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    2. Le mort vivant
    3. Chapitre 23
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    l’intérieur du petit monument ainsi construit.

    – Le pauvre jeune homme ! dit l’artiste, quand ils se retrouvèrent de nouveau dans la rue.

    – Le fait est qu’il est dans une diable de position ! reconnut sèchement Michel. Tant mieux, tant mieux ! ça le remontera !

    – Et à ce propos, reprit l’excellent Pitman, je crains de vous avoir montré tout à l’heure un bien mauvais caractère, et bien de l’ingratitude ! Je n’avais aucun droit, je le vois à présent, de m’offenser d’expressions qui ne s’adressaient pas directement à moi !

    – C’est bon ! dit Michel en se rattelant à la charrette. Pas un mot de plus, Pitman ! Votre sentiment vous honore. Un honnête homme ne peut manquer de souffrir quand il entend insulter son alter ego.

    La pluie avait presque cessé ; Michel était presque dégrisé, le « dépôt » avait été livré en d’autres mains, et les amis étaient réconciliés : aussi le retour chez le loueur leur parut-il, en comparaison avec les aventures précédentes de la journée, une véritable partie de plaisir. Et lorsqu’ils se retrouvèrent se promenant dans le Strand, bras dessus bras dessous, sans l’ombre d’un soupçon qui pesât sur eux, Pitman émit un profond soupir de soulagement.

    – Maintenant, dit-il, nous pouvons rentrer à la maison !

    – Pitman, dit l’avoué en s’arrêtant court, vous me désolez ! Quoi ! nous avons été à la pluie à peu près toute la journée, et vous proposez sérieusement de rentrer à la maison ? Non, monsieur ! Un grog au whisky nous est absolument indispensable !

    Il reprit le bras de son ami, et le conduisit inflexiblement dans une taverne d’apparence engageante, et je dois ajouter (à mon vif regret, d’ailleurs) que Pitman s’y laissa conduire assez volontiers. Maintenant que la paix était restaurée à l’horizon, une certaine jovialité innocente commençait à poindre dans les manières de l’artiste : et quand il leva son verre brûlant pour trinquer avec Michel, le fait est qu’il apporta à ce geste toute la pétulance d’une petite pensionnaire romanesque assistant à son premier pique-nique.

    IX

    COMMENT S’ACHEVA LE JOUR DE CONGÉ DE MICHEL FINSBURY

    Michel était, comme je l’ai déjà dit, un excellent garçon, et qui aimait à dépenser son argent, autant et peut-être plus encore qu’à le gagner. Mais il ne recevait ses amis qu’au restaurant, et les portes de son domicile particulier restaient presque toujours closes. Le premier étage, ayant plus d’air et de lumière, servait d’habitation au vieux Masterman ; le salon ne s’ouvrait presque jamais ; et c’était la salle à manger qui formait le séjour ordinaire de l’avoué. C’est là précisément, dans cette salle à manger du rez-de-chaussée, que nous retrouvons Michel s’asseyant à table pour le dîner, le soir du glorieux jour de congé qu’il avait consacré à son ami Pitman. Une vieille gouvernante écossaise, avec des yeux très brillants et une petite bouche volontiers moqueuse, était chargée du bon ordre de la maison : elle se tenait debout, près de la table, pendant que son jeune maître déroulait sa serviette.

    – Je crois, hasarda timidement Michel, que je prendrais volontiers un peu d’eau-de-vie avec de l’eau de seltz.

    – Pas du tout, monsieur Michel ! répondit promptement la gouvernante. Du vin rouge et de l’eau !

    – Bien, bien, Catherine, on vous obéira ! dit l’avoué. Et pourtant, si vous saviez ce que la journée a été fatigante, au bureau !

    – Quoi ? fit la vieille Catherine. Mais vous n’avez pas mis le pied au bureau, de toute la journée !

    – Et comment va le vieux ? demanda Michel, pour détourner la conversation.

    – Oh ! c’est toujours la même chose, monsieur Michel ! répondit la gouvernante. Je crois bien que, maintenant, ça ira toujours de même jusqu’à la fin du pauvre monsieur ! Mais savez-vous que vous n’êtes pas le premier à me faire cette question aujourd’hui ?

    – Bah ! s’écria Michel. Et qui donc vous l’a faite avant moi ?

    – Un de vos bons amis, répondit Catherine en souriant : votre cousin, M. Maurice !

    – Maurice ! qu’est-ce que ce mendiant est venu chercher ici ? demanda Michel.

    – Il m’a dit qu’il venait faire une visite, en passant, à M. Masterman ! reprit la gouvernante. Mais moi, voyez-vous, j’ai mon idée sur ce qu’il venait faire. Il a essayé de me corrompre, monsieur Michel ! Me corrompre ! – répéta-t-elle, avec un accès de dédain inimitable.

    – Vraiment ? dit Michel. Je parie au moins qu’il n’a pas dû vous offrir une grosse somme !

    – Peu importe la somme ! répliqua discrètement Catherine. Mais le fait est que je l’ai renvoyé à ses affaires comme il convenait ! Il ne se pressera pas de revenir ici !

    – Vous savez qu’il ne faut pas qu’il voie mon père ! dit Michel. Je n’entends pas exhiber le pauvre vieux à un petit crétin comme lui !

