▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
Recherche avancée
Sign in Sign up
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
    Sign in Sign up
    1. Home
    2. L'enlèvé ! (Les Aventures de David Balfour 1)
    3. Chapitre 28
    Prev
    Next

    ne crains pas la justice de mon pays.

    – Comme si c’était votre pays ! dit-il. Ou comme si vous deviez être jugé ici, dans un pays de Stewarts !

    – C’est toujours l’Écosse.

    – Ami, vous m’étonnez parfois. C’est un Campbell qui vient d’être tué. Eh bien, le procès aura lieu à Inverara, la capitale des Campbells ; avec quinze Campbells sur le banc du jury, et le plus gros Campbell de tous (c’est-à-dire le Duc) siégeant au-dessus d’eux. Justice, David ? La même justice, exactement, que Glenure a rencontrée ce tantôt sur la route.

    Cela m’effraya un peu, je l’avoue, et m’eût effrayé davantage encore si j’avais pu deviner l’exactitude des prédictions d’Alan ; car il n’exagérait que sur un point, et il y eut seulement onze Campbells au jury ; il est vrai que les quatre autres eussent été aussi dans la main du Duc, et qu’en fait la chose n’avait guère d’importance. Cependant, je m’écriai qu’il était injuste envers le duc d’Argyle, lequel (tout whig qu’il fût) n’en était pas moins un sage et honnête gentilhomme.

    – Bah ! dit Alan, notre homme est un whig, sans doute ; mais je ne puis nier qu’il fut toujours un bon chef pour son clan. Et que dirait ce clan, s’il voyait un Campbell tué, sans personne de pendu, avec leur propre chef comme président du procès ?… Mais j’ai souvent remarqué, ajouta-t-il, que vous autres du bas-pays n’avez pas le discernement très net de ce qui est bien ou mal.

    Là-dessus, je finis par éclater de rire, et, à ma surprise, Alan fit chorus, d’un rire aussi franc que le mien.

    – Allons, allons, dit-il, nous sommes dans les Highlands, David ; et quand je vous dis de courir, croyez-m’en, courez. Sans doute la chose est dure, de se cacher et d’avoir faim dans la bruyère, mais il est encore plus dur d’être bouclé dans une prison d’habits-rouges.

    Je lui demandai de quel côté nous allions fuir ; et quand il m’eut répondu : « vers les Basses-Terres », je fus davantage incliné à me joindre à lui ; car, en somme, j’étais impatient de m’en retourner et de prendre ma revanche sur mon oncle. En outre, Alan me paraissait tellement persuadé qu’il ne saurait être question de justice dans l’affaire, que je finissais par craindre qu’il n’eût raison. De toutes les morts, celle qui me plairait la moins est encore le gibet ; et l’image de cette sinistre machine se peignait dans mon cerveau avec une netteté extraordinaire (telle que je l’avais vue jadis figurée au haut d’une ballade populaire), et elle m’ôtait tout appétit pour les cours de justice.

    – Je risquerai la chose, Alan, dis-je, j’irai avec vous.

    – Mais songez-y, dit Alan, ce n’est pas une mince affaire. Vous coucherez sur la dure et sans abri, vous aurez maintes fois l’estomac creux. Votre lit sera celui du coq de bruyère, et votre vie celle du daim pourchassé, et vous dormirez les armes à la main. Certes, ami, il nous faudra jouer des jambes, avant d’être à l’abri. Je vous dis cela dès le départ, car cette vie m’est bien connue. Mais si vous me demandiez quelle autre chance il vous reste, je vous répondrais : Aucune. Ou bien prendre la bruyère avec moi, ou bien être pendu.

    – Le choix est facile, dis-je ; et nous échangeâmes une poignée de main.

    – Et maintenant, donnons encore un peu de fil à retordre aux habits-rouges, dit Alan.

    Et il m’entraîna vers la lisière nord-est du bois.

    En regardant entre les fûts, on découvrait un vaste versant de montagne, qui dévalait très abrupt dans les eaux du Loch. C’était un terrain difficile, hérissé de pierres branlantes, de bruyères et de souches de hêtres ; et tout là-bas, vers Balachulish, de minuscules soldats rouges s’en allaient par monts et par vaux, plus petits à chaque minute. Leurs cris avaient cessé, et j’aime à croire qu’ils avaient d’autre emploi pour le peu qui leur restait de souffle ; mais ils s’attachaient toujours à la piste, et nous croyaient sans doute devant eux.

    Alan riait tout seul en les regardant.

    – Ouais, dit-il, ils seront plutôt las avant d’être au bout ! Et donc vous et moi, David, pouvons nous asseoir et manger un morceau, et respirer un brin, et boire une lampée à ma gourde. Ensuite nous irons à Aucharn, chez mon parent James des Glens, où je dois prendre mes habits, mes armes, et de l’argent pour notre voyage. Et alors, David, nous pourrons crier : « À nous, Fortune ! » et nous couperons par la bruyère.

    Nous restâmes donc pour manger et boire, en un lieu d’où l’on voyait le soleil s’abaisser sur un panorama de ces grandes et farouches montagnes désertes où j’étais désormais condamné à errer avec mon compagnon. Ce fut en partie alors, en partie plus tard, chemin faisant vers Aucharn, que nous nous contâmes réciproquement nos aventures. Je rapporterai ici de celles d’Alan ce qui me paraît le plus intéressant ou utile.

    Aussitôt que la lame eut passé, il courut aux bastingages, il m’aperçut, me perdit de vue, me redécouvrit, ballotté dans le raz ; et finalement, il m’entrevit m’agrippant à la vergue. Ce détail lui donna l’espoir que je finirais bien par arriver à terre, et lui inspira de laisser derrière lui ces indications et ces messages qui m’avaient amené (pour mes péchés) jusqu’en ce malencontreux pays d’Appin.

