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    2. Le bizarre incident du chien pendant la nuit
    3. Chapitre 2
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    : « Tu pourrais me dire ce que tu faisais dans ce jardin ? »

    J’ai répondu : « Je tenais le chien. »

    Il a demandé : « Et pourquoi ? »

    C’était une question difficile. J’avais envie de le faire. J’aime bien les chiens. J’étais triste que le chien soit mort.

    J’aime bien les policiers aussi, et je voulais répondre correctement à cette question, mais il ne m’a pas laissé le temps de trouver la bonne réponse.

    Il a demandé : « Pourquoi est-ce que tu tenais le chien ? »

    J’ai dit : « J’aime bien les chiens. »

    Il a demandé : « C’est toi qui l’as tué ? »

    J’ai dit : « Ce n’est pas moi. »

    Il a demandé : « Et cette fourche, elle est à toi ? »

    J’ai dit : « Non. »

    Il a dit : « Tu m’as l’air drôlement secoué. »

    Il posait trop de questions, et il les posait trop vite. Elles s’empilaient dans ma tête comme les miches de pain dans l’usine où travaille oncle Terry. C’est une boulangerie industrielle, et il s’occupe des machines qui coupent le pain en tranches. Des fois, la trancheuse ne va pas assez vite, mais les pains continuent à arriver et ça provoque un bourrage. Parfois je pense que mon cerveau est comme une machine, mais pas forcément comme une trancheuse. Ça me permet de mieux expliquer aux autres ce qui se passe à l’intérieur.

    Le policier a dit : « Il va bien falloir que tu me racontes… »

    Je me suis roulé en boule sur la pelouse, j’ai mis mon front par terre et j’ai fait le bruit que Père appelle grogner. Je fais ça quand ma tête reçoit trop d’informations du monde extérieur. C’est comme quand on est inquiet, qu’on tient la radio contre son oreille et qu’on la règle à mi-chemin entre deux stations de manière à ne capter que du bruit blanc ; alors on met le volume à fond pour couvrir tout le reste et on sait qu’on est en sécurité parce qu’on n’entend rien d’autre. Le policier m’a pris par le bras et m’a relevé.

    Ça ne m’a pas plu, qu’il me touche comme ça.

    Alors je l’ai frappé.

    13.

    Ce ne sera pas un livre drôle. Je ne sais pas raconter de blagues parce que je ne les comprends pas. En voici une, par exemple. C’est une blague de Père.

    Ses traits étaient tirés, mais pas ses rideaux.

    Je sais pourquoi c’est censé être drôle. J’ai demandé. C’est parce que tiré peut avoir trois sens 1) tracé, 2) crispé de fatigue, 3) mis en travers d’une fenêtre, et que trait peut avoir deux sens a) une ligne, b) l’aspect d’un visage et que le sens 1 peut se référer à a, le sens 2 uniquement à b et le sens 3 seulement aux rideaux.

    Si j’essaie de dire cette phrase pour que tiré signifie les trois choses en même temps, c’est comme si j’entendais trois morceaux de musique différents à la fois ; c’est gênant et déconcertant. Ce n’est pas du tout agréable comme du bruit blanc. On dirait que trois personnes essaient de vous raconter des choses différentes en même temps.

    Voilà pourquoi il n’y a pas de blagues dans ce livre.

    17.

    Le policier m’a regardé un moment sans parler. Puis il a dit : « Je t’arrête pour outrage à agent. »

    C’est exactement ce que les policiers disent à la télévision et au cinéma, alors je me suis senti beaucoup plus calme.

    Puis il a dit : « Je te conseille de me suivre sans faire d’histoires. Parce que si tu recommences tes simagrées, mon petit vieux, je te garantis que tu vas passer un sale quart d’heure. C’est clair ? »

    Je me suis dirigé vers la voiture de police qui était garée juste devant le portail. Il a ouvert la portière arrière et je suis monté. Il a pris place sur le siège du conducteur et a passé un appel radio à la policière quiétait encore dans la maison. Il a dit : « Kate, figure-toi que ce petit con vient de me flanquer une beigne. Tu peux rester chez Mme S. pendant que je le dépose au poste ? Je demanderai à Tony de venir te prendre. »

    Elle a dit : « Entendu. Je te rejoins tout à l’heure. »

    Le policier a dit : « Ça roule Raoul », et nous sommes partis.

    La voiture de police sentait le plastique chaud, l’après-rasage et les frites à emporter.

    J’ai observé le ciel pendant que nous nous dirigions vers le centre-ville. La nuit était claire, et on apercevait la Voie lactée.

