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    2. L'enlèvé ! (Les Aventures de David Balfour 1)
    3. Chapitre 15
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    me semblait-il.

    – Et moi, j’en ai abattu deux, dit-il… Non ; il n’y a pas encore assez de sang versé ; ils vont revenir. À votre poste, David. Ce n’était là que la goutte avant le repas.

    Je repris ma place, rechargeant les trois pistolets que j’avais tirés, l’œil et l’oreille aux aguets.

    Nos ennemis étaient, non loin sur le pont, en train de discuter, à voix haute si haute que deux ou trois mots parvinrent jusqu’à moi, dominant le bruit des flots.

    – C’est Shuan qui s’y est mal pris, disait une voix.

    Et un autre répondit :

    – Taisez-vous donc. C’est lui qui a « payé le poivre ».

    Les voix se perdirent dans un murmure confus. Mais cette fois, quelqu’un parlait presque toujours seul, comme pour exposer un plan ; après quoi, il y eut deux ou trois réponses brèves, comme si les hommes avaient reçu des ordres. Je conclus qu’ils allaient revenir à la charge, et avertis Alan.

    – C’est ce que nous devons souhaiter, dit-il. Tant que nous n’aurons pas fini par les dégoûter de nous, il n’y aura pas de sommeil ni pour vous ni pour moi. Mais à présent, attention, cela va devenir sérieux.

    Mes pistolets étaient prêts, et je n’avais rien à faire que d’écouter et d’attendre. Durant la lutte, il ne m’était pas même resté le loisir d’avoir peur ; mais depuis que tout était tout redevenu calme, je ne songeais plus qu’à cela. L’idée des épées affilées, le froid de l’acier me hantaient ; aussi, au moment où j’entendis s’approcher des pas furtifs, et où des vêtements d’hommes frôlèrent la muraille de la dunette, je compris qu’ils prenaient leurs postes dans l’ombre, et faillis pousser un cri.

    Cela se passait du côté d’Alan ; et je me figurais presque n’avoir plus de rôle à jouer dans le combat, quand je perçus le bruit d’une chute étouffée, sur le toit, au-dessus de ma tête.

    Un coup de sifflet retentit. C’était le signal. Une troupe serrée s’élança, coutelas au poing, contre la porte ; au même moment, le carreau du vasistas vola en éclats, et un homme passa au travers, qui se laissa tomber sur le plancher. Avant qu’il se fût relevé, je lui avais mis un pistolet entre les deux épaules, et j’allais le tuer ; mais au contact de cet être vivant, ma chair se révolta, et je fus aussi incapable de presser sur la gâchette que je l’eusse été de m’envoler.

    Il avait perdu son coutelas en tombant, et quand il sentit le pistolet le toucher, il se déroba vivement et me saisit à-bras-le-corps, avec un blasphème furieux ; sur quoi je retrouvai mon courage, ou ce fut peut-être la terreur qui produisit ce résultat ; mais je poussai un cri et lui déchargeai mon pistolet en pleine poitrine. Il fit entendre un affreux gémissement et roula sur le plancher. Juste alors, le pied d’un second individu, qui avait déjà passé les jambes par le vasistas, me heurta le crâne ; et aussitôt, m’emparant d’un autre pistolet, je tirai dans la cuisse de cet homme, ce qui lui fit lâcher prise et s’abattre en bloc sur le cadavre de son compagnon. Impossible de manquer le but, et inutile de viser ; je lui plaçai le pistolet sur le cœur ; et fis feu.

    Je serais sans doute resté là, à contempler mes victimes, si Alan ne m’avait appelé à son aide et rendu à la situation.

    Il avait jusqu’ici tenu la porte ; mais un des matelots, profitant de ce qu’il était occupé par ailleurs, s’était faufilé sous son épée, et l’avait saisi au torse. Alan le poignardait de la main gauche, mais cet homme s’accrochait à lui comme une sangsue. Un autre avait pénétré, le coutelas levé. Les visages se pressaient à la porte. Je nous crus perdus, et, brandissant mon coutelas, je tombai sur eux, de flanc.

    Mais je n’eus pas le loisir de me rendre utile. Le lutteur lâcha prise enfin ; Alan bondit en arrière pour prendre du champ, puis chargea comme un taureau, en mugissant. Leur ramas fondit devant lui comme de l’eau : faisant volte-face, ils s’encoururent, et trébuchèrent l’un contre l’autre dans leur précipitation. L’épée étincelait à son poing comme du vif-argent et s’enfonçait dans le tas de nos ennemis en fuite ; et chaque éclair provoquait le hurlement d’un blessé. J’en étais encore à nous croire perdus, que – joie ! – tous avaient disparu, et Alan les pourchassait au long du pont comme un chien de berger ramène un troupeau.

    Néanmoins, il fut prompt à revenir, car il était aussi prudent que brave ; et cependant, les matelots fuyaient toujours en hurlant, comme s’il était encore à leurs trousses. Nous les entendîmes dégringoler pêle-mêle dans le gaillard d’avant, et refermer le panneau derrière eux.

