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    2. Le Maître de Ballantrae
    3. Chapitre 31
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    par ce simple mot. Je ne reçus pas de réponse. Quand je levai la tête, Mylord s’était mis debout ; mais l’instant d’après, il tombait pesamment sur le parquet. L’accès ne dura guère ; il revint à lui tout vertigineux, porta la main à sa tête, que je supportais alors, et dit, d’une voix entrecoupée : « Je me suis senti mal. » – Et peu après : « – Aidez-moi. » Je le remis sur ses pieds, et il resta debout, mais en se tenant à la table. – « Je me suis senti mal, Mackellar, répéta-t-il. Quelque chose s’est brisé en moi, Mackellar, ou a été sur le point de se briser, et puis tout s’est mis à tourner. J’étais, je pense, très en colère. Cela ne fait rien, Mackellar, cela ne fait rien, mon ami. Je ne voudrais pas faire tomber un cheveu de votre tête. Il y a trop de choses entre nous. L’une, particulièrement. Mais j’y pense, Mackellar, je vais aller voir Mme Henry, je pense que je ferai bien de l’aller voir.

    Et il quitta posément la pièce, me laissant accablé de remords.

    Bientôt, la porte s’ouvrit brusquement, et Mylady entra, en coup de vent. Ses yeux lançaient des éclairs.

    – Qu’est-ce que c’est ? s’écria-t-elle. Qu’avez-vous fait à mon mari ? Est-ce que rien ne vous apprendra jamais votre position dans la maison ? Cesserez-vous jamais de faire le brouillon et de vous mêler de tout ?

    – Mylady, répondis-je, depuis que je suis dans ce château, j’ai reçu beaucoup de mauvaises paroles. Pendant un temps, elles furent mon régime quotidien, et j’ai tout avalé. Mais aujourd’hui, vous pouvez m’appeler comme il vous plaira ; vous ne trouverez pas de nom assez dur pour qualifier ma maladresse. Elle procédait cependant de la meilleure intention.

    Je lui avouai tout avec simplicité, tel que je l’expose ici. Après m’avoir écouté, elle se recueillit, et je m’aperçus que sa colère s’apaisait.

    – Oui, dit-elle, votre intention était bonne. J’ai eu, moi aussi, la même idée, ou plutôt la même tentation, ce qui fait que je vous pardonne. Mais, grand Dieu, ne comprenez-vous pas qu’il n’en peut supporter davantage ? Il n’en peut plus supporter !… La corde est tendue à se rompre. Qu’importe l’avenir, si le présent est supportable ?

    – Amen, dis-je. Je ne me mêlerai plus de rien. Je suis bien aise que vous reconnaissiez la pureté de mes intentions.

    – Oui, dit Mylady ; mais une fois le moment venu, je pense que le courage vous a manqué ; car vous avez parlé d’une façon fort cruelle.

    Elle se tut, me considéra ; puis soudain, elle eut un léger sourire, et me dit cette phrase singulière :

    – Savez-vous ce que vous êtes, Mr. Mackellar ? Vous êtes une vieille fille.

    Aucun autre incident notable ne survint dans la famille jusqu’au retour de cet oiseau de mauvais augure, le Maître. Mais je dois insérer ici un second extrait des mémoires du chevalier Burke, intéressant par lui-même, et tout à fait nécessaire à mon dessein. Ces pages contiennent nos seuls renseignements sur les voyages du Maître dans l’Inde ; et on y voit pour la première fois apparaître Secundra Dass. Un fait, en outre, y est clairement indiqué, fait dont la connaissance, il y a vingt ans, nous eût épargné bien des malheurs et des chagrins ! le fait que Secundra Dass savait l’anglais.

    VII

    Aventures du chevalier Burke dans l’Inde

    (Extrait de ses mémoires)

    Je m’étais donc égaré par les rues de cette ville, dont j’ai oublié le nom, et je la connaissais alors si mal que j’ignorais s’il me fallait prendre au Nord ou au Sud. Vu la soudaineté de l’alerte, je m’étais précipité au-dehors sans souliers ni bas ; j’avais perdu mon chapeau dans la bagarre ; mon violon de poche était tombé aux mains des Anglais ; j’avais pour seul compagnon le cipaye, pour seule arme ma seule épée, et pas un rouge liard en poche. Bref, j’étais absolument dans la situation d’un de ces calenders que M. Galland nous a fait connaître dans ses jolis contes. On sait que ces gentlemen rencontraient sans cesse des aventures extraordinaires ; et il m’en était réservé une si étonnante que je n’en suis pas encore revenu aujourd’hui.