    Il y a des gens qui croient que la Voie lactée est une longue ligne d’étoiles, mais ils se trompent. Notre galaxie est un immense disque formé d’étoiles situées à des millions d’années-lumière de distance, et le système solaire se trouve quelque part, près du bord extérieur du disque.

    Si on regarde dans la direction A, à 90° par rapport au disque, on ne voit pas beaucoup d’étoiles. Mais si on regarde dans la direction B, on en voit beaucoup plus parce qu’on observe le corps même de la galaxie, et comme la galaxie est un disque, on distingue un ruban d’étoiles.

    Et puis j’ai pensé aux savants qui se sont longtemps demandé pourquoi le ciel est sombre la nuit. C’est vrai qu’avec les milliards d’étoiles qu’il y a dans l’univers il doit y en avoir dans toutes les directions où l’on regarde. Le ciel devrait donc être éclairé, parce qu’il n’y

    a dans l’univers il doit y en avoir dans toutes les directions où l’on regarde. Le ciel devrait donc être éclairé, parce qu’il n’y a pas grand-chose qui puisse empêcher leur lumière d’atteindre la terre.

    Mais ils ont découvert que l’univers est en expansion, que les étoiles s’éloignent les unes des autres à toute vitesse depuis le big bang. Plus les étoiles sont loin de nous, plus elles se déplacent vite. Certaines atteignent presque la vitesse de la lumière, et c’est pour ça que leur éclat n’arrive pas jusqu’à nous.

    Ça me plaît. C’est quelque chose qu’on peut comprendre simplement en regardant le ciel au-dessus de sa tête, la nuit, et en réfléchissant, sans avoir rien à demander à personne.

    Quand l’univers aura fini d’exploser, toutes les étoiles ralentiront comme des balles qu’on a jetées en l’air, elles s’arrêteront et elles commenceront toutes à retomber vers le centre de l’univers. Alors, il n’y aura plus rien qui nous empêchera de voir toutes les étoiles du monde, parce qu’elles se dirigeront toutes vers nous, de plus en plus vite, et nous saurons que la fin du monde est proche parce que, en regardant le ciel, la nuit, il ne fera pas noir, il n’y aura que la lumière flamboyante de tous ces milliards et milliards d’étoiles qui seront en train de tomber.

    Seulement, personne ne verra ça parce qu’il n’y aura plus d’hommes sur terre pour le voir. Ils auront probablement disparu d’ici là. Et même s’il y en a encore, ils ne le verront pas, parce que la lumière sera tellement éblouissante et tellement chaude qu’ils seront tous brûlés à mort, même s’ils vivent dans des tunnels.

    19.

    Dans les livres, les numéros de chapitres sont généralement des nombres cardinaux, 1, 2, 3, 4, 5, 6 et ainsi de suite. Mais moi, j’ai décidé de numéroter mes chapitres en utilisant des nombres premiers, 2, 3, 5, 7, 11, 13 et ainsi de suite, parce que j’aime bien les nombres premiers.

    Voici comment on les trouve.

    Il faut d’abord noter tous les nombres entiers positifs du monde

    Puis on retire tous les nombres qui sont des multiples de 2. Puis tous les nombres qui sont des multiples de 3. Puis tous les nombres qui sont des multiples de 4, de 5, de 6, de 7, et ainsi de suite. Les nombres qui restent sont les nombres premiers

    La règle qui permet de trouver les nombres premiers est très simple, mais personne n’a jamais découvert de formule qui permette de dire rapidement si un très grand nombre est un nombre premier, et quel sera le suivant. Si un nombre est vraiment très, très grand, un ordinateur peut mettre plusieurs années à déterminer si c’est un nombre premier.

    Les nombres premiers sont utiles pour coder des messages, et en Amérique, ils sont classés Matériel Militaire. Si on en trouve un de plus de 100 chiffres de long, il faut prévenir la CIA et elle vous l’achète 10 000 dollars. Mais ce n’est sûrement pas un très bon moyen de gagner sa vie.

    Les nombres premiers sont ce qui reste quand on a épuisé tous les modèles. Je trouve que les nombres premiers sont comme la vie. Ils sont tout à fait logiques, mais il est impossible d’en trouver les règles, même si on consacre tout son temps à y réfléchir.

    23.

    Quand je suis arrivé au commissariat, j’ai dû retirer les lacets de mes chaussures et vider mes poches sur le comptoir, au cas où elles contiendraient quelque chose dont je puisse me servir pour me tuer, pour m’évader ou pour attaquer un policier.

    L’agent qui était assis derrière le comptoir avait des mains

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    Tags:
    Classique, Fiction, Jeunesse, Littérature, Mystère, Roman
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