    Cependant, ceux qui étaient restés sur le brick avaient mis à la mer la yole, et deux ou trois matelots y avaient déjà pris place, quand survint une deuxième lame, plus haute que la première, qui enleva le brick et l’aurait sans doute envoyé au fond, s’il n’avait rencontré une saillie de roc, où il resta échoué. Quand il avait touché d’abord, ç’avait été par l’avant, de sorte que la poupe était restée jusqu’ici la plus basse. Mais cette fois la poupe fut projetée en l’air, et l’avant plongea sous les flots ; et à l’instant, l’eau commença de s’engouffrer dans le gaillard d’avant comme un ru de moulin.

    Je vis Alan pâlir rien qu’à me conter la suite. Car il y avait deux hommes cloués par leurs blessures dans les couchettes ; et ceux-ci, devant l’invasion de l’eau et s’imaginant que l’on sombrait, se mirent à pousser des cris si déchirants que tous ceux qui se trouvaient sur le pont se jetèrent pêle-mêle dans la yole et s’éloignèrent à force de rames. Ils n’étaient pas à deux cents yards, que survint une troisième lame de fond. Le brick, soulevé, fut dégagé du récif ; ses voiles s’enflèrent pour une minute, et il sembla s’élancer à leur poursuite, mais en s’abaissant toujours sur l’eau ; il s’enfonçait de plus en plus, comme si une main l’eût tiré par en dessous ; et à la fin, la mer se referma sur le Covenant, de Dysart.

    Tout le temps qu’ils ramèrent vers le rivage, personne ne parla, car ces cris de détresse les avaient frappés d’horreur ; mais à peine eurent-ils mis le pied sur le rivage que Hoseason sembla se réveiller d’un songe, et leur enjoignit de s’emparer d’Alan. Ils rechignaient à cette besogne, qui ne les tentait guère ; mais Hoseason, se démenant comme un beau diable, leur criait qu’Alan était seul, qu’il avait sur lui une grosse somme, qu’il avait causé la perte du brick et la noyade de leurs compagnons, et que ce serait faire d’une pierre deux coups, en se procurant la richesse et la vengeance. Ils étaient sept contre un ; cette partie du rivage n’offrait pas de rochers où Alan pût s’adosser ; et les matelots se mirent en devoir de le cerner.

    – Et alors, le petit homme aux cheveux rouges… je ne sais plus comment il s’appelle.

    – Riach, dis-je.

    – C’est ça, dit Alan, Riach ! Ce fut lui qui intervint en ma faveur, demandant aux hommes s’ils ne craignaient pas la justice, et ajoutant : « Parbleu, je soutiendrai moi-même cet homme des Highlands. » Ce n’était pas un trop mauvais petit homme, ce petit homme aux cheveux rouges. Il avait quelques rudiments d’honnêteté.

    – C’est vrai, dis-je, il a été aimable pour moi à sa manière.

    – Et il le fut pour Alan aussi, ma parole, j’ai trouvé que sa manière avait du bon ! Mais voyez-vous, David, la perte du bateau et les cris de ces pauvres gens l’avaient fort impressionné, cet homme ; et je pense que c’était à cause de cela.

    – Je le croirais volontiers, dis-je, car il était aussi enragé que les autres, au début. Mais comment Hoseason prit-il la chose ?

    – J’ai idée qu’il dut la prendre fort mal, dit Alan. Mais le petit homme me cria de m’enfuir, et, vrai, je jugeai son avis excellent, et je m’enfuis. Quand je les aperçus pour la dernière fois, ils étaient tous ensemble en un groupe sur le rivage, comme des gens qui ne s’accordent pas trop bien.

    – Que voulez-vous dire par là ? demandai-je.

    – Eh bien, on jouait des poings, et je vis un homme s’affaisser comme une masse. Mais je trouvai inutile de m’attarder. Voyez-vous, cette extrémité de Mull est une terre de Campbells, et ne vaut rien pour un gentleman de ma sorte. N’eût été ce détail, je serais demeuré à vous attendre moi-même, et bien entendu, j’aurais donné un coup de main au petit homme. – (Il était amusant de voir Alan insister sur la taille de M. Riach, car, à vrai dire, l’un n’était guère plus petit que l’autre.) – Ainsi, continua-t-il, je pris mes jambes à mon cou, et à chaque fois que je rencontrais quelqu’un, je lui criais qu’il y avait un naufrage sur la côte. Ah

    Prev
    Next
    SHARE THIS MANGA
    Share on Facebook Share
    0
    Share on TwitterTweet
    Share on Pinterest Share
    0
    Share on LinkedIn Share
    Share on Digg Share
    0
    Total Shares

    YOU MAY ALSO LIKE

    Fables – Robert Louis Stevenson
    Fables
    August 17, 2020
    Les Gais Lurons – Robert Louis Stevenson
    Les Gais Lurons
    August 17, 2020
    Une apologie des oisifs – Robert Louis Stevenson
    Une apologie des oisifs
    August 17, 2020
    Catriona – Robert Louis Stevenson
    Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    August 17, 2020
    Tags:
    Classique, Fiction, Historique, L'aventure
    • Privacy Policy
    • ABOUT US
    • Contact Us
    • Copyright
    • DMCA Notice

    © 2020 Copyright par l'auteur des livres. Tous les droits sont réservés.

    Sign in

    Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Sign Up

    Register For This Site.

    Log in | Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Lost your password?

    Please enter your username or email address. You will receive a link to create a new password via email.

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!