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    2. Le Maître de Ballantrae
    3. Chapitre 32
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    damné Irlandais, dit-il ; et à ces mots, Ballantrae sourit en s’inclinant très bas.

    – Qu’est-ce que c’est ? dis-je.

    – Le sahib dire vous demander votre ami Mackellar, dit l’Hindou. Le sahib il crie quitte.

    – Dites au sahib que je lui donnerai un remède contre la blague écossaise, à notre prochaine rencontre, lançai-je.

    Ils souriaient encore lorsque je me retirai.

    Ma conduite n’est sans doute pas exempte de défauts ; et lorsqu’un homme, tout vaillant qu’il soit, en appelle à la postérité comme juge de ses exploits, il peut s’attendre presque infailliblement à subir le sort de César et d’Alexandre, et à trouver des détracteurs. Mais s’il y a une chose que l’on ne pourra jamais reprocher à Francis Burke, c’est d’avoir tourné le dos à un ami !…

    (Vient ensuite un passage que le chevalier Burke s’est donné la peine de raturer avant de m’envoyer son manuscrit. Sans doute s’y plaignait-il très naturellement de ce qu’il supposait être une indiscrétion de ma part ; bien que je n’aie souvenir d’en avoir commis aucune. Peut-être Mr. Henry fut-il moins réservé ; ou, plus simplement, il est possible que le Maître ait trouvé le moyen de parcourir ma correspondance, et qu’il ait ainsi lu la lettre de Troyes. Ce fut pour en tirer vengeance que cette cruelle plaisanterie fut infligée à Mr. Burke dans un aussi pressant besoin. En dépit de sa perversion, le Maître n’était pas dépourvu d’une certaine affectuosité ; il fut, je crois, sincèrement attaché à Mr. Burke dans les premiers temps ; mais cette idée de trahison tarit les sources déjà peu abondantes de son amitié, et son détestable caractère se fit voir à nu. – E. Mck.)

    VIII

    L’ennemi dans la place

    C’est un fait singulier, que j’hésite au sujet d’une date, celle, surtout, d’un incident qui modifia si profondément ma vie, et nous envoya tous sur une terre étrangère. Mais à la vérité, toutes mes habitudes se trouvaient alors désorganisées, et je vois que mon journal est tenu à cette époque irrégulièrement, la date omise pendant une semaine et plus, et son allure générale dénote que son auteur était bien proche du désespoir. Ce fut vers la fin de mars, en tout cas, ou au début d’avril 1764. Après un lourd sommeil, je m’étais réveillé avec le pressentiment qu’il allait arriver un malheur. Ce pressentiment était si fort que je descendis en hâte, vêtu de ma chemise et de mon pantalon. Ma main, je me le rappelle, tremblait sur la rampe.

    C’était une matinée froide et ensoleillée, avec une forte gelée blanche, les merles chantaient très suavement et très haut alentour du château de Durrisdeer, et le bruit de la mer emplissait les chambres. Je n’étais pas encore à la salle, lorsqu’un autre bruit m’arrêta : celui d’une conversation. Je m’avançai, puis m’arrêtai, croyant rêver. J’entendis à coup sûr une voix humaine, et ce dans la maison de mon maître, et cependant je ne la reconnaissais pas ; à coup sûr un langage humain, et ce dans mon pays natal ; et cependant, j’avais beau écouter, je n’y comprenais pas un mot. Un vieux conte me revint à l’esprit (d’une fée ou peut-être simplement d’une étrangère égarée) qui vint s’asseoir au foyer de mes pères, quelques générations auparavant, et y séjourna environ une semaine, parlant fréquemment dans une langue qui ne disait rien à ses auditeurs ; et elle s’en alla comme elle était venue, sous le couvert de la nuit, et sans laisser même un nom derrière elle. J’avais tant soit peu de peur, mais encore plus de curiosité ; j’ouvris donc la porte, et entrai dans la salle.

    La vaisselle du souper garnissait encore la table ; les volets étaient encore fermés quoique le jour pénétrât par leurs interstices ; et la vaste salle était éclairée uniquement par une seule bougie et les reflets mourants du feu. Devant l’âtre, il y avait deux hommes assis.

    L’un, qui était enveloppé dans un manteau, et qui portait des bottes, je le reconnus tout de suite : l’oiseau de mauvais augure était de retour. De l’autre, qui se tenait tout contre les tisons rouges, ramassé sur lui-même, à l’instar d’une momie, je voyais seulement que c’était un étranger, d’un teint plus foncé que n’importe quel Européen, d’une constitution très frêle, avec un front singulièrement élevé, et un œil impénétrable. Plusieurs paquets et une petite valise gisaient au milieu de la pièce ; et à en juger sur ce modeste bagage, et sur les bottes du Maître, grossièrement rafistolées par un savetier de village peu scrupuleux, le méchant n’avait guère prospéré.

    À mon entrée, il se leva ; nos regards se croisèrent, et je ne sais pourquoi, mon courage s’éleva comme une alouette dans un matin de mai.

    – Ha ha ! dis-je, c’est donc vous ? – Et je fus enchanté de mon ton dégagé.

    – Moi-même en personne, digne Mackellar, répliqua le Maître.

