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    2. Le mort vivant
    3. Chapitre 39
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    de Maurice ; mais, pour Pitman, au contraire, elle fut comme un dernier coup de vent éteignant la dernière chandelle, dans la nuit de son pauvre cerveau affolé. L’oncle Joseph, qu’il avait laissé, une heure auparavant, dans son salon de Norfolk Street, occupé à découper de vieux journaux ! Et voilà que c’était ce même oncle Joseph dont il avait reçu le corps six jours auparavant, dans un baril ! Mais, en ce cas, qui était-il, lui, Pitman ? Et l’endroit où il se trouvait, était-ce la Gare de Waterloo ou un asile d’aliénés ?

    – En effet, s’écria Maurice, le corps était dans un état qui devait le rendre difficile à reconnaître ! Quel sot j’ai été de ne pas avoir songé à cela ! Eh bien ! maintenant, Dieu merci ! tout s’explique ! Et je vais vous dire, mon cher Michel ; eh bien ! nous sommes sauvés, vous et moi ! Vous allez prendre l’argent de la tontine – vous voyez que je ne cherche pas à tricher avec vous ! – et moi, je vais pouvoir m’occuper de la maison de cuirs, qui est en train de marcher comme elle n’a jamais marché jusqu’ici ! Je vous autorise à aller tout de suite déclarer la mort de mon oncle ; ne vous inquiétez pas de moi ; déclarez la mort, et nous sommes tirés d’affaire !

    – Hé ! oui, mais malheureusement je ne puis pas déclarer la mort ! dit Michel.

    – Vous ne pouvez pas ? Et pourquoi cela ?

    – Parce que je ne puis pas produire le corps, Maurice ! Je l’ai perdu !

    – Arrêtez un moment ! s’écria le marchand de cuirs. Que dites-vous ? Comment ! Ce n’est pas possible ! C’est moi qui ai perdu le corps !

    – Oui, mais je l’ai perdu, moi aussi, mon garçon ! dit Michel avec une sérénité renversante. Ne le reconnaissant pas – vous comprenez ? – et flairant quelque chose d’irrégulier dans sa provenance, je me suis hâté de… de m’en débarrasser !

    – Vous vous en êtes débarrassé ? gémit Maurice. Mais vous pouvez toujours le retrouver. Vous savez où il est ?

    – Je voudrais bien le savoir, Maurice, je donnerais beaucoup pour le savoir ! Mais le fait est que je ne le sais pas ! répondit Michel :

    – Dieu puissant ! – s’écria Maurice, les yeux et les bras levés au ciel, – Dieu puissant ! l’affaire des cuirs est à l’eau !

    De nouveau, Michel fut secoué d’un éclat de rire.

    – Pourquoi riez-vous, imbécile ? lui cria son cousin. Vous perdez encore plus que moi ! Si vous aviez pour deux sous de cœur, vous trembleriez dans vos bottes, à force de chagrin ! Mais, de toute façon, il y a une chose que je dois vous dire ! Je veux avoir ces huit cents livres ! Je veux les avoir, entendez-vous ? et je les aurai ! Cet argent est à moi, voilà ce qui est sûr ! Et votre ami, ici présent, a eu à faire un faux pour s’en emparer. Donnez-moi mes huit cents livres, donnez-les moi tout de suite, ici-même, sur ce quai, ou bien je vais droit à Scotland Yard, et je raconte toute l’affaire !

    – Maurice – dit Michel, en lui posant la main sur l’épaule – je vous en prie, essayez d’entendre raison ! Je vous assure que ce n’est pas nous qui avons pris cet argent ! C’est l’autre homme ! Nous n’avons pas même pensé à regarder dans les poches !

    – L’autre homme ? demanda Maurice.

    – Oui, l’autre homme ! Nous avons repassé l’oncle Joseph à un autre homme ! répondit Michel.

    – Repassé ? répéta Maurice.

    – Sous la forme d’un piano ! – répondit Michel le plus simplement du monde. Un magnifique instrument, approuvé par Rubinstein…

    Maurice porta sa main à son front, et l’abaissa de nouveau : elle était toute mouillée.

    – Fièvre ! dit-il.

    – Non, c’était un Érard ! dit Michel. Pitman, qui l’a vu de près, pourra vous en garantir l’authenticité !

    – Assez parlé de pianos ! dit Maurice avec un grand frisson. Ce… cet autre homme, revenons à lui ! Qui est-ce ? Où pourrai-je mettre la main sur lui ?

    – Hé ! c’est là qu’est la difficulté ! répondit Michel. Cet homme est en possession de l’objet depuis… voyons un peu… depuis mercredi passé, vers quatre heures. J’imagine qu’il doit être en route pour le Nouveau Monde, le pauvre diable, et terriblement pressé d’arriver !

    – Michel, implora Maurice, par pitié pour un parent, réfléchissez bien à vos paroles, et dites-moi encore quand vous vous êtes débarrassé du corps !

    – Mercredi soir, pas d’erreur possible là-dessus ! répliqua Michel.

    – Eh bien ! non, décidément, ça ne peut pas aller ! s’écria Maurice.

    – Quoi donc ? demanda l’avoué.

