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    2. L'enlèvé ! (Les Aventures de David Balfour 1)
    3. Chapitre 27
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    ; les uns couraient ; d’autres épaulèrent leurs armes et me couchèrent en joue ; et cependant, je restais immobile.

    – Cachez-vous ici derrière les arbres, dit une voix toute proche. Sans bien savoir ce que je faisais, j’obéis ; et à cet instant, les détonations retentirent et les balles sifflèrent entre les hêtres.

    À l’abri de leurs fûts, je trouvai Alan Breck debout, une canne à pêche à la main. Il ne me donna pas de bonjour, car ce n’était pas l’heure des civilités ; il dit seulement : « Venez ! » et se mit à courir le long du flanc de montagne, vers Balachulish ; et moi, comme un mouton, je le suivis.

    Tantôt nous courions entre les hêtres ; tantôt nous nous arrêtions derrière de légers bossellements du flanc de montagne ; ou bien nous allions à quatre pattes dans la bruyère. C’était une course mortelle : mon cœur semblait prêt à éclater entre mes côtes ; et je n’avais ni le temps de réfléchir ni le souffle pour parler. Je me souviens seulement de ma surprise à voir Alan se redresser par instants de toute sa hauteur pour regarder en arrière ; et à chaque fois, il nous arrivait du lointain une grande huée et des cris de soldats.

    Un quart d’heure plus tard, Alan fit halte, se tapit dans la bruyère, et se tourna vers moi.

    – Maintenant, dit-il, c’est pour de bon. Faites comme moi, si vous tenez à votre peau.

    Et à la même allure, mais cette fois avec beaucoup plus de précautions, nous revînmes sur nos pas en traversant le flanc de montagne par le chemin déjà parcouru, mais peut-être un peu plus haut ; tant qu’enfin Alan se laissa tomber à terre dans le bois supérieur de Lettermore, où je l’avais trouvé d’abord, et resta plaqué, le nez dans les fougères, à panteler comme un chien.

    Mes flancs me faisaient un tel mal, j’avais la tête si vertigineuse, la langue me sortait de la bouche, si brûlante et sèche, que je m’abattis à côté de lui, comme mort.

    XVIII

    Je cause avec Alan dans le bois de Lettermore

    Alan revint à lui le premier. Il se leva, alla jusqu’à la lisière du bois, regarda un peu au-dehors, et puis revint s’asseoir.

    – Eh bien, dit-il, la poursuite a été chaude, David.

    Je ne lui répondis rien, et ne relevai même pas la tête. J’avais vu commettre un assassinat ; j’avais vu un grand gentleman plein de vie et de force supprimé, en un instant ; l’horreur de ce spectacle me poignait encore, mais ce n’était là qu’une partie de mes soucis. Ce meurtre avait abattu l’homme haï d’Alan ; et voilà qu’Alan se dissimulait derrière les arbres et fuyait devant les soldats. Que sa main eût tiré, ou que sa tête eût ordonné, cela ne faisait pas grande différence. À mon sens, mon unique ami dans cette contrée sauvage était criminel au premier chef ; il me faisait horreur ; je ne pouvais plus le regarder en face ; j’aurais aimé mieux me retrouver seul, abandonné sous la pluie dans mon île, que parmi la tiédeur de ce bois, aux côtés d’un meurtrier.

    – Êtes-vous encore fatigué ? demanda-t-il.

    – Non, dis-je, le nez toujours dans les fougères ; non, je ne suis plus fatigué, à présent, et je peux parler. Vous et moi, il faut nous séparer. Je vous aime beaucoup, Alan, mais vos voies ne sont pas les miennes, non plus que celles de Dieu ; et le résumé de tout cela est que nous devons nous séparer.

    – Tout de même, David, je ne me séparerai pas de vous sans raison plausible, dit Alan, avec une profonde gravité. Si vous savez quelque chose contre ma réputation, le moins que vous puissiez faire, en faveur d’une vieille connaissance, est de me le dire ; et si vous avez seulement pris en dégoût ma compagnie, c’est à moi de juger si je suis insulté.

    – Alan, dis-je, à quoi bon tout ceci ? Vous savez très bien que cet homme, ce Campbell, est là-bas couché dans son sang sur la route.

    Il resta un moment silencieux, puis :

    – Avez-vous jamais ouï conter l’histoire de l’Homme et des Bonnes-Dames ? – euphémisme par lequel il désignait les fées.

    – Non, dis-je, et je n’ai aucun désir de l’entendre.

    – Avec votre permission, monsieur Balfour, je vous la conterai tout de même, dit Alan. L’Homme, il faut que vous le sachiez, avait été jeté sur un rocher en mer, où il paraît que les Bonnes-Dames avaient coutume de venir se reposer, quand elles passaient en Irlande. Ce rocher se nomme le Skerryvore, et n’est pas loin de l’endroit où nous fîmes naufrage. Eh bien, l’Homme se lamentait et demandait à revoir son petit enfant avant de mourir, à si grands cris que la reine des Bonnes-Dames eut pitié de lui, et envoya un oiseau qui rapporta l’enfant dans un sac et le déposa à côté de l’Homme durant son sommeil. Quand donc l’Homme s’éveilla, il y avait à côté de lui un sac, et dans ce sac quelque chose qui remuait. Eh bien, c’était un de ces messieurs qui mettent toujours les choses au pis ; et, pour plus de sûreté, il planta son poignard au beau milieu du sac. Après quoi il l’ouvrit, et trouva son enfant mort. J’ai comme une idée, monsieur Balfour, que vous ressemblez beaucoup à cet homme.

