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    2. L'enlèvé ! (Les Aventures de David Balfour 1)
    3. Chapitre 45
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    un peu encouragé, le sang me monta au visage quand j’ajoutai :

    – J’ai toute raison de me croire des droits au titre de Shaws.

    Il prit un registre sur un rayon, et l’ouvrit devant lui.

    – Et alors ? dit-il.

    Mais je restais là sans plus savoir que dire.

    – Allons, allons, monsieur Balfour, dit-il. Où êtes-vous né ?

    – À Essendean, monsieur, le 12 mars 1733.

    Il parut suivre sur un registre ce que je disais ; mais je ne savais où il voulait en venir.

    – Vos père et mère ? dit-il.

    – Mon père fut Alexandre Balfour, maître d’école du village, et ma mère Grâce Pittarow ; sa famille devait être d’Angus.

    – Avez-vous quelques papiers prouvant votre identité ?

    – Non, monsieur ; mais ils sont entre les mains de M. Campbell, le ministre, et on pourrait facilement le faire venir. M. Campbell, en outre, répondrait pour moi ; et je ne crois pas que même mon oncle oserait me renier.

    – Vous parlez de M. Ebenezer Balfour ? dit M. Rankeillor.

    – Lui-même, dis-je.

    – Que vous avez vu ?

    – Par qui j’ai été reçu dans son propre château.

    – Avez-vous jamais rencontré quelqu’un du nom de Hoseason ?

    – Oui, pour mes péchés, dis-je ; car c’est grâce à lui et à mon oncle que je fus enlevé en vue de cette ville, emmené sur mer, où je fis naufrage ; et c’est après mille tribulations diverses que me voici aujourd’hui devant vous sous ces misérables haillons.

    – Vous fîtes naufrage, dites-vous, reprit M. Rankeillor. Où cela ?

    – En vue de l’extrémité sud de l’île de Mull, dis-je. L’île sur laquelle je fus jeté se nomme Earraid.

    – Ah ! dit-il, en souriant, vous êtes plus fort que moi en géographie. Mais jusqu’ici, je dois reconnaître que cela concorde en tous points avec mes autres renseignements. Mais vous dites que vous fûtes enlevé ; en quel sens ?

    – Au sens textuel du mot, monsieur. Je me rendais chez vous, quand je fus attiré à bord du brick, assommé de coups, jeté à fond de cale, et j’ignorai tout jusqu’à ce qu’on eût pris le large. On me destinait aux plantations ; sort auquel, grâce à la Providence, j’ai échappé.

    – Le brick s’est perdu le 27 juin, dit-il, consultant son registre, et nous voici le 24 août. Il y a là une lacune considérable, monsieur Balfour, de deux mois. Elle a déjà inquiété beaucoup vos amis ; et j’avoue que je ne serai pas satisfait que vous ne l’ayez comblée.

    – Ma foi, monsieur, dis-je, ces deux mois n’ont été que trop bien remplis ; mais avant de poursuivre, j’aimerais être sûr que je parle à un ami.

    – Nous tournons dans un cercle vicieux, dit l’avocat. Je ne puis être convaincu avant de vous avoir entendu. Je ne puis être votre ami avant d’être renseigné comme il faut. Si vous étiez plus confiant, cela vaudrait mieux pour vous. Et vous savez, monsieur Balfour, que nous avons dans ce pays un proverbe disant que ceux qui font le mal craignent aussi le mal.

    – Vous ne devez pas oublier, monsieur, dis-je, que j’ai déjà souffert de ma confiance ; et que je fus embarqué comme esclave par l’homme même (si j’ai bien compris) dont vous gérez les affaires.

    Je n’avais cessé de gagner du terrain avec M. Rankeillor, et je prenais plus d’assurance à mesure. Mais à cette saillie, que je lançai en souriant presque, moi aussi, il se mit à rire.

    – Non, non, dit-il, cela ne va pas aussi mal, Fui, non sum[39]. J’ai été, en effet, l’agent d’affaires de votre oncle ; mais depuis que vous (imberbis juvenis custode remoto[40],) avez été courir la prétentaine dans l’ouest, il a passé beaucoup d’eau sous les ponts ; et si les oreilles ne vous ont pas tinté, ce n’est pas faute qu’on ait parlé de vous. Le jour même de votre naufrage, M. Campbell est arrivé dans mon bureau, vous réclamant à tous les vents. J’ignorais votre existence, mais j’avais connu votre père ; et d’après certaines choses de compétence (nous y viendrons tout à l’heure) j’étais disposé à craindre le pis. M. Ebenezer admit vous avoir vu ; il déclara (ce qui semblait improbable) vous avoir remis des sommes importantes ; et que vous étiez parti pour le continent d’Europe, dans l’intention de parfaire votre éducation, ce qui était plausible et digne d’éloges. Interrogé pourquoi vous ne l’aviez pas fait savoir à M. Campbell, il déposa que vous aviez exprimé le plus vif désir de rompre avec votre passé. Interrogé à nouveau sur le lieu de votre résidence, il affirma qu’il l’ignorait, mais vous croyait à Leyde. J’ai ici la minute de ses réponses. Je ne suis pas absolument certain que quelqu’un le crut, poursuivit M. Rankeillor en souriant ; et du reste il goûta si peu certaines de mes expressions, qu’il me mit à la porte de chez lui. Nous ne savions plus que faire ; car, en dépit des soupçons que nous pouvions garder, il n’y avait pas ombre de preuve. Juste à point, arrive le capitaine Hoseason, avec l’histoire de votre noyade ; tout était donc terminé sans autres conséquences que le chagrin de M. Campbell, le préjudice causé à ma bourse, et une nouvelle tache à la réputation de votre oncle, qui n’en avait nullement besoin. Et maintenant, monsieur Balfour, vous avez compris la marche des choses, et pouvez juger jusqu’à quel point vous avez lieu de vous fier à moi.