    – Même les dates sont pure folie ! murmura Maurice. Le chèque a été présenté à la banque le mardi ! Il n’y a pas le moindre filet de bon sens dans toute cette affaire !

    En cet instant, un jeune homme saisit vigoureusement le bras de Michel. Le susdit jeune homme était passé, par hasard, auprès du groupe de nos trois amis, l’instant d’auparavant ; tout à coup, il avait fait un sursaut et s’était retourné.

    – Ah ! dit-il, je ne me trompe pas ! Voici M. Dickson !

    Le son même de la trompette du jugement dernier n’aurait pas effrayé davantage Pitman et son compagnon. Quant à Maurice, lorsqu’il entendit son cousin, appelé par un étranger, de ce nom fantastique, il eut plus pleinement encore la conviction qu’il était victime d’un long, grotesque, et hideux cauchemar. Et lorsque, ensuite, Michel, avec l’invraisemblable broussaille de ses favoris, se fut dégagé de l’étreinte de l’étranger, et eut pris la fuite, et lorsque le singulier petit homme au col rabattu eut lestement suivi son exemple, et lorsque l’étranger, désolé de voir échapper le reste de sa proie, transporta sa vigoureuse étreinte sur Maurice lui-même, celui-ci, dans l’excès de son effarement, ne put que se murmurer à mi-voix : « Je l’avais bien dit ! »

    – Je tiens au moins un des membres de la bande ! dit Gédéon Forsyth.

    – Que voulez-vous dire ? balbutia Maurice. Je ne comprends pas !

    – Oh ! je saurai bien vous faire comprendre ! répliqua résolument Gédéon.

    – Écoutez, monsieur, vous me rendrez un vrai service si vous me faites comprendre quoi que ce soit de tout cela ! s’écria soudain Maurice, avec un élan passionné de conviction.

    – Vous comptez tirer profit de ce que vous n’êtes pas venu chez moi avec eux ! reprit Gédéon. Mais pas de ça ! J’ai trop bien reconnu vos amis ! Car ce sont bien vos amis, n’est-ce pas ?

    – Je ne vous comprends pas ! dit Maurice.

    – Vous n’êtes pas sans avoir entendu parler d’un certain piano ? suggéra Gédéon.

    – Un piano ? s’écria Maurice, en saisissant convulsivement le bras du jeune homme. Alors, c’est vous qui êtes l’autre homme ? Où est-il ? Où est le corps ? Et est-ce vous qui avez touché le montant du chèque ?

    – Vous demandez où est le corps ? fit Gédéon. Voilà qui est étrange ! Est-ce que, réellement, vous auriez besoin du corps ?

    – Si j’en aurais besoin ? cria Maurice. Mais ma fortune entière en dépend ! C’est moi qui l’ai perdu ! Où est-il ? Conduisez-moi près de lui !

    – Ah ! vous voulez le ravoir ? Et votre ami, le sieur Dickson, est-ce qu’il veut aussi le ravoir ? demanda Gédéon.

    – Dickson ? Qu’entendez-vous avec votre Dickson ? Est-ce Michel Finsbury que vous désignez de ce nom ? Hé ! mais certainement, il le veut aussi ! Il a perdu le corps, lui aussi ! S’il l’avait gardé, l’argent de la tontine serait dès maintenant à lui !

    – Michel Finsbury ? Naturellement pas l’avoué ? s’écria Gédéon.

    – Mais si, l’avoué ! répondit Maurice. Et le corps, où est-il, pour l’amour du ciel ?

    – Voilà donc pourquoi il m’a envoyé deux clients avant-hier ! murmura Gédéon. Savez-vous quelle est l’adresse du domicile particulier de M. Finsbury ?

    – King’s Road, 233. Mais quels clients ? Où allez-vous ? gémit Maurice en s’accrochant au bras de Gédéon. Où est le corps ?

    – Hé, je l’ai perdu, moi aussi ! répondit Gédéon.

    Et il s’enfuit précipitamment.

    XV

    LE RETOUR DU GRAND VANCE

    Je n’essaierai pas de décrire l’état d’esprit où se trouvait Maurice en sortant de la Gare de Waterloo. Le jeune marchand de cuirs était, par nature, modeste ; jamais il ne s’était fait une idée exagérée de sa valeur intellectuelle ; il se rendait pleinement compte de son incapacité à écrire un livre, à jouer du violon, à divertir une société de choix par des tours de passe-passe, en un mot, à exécuter aucun de ces actes remarquables que l’on a coutume de considérer comme le privilège du génie. Il savait, il admettait, que son rôle en ce monde, fût tout prosaïque : mais il croyait, – ou du moins il avait cru jusqu’à ces derniers jours, – que ses aptitudes étaient à la hauteur des exigences de sa vie. Or, voici que, décidément, il avait à s’avouer vaincu ! La vie avait décidément le dessus ! Aussi, lorsqu’il quitta la Gare de Waterloo, le pauvre garçon ne voyait-il devant lui qu’un unique objet : rentrer chez lui ! De même que le chien malade se terre sur le sofa, Maurice n’aspirait plus qu’à refermer sur lui la porte de la maison de John Street ; la solitude et le calme, ah ! de toute son âme il y aspirait.

    Les ombres du soir commençaient à tomber quand il arriva enfin en

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