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    2. L'enlèvé ! (Les Aventures de David Balfour 1)
    3. Chapitre 41
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    m’a dit, monsieur, que vous vous nommez Balfour.

    – Je m’appelle David Balfour, dis-je, pour vous servir.

    – Je vous dirais bien aussi mon nom, monsieur, répondit-il, s’il n’était un peu terni depuis quelque temps ; et peut-être vous suffira-t-il de savoir que je suis le propre frère de James Mac Drummond ou Macgregor, dont vous ne pouvez manquer d’avoir ouï parler.

    – Certes, dis-je, un peu intimidé, non plus que de votre père, Macgregor-Campbell.

    Et je me mis sur mon séant et lui fis une inclination, de mon lit ; car je crus bon de le féliciter, au cas où il serait fier d’avoir un père hors la loi.

    Il s’inclina à son tour, et reprit :

    – Mais ce que j’ai à vous dire, monsieur, le voici. En l’année 45, mon frère souleva une partie de la « gregara » et mit en ligne six compagnies pour frapper un coup du bon côté ; et le chirurgien qui suivait notre clan et guérit la jambe de mon frère quand elle eut été cassée, à l’échauffourée de Preston-Pans, était un gentilhomme qui se nommait précisément comme vous. C’était le frère de Balfour de Baith ; et si vous êtes à un degré quelconque parent de ce gentilhomme, je suis venu pour nous mettre, moi et mes gens, à votre service.

    Il faut dire que je n’en savais pas plus de ma généalogie qu’un chien d’horticulteur ; mon oncle, il est vrai, s’était targué de nos hautes attaches ; mais elles n’avaient rien à voir dans le cas présent ; et il ne me resta que la mortification amère d’avouer mon ignorance.

    Robin me signifia d’un ton sec qu’il regrettait de s’être trompé, me tourna le dos sans ombre de salut, et tandis qu’il se dirigeait vers la porte, je l’entendis parler de moi à Duncan comme d’un « vaurien de sans-famille qui ne connaissait pas son père ». Tout irrité que je fusse de ces expressions, et honteux de mon ignorance, je ne pus m’empêcher de rire, à voir un homme sous le coup de la loi (il fut dûment pendu trois ans plus tard) si pointilleux sur les origines de ses connaissances.

    Juste sur le pas de la porte, il se trouva nez à nez avec Alan qui entrait ; et tous deux firent un pas en arrière pour se considérer en chiens de faïence. Ni l’un ni l’autre n’avaient guère de carrure, mais tous les deux semblèrent en vérité se gonfler d’orgueil. Tous deux portaient une épée, et, d’un geste de la hanche, ils en dégagèrent la poignée, de façon à l’avoir toute prête sous la main.

    – Monsieur Stewart, je pense, dit Robin.

    – Ma foi, monsieur Macgregor, ce n’est pas un nom dont il faille rougir, répondit Alan.

    – Je ne vous savais pas dans mon pays, monsieur.

    – J’ai dans l’idée que je suis dans le pays de mes amis les Maclarens, dit Alan.

    – Reste à savoir, répliqua l’autre. On pourrait dire deux mots à ce sujet. Mais j’ai ouï conter, je crois, que vous saviez vous servir de votre épée.

    – Si vous n’êtes pas sourd de naissance, monsieur Macgregor, vous en aurez ouï conter bien davantage. Je ne suis pas le seul qui sache tirer l’épée en Appin ; et cette fois où mon parent et capitaine, Ardshiel, eut un entretien avec un gentilhomme de votre nom, il n’y a pas si longtemps, je n’ai pas ouï conter que le Macgregor ait eu le dessus.

    – Parlez-vous de mon père ?

    – Ma foi, ça ne m’étonnerait pas, dit Alan. Le gentilhomme en question avait le mauvais goût d’ajouter Campbell à son nom.

    – Mon père était vieux, répliqua Robin. Le combat était inégal. Vous et moi ferions mieux la paire, monsieur.

    – J’y pensais, dit Alan.

    J’étais presque sorti de mon lit, et Duncan s’était rapproché de ces deux coqs de combat, tout prêt à intervenir s’il devenait utile. Mais quand cette parole fut prononcée, c’était le cas ou jamais ; et Duncan, à vrai dire, un peu pâle, se jeta entre eux.

    – Messieurs, dit-il, je vois la chose tout autrement. Voici ma cornemuse, et vous voilà deux gentilshommes qui en jouez, paraît-il, excellemment. On discute depuis longtemps la question de savoir qui de vous en joue le mieux. L’occasion est bonne de la résoudre.

    – Eh bien, monsieur, dit Alan, toujours s’adressant à Robin, dont il n’avait point encore détourné les yeux, pas plus que Robin de lui, – eh bien, monsieur, j’ai ouï dire, moi aussi, quelque chose de ce genre. Êtes-vous musicien, comme on dit ? Sonnez-vous un peu de la cornemuse ?

    – J’en joue comme un Macrimmond ! s’écria Robin.

    – Ce qui n’est pas peu dire, répliqua Alan.

    – J’ai dit des choses plus hardies, et contre de plus forts adversaires.

    – Il est facile d’en faire l’épreuve, conclut Alan.

