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    2. Le mort vivant
    3. Chapitre 19
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    Si vous ne savez pas en jouer vous-même, vos amis pourraient au moins se distraire en faisant de la musique, pendant que vous seriez occupé à tripoter de la boue !

    – Je puis me procurer un piano, si cela vous convient ! dit nerveusement Pitman, désireux de plaire. Vous savez, du reste, que je joue un peu du violon…

    – Oui, je sais cela ! dit Michel. Mais qu’est-ce qu’un violon, surtout étant donnée la manière dont vous en jouez ? Non, ce qu’il faut, c’est un instrument polyphonique ! Un bon contre-point, voilà le rêve ! Et, en conséquence, je vais vous dire : puisqu’il est un peu trop tard, ce soir, pour que vous puissiez acheter un piano, je vais vous en donner un !

    – Je vous remercie beaucoup ! répondit Pitman ahuri. Vous voulez me donner votre piano ? Je vous en suis vraiment bien reconnaissant !

    – Mais oui, je vais vous donner un de mes deux pianos, poursuivit Michel, pour que, demain, l’inspecteur de police s’amuse à faire des arpèges pendant que ses détectives fouilleront dans votre cabinet !

    Pitman le considérait avec ébahissement.

    – Je plaisante ! reprit Michel. Mais, aussi, vous ne comprenez rien sans qu’on soit forcé de vous mettre tous les points sur les i ! Attention, Pitman, suivez bien mon argumentation ! Je compte mettre à profit ce fait – très avantageux, en vérité – que vous et moi nous sommes absolument innocents du meurtre. Rien ne nous rattache à cet accident que la présence de… vous savez de quoi. Que nous parvenions à nous débarrasser de… de cela, et nous n’aurons plus aucune crainte à avoir. Eh bien ! je vais donc vous donner mon piano ! Demain, nous arrachons toutes les cordes, nous déposons… notre ami… à leur place, nous fermons l’instrument à clef, nous le mettons sur un chariot, et nous l’introduisons dans le salon d’un jeune monsieur que je connais de vue.

    – Que vous connaissez de vue ?… répéta Pitman.

    – Mais surtout, reprit Michel, dont je connais mieux l’appartement qu’il ne le connaît lui-même. Cet appartement a eu autrefois pour locataire un de mes amis – je l’appelle « mon ami » pour abréger, il est présentement au bagne. Je l’ai défendu, je lui ai sauvé la vie, et le pauvre diable, en récompense, m’a laissé tout ce qu’il avait, y compris les clefs de son appartement. C’est là que je me propose de transporter votre… mettons : votre Cléopâtre ! Comprenez-vous ?

    – Tout cela me semble bien étrange ! murmura Pitman. Et qu’adviendra-t-il de ce pauvre monsieur que vous connaissez de vue ?

    – Oh ! je fais cela pour son bien ! répondit gaiement Michel. Il a besoin d’une secousse pour lui donner de l’entrain !

    – Mais, mon cher ami, ne croyez-vous pas qu’il tombe sous le risque d’une accusation de… d’une accusation d’assassinat ? balbutia Pitman.

    – Hé ! il en sera tout juste au point où nous en sommes ! répondit l’avoué. Il est aussi innocent que vous, je puis vous l’affirmer ! Ce qui fait pendre les gens, mon cher Pitman, c’est moins l’accusation que cette malheureuse circonstance aggravante qu’on appelle la culpabilité !

    – Mais, vraiment ! vraiment ! insista Pitman, tout votre plan me paraît si étrange ! Ne vaudrait-il pas mieux, en fin de compte, prévenir la police ?

    – Et amener un scandale ! riposta Michel. Le mystère de Norfolk-Street. Fortes présomptions d’innocence en faveur de Pitman. Hein ! quel effet cela ferait-il dans votre pensionnat ?

    – Cela y aurait pour conséquence mon expulsion immédiate ! admit l’artiste. Oui, sans aucun doute !

    – Et puis, d’ailleurs, dit Finsbury, vous supposez bien que je ne vais pas m’embarquer dans une affaire comme celle-là sans m’offrir un peu d’amusement, en échange de mes peines !

    – Oh ! mon cher monsieur Finsbury ! est-ce là une bonne disposition pour venir à bout d’une affaire aussi grave ? s’écria le malheureux Pitman.

    – Allons ! allons ! je n’ai dit cela que pour vous remonter ! répondit Michel, imperturbable. Croyez-moi, Pitman, rien n’est tel dans la vie qu’une judicieuse légèreté ! Mais inutile de discuter davantage. Si vous consentez à suivre mon avis, sortons tout de suite et allons chercher le piano ! Si vous n’y consentez pas, dites-le, et je vous laisserai terminer la chose à votre fantaisie !

    – Vous savez bien que je dépends absolument de vous ! répondit Pitman. Mais, oh ! oh ! quelle nuit je vais avoir à passer, avec cette… cette horreur dans mon atelier ! Comment vais-je pouvoir penser à cela, sur mon oreiller ?

    – En tout cas, mon piano sera dans votre atelier aussi ! répondit Michel. Pensez à lui, ça fera contrepoids !

    Une heure après, une charrette pénétra dans la ruelle ; et le piano de Michel, un Érard à grande queue, d’ailleurs très défraîchi, fut déposé par les deux amis dans l’atelier de Pitman.

