvions en sûreté gagner la terre à gué. Mais toutes nos provisions se trouvaient au fond et, ce qui empirait les choses, il ne nous restait plus en état de service que deux fusils sur cinq. Le mien, je l’avais ôté de mes genoux et levé en l’air, par un geste instinctif. Quant au capitaine, il portait le sien sur le dos en bandoulière et la crosse en haut par prudence. Les trois autres avaient coulé avec le canot.

    Pour ajouter à notre souci, des voix se rapprochaient déjà parmi les bois du rivage. Au danger de nous voir couper du fortin, dans notre état de quasi-impuissance, s’ajoutait notre inquiétude au sujet de Hunter et de Joyce. Attaqués par une demi-douzaine d’ennemis, auraient-ils le sang-froid et le courage de tenir ferme ? Hunter était résolu, nous le savions ; mais Joyce nous inspirait moins de confiance : ce valet agréable et civil était plus apte à brosser des habits qu’à devenir un foudre de guerre.

    Avec toutes ces préoccupations, nous gagnâmes le rivage à gué aussi vite que possible, laissant derrière nous l’infortuné petit canot et une bonne moitié de notre poudre et de nos provisions.

    XVIII

    Suite du récit par le docteur : fin du premier jour de combat

    Nous traversâmes en toute hâte la zone boisée qui nous séparait encore du fortin. À chaque pas nous entendions se rapprocher les voix des flibustiers. Bientôt nous perçûmes le bruit de leurs foulées et le craquement des branches quand ils traversaient un buisson.

    Je compris que nous n’éviterions pas une escarmouche sérieuse, et vérifiai mon amorce.

    – Capitaine, fis-je, Trelawney est un excellent tireur. Passez-lui votre fusil : le sien est inutilisable.

    Ils échangèrent leurs fusils, et Trelawney, impassible et muet comme il l’était depuis le début de la bagarre, s’arrêta un instant pour vérifier la charge. Je m’aperçus alors que Gray était sans armes, et je lui tendis mon coutelas. Il cracha dans sa main, fronça les sourcils, fit siffler sa lame en l’air, et cela nous mit du baume au cœur. Toute son attitude prouvait à l’évidence que notre nouvelle recrue valait son pesant de sel.

    Cinquante pas plus loin, nous arrivâmes à la lisière du bois et vîmes devant nous la palanque. Nous abordâmes le retranchement par le milieu de son côté sud, presque au même instant où sept mutins, dirigés par Job Anderson, le maître d’équipage, débouchaient en hurlant de l’angle sud-ouest.

    Ils s’arrêtèrent tout déconcertés ; et avant qu’ils se fussent ressaisis, non seulement le chevalier et moi, mais Hunter et Joyce, du blockhaus, eûmes le temps de tirer. Les quatre coups partirent en une salve peu réglementaire ; mais ils furent efficaces : un de nos ennemis tomba, et les autres, sans hésitation, firent demi-tour et s’enfoncèrent dans le fourré.

    Après avoir rechargé, nous allâmes, en longeant l’extérieur de la palissade, jusqu’à l’ennemi abattu.

    Il était raide mort – une balle en plein cœur.

    Nous nous félicitions de notre heureux succès, lorsqu’un coup de pistolet partit du bois, une balle siffla, m’effleurant l’oreille, et le pauvre Tom Redruth vacilla, puis tomba de son long sur le sol. Le chevalier et moi ripostâmes au coup ; mais comme nous tirions au hasard, ce fut probablement de la poudre perdue. Après quoi, et nos fusils rechargés, nous portâmes notre attention sur le blessé.

    Le capitaine et Gray l’examinaient déjà, et je vis d’un coup d’œil que le malheureux était perdu.

    Je crois que par sa prompte réplique, notre salve avait dispersé à nouveau les mutins, car ils nous laissèrent, sans autres hostilités, emporter le vieux garde-chasse. L’ayant hissé par-dessus la palanque, nous le déposâmes, sanglant et gémissant, dans la maison de rondins.

    Le pauvre vieux n’avait pas eu un mot de surprise, de plainte ou de peur, ni même d’acquiescement, depuis le début de nos tribulations jusqu’à ce moment où il attendait la mort. Il s’était posté derrière son matelas dans la coursive, comme un héros d’Homère ; il avait obéi à tous les ordres, en silence, avec résolution et ponctuellement. Il était de vingt ans le plus âgé de notre parti, et maintenant, ce vieux serviteur fidèle et résigné, c’était lui qui allait mourir.