    Duncan Dhu se hâta de décrocher la cornemuse qui constituait le meilleur de son bien, et plaça devant ses hôtes un gigot de mouton et une bouteille de cette boisson nommée « Atholl brose », et qui est faite de vieux whisky, de miel épuré et de crème, longuement mixtionnés, dans l’ordre et les proportions voulus. Les deux ennemis étaient encore tout prêts à la querelle ; mais ils s’assirent, de part et d’autre du feu de tourbe, avec un excessif déploiement de politesse. Maclaren les pressa de goûter son gigot et la « brose de la maîtresse de maison », ajoutant que sa femme était une Athole et possédait un renom universel pour son habileté dans la préparation du breuvage. Mais Robin repoussa ces présents de l’hospitalité, comme mauvais pour le souffle.

    – Je vous ferai observer, monsieur, dit Alan, que je ne me suis rien mis sous la dent depuis tantôt dix heures, ce qui pour le souffle doit être pis que toutes les broses d’Écosse.

    – Je ne prendrai sur vous aucun avantage, monsieur Stewart, répliqua Robin. Mangez et buvez ; je ferai de même.

    Ils mangèrent tous les deux un peu de gigot et burent un verre de brose à la santé de Mme Maclaren ; puis, après beaucoup de cérémonies, Robin prit la cornemuse et joua quelques notes d’une manière entraînante.

    – Oui, vous savez jouer, dit Alan ; et prenant l’instrument des mains de son rival, il joua d’abord le même air, d’une façon identique à celle de Robin, puis se perdit en des variations qu’il ornait à mesure de ces fioritures en notes d’agrément, chéries des cornemuseurs, et qu’ils nomment « gazouillis ».

    J’avais pris plaisir au jeu de Robin, mais celui d’Alan me ravit.

    – Ce n’est pas trop mal, monsieur Stewart, dit son rival ; mais vous ne montrez guère d’imagination dans votre gazouillis.

    – Moi ! s’écria Alan ; et le sang lui monta au visage. Je vous en donne le démenti !

    – Vous reconnaissez-vous donc battu sur la cornemuse, dit Robin, que vous cherchez à la remplacer par l’épée ?

    – Voilà qui est fort bien dit, monsieur Macgregor, répliqua Alan ; et provisoirement (il appuya sur le mot avec force) je retire mon démenti. J’en appelle à Duncan.

    – Vous n’avez besoin d’en appeler à personne, dit Robin. Vous êtes meilleur juge que tous les Maclarens de Balquhidder ; car c’est la vérité de Dieu que vous êtes un très passable joueur, pour un Stewart. Donnez-moi la cornemuse.

    Alan la lui donna ; et Robin entreprit d’imiter et de corriger quelques-unes des variations d’Alan, qu’il se rappelait parfaitement.

    – Oui, vous êtes musicien, dit Alan, d’un air pensif.

    – Et maintenant, soyez juge vous-même, monsieur Stewart, dit Robin.

    Et reprenant les variations dès leur début, il en fit quelque chose de tout nouveau, avec tant d’ingéniosité et de sentiment, et avec une imagination si originale et une telle subtilité dans les notes d’agrément, que je fus émerveillé de l’entendre.

    Alan, tout rouge, se mordait les doigts d’un air sombre, comme s’il eût reçu un affront sanglant.

    – Assez ! s’écria-t-il. Vous savez jouer… contentez-vous de cela.

    Mais Robin, d’un geste, réclama le silence, et entama un air de pibroch[34], sur une cadence lente. Le morceau était joli en soi, et joué avec noblesse ; mais il paraît aussi qu’il était spécial aux Appin Stewarts, et fort aimé d’Alan. Dès les premières notes, ses traits se détendirent ; quand la mesure s’accéléra, il ne tint plus en place sur son siège ; et bien avant la fin du morceau, toute trace de sa colère avait disparu, et il n’avait plus de pensée que pour la musique.

    – Robin Oig, dit-il, quand celui-ci eut terminé, vous êtes un grand cornemuseur. Je ne suis pas digne de jouer dans le même royaume que vous. Par mes os ! Vous avez plus de musique dans votre poche que moi dans ma cervelle ! Et bien qu’il me reste l’idée que je serais capable de vous en montrer d’une autre avec le froid acier, je vous le dis d’avance, – cela me ferait de la peine. Je n’aurais pas le cœur de transpercer un homme qui sait sonner de la cornemuse aussi bien que vous.

    La querelle était vidée. Toute la nuit, la brose circula et la cornemuse passa de main en main ; et les trois hommes étaient fort émus par ce qu’ils avaient bu, avant que Robin songeât à s’en retourner.

    Fin de la fuite :

    nous passons le Forth

    Le mois d’août, comme je l’ai dit, n’était pas encore terminé, mais il était fort avancé, le temps restait beau et chaud et promettait une récolte abondante et précoce, quand je fus déclaré apte à partir. Notre argent avait tant diminué qu’il importait avant tout de nous hâter ; car, faute d’arriver bientôt chez M. Rankeillor, ou s’il ne nous secourait pas dès notre arrivée, nous n’avions plus qu’à mourir de faim.

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