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    2. L'enlèvé ! (Les Aventures de David Balfour 1)
    3. Chapitre 34
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    société de l’assassin présumé, mon cas prendrait mauvaise tournure. Par générosité, je m’abstins de dire mon avis sur ce sujet ; mais je n’en pensais pas moins.

    J’en pensai d’autant plus encore, lorsque le métayer tira d’une bourse verte quatre guinées d’or, plus la majeure partie d’une cinquième, en petites pièces. C’était, à vrai dire, au-delà de ce que je possédais. Mais Alan, avec moins de cinq guinées, devait aller jusqu’en France ; moi, avec deux à peine, je ne dépasserais pas Queensferry, en sorte que, toutes proportions gardées, la société d’Alan était non seulement un danger pour ma vie, mais un fardeau pour ma bourse.

    Mais il n’y avait aucune considération de ce genre dans l’honnête cervelle de mon compagnon. Il se figurait me servir, m’aider, me protéger. Et que pouvais-je faire, sinon enrager en silence et courir ma chance avec lui ?

    – C’est bien peu, dit Alan, mettant la bourse dans sa poche, mais cela suffira pour ce que j’ai à faire. Et maintenant, John Breck, vous allez me rendre mon bouton, car ce gentilhomme et moi nous remettons en route.

    Mais le métayer, après avoir fouillé dans la sacoche de crin pendue devant lui, à la façon highlander (quoique par ailleurs il portât le costume des Basses-Terres, avec un pantalon de matelot), se mit à rouler des yeux ahuris, et prononça enfin : « Son idée, il l’aura perdu », voulant signifier qu’il croyait l’avoir perdu.

    – Quoi ! s’écria Alan, vous auriez perdu mon bouton, qui appartint à mon père avant moi ? Mais je vais vous dire ce que j’ai dans l’idée, John Breck, j’ai dans l’idée que c’est là le pire coup que vous ayez fait depuis le jour de votre naissance.

    Et, tout en parlant, il se mit les mains à plat sur les genoux, et regarda le métayer, avec un sourire sur les lèvres, mais dans les yeux cette lueur dansante qui prédisait malheur à ses ennemis.

    Peut-être le métayer était-il honnête ; ou bien il avait eu intention de le tromper, et alors, se trouvant seul avec nous deux dans un lieu désert, il revint à l’honnêteté comme au procédé le plus sûr ; du moins, et soudain, il retrouva le bouton, qu’il rendit à Alan.

    – Eh bien, cela vaut mieux pour l’honneur des Maccolls, dit Alan. Puis à moi :

    – Voici mon bouton que je vous rends et je vous sais gré de vous en être séparé, ce qui va bien de pair avec toutes vos amitiés envers moi.

    Puis il prit très chaleureusement congé du métayer :

    – Car, dit-il, vous m’avez fort bien servi, et avez hasardé votre tête, et je vous considérerai toujours comme un brave homme.

    Finalement, le métayer s’en alla d’un côté ; et Alan et moi (ayant rassemblé nos effets) partîmes par un autre, pour reprendre notre fuite.

    La fuite dans la bruyère :

    le marais

    Après sept heures d’une marche pénible et ininterrompue, nous atteignîmes, au début de la matinée, la fin d’une chaîne de montagnes. Devant nous s’étalait une plaine basse, entrecoupée et déserte, que nous avions à traverser. Le soleil, qui venait de se lever, nous donnait en plein dans les yeux ; une brume légère et ténue flottait comme une fumée à la surface du marécage ; si bien que (disait Alan) vingt escadrons de cavalerie auraient pu s’y trouver à notre insu.

    Aussi, en attendant que la brume se levât, nous nous arrêtâmes dans un creux de la pente, fîmes le drammach et tînmes conseil de guerre.

    – David, dit Alan, voici le hic. Resterons-nous ici jusqu’à la nuit, ou pousserons-nous de l’avant, à tout hasard ?

    – Ma foi, dis-je, je suis assez fatigué, mais je pourrais encore marcher autant pourvu qu’alors nous soyons au bout.

    – Oui, mais nous n’y serons pas, dit Alan, ni même à moitié. Voilà notre situation. Appin, c’est pour nous la mort sans phrases. Au sud, tout appartient aux Campbells, et il n’y faut pas songer. Au nord… eh bien, il n’y a pas grand-chose à gagner en allant au nord ; ni pour vous, qui désirez atteindre Queensferry, ni pour moi, qui veux aller en France. Cela étant, il nous reste l’est.

    – Va pour l’est ! dis-je assez gaiement ; mais je me disais en moi-même : « Oh ! l’ami, si seulement vous adoptiez un point de compas et m’en laissiez prendre un autre, cela vaudrait mieux pour tous les deux ! »

    – Eh bien donc, à l’est, voyez-vous, nous avons les marais, dit Alan. Une fois là, c’est pile ou face. Sur cette étendue plate et rase, où se cacher ! Viennent les habits-rouges à monter sur une hauteur, ils vous découvriront à des milles ; et le diable soit des sabots de leurs chevaux, ils vous rattraperont comme pour rire. Ce n’est pas là un bon endroit, David ; et même, je dois ajouter qu’il est plus mauvais de jour que de nuit.