    Le chevalier se jeta à genoux auprès de lui et lui baisa la main, en pleurant comme un enfant.

    – Est-ce que je vais vous quitter, docteur ? demanda le blessé.

    – Tom, mon ami, lui répondis-je, vous allez regagner la céleste patrie.

    – Avant ça, j’aurais bien voulu faire tâter de mon fusil à ces salauds-là.

    – Tom, prononça le chevalier, dites-moi que vous me pardonnez, voulez-vous ?

    – Serait-ce bien convenable, de moi à vous, monsieur le chevalier ? Néanmoins, ainsi soit-il, amen !

    Après un petit intervalle de silence, il exprima le souhait d’entendre lire une prière. « C’est la coutume, monsieur », ajouta-t-il, en manière d’excuse. Et peu après, sans un mot de plus, il expira.

    Cependant, le capitaine, dont j’avais remarqué la poitrine et les poches étonnamment bourrées, en avait sorti une foule d’objets hétéroclites : un pavillon britannique, une bible, un rouleau de corde assez forte, de quoi écrire, le livre de bord, et du tabac en quantité. Il avait trouvé dans l’enclos un pin de bonne taille, abattu et dépouillé, et, avec l’aide de Hunter, il l’avait érigé au coin de la maison, dans l’angle formé par l’entrecroisement des madriers.

    Puis, grimpant sur le toit, il avait de sa propre main déployé et hissé le pavillon.

    Cela parut le réconforter beaucoup. Il rentra dans la maison, et parut s’absorber tout entier dans l’inventaire des provisions. Mais il n’en jeta pas moins un coup d’œil sur le trépas de Redruth ; et, dès que tout fut fini, il s’approcha, muni d’un autre pavillon qu’il étendit pieusement sur le cadavre.

    – Ne vous affectez pas, monsieur, dit-il au chevalier, en lui serrant la main. Tout va bien pour lui : il n’y a rien à craindre pour un matelot tué en faisant son devoir envers son capitaine et son armateur. Ce n’est peut-être pas correct comme théologie, mais c’est la réalité.

    Puis il me tira à part :

    – Docteur Livesey, dans combien de semaines attendez-vous la conserve, le chevalier et vous ?

    Je lui exposai que ce n’était pas une question de semaines, mais bien de mois. Si nous n’étions pas de retour à la fin d’août, Blandly devait envoyer à notre recherche, mais ni plus tôt ni plus tard.

    – Comptez vous-même, ajoutai-je.

    Le capitaine se gratta la tête.

    – Eh bien ! monsieur, reprit-il, tout en faisant une large part aux bienfaits de la Providence, je peux dire que nous avons couru au plus près.

    – Que voulez-vous dire ? demandai-je.

    – Que c’est malheur, monsieur, d’avoir perdu cette seconde cargaison. Voilà ce que je veux dire. Quant aux munitions, cela peut aller. Mais les vivres sont insuffisants, fort insuffisants… si insuffisants, docteur Livesey, que peut-être sommes-nous aussi bien sans cette bouche en plus.

    Et il désigna le corps étendu sous le pavillon.

    À la même minute, avec un ronflement strident, un boulet passa dans les hauteurs par-dessus le toit de la maison et alla tomber bien au-delà, dans le bois.

    – Ho ! ho ! dit le capitaine. Feu roulant ! Vous n’avez déjà pas trop de poudre, les gars !

    Le second coup fut mieux pointé, et le boulet s’abattit à l’intérieur de l’enclos, en soulevant un nuage de sable, mais sans causer d’autre dégât.

    – Capitaine, dit le chevalier, le fortin est complètement invisible du navire. Ce doit être sur le pavillon qu’ils visent. Ne serait-il pas plus sage de le rentrer ?

    – Amener mon pavillon ! s’écria le capitaine. Non, monsieur, jamais !

    Et à peine eut-il dit ces mots que nous l’approuvâmes tous. Car ce n’était pas là simplement la saillie vigoureuse d’un vrai marin ; c’était en outre une mesure de bonne

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