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    2. Le mort vivant
    3. Chapitre 30
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    « Mais c’est Tommy, dérange-toi donc pour ton oncle ! » s’écria-t-elle tout haut, remplissant d’amertume l’âme de Gédéon. « Et Andante patetico, et sept bémols ! cet homme doit être un simple imposteur ! »

    Au même instant lui arriva, de sous la table, un bruit confus et bizarre, comme celui que ferait une poule qui éternuerait ; et cet éternuement fut suivi du bruit d’un choc, comme si quelque chose s’était heurté à la table ; et le choc lui-même fut suivi d’un sourd grognement.

    Julia s’enfuit vers la porte ; mais, arrivée là, elle se retourna, résignée à braver le danger. Personne ne la poursuivait. Seuls, les bruits continuaient : sous la table, quelque chose se livrait à une série indéfinie d’éternuements : et voilà tout !

    « Certes, songea Julia, c’est là une conduite bien étrange ! Ce Jimson ne peut pas être un homme du monde ! »

    Le premier éternuement du jeune avocat avait troublé, dans leur ancien repos, les innombrables grains de poussière qui sommeillaient sous la table : à présent, un fort accès de toux avait succédé aux éternuements.

    Julia commençait à éprouver une certaine compassion.

    – Je crains que vous ne soyez vraiment souffrant ! dit-elle en s’approchant un peu. Je vous en supplie, ne restez pas plus longtemps sous cette table, monsieur Jimson ! Vraiment, cela ne vous vaut rien.

    Le maestro ne répondit que par une toux désolante. Mais, dès l’instant suivant, l’intrépide jeune fille était à genoux devant la table, et les deux visages se trouvaient face à face.

    – Dieu puissant ! s’écria miss Hazeltine en se redressant d’un bond. M. Forsyth qui est devenu fou !

    – Je ne suis pas fou ! dit le jeune homme en se dégageant misérablement de sa cachette. Bien chère miss Hazeltine, je vous jure, à deux genoux, que je ne suis pas fou !

    – Vous êtes fou ! s’écria-t-elle, toute haletante.

    – Je sais, dit-il, que, pour un œil superficiel, ma conduite peut sembler singulière !

    – Si vous n’êtes pas fou, votre conduite était monstrueuse, s’écria la jeune fille en rougissant, et prouvait que vous ne vous souciiez pas le moins du monde de mes tourments !

    – Je sais… j’admets cela ! dit courageusement Gédéon.

    – C’était une conduite abominable ! insista Julia.

    – Je sais qu’elle doit avoir ébranlé votre estime pour moi ! répondit l’avocat. Mais, chère miss Hazeltine, je vous supplie de m’entendre jusqu’au bout ! Ma manière d’agir, pour étrange qu’elle paraisse, n’est cependant pas incapable d’explication. Et le fait est que je ne veux pas et ne puis pas continuer à exister sans… sans l’estime d’une personne que j’admire… Le moment est mal choisi pour parler de cela, je le sens bien, mais je répète mon expression : sans l’estime de la seule personne que j’admire !

    Un reflet de satisfaction se montra sur le visage de miss Hazeltine.

    – Fort bien ! dit-elle. Sortons de cette froide caverne, et allons nous asseoir sur le balcon… Là ! Et maintenant, reprit-elle en s’installant, parlez ! Je veux tout savoir !

    Elle releva les yeux sur le jeune homme ; et, en le voyant debout devant elle avec une mine toute décontenancée, la folle enfant éclata de rire. Son rire était une chose bien faite pour ravir le cœur d’un amoureux : il sonnait légèrement, sur la rivière, comme un chant d’oiseau, répété plus loin par les échos du rivage. Et cependant il y avait une créature que ce rire n’égayait pas : cette créature était l’infortuné admirateur de la jeune fille.

    – Miss Hazeltine, dit-il d’une voix ennuyée, Dieu sait que je vous parle sans mauvais vouloir ; mais je trouve que vous montrez en tout cela bien de la légèreté !

    Julia ouvrit sur lui de grands yeux.

    – Je ne puis retirer le mot ! dit-il. Déjà vous m’avez fait une peine atroce lorsque je vous ai entendue bavarder, tantôt, avec le vieux pêcheur. Vous faisiez voir une curiosité au sujet de Jimson…

    – Mais Jimson se trouve être vous-même ! objecta Julia.

    – Admettons cela ! s’écria l’avocat ; mais, tout à l’heure, vous ne le saviez pas ! Qu’était pour vous Jimson ? En quoi pouvait-il vous intéresser ? Miss Hazeltine, vous m’avez déchiré le cœur !

    – Oh ! par exemple, ceci est trop fort ! répliqua sévèrement Julia. Quoi ? Après vous être conduit de la façon la plus extraordinaire, vous prétendez être capable de m’expliquer votre conduite, et voilà que, au lieu de l’expliquer, vous vous mettez à m’insulter !

    – C’est juste ! répondit le pauvre Gédéon. Je… Je vais tout vous confier ! Quand vous saurez toute l’histoire, vous pourrez m’excuser.

    Et, s’asseyant près d’elle sur le banc, il étala devant elle sa misérable histoire.

    – Oh ! monsieur Forsyth, s’écria-t-elle quand il eut fini, je regrette si fort mon rire de tout à l’heure ! Vous étiez bien drôle, c’est certain ; mais je vous assure que je regrette d’avoir ri !