    – Vous pouvez être sans crainte de ce côté ! répondit la fidèle servante. Mais ce qu’il y a de comique, monsieur Michel, – faites donc attention à ne pas renverser de la sauce sur la nappe ! – ce qu’il y a de comique, c’est qu’il s’imagine que votre père est mort, et que vous tenez la chose secrète !

    Michel fredonna un air.

    – L’animal me paiera tout cela ! dit-il.

    – Est-ce que, avec la loi, vous ne pourriez rien contre lui ? suggéra Catherine.

    – Non, pas pour le moment du moins ! répondit Michel. Mais, dites donc, Catherine ! Vraiment je ne trouve pas que ce vin rouge soit une boisson bien saine ! Allons ! ayez un peu de cœur, et donnez-moi un verre d’eau-de-vie !

    Le visage de Catherine prit la dureté du diamant.

    – Eh bien ! puisque c’est ainsi, grommela Michel, je ne mangerai plus rien !

    – Ce sera comme vous voudrez, monsieur Michel ! dit Catherine.

    Après quoi elle se mit tranquillement à desservir la table.

    « Comme je voudrais que cette Catherine fût une servante moins dévouée ! » soupira Michel en refermant sur lui la porte de la maison.

    La pluie avait cessé. Le vent soufflait encore, mais plus doucement, et avec une fraîcheur qui n’était pas sans charme. Arrivé au coin de King’s Road, Michel se rappela tout à coup son verre d’eau-de-vie, et entra dans une taverne brillamment éclairée. La taverne se trouvait presque remplie. Il y avait là deux cochers de fiacre, une demi-douzaine de sans-travail professionnels ; dans un coin, un élégant gentleman essayait de vendre à un autre gentleman, beaucoup plus jeune, quelques photographies esthétiques qu’il tirait mystérieusement d’une boîte de cuir ; dans un autre coin, deux amoureux discutaient la question de savoir dans quel parc ils trouveraient le plus d’ombrage pour achever la soirée. Mais le morceau central et la grande attraction de la taverne était un petit vieillard vêtu d’une longue redingote noire, achetée toute faite, et sans doute d’acquisition récente. Sur la table de marbre, devant lui, entre des sandwichs et un verre de bière, s’étalaient des feuilles de papier couvertes d’écriture. Sa main se balançait en l’air avec des gestes oratoires, sa voix, naturellement aigre, était mise au ton de la salle de conférences ; et, par des artifices comparables à ceux des antiques sirènes, ce vieillard tenait sous une fascination irrésistible la servante du bar, les deux cochers, un groupe de joueurs, et quatre des ouvriers sans travail.

    – J’ai examiné tous les théâtres de Londres, disait-il, et, en mesurant avec mon parapluie la largeur des portes, j’ai constaté qu’elles étaient beaucoup trop étroites. Personne de vous évidemment n’a eu, comme moi, l’occasion de connaître les pays étrangers. Mais, franchement, croyez-vous que, dans un pays bien gouverné, de tels abus pourraient exister ? Votre intelligence, si simple et inculte qu’elle soit, suffit à vous affirmer le contraire. L’Autriche elle-même, qui pourtant ne se pique pas d’être un peuple libre, commence à se soulever contre l’incurie qui laisse subsister des abus de ce genre. J’ai précisément là une coupure d’un journal de Vienne, sur ce sujet : je vais essayer de vous la lire, en vous la traduisant au fur et à mesure. Vous pouvez vous rendre compte par vous-mêmes : c’est imprimé en caractères allemands !

    Et il tendait à son auditoire le morceau de journal en question, comme un prestidigitateur fait passer dans la salle l’orange qu’il s’apprête à escamoter.

    – Holà ! mon vieux, c’est vous ? dit tout à coup Michel, en posant sa main sur l’épaule de l’orateur.

    Celui-ci tourna vers lui un visage tout convulsé d’épouvante : c’était le visage de M. Joseph Finsbury.

    – Michel ! s’écria-t-il. Vous êtes seul ?

    – Mais oui ! répondit Michel, après avoir commandé son verre d’eau-de-vie. Je suis seul. Qui donc attendiez-vous ?

    – Je pensais à Maurice ou à Jean, répondit le vieillard, manifestement soulagé d’un grand poids.

    – Que voulez-vous que je fasse de Maurice ou de Jean ? répondit le neveu.

    – Oui, c’est vrai ! répondit Joseph. Et je crois que je puis avoir confiance en vous ! n’est-ce pas ? Je crois que vous serez de mon côté ?

    – Je ne comprends rien à ce que vous voulez dire ! répliqua Michel. Mais si c’est de l’argent qu’il vous faut, j’ai toujours une livre ou deux à votre disposition !

    – Non, non, ce n’est pas cela, mon cher enfant ! dit l’oncle, en lui serrant vivement la main. Je vous raconterai tout cela plus tard !

    – Parfait ! répondit le neveu. Mais, en attendant, que puis-je vous offrir ?

    – Eh bien ! dit modestement le vieillard, j’accepterais volontiers une autre sandwich. Je suis sûr que vous devez être très surpris, poursuivit-il, de ma présence dans un lieu de ce genre. Mais le fait est que, en cela,

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