    – Cette fois-ci, vous avez ramené ostensiblement « le chien noir1 » avec vous, continuai-je.

    – Cela s’applique à Secundra Dass ? demanda le Maître. Permettez-moi de vous présenter. C’est un gentilhomme natif de l’Inde.

    – Hum ! fis-je. Je n’aime guère ni vous ni vos amis, Mr. Bally. Mais je vais faire entrer un peu de jour, et jeter un coup d’œil sur vous.

    Et, ce disant, j’ouvris les volets de la fenêtre de l’Est.

    À la lumière du matin, je pus voir que l’homme avait changé. Plus tard, quand nous fûmes tous réunis, je fus frappé davantage de voir combien le temps l’avait peu éprouvé ; mais ce premier abord fut différent.

    – Vous vous faites vieux, dis-je.

    Une ombre passa sur son visage.

    – Si vous vous voyiez, vous n’insisteriez pas là-dessus.

    – Baste ! répliquai-je, la vieillesse ne me dérange pas. Je me figure que j’ai toujours été âgé ; et me voici à présent, grâce à Dieu, mieux connu et plus considéré qu’autrefois. Tout le monde ne peut en dire autant, Mr. Bally ! Les rides de votre front marquent des calamités ; votre vie se referme sur vous comme une prison ; bientôt la mort viendra frapper à la porte, et je ne vois pas trop de quelle source vous tirerez vos consolations.

    Ici, le Maître s’adressa en hindoustani à Secundra Dass, d’où je conclus (et non sans quelque plaisir, je l’avoue) que ma remarque lui était désagréable. Cependant, on peut bien penser que j’avais d’autres soucis, alors même que je raillais mon ennemi. Avant tout, je me demandais par quel moyen communiquer en secret et vite avec Mylord. Sur ce problème, durant le bref répit qui m’était accordé, je concentrai toutes les forces de mon âme ; lorsque soudain, levant les yeux, je découvris Mylord lui-même debout dans le cadre de la porte, et selon toute apparence, parfaitement calme. Il n’eut pas plus tôt rencontré mes yeux, qu’il franchit le seuil. Le Maître l’entendit venir, et s’avança de son côté. À quatre pieds d’intervalle, les deux frères firent halte, et restèrent à échanger des regards assurés ; puis Mylord sourit, fit une légère inclination, et se retourna vers moi, vivement.

    – Mackellar, dit-il, il nous faut faire déjeuner ces voyageurs.

    Évidemment, le Maître était un peu décontenancé ; mais il n’en affecta que plus d’impudence de langage et d’attitude.

    – Je suis affamé comme un faucon, dit-il. Voyez à ce que ce soit bon, Henry.

    Mylord se tourna vers lui, avec le même sourire dur.

    – Lord Durrisdeer, dit-il.

    – Oh ! pas en famille ! répliqua le Maître.

    – Chacun dans cette maison me donne le titre qui m’appartient, dit Mylord. S’il vous plaît de faire exception, je vous laisse à juger l’impression que cela fera sur les étrangers, et si l’on n’y verra pas un effet d’une jalousie impuissante.

    J’aurais volontiers applaudi ; d’autant que Mylord, sans lui laisser le temps de répondre, me fit signe de le suivre, et sortit aussitôt de la salle.

    – Venez vite, dit-il ; nous avons à balayer une vermine hors du château.

    Et il se hâta le long des corridors, d’un pas si rapide que je pouvais à peine le suivre, jusqu’à la porte de John-Paul. Il l’ouvrit sans frapper, et entra. John était, en apparence, profondément endormi, mais Mylord ne fit même pas semblant de l’éveiller.

    – John-Paul, dit-il de sa voix la plus calme, vous avez servi mon père longtemps, sinon je vous chasserais comme un chien. Si dans une demi-heure je vous trouve parti, vous continuerez à recevoir vos gages à Édimbourg. Si vous vous attardez ici ou à St-Bride, vieux serviteur, vieil homme et tout, je trouverai quelque moyen singulier de vous faire repentir de votre déloyauté. Debout ! et en route ! Que la porte par où vous les avez introduits serve à votre départ. Je ne veux plus que mon fils aperçoive votre figure.

    – Je suis heureux de voir que vous prenez la chose aussi calmement, dis-je, une fois dehors et seuls.

    – Calmement ? s’écria-t-il. Et il saisit avec brusquerie ma main pour la placer sur mon cœur, qui martelait sa poitrine à grands coups.

    Cette révélation m’emplit d’étonnement et de crainte. Il n’était pas d’organisme capable de supporter pareille épreuve, surtout le sien, déjà ébranlé ; et je résolus de mettre un terme à cette situation contre nature. Je parlai :

    – Il serait bon, je pense, que je touche un mot à Mylady.

    Au vrai, c’était à lui de le faire, mais je comptais – et ce ne fut pas en vain – sur son indifférence.

    – Oui, dit-il, faites. Je vais presser le déjeuner ; il nous faut paraître à table, même Alexander ; et n’ayons pas l’air troublé.

    Je courus à la chambre de Mylady, et sans cruels préliminaires, lui révélai ma nouvelle.

    – Je suis résolue depuis longtemps, dit-elle. Nous ferons nos paquets en cachette,

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