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    2. Le mort vivant
    3. Chapitre 26
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    bon ! dit le cocher, avec la cordiale sympathie qu’ont toujours ses pareils pour un homme du monde en état d’ivresse. Écoutez, monsieur, vous feriez mieux de vous faire ramener chez vous ! Demain matin, vous pourrez toujours aller à Scotland-Yard !

    – Vous croyez ? demanda Michel. Allons, en ce cas, conduisez-moi plutôt au Bar de la Gaîté !

    – Le Bar de la Gaîté est fermé, monsieur !

    – Eh bien, alors, chez moi ! dit Michel, résigné.

    – Mais où cela, monsieur ?

    – Ma foi, vraiment, mon ami, je ne sais pas ! dit Michel en s’asseyant dans le fiacre. Conduisez-moi à Scotland-Yard, et, là-bas, nous demanderons !

    – Mais vous devez bien avoir une carte de visite, dit l’homme à travers le guichet du plafond. Donnez-moi votre porte-cartes !

    – Quelle prodigieuse intelligence, pour un cocher de fiacre ! s’écria Michel, en passant son porte-cartes au cocher.

    Et celui-ci lut tout haut, à la lumière du gaz :

    – Michel Finsbury, 233, King’s Road, Chelsea. Est-ce bien cela, monsieur ?

    – Parfait ! s’écria Michel. Conduisez-moi là, si vous y voyez suffisamment, avec toutes ces maisons qui s’obstinent à rester sens dessus dessous !

    X

    GÉDÉON FORSYTH ET LE GRAND ÉRARD

    Je suis bien sûr que personne d’entre vous n’a lu le Mystère de l’Omnibus, par E. H. B., un roman qui a figuré pendant plusieurs jours aux devantures des libraires, et puis qui a entièrement disparu de la surface du globe. Ce que deviennent les livres, une semaine ou deux après leur publication, où ils vont, à quel usage on les emploie : ce sont là autant de problèmes qui, bien souvent, m’ont tourmenté pendant des nuits d’insomnie. Le fait est que personne, à ma connaissance, n’a lu le Mystère de l’Omnibus, par E. H. B., cependant j’ai pu m’assurer qu’il n’existe plus aujourd’hui que trois exemplaires de cet ouvrage. L’un se trouve à la bibliothèque du Bristish Museum, d’ailleurs à jamais rendu inabordable par suite d’une erreur d’inscription au catalogue ; un autre se trouve dans les caves de débarras de la Bibliothèque des Avocats, à Édimbourg ; enfin, le troisième, relié en maroquin, appartient à notre ami Gédéon Forsyth. Pour vous expliquer le placement actuel de ce troisième exemplaire, vous allez évidemment supposer que Gédéon a beaucoup admiré le roman d’E. H. B. Et, je puis vous le dire, vous ne vous tromperez pas dans cette supposition. Gédéon, aujourd’hui encore, continue à admirer le Mystère de l’Omnibus : il l’admire et il l’aime, avec une tendresse toute paternelle, car c’est lui-même qui en est l’auteur. Il l’a signé des initiales de son oncle, M. Édouard Hugues Bloomfield ; mais c’est lui seul qui l’a écrit en entier. Il s’était d’abord demandé, avant la publication, s’il n’allait pas tout au moins confier à quelques amis le secret de sa paternité ; mais après la publication, et l’insuccès monumental qui l’a accueillie, la modestie du jeune romancier est devenue plus pressante ; et, sans la révélation que je vous fais aujourd’hui, le nom de l’auteur de ce remarquable ouvrage aurait risqué de demeurer à jamais inconnu.

    Cependant, le jour déjà lointain où Michel Finsbury prit son fameux congé, le livre de Gédéon venait à peine de paraître, et un de ses exemplaires se trouvait exposé à l’étalage de la marchande de journaux, dans la Gare de Waterloo : de telle sorte que Gédéon put le voir, avant de monter dans le train qui allait le conduire à Hampton-Court. Mais, le croira-t-on ? la vue de son œuvre ne provoqua chez lui qu’un sourire dédaigneux. « Quelle vaine ambition de paresseux, se dit-il, que celle d’un faiseur de livres ! » Il eut honte de s’être abaissé jusqu’à la pratique d’un art aussi enfantin. Tout entier à la pensée de sa première cause, il se sentait enfin devenu un homme. Et la muse qui préside au roman-feuilleton (une dame qui doit être sans doute d’origine française) s’envola d’auprès de lui, pour aller se mêler de nouveau à la danse de ses sœurs, autour des immortelles fontaines de l’Hélicon.

