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    2. Le mort vivant
    3. Chapitre 37
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    !

    – Et, cependant, je ne crois pas qu’on puisse le négliger ! murmura Pitman.

    – Je supposais que vous aviez eu assez déjà de la Gare de Waterloo ! répondit l’avoué. Y seriez-vous attiré par une impulsion morbide ? Au fait, vous êtes devenu tout drôle, depuis que vous avez perdu votre barbe ! Je commence à croire que c’était dans votre barbe que vous gardiez votre bon sens !

    – Monsieur Finsbury, dit le professeur de dessin, j’ai beaucoup réfléchi à la nouvelle complication qui vient de se produire dans ma vie, du fait de cette annonce : et, si vous voulez bien me le permettre, je vais vous exposer les résultats de mes réflexions !

    – Allez-y ! fit Michel. Mais n’oubliez pas que c’est aujourd’hui dimanche ! Pas de gros mots, ni de bavardage inutile !

    – Nous nous trouvons en présence de trois hypothèses possibles, commença Pitman : 1° cette annonce peut se rattacher à l’affaire du baril ; 2° elle peut se rapporter à la statue de M. Semitopolis ; enfin, 3° elle peut émaner du frère de ma défunte femme, qui est parti il y a vingt ans pour l’Australie et n’a plus jamais donné de ses nouvelles. Dans le premier cas, – affaire du baril, – j’admets que l’abstention serait, pour moi, le parti le plus sage.

    – La cour est de votre avis jusque-là, maître Pitman ! dit Michel. Veuillez continuer.

    – Dans le second cas, poursuivit Pitman, j’ai le devoir de ne rien négliger de ce qui peut m’aider à retrouver l’antique malencontreusement égaré !

    – Mais, mon cher ami, vous m’avez dit vous-même, avant-hier, que M. Semitopolis vous avait déchargé de toute responsabilité dans l’accident ! Que voulez-vous de plus ?

    – Je suis d’avis, monsieur, sauf erreur, que l’irréprochable correction de la conduite de M. Semitopolis m’impose, plus impérieusement encore, le devoir de rechercher l’Hercule ! répondit le professeur de dessin. Je me rends bien compte de tout ce que mon attitude a eu, dès le début, d’illégal et de répréhensible : raison de plus pour que, désormais, je m’efforce d’agir en gentleman !

    Et Pitman rougit jusqu’aux oreilles.

    – À cela non plus je ne vois pas d’objection ! déclara Michel. J’ai souvent pensé moi-même que j’aimerais, un jour, à essayer d’agir en gentleman. Mais ce sera pour plus tard, quand je me serai retiré des affaires. Ma profession, hélas ! me rend provisoirement la chose presque impraticable !

    – Et dans la troisième hypothèse, poursuivit Pitman, si l’auteur de l’annonce est mon beau-frère Tim, eh bien, naturellement, cela signifie la fortune pour nous !

    – Oui, mais malheureusement l’auteur de l’annonce n’est pas votre beau-frère Tim ! dit l’avoué.

    – Vous êtes-vous aperçu, monsieur, d’une expression qui me paraît des plus remarquables, dans cette annonce : quelque chose d’avantageux pour lui ? – demanda Pitman, avec un sourire malin.

    – Innocent agneau que vous êtes ! répondit Michel. Cette expression est le lieu commun le plus éculé de notre langue anglaise ; elle prouve simplement que l’auteur de l’annonce est un imbécile ! Voyons ! Voulez-vous que, tout de suite, je vous démolisse votre château de cartes ? Eh bien ! est-ce que votre beau-frère Tim serait homme à faire cette erreur, dans la façon d’écrire votre nom ! Bent au lieu de Dent ? Ce n’est pas que, en soi, la correction me déplaise ! Je la trouve au contraire admirablement judicieuse(2), et suis bien résolu à l’adopter désormais moi-même, dans mes rapports avec vous ! Mais trouvez-vous vraisemblable qu’elle vienne de votre beau-frère ?

    – Non, en effet, elle ne paraît pas très naturelle de sa part ! reconnut Pitman. Mais qui sait si le pauvre homme n’a pas eu l’esprit troublé en Australie ?

    – À raisonner de cette façon-là, Pitman, dit Michel, on pourrait également supposer que l’auteur de l’annonce est Sa Majesté la reine Victoria, tout enflammée du désir de vous créer baron. Je vous laisse décider vous-même si cela est probable, et cependant, de même que votre hypothèse touchant l’esprit de votre beau-frère, cela n’a rien de contraire aux lois naturelles. Mais nous n’avons à considérer ici que les hypothèses probables ; de telle sorte que, avec votre permission, nous allons éliminer, d’emblée, Sa Majesté Victoria et votre beau-frère Tim ! Vient maintenant votre seconde idée, à savoir que l’annonce se rapporterait à la perte de la statue. Cela, c’est possible ; mais, en ce cas, de qui viendrait l’annonce ? Pas de l’Italien, puisqu’il sait votre adresse, et pas davantage de la personne qui a reçu la caisse, puisque cette personne ne sait pas votre nom. Le facteur du chemin de fer ? – me direz-vous dans un éclair de lucidité. Oui, cet homme peut avoir appris votre nom au bureau de la gare, il peut s’être trompé sur un de vos prénoms, il peut ne pas connaître votre adresse. Admettons donc le facteur du chemin de fer ! Mais voici une question : éprouvez-vous réellement un grand désir de vous rencontrer avec ce personnage ?