    En réalité, il se montra plus pédantesque que je ne puis l’exprimer, et intercala une foule de citations latines, dans son discours ; mais celui-ci fut débité avec une belle franchise du regard et du geste, qui réussirent presque à vaincre ma défiance. De plus, je pouvais voir qu’il me traitait désormais comme si j’étais à l’abri du soupçon ; et ce premier point de mon identité paraissait bien établi.

    – Monsieur, dis-je, en vous contant mon histoire, je vais remettre la vie d’un ami à votre discrétion. Donnez-moi votre parole qu’elle vous sera sacrée. En ce qui me concerne, je n’ai pas besoin d’autre garantie que votre mine.

    Il me donna sa parole avec le plus grand sérieux.

    – Mais, ajouta-t-il, voilà de bien inquiétants préliminaires ; si votre histoire contient quelque entorse à la légalité, je vous prie de vous souvenir que je suis homme de loi, et de glisser légèrement.

    Je lui narrai mes aventures dès le début, et il m’écouta les lunettes sur le front et les yeux fermés, en sorte que je le croyais parfois endormi. Mais loin de là ! pas un mot ne lui échappait (je le constatai ensuite) et j’étais émerveillé tant par sa promptitude que par la précision de sa mémoire. Même les baroques noms gaéliques, si peu familiers, qu’il entendait pour la première fois, il les retint, et me les rappela des années plus tard. Mais quand je vins à prononcer tout au long le nom d’Alan Breck, il se passa une scène curieuse. La renommée de ce nom avait en effet couru toute l’Écosse, avec les nouvelles du meurtre d’Appin et l’offre de récompense, et il ne m’eut pas plus tôt échappé que le notaire se trémoussa dans son fauteuil et ouvrit les yeux.

    – À votre place, monsieur Balfour, je ne dirais pas de noms sans motif sérieux, surtout les noms highlanders, dont beaucoup sont contraires à la loi.

    – C’est vrai, dis-je, j’aurais peut-être mieux fait de me taire ; mais l’ayant laissé échapper, il ne me reste qu’à continuer.

    – Pas du tout, dit M. Rankeillor. Je suis un peu dur d’oreille, comme vous avez pu le remarquer ; et je ne suis pas sûr du tout d’avoir saisi le nom correctement. Nous appellerons votre ami M. Thomson, si vous le voulez bien, – afin d’éviter les commentaires. Et à l’avenir, j’agirai de même avec tout Highlander que vous pourrez avoir à mentionner, – qu’il soit mort ou vivant.

    Je comprenais très bien qu’il avait dû entendre comme il faut le nom, et qu’il avait déjà deviné que j’en arrivais au meurtre. Qu’il préférât simuler ainsi l’ignorance, ce n’était pas mon affaire ; je me bornai donc à sourire, ajoutai que ce nom n’avait guère la tournure highlander, et passai. Pour toute la suite de mon histoire, Alan fut M. Thomson ; ce qui m’amusa d’autant plus qu’il eût lui-même goûté ce subterfuge. De même, James Stewart devint le parent de M. Thomson ; Colin Campbell, M. Glen ; quant à Cluny, lorsque j’en fus à cette partie de mes aventures, je l’affublai du nom de « M. Jameson, chef highlander ». C’était la farce la plus évidente, et je m’étonnais que le notaire tînt à la prolonger ; mais, au fait, elle était bien dans les mœurs de l’époque, alors qu’il y avait deux partis dans l’État, et que les gens paisibles, sans opinions bien tranchées à eux, cherchaient tous les moyens pour éviter de froisser l’un et l’autre.

    – Bien, bien, dit le notaire, après que j’eus fini, c’est un vrai poème épique, une odyssée véritable que votre histoire. Il vous faudra, monsieur, la mettre en bon latin, lorsque vos études seront plus avancées ; ou même en anglais, si vous voulez, quoique pour ma part je préfère la langue classique, plus vigoureuse et expressive. Vous avez beaucoup roulé : quae regio in terris[41]… quelle paroisse d’Écosse (traduction libre) n’a pas retenti de vos exploits ? Vous avez montré d’ailleurs une propension singulière à vous mettre dans de fausses positions ; mais aussi, après tout, à vous y bien comporter. Ce M. Thomson me paraît un gentilhomme non dénué de précieuses qualités, quoique peut-être un peu sanguinaire. Il ne me déplairait pas le moins

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