    Durant toute la demi-heure du voyage, de saines et robustes réflexions pratiques égayèrent l’âme du jeune avocat. À tout instant, il se choisissait, par la portière du wagon, la petite maison de campagne qui allait bientôt devenir l’asile de sa vie. Et déjà, en parfait propriétaire, il projetait des améliorations aux maisons qu’il voyait ; à l’une, il ajoutait une écurie ; à l’autre, un jeu de tennis ; il s’imaginait le charmant aspect qu’aurait une troisième, lorsque, en face d’elle, sur la rivière, il se serait fait construire un pavillon de bois. « Et quand je pense, se disait-il, qu’il y a une heure à peine j’étais encore un insouciant jeune sot, uniquement occupé de canotage et de romans-feuilletons ! Je passais à côté des plus ravissantes maisons de campagne sans même les honorer d’un regard ! Comme il faut peu de temps pour mûrir un homme ! »

    Le lecteur intelligent reconnaîtra tout de suite, et d’après ce simple monologue, les ravages causés dans le cœur de Gédéon par les beaux yeux de Mlle Hazeltine. L’avocat, au sortir de John Street, avait conduit la jeune fille dans la maison de son oncle, M. Bloomfield ; et ce personnage, ayant appris de son neveu qu’elle était victime d’une double oppression, l’avait prise bruyamment sous sa protection.

    – Je me demande qui est le pire des deux, s’était-il écrié : ce vieil oncle sans scrupules, ou ce grossier jeune coquin de neveu ! En tout cas, je vais tout de suite écrire au Pall Mall, pour les dénoncer ! Quoi ! Vous dites que non ? Pardon, monsieur, il faut qu’ils soient dénoncés ! C’est un devoir public… Comment ? Vous dites que cet oncle est un conférencier radical ? En ce cas, oui, vous avez raison, la chose doit être menée avec plus de réserve ! Je suis sûr que ce pauvre oncle aura été scandaleusement trompé !

    De tout cela résulta que M. Bloomfield ne mit pas à exécution son projet de lettre à la Pall Mall Gazette. Il déclara seulement que miss Hazeltine avait à être tenue à l’abri des recherches probables de ses persécuteurs ; et comme il se trouvait posséder un yacht, il jugea qu’aucune autre retraite ne pouvait être plus sûre pour l’infortunée jeune fille. Le matin même du jour où Gédéon se rendait à Hampton Court, Julia, en compagnie de M. et de Mme Bloomfield, avait quitté Londres à bord du yacht familial. Et Gédéon, comme l’on pense, aurait bien aimé être du voyage : mais son oncle n’avait pas cru devoir lui accorder cette faveur. « Non, Gid ! lui avait-il dit. On va évidemment te filer ; il ne faut pas qu’on te voie avec nous ! » Et le jeune homme n’avait pas osé contester cette étrange illusion ; car il craignait que son oncle ne se relâchât de son beau zèle pour la protection de Julia, s’il découvrait que l’affaire n’était pas aussi romanesque qu’il se l’était figurée. Au reste, la discrétion de Gédéon avait eu sa récompense ; car le vieux Bloomfield, en lui posant sur l’épaule sa pesante main, avait ajouté ces mots, dont la signification avait été aussitôt comprise : « Je devine bien ce que tu as en tête, Gédéon ! Mais si tu veux obtenir cette jeune fille, il faudra que tu travailles, mon gaillard, entends-tu ? »

    Ces agréables paroles avaient déjà contribué à égayer l’avocat lorsque, ayant pris congé des voyageurs, il était retourné chez lui pour lire des romans ; et, maintenant, pendant que le train l’emportait à Hampton Court, c’étaient elles encore qui formaient la base fondamentale de ses viriles rêveries. Et quand il descendit du train et commença à se recueillir, pour la délicate mission dont il s’était chargé, toujours encore il avait dans les yeux le fin visage de Julia, et dans les oreilles les paroles d’adieu de son oncle Édouard.

    Mais bientôt de grosses surprises commencèrent à pleuvoir sur lui. Il apprit d’abord que, dans tout Hampton Court, il n’y avait aucune villa Kurnaul, aucun comte Tarnow, ni même absolument aucun comte du tout. Cela était fort étrange, mais, en somme, il ne le jugea point tout à fait inexplicable. M. Dickson avait si bien déjeuné qu’il pouvait s’être trompé en lui donnant l’adresse. « Que doit faire, en pareille circonstance, un homme pratique, avisé, et ayant l’habitude des affaires ? » se demanda Gédéon. Et il se répondit aussitôt : « Télégraphier une dépêche brève et nette ! » Dix minutes après, nos fils télégraphiques nationaux transmettaient à Londres l’importante missive que voici : « Dickson, Hôtel Langham, Londres. Villa et personne inconnues ici ; suppose erreur d’adresse ; arriverai par train suivant. Forsyth. » Et, en effet, Gédéon lui-même ne tarda pas à descendre d’un fiacre devant le perron de l’Hôtel Langham, avec, sur son front, les marques combinées d’une extrême hâte et d’un grand effort intellectuel.

    Je ne crois pas que Gédéon oublie jamais l’Hôtel Langham. Il y apprit que, de même que le comte Tarnow, John Dickson et Ezra Thomas n’existaient pas. Comment ? Pourquoi ? Ces deux questions dansaient dans le cerveau troublé du jeune homme ; et, avant que le tourbillon de ses pensées se fût calmé, il se trouva déposé par un autre fiacre devant la porte de sa maison. Là, du moins, s’offrait à lui une retraite accueillante et tranquille ! Là, du moins, il pourrait réfléchir à son aise. Il franchit le corridor, mit sa clef dans la serrure, et ouvrit la porte, déjà rasséréné. La chambre était toute noire, car la nuit était venue. Mais

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