    Et elle lui tendit sa main, que Gédéon garda dans la sienne.

    – Tout ceci ne va pas vous donner trop mauvaise opinion de moi ? demanda-t-il tendrement.

    – Le fait que vous ayez tant d’ennuis et de misères ? Non, certes, monsieur, non ! s’écria-t-elle. – Et, dans l’ardeur de son mouvement, elle tendit vers lui son autre main, dont il s’empara également. – Vous pouvez compter sur moi ! ajouta-t-elle.

    – Vraiment ? fit Gédéon. Eh bien ! j’y compterai ! Je reconnais que l’instant n’est peut-être pas très bien choisi pour parler de tout cela ! Mais je n’ai aucun ami…

    – Ni moi non plus ! dit Julia. Mais ne croyez-vous pas qu’il serait temps pour vous de me rendre mes mains ?

    – La ci darem la mano ! répondit l’avocat. Laissez-les-moi une minute encore ! J’ai si peu d’amis ! reprit-il.

    – Je croyais que c’était une mauvaise note, pour un jeune homme, de n’avoir pas d’amis ! observa Julia.

    – Oh ! mais j’ai des masses d’amis ! s’écria Gédéon. Ce n’était pas cela que je voulais dire ! Je sens que le moment est mal choisi ! Mais, oh ! Julia, si vous pouviez seulement vous voir telle que vous êtes !

    – Monsieur Forsyth !…

    – Ne m’appelez pas de ce sale nom ! s’écria le jeune homme. Appelez-moi Gédéon !

    – Oh ! jamais cela ! laissa échapper Julia. Et puis il y a si peu de temps encore que nous nous connaissons !

    – Mais pas du tout ! protesta Gédéon. Il y a très longtemps que nous nous sommes rencontrés à Bournemouth ! Jamais, depuis lors, je ne vous ai oubliée ! Dites-moi que vous ne m’avez jamais oublié non plus ! Dites-moi que vous ne m’avez jamais oublié, et appelez-moi Gédéon !

    Et comme la jeune fille ne répondait rien :

    – Oui, ma Julia, reprit-il, je sais que je ne suis qu’un âne, mais j’entends vous conquérir ! J’ai une affaire infernale sur les bras, je n’ai pas un sou à moi, et je me suis montré à vous tout à l’heure sous l’aspect le plus ridicule : et cependant, Julia, je suis résolu à vous conquérir ! Regardez-moi bien en face, et dites-moi que vous me le défendez, si vous l’osez !

    Elle le regarda : et, quoi que ses yeux lui eussent dit, certainement leur message ne lui fut pas désagréable, car il resta longtemps tout occupé à le lire.

    – Et puis, dit-il enfin, en attendant que je sois parvenu à faire fortune, l’oncle Édouard nous donnera de l’argent pour notre ménage !

    – Ah ! bien, par exemple, celle-là est raide ! dit une grosse voix derrière son épaule.

    Gédéon et Julia se séparèrent l’un de l’autre plus rapidement que si un ressort électrique les avait désunis ; mais tous deux présentèrent des visages singulièrement colorés aux yeux de M. Édouard Hugues Bloomfield.

    Ce vieux gentleman, voyant arriver la barque errante, avait imaginé de venir discrètement jeter un coup d’œil sur l’aquarelle de miss Hazeltine. Mais voilà que, d’un seul coup de pierre, il avait attrapé deux oiseaux ; et son premier mouvement avait été pour se fâcher, ce qui d’ailleurs était son mouvement naturel. Mais bientôt, à la vue du jeune couple rougissant et effrayé, son cœur consentit à se radoucir.

    – Parfaitement, elle est raide ! répéta-t-il. Vous avez l’air de compter bien sûrement sur votre oncle Édouard ! Mais voyons, Gédéon, je croyais vous avoir dit de vous tenir au large de nous ?

    – Vous m’avez dit de me tenir au large de Maidenhead ! répondit Gédéon. Mais comment pouvais-je m’attendre à vous retrouver ici ?

    – Il y a du vrai dans ce que vous dites ! admit M. Bloomfield. C’est que, voyez-vous, j’ai cru préférable de cacher notre véritable destination, même à vous ! Ces ténébreux coquins, les Finsbury, auraient été capables de vous l’arracher de force. Et c’est encore pour les dépister que j’ai hissé sur mon yacht cet abominable drapeau étranger ! Mais ce n’est pas tout, Gédéon ! Vous m’avez promis de vous mettre au travail : et je vous retrouve ici, à Padwick, en train de faire l’imbécile !

    – Par pitié, monsieur Bloomfield, ne soyez pas trop sévère pour M. Forsyth ! implora Julia. Le pauvre garçon est dans un embarras terrible !

    – Qu’est-ce donc, Gédéon ? demanda l’oncle. Vous vous êtes battu ? ou bien est-ce une note à payer ?

    Ces deux alternatives résumaient, dans la pensée du vieux radical, tous les malheurs pouvant arriver à un gentleman.

    – Hélas ! mon oncle, dit Gédéon, c’est pis encore que cela ! Une combinaison de circonstances d’une injustice vraiment… vraiment providentielle ! Le fait est qu’un syndicat d’assassins se seront aperçus, je ne sais comment, de mon habileté virtuelle à les

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