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    2. L'Histoire sans fin
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    L’HISTOIRE SANS FIN

    Michael Ende a cinquante-cinq ans. D’abord acteur, puis chroniqueur de radio, il se consacre maintenant à son œuvre littéraire et vit près de Rome. Momo, son précédent ouvrage, a paru en français aux Editions Stock.

    Bastian Balthasar Bux avait dix ans et il était malheureux. Sa mère était morte et, à l’école, on le tourmentait toujours parce qu’il était trop gros. Un jour, dans un magasin d’antiquités, il vit un livre ancien qui le fascinait à un point tel qu’il le déroba et se réfugia au grenier pour le lire. Un livre pas comme les autres… Il y était question d’un pays fantastique où vivaient une toute petite impératrice des elfes, des monstres nommés « Mange-Pierres », un dragon immense que chevauchait gaiement un garçon à la peau verte nommé Atreju, un pays où le mot d’ordre était « fais ce que voudras… ». Et voilà que Bastian irrésistiblement entrait dans l’histoire, une histoire dont il devenait le héros, une histoire magique, une histoire fantastique qui recommençait avec lui, L’Histoire sans fin…

    Mais le roman de Michael Ende, s’il est un enchantement pour les enfants, est aussi bien autre chose, ce qui explique son immense succès dans tous les pays où il a été publié. C’est un plaidoyer passionné pour le droit à la fantaisie, à l’imagination, au rêve, dans un monde où ils n’existent presque plus. C’est un récit de voyage initiatique dans la plus pure tradition romantique. C’est enfin cette certitude que nous transmet l’auteur que le temps n’est pas de l’argent, qu’il est la vie même et que la seule manière de le gagner consiste précisément à le perdre.

    MICHAEL ENDE

    L ‘Histoire sans fin

    ROMAN

    TRADUIT DE L’allemand PAR DOMINIQUE AUTRAND MIÑIÑI

    STOCK

    :

    DIE UNENDLICHE GESCHICHTE (K. Thienemanns Verlag, Stuttgart)

    © K. Thienemanns Verlag, Stuttgart, 1979.

    © Éditions Stock, 1984, pour la traduction française.

    Telle était l’inscription que l’on pouvait lire sur la porte vitrée d’une petite boutique, mais elle ne se présentait de la sorte que pour celui qui, de l’intérieur de la pièce sombre, regardait au-dehors à travers la glace.

    Dehors, c’était un matin gris et froid de novembre et il pleuvait à verse. Les gouttes dégoulinaient le long de la paroi de verre, par-dessus les lettres tarabiscotées. Tout ce que l’on parvenait à distinguer à travers la vitre, c’était un mur taché d’eau de l’autre côté de la rue.

    Soudain, la porte fut poussée avec tant de violence qu’une petite grappe de clochettes en laiton, qui était suspendue juste au-dessus, en fut ébranlée et tinta un long moment avant de s’immobiliser à nouveau.

    Celui qui avait provoqué ce tintamarre était un garçon petit et gros qui pouvait avoir dix ou onze ans. Ses cheveux brun foncé, mouillés, lui pendaient sur le visage, son manteau gouttait, trempé de pluie, et il portait un cartable fixé à l’épaule par une courroie. Il était un peu pâle et hors d’haleine mais, rompant avec la précipitation qu’il avait manifestée jusque-là, il restait planté sur le seuil de la porte ouverte, comme s’il avait pris racine.

    Devant lui s’étendait une pièce longue et étroite qui, vers le fond, se perdait dans la pénombre. Les étagères qui couvraient les murs montaient jusqu’au plafond et étaient entièrement garnies de livres de formats et d’épaisseurs variés. Sur le sol s’amoncelaient des piles d’in-folio et sur plusieurs tables s’entassaient des montagnes de livres plus petits, reliés en cuir, et dont la tranche étincelait. Derrière un mur de livres de la hauteur d’un homme, qui se dressait à l’extrémité opposée de la pièce, on devinait la lumière d’une lampe. Dans cette clarté s’élevait de temps à autre une volute de fumée qui s’élargissait avant de se perdre, plus haut, dans l’obscurité. On aurait dit ces signaux par lesquels les Indiens se communiquent les nouvelles de montagne à montagne. Quelqu’un était manifestement assis là-bas et, de fait, le garçon entendit, venant de derrière le mur de livres, une voix qui disait, sur un ton plutôt bourru :

    « Admirez dedans ou dehors mais fermez la porte. Il y a du courant d’air. »

    L’enfant obéit et referma doucement la porte. Puis il s’approcha du mur de livres et risqua un coup d’oeil circonspect de l’autre côté. Là, dans une haute bergère de cuir poli, était assis un homme lourd et trapu. Il portait un costume froissé, noir, qui paraissait élimé et poussiéreux. Un gilet à fleurs maintenait son ventre. L’homme était chauve avec seulement, au-dessus des oreilles, deux touffes de cheveux blancs et hirsutes. Son visage rouge faisait penser à la tête d’un bouledogue hargneux. Son nez bulbeux soutenait une paire de petites lunettes dorées. L’homme fumait une pipe courbe qui pendait au coin de ses lèvres et lui déformait complètement la bouche. Il tenait sur ses genoux un livre qu’il était manifestement en train de lire car, en le refermant, il avait inséré son gros index gauche entre les pages – comme signet en quelque sorte.