    – Et pourquoi ne l’éprouverais-je pas ? demanda Pitman.

    – Si le susdit facteur souhaite de vous voir, répondit Michel, c’est – aucun doute là-dessus ! – c’est parce qu’il a retrouvé son livre, est allé à la maison où il avait déposé la statue, et – notez bien ceci, Pitman ! – agit maintenant à l’instigation de l’assassin !

    – Je serais désolé qu’il en fût ainsi ! dit Pitman. Mais je continue à penser que j’ai le devoir, vis-à-vis de M. Semitopolis…

    – Pitman, interrompit Michel, pas de blagues ! N’essayez pas d’en conter à votre conseil légal ! N’essayez pas de vous faire passer pour feu Régulus ! Allons ! je parie un dîner que j’ai deviné ; votre véritable pensée ! La vérité, Pitman, c’est que vous croyez toujours que l’annonce vient de votre beau-frère Tim !

    – Monsieur Finsbury, – répondit le professeur de dessin, dont l’honnête petit visage s’était coloré de nouveau, – vous n’êtes point père de famille et en peine de gagner votre pain quotidien ! Gwendoline, ma fille, grandit ; elle a été confirmée cette année. Une enfant de grandes promesses, autant que j’en puis juger ! Eh bien ! monsieur et ami, vous comprendrez mes sentiments de père quand je vous aurai dit que cette pauvre enfant, faute de leçons, ne sait pas encore danser ! Les deux garçons vont à l’école du quartier : ce qui, en somme, n’est point un mal. Loin de moi l’idée de déprécier les institutions de mon pays ! Mais j’avais secrètement nourri l’espoir que l’aîné, Harold, pourrait un jour devenir professeur de musique, – qui sait, virtuose peut-être ? Et le petit Othon témoigne d’une vocation très prononcée pour l’état religieux. Je ne suis pas, à proprement parler, un homme d’ambition…

    – Allons ! allons ! fit Michel. Avouez-le : vous croyez toujours encore que c’est le beau-frère Tim !

    – Je ne le crois pas, répondit Pitman : mais je me dis que cela peut être lui. Et si, par ma négligence, je perdais cette occasion de fortune, comment oserais-je regarder en face mes pauvres enfants ?

    – Et ainsi, reprit l’avoué, vous avez l’intention de…

    – De me rendre à la Gare de Waterloo, tout à l’heure ! dit Pitman, sous un déguisement !

    – De vous y rendre tout seul ? demanda Michel. Et vous ne craignez pas les dangers de l’aventure ? En tout cas, ne manquez pas de m’envoyer un mot, ce soir, de la prison !

    – Oh ! monsieur Finsbury ! je m’étais enhardi jusqu’à espérer… que peut-être vous consentiriez à… m’accompagner ! balbutia Pitman.

    – Que je me déguise encore, et un dimanche ! s’écria Michel. Comme vous connaissez peu mes principes de vie !

    – Monsieur Finsbury, dit Pitman, je n’ai aucun moyen, je le sais, de vous prouver ma reconnaissance. Mais laissez-moi vous poser une question : si j’étais un riche client, accepteriez-vous de courir le risque ?

    – Hé ! mon ami, vous vous imaginez donc que j’ai pour profession de rôder dans Londres avec mes clients déguisés ? demanda Michel. Je vous donne ma parole que, pour tout l’or du monde, je n’aurais pas consenti à m’occuper d’une affaire comme la vôtre ! Mais j’avoue que j’éprouve une véritable curiosité de voir comment vous allez vous comporter dans cette entrevue. Cela me tente ! Cela me tente, Pitman, plus que l’or, entendez-vous ? Je suis sûr que vous serez impayable !

    Et il éclata de rire.

    – Allons ! mon vieux Pitman, dit-il, il n’y a pas moyen de vous rien refuser ! Préparez tout l’appareil de la mascarade ! À une heure et demie, je serai dans votre atelier.

    Vers deux heures et demie, ce même dimanche, le vaste et morne hall vitré de la Gare de Waterloo dormait, silencieux et désert, comme le temple d’une religion morte. Çà et là, sur quelques-uns des innombrables quais, un train attendait patiemment ; çà et là résonnait l’écho d’un bruit de pas, et, par instants, s’y mêlait le choc, d’un sabot de cheval contre le pavé desséché, dans la cour extérieure où stationnaient les fiacres. Le quai des trains de banlieue sommeillait, comme les autres. Les kiosques à journaux étaient fermés ; des rideaux de fer rouillés y cachaient les romans de M. Rider Haggard, dont les couvertures richement illustrées égaient et réconfortent au passage l’âme du voyageur, les jours de semaine. Les rares employés qui étaient de service erraient vaguement, comme des somnambules. Et, chose à peine croyable, vous n’auriez pas même rencontré là, à cette heure, la dame d’âge mûr (en pèlerine d’ulster et avec un petit sac de voyage à la main), qui cependant semble faire

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