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    2. L'enlèvé ! (Les Aventures de David Balfour 1)
    3. Chapitre 14
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    ils ne m’ont pas encore ; Puis, me regardant avec curiosité : – Vous me seconderiez ?

    – C’est bien mon intention. Je ne suis pas un voleur, encore moins un assassin. Je vous seconderai.

    – Très bien donc ; quel est votre nom ?

    – David Balfour ; et puis, songeant qu’un homme aussi bien vêtu devait aimer les gens distingués, j’ajoutai pour la première fois : – de Shaws.

    L’idée ne lui vint pas de mettre en doute ma parole, car un Highlander a l’habitude de voir des gens de la plus haute noblesse dans la plus grande pauvreté ; mais comme lui-même n’avait pas de particule, la puérile vanité qu’il portait en lui se révolta.

    – Mon nom est Stewart, dit-il, en se redressant. C’est Alan Breck qu’on m’appelle. Un nom de roi me paraît bon assez, quoique je le porte tout simple, sans aucun nom de ferme à ajouter au bout.

    Et, après m’avoir administré cette rebuffade, comme s’il s’agissait d’un sujet de la plus haute importance, il s’occupa d’inventorier nos moyens de défense.

    La dunette était bâtie très solidement, pour résister aux coups de mer. De ses cinq ouvertures, le vasistas et les deux portes étaient assez larges pour laisser passer un homme. Les portes, d’ailleurs, pouvaient se clore hermétiquement ; elles étaient en cœur de chêne, à coulisses, et munies de crochets pour les tenir fermées ou bien ouvertes, selon le besoin. Celle qui était déjà fermée, je l’assujettis de cette manière, et j’allais faire glisser l’autre à sa place, lorsque Alan m’arrêta.

    – David, dit-il – car je ne puis me rappeler le nom de votre terre, et je me permettrai donc de vous appeler David tout court – cette porte ouverte est la meilleure de nos défenses.

    – Il vaudrait mieux la fermer, dis-je.

    – Non pas, David, dit-il. Voyez-vous, je n’ai que deux yeux ; mais aussi longtemps que cette porte sera ouverte et que j’y aurai les yeux, la plupart de mes ennemis seront en face de moi, là même où je souhaite les trouver.

    Puis il me donna un coutelas tiré du râtelier (où il y en avait quelques-uns, outre les armes à feu), le choisissant avec grand soin, tout en hochant la tête et disant qu’il n’avait jamais vu d’aussi pitoyables armes ; et ensuite il m’attabla devant une poire à poudre, un sachet de balles et tous les pistolets, qu’il me donna ordre de charger.

    – Et ce sera là une meilleure besogne, permettez-moi de vous le dire, pour un gentilhomme de bonne naissance, que de frotter des assiettes et verser à boire à de vils goudronnés de marins.

    Là-dessus, il se campa au milieu de la pièce, faisant face à la porte, et, tirant sa longue rapière, fit l’épreuve du champ disponible.

    – Il faut que je m’en tienne aux coups de pointe, dit-il, en hochant la tête, et c’est très regrettable. Cela ne convient pas à mon genre, qui est surtout la garde haute. Et maintenant, chargez-nous ces pistolets, et faites attention à ce que je vais vous dire.

    Je lui promis de ne pas perdre un mot. J’avais la gorge serrée, la bouche sèche, les yeux troubles ; la pensée de tous ces individus qui allaient bientôt fondre sur nous me faisait battre le cœur ; et la mer, que j’entendais clapoter alentour du brick, et où je songeais que mon cadavre serait jeté avant le matin, la mer m’obsédait étrangement.

    – Tout d’abord, combien sont-ils contre nous ? demanda-t-il.

    Je les comptai ; et j’étais si bouleversé que je dus recommencer deux fois.

    – Quinze, dis-je.

    Alan siffla.

    – Tant pis, dit-il, nous n’y pouvons rien. Et maintenant, suivez-moi bien. C’est mon rôle dans la bataille. Vous n’avez rien à y voir. Et surtout rappelez-vous de ne pas tirer de ce côté à moins qu’ils ne m’aient renversé ; car j’aime mieux dix ennemis en face de moi qu’un ami comme vous tirant des coups de pistolet dans mon dos.

    Je lui avouai qu’en effet je n’étais pas un fameux tireur.

    – Et voilà une brave parole ! s’écria-t-il, admirant beaucoup mon ingénuité. Maints fiers gentilshommes n’oseraient en dire autant.

    – Mais, monsieur, dis-je, il y a cette autre porte, derrière vous, qu’ils pourraient bien enfoncer.

    – Oui, dit-il, et c’est là une part de votre besogne. Sitôt les pistolets chargés, vous allez monter sur ce lit contre la fenêtre ; et, s’ils s’attaquent à la porte, vous tirez dessus. Mais ce n’est pas tout. Faisons de vous un soldat, David. Qu’avez-vous encore à garder ?

    – Le vasistas, dis-je. Mais en vérité, monsieur Stewart, il me faudrait avoir des yeux de tous les côtés pour surveiller porte et vasistas ; quand j’aurai le nez à l’une, je tournerai le dos à l’autre.