    Ayant de sa main droite ôté ses lunettes, il examina le garçon petit et gros qui était planté là devant lui, tout dégouttant, et pour ce faire plissa les yeux, ce qui accentua encore son expression hargneuse, puis il murmura seulement :

    « Ah ! c’est toi, petit bout! »

    Et il rouvrit son livre et reprit sa lecture.

    L’enfant ne savait pas trop ce qu’il devait faire, aussi se contenta-t-il de rester là où il était, regardant l’homme avec des yeux ronds. Ce dernier finit par refermer son livre – en mettant comme la première fois son doigt entre les pages – et il grogna :

    « Ecoute-moi, mon garçon, je ne peux pas souffrir les enfants. Je sais bien, de nos jours, c’est la mode que le monde entier fasse avec vous mille et une simagrées – moi pas! Je ne suis en aucun cas un ami des enfants. Pour moi, les gosses ne sont que des braillards idiots, des casse-pieds qui démolissent tout, qui barbouillent les livres de confiture, qui arrachent les pages, et du diable s’ils se préoccupent de savoir si les adultes n’ont pas aussi leurs soucis et leurs tracas. Je te dis ça simplement pour que tu saches où tu te trouves. D’ailleurs il n’y a chez moi aucun livre pour enfants et pour ce qui est des autres, je ne t’en vendrai pas. Voilà j’espère que nous nous sommes compris! »

    Il avait prononcé toute cette tirade sans ôter la pipe de sa bouche. Il rouvrit ensuite son livre et reprit sa lecture.

    Le petit garçon baissa la tête sans mot dire et fit demi-tour, prêt à s’en aller, mais il lui apparut soudain qu’il pouvait peut-être trouver quelque chose à répondre à ce discours, aussi se ravisa-t-il et, se retournant, il dit à mi-voix :

    «Ils ne sont pas tous comme ça. »

    L’homme leva lentement les yeux de son livre et ôta une nouvelle fois ses lunettes.

    «Tu es encore là, toi? Mais que faut-il donc faire pour arriver à se débarrasser de quelqu’un dans ton genre, tu peux me le dire? Et qu’est-ce que tu as donc de si exceptionnellement important à raconter?

    — Rien d’important, répondit le garçon d’une voix encore plus basse. Je voulais simplement dire – tous les enfants ne sont pas comme vous dites.

    — Ah bon! » L’homme haussa les sourcils, feignant la surprise. «Et je suppose que c’est toi, justement, l’énorme exception, non? »

    Le gros garçon ne trouvait pas de réponse. Il se contenta de hausser légèrement les épaules et se tourna vers la porte.

    «Et les manières! entendit-il grogner derrière lui. Tu n’as pas pour deux sous de manières, sinon tu aurais au moins commencé par te présenter.

    — Je m’appelle Bastien, répondit l’enfant, Bastien Balthasar Bux.

    — Un bien curieux nom, grogna l’homme, avec ses trois B. Mais, après tout, tu n’y peux rien, ce n’est pas toi qui t’es baptisé. Moi, je m’appelle Karl Konrad Koreander.

    — Ça fait trois K, dit l’enfant d’un ton sérieux.

    — Hum, grommela le vieil homme, exact! » Il projeta en l’air quelques petits nuages de fumée.

    «Mais, bAh ! Peu importe comment nous nous appelons, puisque nous ne nous reverrons pas. Pourtant il y a encore une chose que je voudrais savoir, comment se fait-il que tu te sois rué comme une flèche dans ma boutique, tout à l’heure? On avait tout à fait l’impression que tu fuyais quelque chose. C’était le cas? »

    Bastien baissa la tête. Son visage plein se fit soudain plus pâle encore et ses yeux plus ronds.

    «Tu as probablement fauché la caisse d’un magasin, insinua M. Koreander, ou attaqué une vieille dame, ou fait une de ces choses que vous faites de nos jours. Est-ce que la police est à tes trousses, mon enfant? »

    Bastien secoua la tête.

    «Parle, dit M. Koreander, devant qui t’es-tu sauvé?

    — Devant les autres.

    — Quels autres?

    — Les enfants de ma classe.

    — Pourquoi ?

    — Ils… ils ne me laissent jamais tranquille.

    — Qu’est-ce qu’ils te font donc?

    — Ils me guettent à la sortie de l’école.

    — Et ensuite?

    — Ils me crient des tas de choses. Ils me bousculent et se moquent de moi.

    — Et tu te laisses faire? »

    M. Koreander considéra un instant le garçon d’un air réprobateur puis demanda :

    «Pourquoi est-ce que tu ne leur fiches pas tout simplement une raclée?»

    Bastien le regarda.

    «Non, ça ne me dit rien. D’ailleurs je ne suis pas bon à la boxe.

    — Et la lutte? voulut savoir M. Koreander, la course, la natation, le football, la gymnastique? Tu n’as aucune aptitude là non plus? »

    L’enfant secoua la tête.

    «En d’autres termes, reprit M. Koreander, tu es une poule mouillée?»

    Bastien haussa les épaules.

    « Mais tu peux au moins parler, objecta M. Koreander, pourquoi ne leur rends-tu pas la monnaie de leur pièce quand ils te narguent?

    — Je l’ai fait une fois…

    — Et alors?

    — Ils m’ont

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    Classique, Fantaisie, Fiction, Jeunesse
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