    VIII

    OÙ MICHEL S’OFFRE UN JOUR DE CONGÉ

    À huit heures sonnantes, le lendemain matin, Michel sonna à la porte de l’atelier. Il trouva l’artiste pitoyablement changé, blêmi, voûté, affaissé, avec des yeux hagards, qui sans cesse se dirigeaient vers la porte du petit cabinet de débarras. Et Pitman, de son côté, fut bien plus surpris encore du changement qu’il découvrait chez son ami. Michel, d’ordinaire, – peut-être l’ai-je déjà dit ? – se piquait d’être vêtu à la dernière mode, et le fait est que sa mise était toujours d’une élégance irréprochable, à cela près qu’elle lui donnait un tout petit peu l’air d’un homme invité à une noce. Or, le matin en question, il était aussi éloigné que possible d’avoir ce petit air-là. Il portait une chemise de flanelle, une veste et un pantalon de grosse étoffe commune ; ses pieds étaient chaussés de bottes éculées, et un vieil ulster dépenaillé achevait de le faire ressembler à un marchand d’allumettes ambulant.

    – Me voici, William Dent ! s’écria-t-il ; en ôtant le chapeau de feutre mou dont il s’était coiffé.

    Après quoi, tirant de sa poche deux mèches de poils rouges, il se les colla sur les joues, en manière de favoris, et se mit à danser d’un bout à l’autre de l’atelier, avec les grâces affectées d’une ballerine.

    Pitman sourit tristement.

    – Jamais je ne vous aurais reconnu ! dit-il.

    – Voilà dont je suis bien aise ! répondit Michel, en refourrant ses favoris dans sa poche. Mais à présent nous allons passer en revue votre garde-robe, car c’est à votre tour de vous déguiser !

    – Me déguiser ? gémit l’artiste. Et-ce qu’il faut vraiment que je me déguise ? Les choses en sont-elles donc là ?

    – Mon cher ami, répliqua Michel, le déguisement est le charme de la vie. Qu’est-ce que la vie, comme le dit très bien le grand philosophe français, sans les plaisirs des déguisements ? Mais d’ailleurs nous n’avons pas le choix : la nécessité est là ! Il faut que nous soyons méconnaissables pour nombre de personnes, aujourd’hui, et en particulier pour M. Gédéon Forsyth, – c’est le nom du jeune homme que je connais de vue, – pour le cas où il se trouverait chez lui lorsque nous y viendrons !

    – Mais s’il se trouve chez lui à ce moment, balbutia Pitman, nous sommes perdus !

    – Bah ! nous nous en tirerons bien ! répondit légèrement Michel. Allons, faites-moi voir vos frusques, pour que j’avise à vous transformer en un nouvel homme !

    Dans la chambre à coucher de Pitman, Michel, après un long et minutieux examen, choisit une petite jaquette d’alpaga noir, ainsi qu’un pantalon d’été de nuance caca d’oie. Puis, avec ces deux objets sur le bras, il procéda à l’examen de la personne même de son ami.

    – Vous avez là un faux-col clérical qui ne me plaît guère ! observa-t-il. Vous ne voyez rien qui puisse le remplacer ?

    Le professeur de dessin réfléchit un moment.

    – J’ai, quelque part, deux chemises à col rabattu que je portais à Paris, quand j’étudiais la peinture !

    – Parfait ! s’écria Michel. Vous allez être d’un cocasse impayable ! Tiens, des guêtres de chasse ! poursuivit-il, tout en fourrageant dans le fond d’un placard. Oh ! les guêtres sont absolument de rigueur ! Et maintenant, mon vieux, vous allez mettre tout cela sur vous, et puis vous vous assoirez dans ce fauteuil, et vous réfléchirez à quelque problème d’esthétique pendant une bonne demi-heure ! Après quoi, vous pourrez venir me rejoindre dans votre atelier !

    La matinée n’avait rien de séduisant. Dans le jardin de Pitman, le vent d’est soufflait par rafales, entre les statues, et lançait des flaques de pluie sur le vitrage de l’atelier. C’était l’instant où Maurice, à Bloomsbury, attaquait la centième version de la signature de son oncle. Au même instant, Michel, dans l’atelier de Norfolk Street, s’occupait non moins activement à arracher les cordes de son grand Érard.

    Une demi-heure plus tard, Pitman, en rentrant dans son atelier, trouva la porte du cabinet ouverte au large, et le coffre du piano discrètement fermé.

    – Oh ! mais c’est qu’il s’agit de vous débarrasser tout de suite de cette barbe que vous avez là ! s’écria Michel, dès qu’il aperçut son ami.

    – Ma barbe ! fit Pitman, épouvanté. Non, je ne puis pas raser ma barbe ! Je perdrais ma place au pensionnat ! La directrice est très stricte pour tout ce qui est de l’apparence extérieure du personnel enseignant. Ma barbe m’est positivement indispensable !

    – Vous pourrez la laisser repousser ! répliqua Michel. Et, en attendant, vous serez si laid qu’on vous augmentera votre traitement !

    – Mais c’est que je ne veux pas être trop laid ! supplia l’artiste.

    – Allons, pas d’enfantillages ! dit Michel, qui

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