    – Très juste, dit Alan. Mais n’avez-vous pas aussi des oreilles ?

    – À coup sûr ! m’écriai-je. J’entendrai casser le carreau.

    – Vous avez quelques rudiments de bon sens, dit Alan, avec un sourire amer.

    Le siège de la dunette

    Mais la trêve allait expirer. Ceux du pont avaient attendu mon retour, avec une impatience croissante ; et Alan n’avait pas fini de parler, que la tête du capitaine se montra dans l’ouverture de la porte.

    – Halte ! s’écria Alan, qui pointa son épée vers lui.

    Le capitaine fit halte, mais sans sourciller ni reculer d’un pas.

    – Une épée nue ? dit-il. Singulier remerciement de l’hospitalité !

    – Regardez-moi, dit Alan. J’ai eu des rois pour aïeux ; je porte un nom de roi. J’ai sur mon blason un chêne. Voyez-vous mon épée ? Elle a tranché les têtes de plus de whigs que vous n’avez d’orteils à vos pieds. Appelez votre vermine à votre suite, monsieur, et en garde ! Plus tôt commencera la lutte, plus tôt vous goûterez de cet acier au travers du corps.

    Le capitaine, sans lui répondre, me lança un mauvais regard :

    – David, fit-il, je m’en souviendrai.

    Et le son de sa voix me fit passer un frisson par tous les membres.

    Un instant après il avait disparu.

    – Et maintenant, dit Alan, faites bien attention, car on va en venir aux mains.

    Alain tira son dirk, qu’il tint de la main gauche, pour le cas où l’on passerait sous son épée. De mon côté, je grimpai sur la couchette avec une paire de pistolets, et, le cœur serré, ouvris la fenêtre que je devais surveiller. Je ne découvrais qu’une petite partie du pont, mais cela suffisait à nos besoins. La mer avait calmi, la brise était constante et gonflait paisiblement les voiles ; et il régnait sur le navire un grand silence, qui me permit d’entendre un murmure de voix. Peu après, un cliquetis d’acier retentit sur le pont, et je compris que l’on distribuait les coutelas, et que l’un d’eux était tombé ; ensuite, le silence à nouveau.

    Je ne sais si j’avais réellement peur ; mais mon cœur battait comme celui d’un oiseau, à petits coups précipités ; et mes yeux étaient si troublés que je les frottais continuellement, sans arriver à les éclaircir. D’espoir, je n’en avais aucun ; mais au contraire une sorte de rage désespérée à l’égard du monde entier, qui me faisait aspirer à vendre ma vie le plus chèrement possible. Je voulus prier, je m’en souviens, mais cette sorte de précipitation qui emportait mon esprit, comme si j’avais couru, m’empêchait de trouver les mots ; et je me bornai à souhaiter que l’affaire s’engageât et que tout fût fini.

    Elle commença soudain par une ruée de pas et de hurlements, puis une exclamation d’Alan, un bruit de lutte, et quelqu’un poussa un cri comme s’il était blessé. Je regardai par-dessus mon épaule, et vis M. Shuan dans le cadre de la porte, croisant l’épée avec Alan.

    – C’est lui qui a tué le mousse ! m’écriai-je.

    – Occupez-vous de votre fenêtre ! dit Alan ; mais avant de reprendre son poste, je le vis passer son épée à travers le corps du second.

    Ce ne fut pas trop tôt que je regardai de mon côté ; car j’avais à peine la tête à la fenêtre, que cinq hommes, portant une vergue de rechange en guise de bélier, passèrent devant moi et prirent position devant la porte, pour l’enfoncer. De ma vie, je n’avais encore tiré un coup de pistolet, et rarement un coup de fusil ; pas, en tout cas, sur mes semblables. Mais il le fallait ; et juste comme ils balançaient la vergue, je m’écriai : « Attrapez ! » et tirai dans le tas.

    Je dus en blesser un, qui poussa un cri et recula d’un pas, tandis que les autres s’arrêtaient, un peu décontenancés. Ils n’avaient pas eu le temps de se remettre, que j’envoyais encore une balle par-dessus leurs têtes ; et à mon troisième coup (aussi peu efficace que le second) toute la bande laissa choir la vergue et s’encourut.

    Alors, j’inspectai de nouveau l’intérieur de la dunette. Elle était remplie de fumée, grâce à mes coups de pistolet, dont j’avais encore les oreilles assourdies. J’aperçus Alan, toujours debout ; mais à présent son épée ruisselait de sang jusqu’à la garde ; et lui-même était si gonflé de son triomphe et campé dans une si fière attitude qu’il avait l’air invincible. À ses pieds, M. Shuan gisait sur le plancher, à quatre pattes ; le sang lui sortait de la bouche ; et il s’affaissait de plus en plus, effroyablement pâle. Mais tandis que je le regardais, ceux de derrière la porte le saisirent aux talons et l’entraînèrent hors de la dunette. Il dut expirer en cet instant même.

    – Voilà toujours un de vos whigs en moins ! s’écria Alan ; puis se tournant vers moi, il demanda si j’avais fait beaucoup de besogne.

    Je lui répondis que j’en avais touché un, le capitaine,

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