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    2. L'île au trésor
    3. Chapitre 19
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    rester, qu’il dit ; mais pour ce qui est du navire, il va courir la mer pour de nouveau butin, mille tonnerres ! » Voilà ce qu’il leur dit… Or, trois ans plus tard, comme j’étais sur un autre navire, nous arrivons en vue de cette île. « Garçons, dis-je, c’est ici qu’est le trésor de Flint ; atterrissons et cherchons-le. » Le capitaine fut mécontent ; mais mes camarades de bord acceptèrent avec ensemble et débarquèrent. Douze jours ils cherchèrent, et chaque jour ils me traitaient plus mal, tant et si bien qu’un beau matin tout le monde s’en retourne à bord. « Quant à toi, Benjamin Gunn, qu’ils me disent, voilà un mousquet, qu’ils disent, et une bêche, et une pioche. Tu peux rester ici et trouver l’argent de Flint toi-même, qu’ils disent… » Donc, Jim, j’ai passé trois ans ici, sans une bouchée de nourriture chrétienne depuis ce jour jusqu’à présent. Mais voyons, regarde, regarde-moi. Est-ce que j’ai l’air d’un homme de l’avant ? Non, que tu dis. Et je ne le suis pas non plus, que je dis.

    Là-dessus, il cligna de l’œil et me pinça vigoureusement. Puis il reprit :

    – Tu rapporteras ces paroles exactes à ton chevalier, Jim : « Et il ne l’est pas non plus… voilà les paroles. Trois ans, il resta seul sur cette île, jour et nuit, beau temps et pluie ; et parfois il lui arrivait bien de songer à prier (que tu diras), et parfois il lui arrivait bien de songer à sa vieille mère, puisse-t-elle être en vie ! (que tu diras) ; mais la plupart du temps (c’est ce que tu diras)… la plupart du temps Ben Gunn s’occupait à autre chose. » Et alors tu lui donneras un pinçon, comme je fais.

    Et il me pinça derechef, de l’air le plus confidentiel.

    – Alors, continua-t-il, alors tu te redresseras et tu lui diras ceci : « Gunn est un homme de bien (que tu diras) et il a un riche coup plus de confiance… un riche coup plus, souviens-toi bien… dans un gentilhomme de naissance que dans ces gentilshommes de fortune, en ayant été un lui-même. »

    – Bien, répliquai-je. Je ne comprends pas un mot à ce que vous venez de dire. Mais il n’en est ni plus ni moins, puisque je ne sais comment aller à bord.

    – Oui, fit-il, ça, c’est le chiendent, pour sûr… Mais il y a mon canot, que j’ai fabriqué de mes dix doigts. Il est à l’abri sous la roche blanche. Au pis aller, nous pouvons en essayer quand il fera noir… Aïe ! qu’est-ce que c’est ça ?

    Car à cet instant précis, bien que le soleil eût encore une heure ou deux à briller, tous les échos de l’île venaient de s’éveiller et retentissaient au tonnerre d’un coup de canon.

    – Ils ont commencé la bataille ! m’écriais-je. Suivez-moi.

    Et, oubliant toutes mes terreurs, je me mis à courir vers le mouillage, tandis que l’abandonné, dans ses haillons de peaux de chèvre, galopait, agile et souple, à mon côté.

    – À gauche, à gauche, me dit-il ; appuie à ta gauche, camarade Jim ! Va donc sous ces arbres ! C’est là que j’ai tué ma première chèvre. Elles ne descendent plus jusqu’ici, à présent : elles se sont réfugiées sur les montagnes, par peur de Ben Gunn… Ah ! et voici le citemière (cimetière, voulait-il dire). Tu vois les tertres ? Je viens prier ici de temps à autre, quand je pense qu’il est à peu près dimanche. Ce n’est pas tout à fait une chapelle, mais ça a l’air plus sérieux qu’ailleurs ; et puis, dis, Ben Gunn était mal fourni… Pas de curé, pas même une bible et un pavillon, dis !

    Il continuait à parler de la sorte, tout courant, sans attendre ni recevoir de réponse.

    Le coup de canon fut suivi, après un intervalle assez long, d’une décharge de mousqueterie.

    Encore un temps d’arrêt ; et puis, à moins d’un quart de mille devant nous, je vis l’Union Jack

    [2] se déployer en l’air au-dessus d’un bois…

    Quatrième partie

    La palanque

    [3]

    XVI

    Le docteur continue le récit : l’abandon du navire

    Il était environ une heure et demie (trois coups, selon l’expression nautique) quand les deux canots de l’Hispaniola partirent à terre. Le capitaine, le chevalier et moi, étions dans la cabine, à discuter la situation. Y eût-il eu un souffle de vent, nous serions tombés sur les six mutins restés à bord, puis nous aurions filé notre chaîne et pris le large. Mais la brise manquait. Pour comble de malheur, Hunter descendit, apportant la nouvelle que Jim Hawkins avait sauté dans un canot et gagné la terre avec les autres.