    La dunette ressemblait à un charnier ; il y avait trois morts à l’intérieur, un autre expirait en travers du seuil, et nous étions là, Alan et moi, victorieux et sans blessure.

    Il vint à moi les bras ouverts.

    – Dans mes bras ! s’écria-t-il ; et il m’embrassa fortement sur les deux joues. David ! je vous aime comme un frère. Et dites, ami, ajouta-t-il dans une sorte d’extase, n’ai-je pas bien combattu ?

    Puis retournant à nos ennemis, il les transperça chacun de son épée, et les jeta dehors l’un après l’autre. Ce faisant, il ne cessait de marmotter, de chanter et de siffler à part lui, comme quand on cherche à se rappeler un air ; seulement, lui, cherchait à en composer un. Il avait la figure rouge, et les yeux brillants comme un enfant de cinq ans qui a trouvé un nouveau joujou. Et alors il s’assit sur la table, l’épée au poing ; l’air qu’il composait se dégagea peu à peu avec plus de netteté ; et finalement il entonna de toute sa voix une chanson en gaélique.

    Je la traduis, non en vers (car j’y suis inhabile) du moins en bon anglais. Il chanta souvent par la suite cet air, qui devint populaire ; je l’ai entendu, et il me l’a expliqué maintes fois.

    Ceci est le chant de l’épée d’Alan :

    Le forgeron l’a faite,

    Le feu l’a durcie ;

    Et elle luit au poing d’Alan Breck.

    Ils étaient nombreux et leurs yeux brillaient,

    Ils étaient prompts,

    Nombreuses leurs mains ;

    L’épée était seule.

    Les daims légers s’assemblent sur les collines,

    Ils sont nombreux, la colline est solitaire ;

    Les daims légers s’évanouissent,

    La colline reste.

    Venez à moi des collines de bruyère,

    Venez des îles de la mer,

    Ô aigles à la vue perçante,

    Voici votre repas !

    Or, cette chanson qu’il composa (paroles et musique) à l’heure de notre victoire n’est rien moins que juste envers moi, qui le soutins dans la mêlée. M. Shuan et cinq autres avaient été tués tout à fait ou mis hors de combat ; mais de ceux-ci, deux étaient tombés sous mes coups, les deux arrivés par le vasistas. Quatre autres étaient blessés, dont un (et non le moins dangereux) de ma main. En sorte que, tout compte fait, j’avais ma large part de tués et de blessés, et pouvais réclamer une place dans les vers d’Alan. Mais les poètes sont obligés de penser à leurs rimes ; et en bonne prose parlée, Alan me rendait plus que justice.

    Mais, à cette heure, je me souciais peu du tort qui m’était fait. D’abord, je ne connaissais pas un mot de gaélique ; puis, sans doute par suite de la longueur de l’attente, par suite de la fatigue de nos deux engagements, et surtout de l’horreur que je ressentais d’y avoir participé, la lutte ne fut pas plutôt achevée que j’allai tout chancelant m’asseoir sur une chaise. J’avais la poitrine tellement serrée que je respirais à peine ; je revoyais comme dans un cauchemar les deux hommes que j’avais tués ; et soudain, avant de pouvoir soupçonner ce qui m’arrivait, je me mis à pleurer et sangloter comme un enfant.

    Alan me frappa sur l’épaule, me disant que j’étais un brave garçon, et n’avais besoin que de dormir.

    – Je vais prendre le premier quart, dit-il. Vous m’avez bien secondé, David, d’un bout à l’autre et je ne voudrais pas vous perdre, pour Appin entier, – non, pas même pour Breadalbane.

    Je dressai donc mon lit sur le plancher ; et il prit la première veille, le pistolet au poing et l’épée sur les genoux, durant trois heures, à la montre du capitaine qui pendait au mur. Puis il me fit lever, et je pris ma faction, durant trois heures. Elles n’étaient pas écoulées qu’il faisait grand jour. C’était une matinée calme ; une longue houle régulière nous balançait et faisait courir le sang de côté et d’autre sur le plancher de la dunette, tandis que la pluie épaisse tambourinait sur le toit. Durant tout mon quart, rien ne bougea ; et le battement de la barre m’apprit qu’il n’y avait personne au gouvernail. En fait (comme je l’appris plus tard) il y avait tant de morts et de blessés, et les autres matelots étaient d’une telle humeur, que M. Riach et le capitaine durent prendre leurs quarts alternativement comme Alan et moi, sinon le brick aurait pu se jeter à la côte sans que nul s’en souciât. Heureusement, la nuit avait été calme, car le vent était tombé dès le début de la pluie. Néanmoins, d’après la clameur des nombreux goélands qui péchaient à grands cris alentour du navire, je devinai que nous avions dérivé fort près d’une des îles Hébrides ; et à la fin, en regardant par la porte de la dunette, j’aperçus les hauts sommets rocheux de la Skye, sur la droite, et un peu plus en arrière, la bizarre silhouette de Rum.

    Le capitaine met les pouces

    Alan et moi

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