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    2. Le mort vivant
    3. Chapitre 13
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    ce mannequin de cire ? Qu’est-ce que c’est ? Et où est le baril ? Le tonneau à eau ?

    – Aucun baril n’est venu, Maurice ! répondit froidement Julia. Voici le seul colis qu’on ait apporté !

    – Ça ? s’écria le malheureux. Je n’ai jamais entendu parler de ça !

    – C’est cependant arrivé avec une adresse écrite de votre main ! répondit Julia. Nous avons presque été forcés de démolir la maison pour le faire entrer. Et je ne puis rien vous dire de plus !

    Maurice la considéra avec un égarement sans limites. Il passa une de ses mains sur son front, et puis s’appuya contre le mur, comme un homme qui va s’évanouir. Mais, peu à peu, sa langue se délia, et il se mit à accabler la jeune fille d’un torrent d’injures. Jamais jusqu’alors Maurice lui-même ne se serait supposé capable d’autant de feu, d’autant de verve, ni d’une telle variété de locutions grossières. La jeune fille tremblait et chancelait sous cette fureur insensée.

    – Je ne souffrirai point que vous parliez davantage à miss Hazeltine sur un ton pareil ! dit enfin Gédéon, s’interposant avec résolution.

    – Je lui parlerai sur le ton qui me plaira, répliqua Maurice, dans un nouvel élan de fureur. Je parlerai à cette misérable mendiante comme elle le mérite !

    – Pas un mot de plus, monsieur, pas un mot ! – s’écria Gédéon. – Miss Hazeltine, poursuivit-il en s’adressant à la jeune fille, vous ne pouvez pas rester davantage sous le même toit que cet individu ! Voici mon bras ! Permettez-moi de vous conduire en un lieu où vous soyez à l’abri de l’insulte !

    – Monsieur Forsyth, dit Julia, vous avez raison ! Je ne saurais rester ici un seul moment de plus, et je sais que je me confie à un homme d’honneur !

    Pâle et résolu, Gédéon offrit son bras, et les deux jeunes gens descendirent les marches du perron, poursuivis par Maurice, qui réclamait la clef de la porte d’entrée.

    Julia venait à peine de lui remettre son trousseau de clefs, lorsqu’un fiacre vide passa rapidement devant eux. Il fut hélé, simultanément, par Maurice et par Gédéon. Mais, au moment où le cocher arrêtait son cheval, Maurice se précipita dans la voiture.

    – Dix sous de pourboire ! cria-t-il. Gare de Waterloo, aussi vite que possible ! Dix sous pour vous !

    – Mettez un shilling, monsieur ! dit le cocher. L’autre gentleman m’a retenu avant vous !

    – Eh bien ! soit, un shilling ! – cria Maurice, tout en songeant, à part lui, qu’il examinerait de nouveau la question en arrivant à la gare. Et le cocher fouetta sa bête, et le fiacre tourna au premier coin de rue.

    VI

    LES TRIBULATIONS DE MAURICE

    (Première Partie)

    Pendant que le fiacre filait par les rues de Londres, Maurice s’évertuait à rallier toutes les forces de son esprit. 1° le baril contenant le cadavre s’était égaré ; 2° il y avait nécessité absolue à le retrouver. Ces deux points étaient clairs ; et si, par une chance providentielle, le baril se trouvait encore à la gare, tout pouvait aller bien. Si le baril n’était pas à la gare, et qu’il se trouvât déjà entre les mains d’autres personnes l’ayant reçu par erreur, la chose prenait une tournure plus fâcheuse. Les personnes qui reçoivent des colis dont elles ne s’expliquent pas la nature sont en général portées à les ouvrir tout de suite. L’exemple de Miss Hazeltine (que Maurice maudit une fois de plus) ne confirmait que trop ce principe général. Et si quelqu’un avait déjà ouvert le baril… « Seigneur Dieu ! » s’écria Maurice à cette pensée, en portant la main à son front tout gonflé de sueur.

    La première conception d’un manquement à la loi a volontiers, pour l’imagination, quelque chose d’excitant : le projet, encore à l’état d’ébauche, s’offre sous des couleurs vives et attrayantes. Mais il n’en est pas de même lorsque, plus tard, l’attention du criminel se tourne vers ses rapports possibles avec la police. Maurice, à présent, se disait qu’il n’avait peut-être pas suffisamment pris en considération l’existence de la police, lorsqu’il s’était embarqué dans son entreprise. « Je vais avoir à jouer très serré ! » songea-t-il ; et un petit frisson de peur courut tout le long de son épine dorsale.

    – Les grandes lignes, ou la banlieue ? lui demanda tout à coup le cocher, à travers le petit guichet du plafond.

    – Grandes lignes ! répondit Maurice. Après quoi il décida que cet homme aurait, tout de même, son shilling de pourboire.