    – Alan, dis-je, écoutez ce que j’en pense. Appin équivaut pour nous à la mort. Nous n’avons ni l’un ni l’autre trop d’argent, et guère non plus de farine ; à force de chercher, ils finiront bien par découvrir où nous sommes ; le risque est égal, et je vote pour aller de l’avant jusqu’à ce que nous tombions.

    Alan fut enchanté.

    – Il y a des fois, dit-il, où votre genre est un peu trop original et whig pour convenir à un gentilhomme de ma sorte, mais il y a d’autres moments où vous vous montrez plein d’esprit ; et c’est alors, David, que je vous aime comme un frère.

    La brume se leva et se dissipa, nous laissant voir une étendue de pays aussi vide que la mer ; seuls, les oiseaux de marais et les courlis piaulaient par-dessus, et dans la distance, vers l’est, une harde de daims faisait des points mobiles. Une partie de cette étendue était rousse de bruyère ; le reste, coupé de fondrières, d’étangs et de trous à tourbe ; ici, la bruyère était noircie par le feu ; plus loin, toute une forêt de sapins morts dressaient encore leurs squelettes. On ne vit jamais plus lugubre désert ; mais il était du moins libre de troupes, ce qui était pour nous le principal.

    Nous descendîmes donc dans cette plaine et entreprîmes d’atteindre, par un chemin fastidieusement contourné, sa limite orientale. Tout autour (il ne faut pas l’oublier) s’élevaient les cimes de montagnes d’où nous pouvions être à chaque instant découverts ; il convenait donc de nous tenir dans les parties creuses du marais, et quand celles-ci nous écartaient de notre direction, de n’avancer sur la surface nue qu’avec d’infinies précautions. Parfois, durant des demi-heures entières, il nous fallait ramper d’un buisson à l’autre, tels des chasseurs qui vont surprendre un daim. C’était de nouveau une journée pure, avec un soleil éclatant ; l’eau de notre gourde à eau-de-vie fut bientôt épuisée ; et, ma foi, si j’avais pu imaginer ce que cela signifiait, de ramper la moitié du temps à plat ventre et de marcher, le reste, plié en deux, j’aurais sans doute reculé devant une entreprise aussi harassante.

    À peiner, puis nous reposer pour peiner encore, la matinée se passa ; et vers midi nous nous couchâmes dans un épais fourré de bruyère, pour dormir. Alan prit le premier quart ; et il me sembla que je venais à peine de fermer les yeux quand il m’éveilla pour prendre le second. Nous n’avions pas de montre pour nous renseigner ; et afin d’en tenir lieu, Alan ficha dans le sol une baguette de bruyère : dès que son ombre atteindrait un point déterminé vers l’est, je saurais qu’il était temps de l’éveiller. Mais j’étais alors si recru que j’aurais bien dormi douze heures d’affilée ; j’avais le goût du sommeil dans la gorge ; mes membres dormaient tandis même que mon esprit veillait ; la chaude senteur de la bruyère avec le bourdonnement des abeilles sauvages, se liguaient pour m’engourdir ; et de temps à autre une secousse me traversait et m’apprenait que je venais de sommeiller.

    La dernière fois que je me réveillai, il me sembla revenir de plus loin, et je crus voir que le soleil avait fait beaucoup de chemin dans le ciel. Je regardai la baguette de bruyère, et faillis pousser un cri, car j’avais trahi ma consigne. J’étais éperdu de crainte et de honte ; et à ce que je vis, en regardant autour de moi sur le marais, mon cœur cessa de battre. Car, sans nul doute, un corps de cavaliers était survenu pendant mon sommeil, et ils arrivaient sur nous du sud-est, développés en éventail et poussant leurs chevaux çà et là parmi les fourrés de bruyère.

    Lorsque je réveillai Alan, il jeta un coup d’œil aux soldats d’abord, puis au repère et à la position du soleil, et fronça les sourcils en me lançant un bref regard, à la fois menaçant et inquiet. Mais ce fut là tout le reproche que je reçus de lui.

    – Qu’allons-nous faire ? demandai-je.

    – Nous allons jouer les lièvres, dit-il. Voyez-vous cette montagne là-bas ? – et il m’en désignait une à l’horizon nord-est.

    – Oui, dis-je.

    – Eh bien donc, dirigeons-nous dessus. Elle se nomme Ben Adler ; c’est une montagne âpre et déserte, pleine de trous et de bosses, et pourvu que nous y soyons avant le matin, nous sommes sauvés.

    – Mais, Alan, m’écriai-je, il nous faudra couper au beau milieu de ces soldats qui arrivent !

    – Je le sais, dit-il, mais si nous nous laissons rabattre sur Appin, nous sommes deux hommes morts. Ainsi donc, David mon ami, du nerf !

    Là-dessus il se mit à courir à quatre pattes, d’une vélocité incroyable, comme si c’eût été

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