    – Voulez-vous dire que vous n’avez pas trempé dans ce crime ? m’écriai-je en me dressant à demi.

    – Je vous dirai tout d’abord, monsieur Balfour de Shaws, entre nous, que si je m’en allais pour tuer un gentleman, ce ne serait pas dans mon propre pays, afin d’attirer des ennuis sur mon clan ; et je ne me trouverais pas sans épée ni fusil, et avec une longue canne à pêche sur l’épaule.

    – C’est ma foi vrai ! dis-je.

    – Et maintenant, reprit Alan, qui tira son dirk et posa la main dessus d’une certaine façon, – je jure sur le Saint-Acier que je n’ai eu ni dessein ni rôle, ni acte ni pensée dans cette chose.

    – J’en rends grâces à Dieu ! m’écriai-je. Et je lui tendis la main.

    Il ne parut pas la voir.

    – Et voilà bien des embarras pour un Campbell, dit-il. Ils ne sont pas si rares, que je sache.

    – Du moins, repris-je, vous ne pouvez m’en vouloir réellement, car vous savez bien ce que vous m’avez dit, sur le brick. Mais la tentation et l’action sont deux, j’en rends grâces au Ciel encore une fois. Nous pouvons tous être tentés ; mais ôter la vie à quelqu’un, de sang-froid, Alan ! (Je restai une minute avant de pouvoir ajouter 🙂

    – Et savez-vous qui a commis ce crime ? Connaissez-vous l’homme à l’habit noir ?

    – Je ne me souviens pas trop de son habit, dit Alan, d’un air malicieux ; mais j’ai dans l’idée qu’il était bleu.

    – Bleu ou noir, le connaissez-vous ? dis-je.

    – En conscience, je ne pourrais le jurer. Il a passé tout près de moi, je l’avoue, mais par un singulier hasard, j’étais juste occupé à rajuster mes brogues.

    – Pouvez-vous jurer que vous ne le connaissez pas, Alan ? m’écriai-je, mi en colère, mi-tenté de rire de ses dérobades.

    – Pas encore, dit-il ; mais j’ai une mémoire étonnamment douée pour l’oubli, David.

    – Et pourtant, dis-je, il y a une chose que j’ai vue clairement, c’est que vous vous exposiez avec moi pour attirer les soldats.

    – C’est fort possible, dit Alan ; et ainsi ferait n’importe quel gentleman. Vous et moi étions innocents du fait.

    – Raison de plus, puisque nous étions soupçonnés à tort, pour ne pas nous en mêler ! L’innocent doit à coup sûr passer avant le coupable.

    – Ma foi, David, il reste à l’innocent quelque chance d’être acquitté en justice ; mais pour le gars qui a tiré la balle, je crois que sa vraie place est dans la bruyère. Ceux qui n’ont trempé dans aucune petite difficulté doivent se bien mettre dans l’esprit la situation de ceux qui n’ont pas eu ce bonheur. La religion, du reste, nous l’ordonne. Car, si c’était l’inverse, et que le camarade que je n’ai précisément pas bien vu eût été à notre place, et nous à la sienne (ce qui n’avait rien d’impossible), je crois que nous lui serions joliment obligés nous-mêmes d’avoir attiré les soldats à ses trousses.

    Devant cette obstination d’Alan je renonçai. Mais il avait l’air si naïf, et il était tellement convaincu de ce qu’il disait, et prêt à se sacrifier pour ce qu’il jugeait être son devoir, qu’il me fermait la bouche. Les paroles de M. Henderland me revinrent, que nous pouvions nous-mêmes recevoir des leçons de ces sauvages Highlanders. Or, je venais de recevoir la mienne. La morale d’Alan était sens dessus dessous ; mais il était prêt, telle qu’elle fût, à lui sacrifier sa vie.

    – Alan, dis-je, je n’affirmerai pas que c’est ainsi que je comprends la religion, mais tout de même, je vous approuve. Et, pour la deuxième fois, je vous tends la main.

    Alors il me la prit entre les deux siennes, disant que je l’avais bien sûr ensorcelé, car il n’était rien qu’il ne me pardonnât. Il prit ensuite un air très sérieux, pour me dire que nous n’avions pas de temps à perdre, mais devions l’un et l’autre fuir loin de ce pays ; lui, parce qu’il était déserteur, et que tout Appin allait être fouillé comme un appartement, et chacun forcé de rendre bon compte de ses faits et gestes ; et moi, parce que je me trouvais sans nul doute impliqué dans l’assassinat.

    – Oh ! dis-je, tenant à lui donner une petite leçon, je

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    Classique, Fiction, Historique, L'aventure
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