    Le cipaye était un très brave homme : il avait servi des années sous les couleurs françaises, et se serait laissé couper en morceaux pour un quelconque des braves concitoyens de Mr. Lally. C’est le même individu (son nom m’échappe) dont j’ai déjà conté un exemple étonnant de générosité d’âme, lorsqu’il nous trouva, M. de Fassac et moi, sur les remparts, entièrement perdus de boisson, et nous cacha sous de la paille tandis que le commandant passait par là. Je le consultai donc en toute franchise. Que faire ? La question était délicate. Nous décidâmes finalement d’escalader le mur d’un jardin, où nous pourrions dormir à l’abri des arbres, et, qui sait, nous procurer une paire de sandales et un turban. Nous n’avions que l’embarras du choix, dans cette partie de la ville, car le quartier comprenait uniquement des jardins clos de murs, et, à cette heure de la nuit, les allées qui les séparaient étaient désertes. Je fis la courte échelle au cipaye, et nous nous trouvâmes bientôt tous les deux dans un vaste enclos plein d’arbres. Ceux-ci dégouttaient de rosée, fort nuisible en ce pays, surtout pour les Blancs ; néanmoins, comme j’étais brisé de fatigue, je dormais déjà à moitié lorsque le cipaye vint me rappeler à la réalité. À l’autre bout de l’enclos, une lumière brillante avait soudainement paru, qui continua de brûler paisiblement parmi le feuillage. La circonstance était fort insolite, en un tel endroit et à cette heure ; et, dans notre situation, elle nous incitait à n’avancer qu’avec circonspection. J’envoyai le cipaye en reconnaissance, et il revint bientôt m’apporter la nouvelle que nous étions tombés au plus mal, car la maison appartenait à un homme blanc, qui était, selon toute vraisemblance, anglais.

    – Ma foi, dis-je, s’il y a là un homme blanc, je veux lui donner un coup d’œil ; car, grâce à Dieu, il y a plus d’une sorte de Blancs !

    Donc, le cipaye me conduisit à un endroit d’où je pouvais bien voir la maison. Elle était entourée d’une large véranda ; il y avait à terre une lampe, bien mouchée, et de chaque côté de la lampe se tenait assis un homme, jambes croisées, à la manière orientale. De plus, tous deux étaient enveloppés de mousselines comme deux indigènes ; mais pourtant l’un était non seulement un Blanc, mais quelqu’un bien connu de moi et du lecteur. C’était en personne ce Maître de Ballantrae, dont j’ai fait connaître maintes fois le génie et la valeur. J’avais ouï dire qu’il était venu aux Indes, mais je ne l’avais pas encore rencontré, et n’en avais rien appris. En tout cas, sitôt que je l’eus reconnu, et que je me vis en présence d’un si vieux camarade, je crus mes tribulations à leur fin. Je m’avançai au clair de lune, qui était très lumineux ; et, appelant Ballantrae par son nom, lui exposai en peu de mots ma triste situation. Il se retourna, sans paraître surpris le moins du monde, me regarda bien en face tandis que je parlais, et, quand j’eus fini, s’adressa à son compagnon dans le patois barbare du pays. Ce second individu, d’un aspect singulièrement délicat, et qui avait des jambes comme des cannes et des doigts comme des tuyaux de pipe1, se mit debout.

    – Le sahib, dit-il, comprend pas langage anglais. Je le comprends, moi, et je vois vous faire une petite méprise… Oh ! qui peut arriver à tout le monde. Mais le sahib aimerait savoir comment vous venir dans cette jardin.

    – Ballantrae ! m’écriai-je, avez-vous la damnée impudence de me renier en face ?

    Ballantrae, sans qu’un de ses muscles bougeât, me regardait fixement comme une statue dans une pagode.

    – Le sahib comprend pas langage anglais, dit l’indigène, aussi doucereux que devant. Il aimer savoir comment vous venir dans cette jardin.

    – Oh ! le diable l’emporte ! dis-je. Il aimerait savoir comme je venir dans cette jardin, n’est-ce pas ? Eh bien, mon brave, ayez l’obligeance de dire au sahib, en lui présentant mes respects, que nous voici deux soldats qu’il n’a jamais ni vus ni connus, mais que le cipaye est un fameux lapin, et moi aussi ; et que s’il ne nous donne pas bien à manger, plus un turban et des chaussures, et la valeur d’un mohur d’or en petite monnaie comme viatique, parbleu, mon ami, je pourrais vous faire voir un jardin où il va se passer des choses.

    Ils poussèrent leur comédie au point de converser un moment en hindoustani ; et puis l’Hindou, avec le même sourire, mais en soupirant comme s’il était fatigué de se répéter, prononça :

    – Le sahib aimerait savoir comment vous venir dans cette jardin.

    – C’est donc comme ça ! dis-je. Et portant la main à mon épée, j’ordonnai au cipaye de dégainer.

    L’Hindou de Ballantrae, toujours souriant, tira un pistolet de son sein, et, bien que Ballantrae ne fît pas un mouvement, je le connaissais assez pour être sûr qu’il se tenait prêt.

    – Le sahib pense vous mieux partir, dit l’Hindou.

    Eh bien, franchement, c’est ce que je croyais aussi ; car un coup de pistolet nous eût, sauf intervention de la Providence, fait pendre tous les deux.

    – Dites au sahib que je ne le considère pas comme un gentleman, dis-je. Et je me détournai avec un geste de mépris.

    Je n’avais pas fait trois pas que la voix de l’Hindou me rappela.

    – Le sahib aimerait savoir si vous êtes un

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