    Pas un seul instant nous ne songeâmes à douter de Jim Hawkins ; mais nous craignîmes pour sa vie. Avec des hommes d’une telle humeur, ce serait pur hasard si nous revoyions le petit. Nous courûmes sur le pont. La poix bouillait dans les coutures. L’infecte puanteur du mouillage me donna la nausée : cela sentait la fièvre et la dysenterie à plein nez, dans cet abominable lieu. Les six scélérats, abrités par une voile, étaient réunis sur le gaillard d’avant, à maugréer ; vers la terre, presque arrivées au point où débouchaient les rivières, on pouvait voir les yoles filer rapidement, un homme à la barre dans chacune. L’un d’eux sifflait Lillibullero.

    L’attente nous excédait. Il fut résolu que Hunter et moi irions à terre avec le petit canot, en quête de nouvelles.

    Les yoles avaient appuyé sur la droite ; mais Hunter et moi poussâmes juste dans la direction où la palanque figurait sur la carte. Les deux hommes restés à garder les embarcations s’émurent de notre venue. Lillibullero s’arrêta, et je vis le couple discuter ce qu’il convenait de faire. Fussent-ils allés avertir Silver, tout aurait pu tourner autrement ; mais ils avaient leurs instructions, je suppose : ils conclurent de rester tranquillement où ils étaient, et Lillibullero reprit de plus belle.

    La côte offrait une légère saillie, et je gouvernai pour la placer entre eux et nous : même avant d’atterrir, nous fûmes ainsi hors de vue des yoles. Je sautai à terre, et, muni d’un grand foulard de soie sous mon chapeau pour me tenir frais et d’une couple de pistolets tout amorcés pour me défendre, je me mis en marche, aussi vite que la prudence le permettait.

    Avant d’avoir parcouru cinquante toises, j’arrivai à la palanque.

    Voici en quoi elle consistait. Une source d’eau limpide jaillissait presque au sommet d’un monticule. Sur le monticule, et enfermant la source, on avait édifié une forte maison de rondins, capable de tenir à la rigueur une quarantaine de gens, et percée sur chaque face de meurtrières pour la mousqueterie. Tout autour, on avait dénudé un large espace, et le retranchement était complété par une palissade de six pieds de haut, sans porte ni ouverture, trop forte pour qu’on pût la renverser sans beaucoup de temps et de peines, et trop exposée pour abriter les assiégeants. Les défenseurs du blockhaus les tenaient de toutes parts : ils restaient tranquillement à couvert et les tiraient comme des perdrix. Il ne leur fallait rien de plus que de la vigilance et des vivres ; car, à moins d’une complète surprise, la place pouvait résister à un corps d’armée.

    Ce qui me séduisait plus particulièrement, c’était la source. Car, si nous avions dans la cabine de l’Hispaniola une assez bonne forteresse, avec quantité d’armes et de munitions, des vivres et d’excellents vins, nous avions négligé une chose : l’eau nous manquait. Je réfléchissais là-dessus, quand retentit sur l’île le cri d’un homme à l’article de la mort. Je n’étais pas novice en fait de mort violente – j’ai servi S.A.R. le duc de Cumberland et reçu moi-même une blessure à Fontenoy – mais malgré cela mon pouls se mit à battre précipitamment. « C’en est fait de Jim Hawkins ! » Telle fut ma première pensée.

    Être un ancien soldat, c’est déjà quelque chose ; mais il est encore préférable d’avoir été médecin. On n’a pas le loisir de tergiverser, dans notre profession. Aussi donc, je pris à l’instant mon parti, et sans perdre une minute, regagnai le rivage et sautai dans le petit canot.

    Par bonheur, Hunter ramait bien. Nous volions sur l’eau ; l’embarcation fut vite accostée et moi à bord de la goélette.

    Je trouvai mes compagnons tout émus, comme de juste. Le chevalier, affaissé, était blanc comme un linge, en voyant dans quelle fâcheuse aventure il nous avait entraînés, la bonne âme ! Un des six matelots du gaillard d’avant ne valait guère mieux.

    – Voilà, dit le capitaine Smollett, en nous le désignant, voilà un homme novice à cette besogne. Il a failli s’évanouir, docteur, en entendant le cri. Encore un coup de barre, et cet homme est à nous.

    J’exposai mon plan au capitaine, et d’un commun accord nous réglâmes le détail de son exécution.

    On posta le vieux Redruth dans la coursive joignant la cabine au gaillard d’avant, avec trois ou quatre mousquets chargés et un matelas pour se garantir. Hunter amena le canot jusque sous le sabord de retraite, et Joyce et moi nous mîmes à y empiler des caisses de poudre, des barils de lard, un tonnelet de cognac et mon inestimable pharmacie portative.

    Cependant, le chevalier et le capitaine restèrent sur le pont, et le capitaine héla le quartier-maître, qui était le principal matelot à bord.

    – Maître Hands, lui dit-il, nous voici deux avec une paire de pistolets chacun. Si l’un de vous six fait un signal quelconque, c’est un homme mort.

    Ils furent passablement décontenancés et, après une courte délibération, ils s’engouffrèrent à la file dans le capot d’avant, croyant sans doute

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