    « Ce serait folie d’attirer l’attention sur moi en ce moment ! » se dit-il. « Mais la somme que cette affaire-là va me coûter, au bout du compte, commence à me faire l’effet d’un cauchemar ! »

    Il traversa la salle des billets, et, misérablement, erra sur le quai. Il y avait, en cet instant, un petit arrêt dans le mouvement de la gare ; peu de gens sur le quai, à peine quelques voyageurs attendant, çà et là. Maurice constata qu’il n’attirait point l’attention, ce qui lui parut une chose excellente ; mais, d’autre part, il songea que son enquête n’avançait pas beaucoup. De toute nécessité, il devait faire quelque chose, risquer quelque chose : chaque instant qui passait ajoutait au danger. Enfin, recueillant tout son courage, il arrêta un porteur et lui demanda si, par hasard, il ne se souvenait pas d’avoir vu arriver un baril, au train du matin : ajoutant qu’il était anxieux de se renseigner, car le baril appartenait à un de ses amis. « Et l’affaire est des plus importantes, ajouta-t-il encore, car ce baril contient des échantillons ! »

    – Je n’étais pas là ce matin, monsieur, répondit le porteur ; mais je vais demander à Bill. Hé ! Bill ! dis-donc, te souviens-tu d’avoir vu arriver de Bournemouth, ce matin, un baril contenant des échantillons ?

    – Je ne peux rien dire au sujet des échantillons ! répliqua Bill. Mais le bourgeois qui a reçu le baril nous a fait un joli tapage !

    – Quoi ? Comment ? s’écria Maurice, en même temps que, fiévreusement, il glissait deux sous dans la main du porteur.

    – Eh bien ! monsieur, il y a un baril qui est arrivé à une heure trente, et qui est resté au dépôt jusque vers les trois heures. À ce moment-là, voilà qu’arrive un petit homme, d’un air tout malingre. – j’ai bien idée que ce doit être quelque vicaire, – et qu’il me dit : « Vous n’auriez pas reçu quelque chose pour Pitman ? » – William Bent Pitman, si je me rappelle bien le nom. – « Je ne sais pas au juste, monsieur, que je lui réponds ; mais je crois bien que c’est le nom qui est écrit sur ce baril ! » Le petit homme va voir le baril, et fait une mine ahurie quand il aperçoit l’adresse. Et le voilà qui se met à nous reprocher de ne pas lui avoir apporté ce qu’il voulait. « Eh ! peu m’importe ce que vous voulez, monsieur, que je lui dis ; mais si c’est vous qui êtes William Bent Pitman, il faut que vous emportiez ce baril ! »

    – Et l’a-t-il emporté ? s’écria Maurice, respirant à peine.

    – Eh bien ! monsieur, reprit tranquillement Bill, il paraît que c’était une grande caisse d’emballage que ce monsieur attendait. Et cette caisse est bien arrivée ; je le sais, parce que c’est le plus grand colis que j’aie jamais vu. Alors, en apprenant ça, ce Pitman a de nouveau fait la grimace. Il a demandé à parler au chef de service, et on a fait venir Tom, le facteur, celui qui avait conduit la caisse. Eh bien ! monsieur – poursuivit Bill avec un sourire – jamais je n’ai vu un homme dans un état pareil ! Ivre-mort, monsieur ! À ce que j’ai cru comprendre, il y avait eu un monsieur, évidemment fou, qui avait donné à ce brave Tom une livre sterling de pourboire, et voilà d’où était venu tout le mal, comprenez-vous ?

    – Mais enfin, qu’est-ce qu’il a dit ? haleta Maurice.

    – Ma foi ! monsieur, il n’était guère en état de dire grand’chose ! répondit Bill. Mais il a offert de se battre à coups de poing avec ce Pitman pour une pinte de bière. Il avait perdu son livre, aussi, et ses reçus ; et son compagnon était encore plus saoul que lui, si possible. Oh ! monsieur, ils étaient tous les deux comme… comme des lords ! Et le chef de service leur a réglé leur compte séance tenante.

    « Allons ! voilà qui n’est point si mauvais ! » songea Maurice, avec un soupir de soulagement. Puis, s’adressant au porteur :

    – Et ainsi, ces deux hommes n’ont pas pu dire où ils avaient conduit la caisse ?

    – Non, répondit Bill, ni ça ni autre chose !

    – Et… qu’est-ce qu’a fait Pitman ? demanda Maurice.

    – Il a emporté le baril dans un fiacre à quatre roues, répondit Bill. Le pauvre homme était tout tremblant. Je ne crois pas qu’il ait beaucoup de santé !

    – Et ainsi, murmura Maurice, le baril est parti ?

    – De ça, vous pouvez en être bien sûr ! dit le porteur. Mais vous feriez mieux de voir le chef de service !

    – Oh ! pas du tout, la chose n’a aucune importance ! protesta Maurice. Ce baril ne contenait que des échantillons !

    Et il se hâta d’opérer sa sortie.

    Enfermé dans un fiacre, une fois de plus, il s’efforça de jeter un nouveau regard d’ensemble sur sa position. « Supposons, se dit-il, supposons que j’accepte ma défaite et aille tout

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